Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

Pour une fois, il faisait assez beau à Etretat. Il n’y avait pas beaucoup de nuages dans le ciel et le soleil brillait assez fortement, il faisait donc un peu plus chaud que d’habitude, aussi. Autant vous dire que ce temps me motivait pour sortir ! J’allais faire un petit tour dans les écuries et puis on ne savait jamais que je tombe sur quelqu’un avec qui je pourrais causer un peu hein. J’avais quand même enfilé ma veste d’hiver noire et mon écharpe grise, malgré le soleil il faisait assez froid quand même. Et puis il pouvait à tout moment commencer à neiger, même si pour l’instant il y avait peu de nuages, donc voilà, me balader en pull dehors, c’était pas une très bonne idée.

Je sortis du bâtiment des studios, en faisant bien attention à ne pas glisser sur la glace, qui était toujours présente. Parce que me tauler devant tout le monde, très peu pour moi cette idée-là ! Je me dirigeai vers l’allée 1, où je saluai les chevaux qui se trouvaient dans les boxes. Je n’avais pas encore de cheval attribué, ils m’ont dit que je devrais patienter pour ça et puis bon, ça m’allait hein. Je n’étais pas pressé du tout et puis je me la coulais douce depuis mon arrivée ici. Je ne me préoccupais de rien, je m’en foutais de ce que pouvaient penser les gens de moi et j’essayais de me faire le plus d’amis possible. Ben oui, je me plaisais bien ici !

Je voulus passer à l’allée 2, lorsque je vis une jeune femme galérer à sortir des caisses de sa petite Clio. Je fronçai les sourcils, avant de m’approcher d’elle. Elle essayait de tirer une des boîtes de la voiture qui était visiblement coincée, et lorsqu’elle réussit enfin, elle tomba par terre, la boîte sur elle. Un petit sourire éclaira mon visage – oui je sais, c’est méchant, mais bon – et je me dépêchai de la rejoindre. Je pris la boîte en mains, qui était clairement trop lourde pour elle et la déposai sur une autre, avant de tendre la main à la jeune femme.

« Des problèmes ? » un sourire amusé s’afficha sur mon visage et je l’aidai à se relever, la tirant vers moi en un coup sec. « Rien de cassé ? »

La scène m’amusait, et pas qu’un peu, mais bon si elle s’était fait mal, je rirais moins sur le coup. Elle avait peut-être pas fait une grosse chute, mais bon si jamais elle était tombée sur un caillou ou quoi, voilà hein !

« J’ai l’impression que tu as besoin d’un coup de main, je me trompe ? »

Ben oui, ça se voyait. Elle galérait comme pas possible et si elle comptait poser le cul par terre pour chaque boîte, ce serait pas gagné !

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

Lorsque je vis la jeune femme se battre avec ses boîtes en carton, je ne pus retenir un petit rire amusé. J’aimais taquiner les gens, et c’était pas nouveau, mais c’était toujours gentil et je ne me moquais jamais réellement. J’avais plus d’amis que d’ennemis, beaucoup plus même, et ça m’allait vraiment bien, j’étais pas du genre à chercher la petite bête à chaque fois, j’avais pas le sang chaud et puis voilà, j’avais beau être un peu relou parfois, ça finissait toujours par s’arranger au bout d’un moment. Je m’étais donc approché de la jeune femme et je lui avais tendu la main pour l’aider à se relever. Je l’agrippais donc au poignet et la tirai vers moi, et je constatai que malgré sa chute, elle était de très bonne humeur. Sa manière de parler m’arracha un grand sourire, elle semblait presque aussi bavarde que moi, dis donc ! Sur un ton plein d’humour, je lui répondis :

« Ah, méchant carton ! Va falloir prendre ta revanche ! »

Et voilà, une rencontre dans la bonne humeur comme je les adorais ! La jeune femme pleine de vie me donna envie de sourire, et puis il fallait avouer qu’elle était plutôt, voir même très belle en fait Longs cheveux bruns foncés, yeux bruns, plus petite que moi mais assez grande quand même… Bref, elle me plaisait ! Je lui proposai ensuite mon aide, qu’elle accepta avec plaisir et avec enthousiasme. Elle se présenta, au passage. Céleste ! Son nom gérait sa race, dis donc *-* C’était tout joli, tout classe et tout. Un sourire aux lèvres, je me présentai donc à mon tour :

« Florent ! Bon allez, voyons voir si ces cartons osent me défier. Ca va être leur fête sinon ! »

Oui, je délirais complètement, mais j’avais envie de rire avec la jeune femme. Elle me mettait d’une bonne humeur incroyable et puis voilà, je sentais vraiment qu’on s’entendrait bien, tous les deux ! Bon d’accord, elle ne m’avait adressé que deux phrases et pareil pour moi, mais bon, déjà elle n’était pas gênée que je l’aie vue tomber et tout, et elle réagissait bien. Donc voilà, autant vous dire que j’avais confiance quoi ! Je me penchai donc sur le coffre de la voiture, pour en retirer un carton, après avoir tiré un coup sec pour le décoincer. Quelle idée en même temps de mettre toutes ces affaires dans une petite voiture comme ça ! D’ailleurs ça m’étonnait que tout soit rentré, c’était un vrai miracle ça, je sais pas comment elle avait fait. Je déposai le carton à côté de l’autre, et me mis à débarquer les autres.

« Alors comme ça, tu as aussi décidé de t’installer dans ce trou perdu ? Bon choix, c’est bien ici. »

Je lui parlais avec enthousiasme, toujours avec ce petit sourire aux lèvres, que je n’arrivais tout simplement pas à effacer. J’étais vraiment tombé par hasard sur elle, et j’en étais très heureux ! Bon allez, je sais, je m’emballe pour un rien. Mais je la sentais bien, cette fille. Très bien même.

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

Ah, voir une personne souriante et pleine d’humour comme ça ici, ça faisait du bien ! Parce que bon, malgré le fait qu’il y ait beaucoup de personnes sympa ici, c’était quand même pas avec eux que j’allais me taper des délires pareils non plus. Dompter des cartons, non mais et puis quoi encore ? x) En tout cas, je m’amusais vraiment bien et j’étais tombée sur la personne parfaite. Céleste me ressemblait, apparemment, et c’était une très bonne chose. Au moins, je ne serais plus le seul à raconter des conneries ! Elle me dit sur un ton plein d’humour qu’elle abandonnait, qu’elle n’était pas une grande dompteuse de dragons. Je ris légèrement, avant de lui répondre rapidement :

« C’est pas si dur que ça, finalement. Faut juste avoir la technique ! Je t’apprendrai si tu veux »

Je me présentai ensuite, après qu’elle ait fait de même, et après une petite plaisanterie, je me mis à sortir les plus gros cartons du coffre, elle s’occupait des plus petits. Ils étaient plutôt lourds, oui, alors de toute façon, je ne sais pas comment elle aurait fait pour monter tout ça sans moi :héhé: Surtout qu’il y avait pas mal de marches à monter et elle aurait donc galéré à mort la petite. Elle me dit qu’elle espérait que j’allais en venir à bout, parce qu’elle avait pas envie de voir ses affaires réduites à pas grand-chose si les cartons ne m’obéissaient pas.

« T’inquiète pas ! Avec moi dans les parages, tous les cartons se soumettent automatiquement. C’est comme les élèves avec un prof sévère, tu vois ! »

Je déballais franchement n’importe quoi, mais bon, au moins, ça animait un peu la conversation hein. Je repris ensuite la parole sur le fait qu’elle était venue s’installer ici, et que c’était un bon choix. Je crus voir son sourire s’estomper un tout petit peu, mais elle restait néanmoins joyeuse. C’était peut-être pas le bon sujet de conversation, j’en savais rien. Ou peut-être que je me faisais tout simplement des illusions. Elle me répondit tout simplement que c’était son père qui avait envoyé son dossier, et qu’elle avait reçu sa lettre d’admission ici. Ben oui, une réponse toute simple et logique aussi, en même temps. Elle me posa ensuite la question de comment j’étais arrivé ici, et je soupirai légèrement. C’était vraiment une longue histoire, ça. Et c’était une histoire vachement compliquée, en plus de ça ! Je n’aurais jamais le temps de tout lui expliquer en détails, alors je lui répondis simplement, un petit sourire aux lèvres :

« C’est une très, très longue histoire, mais en résumé, je vivais à Paris, et j’ai voulu quitter cette ville pour plusieurs raisons. J’ai suivi deux potes et me voilà ! Je suis arrivé y’a quelques jours seulement, mais je m’y plais déjà beaucoup. »

Je terminai de sortir les cartons, elle fit de même et je la vis regarder l’escalier qu’elle devrait monter pour aller installer ses affaires. Je la vis hésiter, réfléchir, et ça m’arracha un petit sourire. On parie qu’elle allait me dire qu’elle allait terminer ça toute seule ? Oui sauf que miss, c’est juste un peu impossible ça, hein. Elle bougea enfin, ferma le coffre et m’annonça que – tiens donc ! – elle me remerciait et qu'elle m’envoyait balader. Enfin elle n'avait pas dit ça comme ça, mais en gros, voilà hein. Je mis mes poings dans mes hanches et la regardai, un petit sourire moqueur, mais gentil quand même aux lèvres.

« Tu vas monter les cartons en haut toute seule, comme une grande ? »

Je me contentai de rire légèrement, avant de prendre un gros carton en mains et de monter les escaliers. A la moitié, je lui lançai :

« C’est quel numéro ? »

Ben oui, elle avait pas demandé d’aide, mais elle en avait clairement besoin, hein. Et puis y’a pas que ça non plus, moi je voulais pas encore la quitter cette petite ! J’avais enfin trouvé quelqu’un qui aimait rire et délirer et ça, c’était juste trop génial. Tout en montant les boîtes, je lui demandai :

« Tu montes à cheval ? »

Encore une question pour meubler un peu la conversation, hein. Parce que je voulais l’entendre parler et l’entendre rire. Je sais pas pourquoi, ça me faisait du bien, et puis j’étais sûr qu’on était faits pour s’entendre. J’aurais aimé qu’elle me raconte toute sa vie, qu’elle me raconte qui elle était vraiment. Vous l’aurez compris, je voulais discuter avec elle, et même toute la journée, s’il le fallait !

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

Je me sentais bien avec Céleste, vraiment bien ! Elle était agréable, sociable, joyeuse, avait le sens de l’humour et puis, petit bonus, elle était super joulie en plus (Vous voyez, ça rime. J’suis trop fort.) C’était une de mes premières rencontres que je faisais ici, et je n’avais pas du tout à me plaindre! Si seulement tout le monde était comme ça ici, de si bonne humeur, prêt à rire de n’importe quoi comme ça. Parce que bon parfois, je vous avoue que je me sentais vachement seul à lâcher n’importe quoi, et puis après on me disait que j’étais soit lourd, soit pervers de temps à autre. Non mais je plaisantais hein, c’était pas à prendre au sérieux, tout ça. La RPG’iste de Céleste comprendra très bien ce que j’essaye de vous dire Elle me fit la remarque que j’avais pas vraiment l’air d’un prof sévère, donc qu’il devait y avoir une autre astuce pour les cartons. Je fis mine de réfléchir, puis haussai les épaules.

« Hm, peut-être mon charme irrésistible ? Imagine-toi que tous ces cartons sont en fait des femmes, peut-être qu’elles tombent raide dingue de moi ? On ne sait jamais hein ! » Je lui fis un petit sourire tout mignon, avant de soulever une caisse en disant : « Viens ici ma chérie, que je te prenne dans mes bras ! »

Comme d’habitude, je lâchais n’iiiiimporte quoi, que des trucs qui avaient rien à voir et puis voilà, mon humour vous l’aimez ou vous l’aimez pas hein Certains me trouvaient agaçant et pas drôle du tout, c’était leur choix hein. Mais moi je voulais profiter à fond de la vie, sans me préoccuper des gens qui me la pourrissaient. Enfin, opération débarquage de boîtes en carton. Et vive les mots que j’invente, aussi. Pendant que je m’occupai de tout ça et qu’elle m’aidait, une discussion s’installa sur le fait que j’avais quitté Paris. Elle me dit que Paris devait être une belle ville, et qu’Etretat devait quand même bien me changer de là-bas. Je soupirai légèrement, avant de lui dire :

« Oui, Paris est une belle ville. Mais pas partout, j’ai envie de dire. Ca dépend des coins. » mon sourire s’estompa légèrement, puis je continuai : « C’est clair qu’Etretat, c’est différent et moins agité, mais c’est plutôt une bonne chose. C’est entre autres pour ça que je suis venu ici. Pour trouver la tranquillité. »

Oui, j’étais un peu mystérieux quant à mon passé, mais j’avais pas trop envie de lui expliquer tout ça dehors, en déplaçant des cartons. Si elle voulait entendre mon histoire, je la lui raconterais jusque dans les détails, mais pas ici, pas maintenant. Surtout que voilà, j’en étais pas si fier que ça, de mon histoire. Bref. Après avoir fermé le coffre, elle me dit qu’elle n’avait plus qu’à monter tout ça, et elle me remercia. Je lui demandai donc, un petit sourire moqueur mais gentil quand même aux lèvres, si elle comptait monter tout ça toute seule. Elle tourna la tête et me dit qu’elle n’allait pas m’imposer de l’aider à emménager, mais qu’un peu d’aide serait la bienvenue quand même. Je souris, et ni une ni deux, je pris un carton dans les bras, montant les escaliers avant elle. Je m’arrêtai à la moitié des escaliers, lui demandant où était son appart’. Elle me fit remarquer que je serais bien embêté si elle ne me le disait pas, puis m’annonça que c’était le numéro sept au deuxième étage. Je secouai légèrement la tête, un petit sourire aux lèvres, et montai donc le carton au deuxième étage. J’ouvris la porte et déposai le carton au sol, un peu plus loin dans l’appartement pour ne pas encombrer l’entrée. Dans le silence et en se concentrant un peu pour ne pas tout laisser tomber, nous fîmes quelques allers et retours. Céleste monta la dernière caisse, et je lui demandai à ce moment-là si elle montait à cheval. Avec entrain, elle me répondit que oui, depuis qu’elle était toute petite. Elle me demanda si moi aussi je montais, ou si j’étais juste là parce qu’il y avait pas mal de filles dans les parages. Je ris légèrement, avant de lui répondre :

« Tu me prends pour qui ? Bien sûr que je monte et non, je ne suis pas venu ici pour les filles. » J’attendis un petit moment, avant de continuer en chuchotant presque : « quoique… »

Un petit clin d’œil vis-à-vis de la jeune femme, et nous voilà au beau milieu de son appartement rempli de cartons. Elle me dit qu’elle m’aurait bien invité à boire quelque chose mais que c’était impossible, et me remercia encore une fois pour mon aide. Elle poursuivit en disant qu’elle devrait tout ranger à présent, et qu’elle avait vachement la flemme. Je souris gentiment, avant de lui dire :

« Pas de problèmes, ça me fait plaisir. Bon courage pour tout ranger ! »

Je m’apprêtais à partir lorsqu’elle me retint et me demanda si j’avais encore un peu de temps à lui consacrer, pour lui faire visiter l’académie. Moi, j’avais toute la journée, alors pas de soucis à ce niveau-là ! Surtout que l’idée de la quitter me rendait un peu triste quoi. Je me retournai donc, tout sourire.

« J’ai toute la journée, moi ! Suis-moi, je vais tout t’expliquer. »

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

Avec ma connerie sur les femmes et les boîtes en carton, j’avais bien fait rire Céleste, qui était partie en fou rire pendant au moins une minute. Moi, un sourire aux lèvres, je l’écoutais rire, continuant à batailler avec les cartons. Vous l’aurez compris, je me sentais vachement bien en sa compagnie, et je me répète à mort, aussi. Sauf que c’était vrai, cette fille me mettait de bonne humeur, et enfin quelqu’un riait à mes blagues qui étaient en fait des pures conneries. Elle me répondit sur un ton un peu moqueur mais gentil quand même, qu’on pouvait voir ça comme ça si ça me faisait plaisir, et que sa boîte n’allait pas me rendre mes marques d’affection. Elle me tira la langue, un geste qui fit remonter ses pommettes. Je souris, encore et toujours, avant de lui répondre :

« Ouaip, et c’est dommage quand même ! Elle ne veut pas de mon amour, ta très chère et tendre boîte. » je fis une mine triste et déçue, avant de repasser en sourire tout mignon.

Lorsque je lui expliquai vaguement les raisons pourquoi j’étais là, elle hocha la tête, compréhensive. Elle pensait sûrement que je ne voulais pas parler de mon passé, alors que ça ne me dérangeait pas trop, en fait. Je n’aurais pas été déballer mon histoire au premier venu, mais elle, je savais que je pouvais lui faire confiance, même sans vraiment la connaître très bien. C’est étrange, mais elle m’inspirait confiance, cette petite. Non, je n’étais pas fier de mon histoire, je n’étais pas fier d’avoir fait certaines choses, mais j’assumais. Si elle me demandait quoi que ce soit à propos de mon histoire, je lui répondrais honnêtement, sans mentir. Enfin bref, pas trop la peine de m’éterniser là-dessus non plus. Doooonc, passons au moment où toutes les affaires de la miss se trouvaient dans son appartement. C’était un peu le bordel, un peu beaucoup même, et j’étais content de ne pas avoir à déballer tout ça. J’étais passé par là il y a quelques jours, et honnêtement, j’étais content que ça soit terminé ! Ensuite vint la question de si elle montait à cheval, qu'elle me retourna, tout en ajoutant quelque chose à propos des femmes. Je lui répondis que je n’étais pas là parce qu’il y avait pas mal de femmes, avant d’ajouter un petit « quoique ». J’aurais peut-être pas dû, surtout qu’en présence d’une fille, ça ne faisait pas très classe. Mais bon, ce qui était dit était dit et Céleste le prit avec beaucoup d’amusement, donc ça avait l’air de passer finalement. Elle me fit la remarque que je jouais à la fois aux cavaliers ET au joli-cœurs. Encore une petit sourire aux lèvres, je redevins un peu sérieux et je lui répondis :

« J’attends celle qui me convient. »

Je la regardai, un léger sourire en coin, avant qu’elle ne change de sujet en me disant qu’elle aurait bien voulu m’offrir quelque chose à boire, mais que c’était impossible. Elle me remercia, et je lui dis donc que y’avait pas de problèmes, avant de tourner le dos. Elle me retint pourtant, pour me demander de lui faire visiter l’académie. Je me retournai donc, tout sourire et acceptai sa proposition avec plaisir. Elle enfila sa veste et verrouilla la porte de son appart’. Nous nous mîmes rapidement en route et je lui montrai tout HB, même dans les petits recoins. Bon, ça faisait pas longtemps du tout que j’étais là, mais tout était bâti dans des endroits si logiques que c’était pas dur de s’y retrouver. C’était grand, certes, mais on se souvenait rapidement d’où se trouvaient chaque bâtiment et chaque pièce.

Après la visite, Céleste s’assit sur la barrière, sûrement pour parler un peu. Il ne faisait pas si froid que ça et la barrière n’était pas mouillée, donc pourquoi pas ! Après, je pense qu’on aurait été mieux dans mon studio, mais bon, pourquoi pas la barrière hein. Je me posai juste à côté d’elle et écoutai sa question. Il me semblait bien qu’elle allait revenir là-dessus, j’avais été bien trop mystérieux au sujet de mon passé, et évidemment, ça l’intriguait. Plutôt normal comme réaction, si vous voulez mon avis. J’étais prêt à tout lui raconter, surtout qu’elle semblait très compréhensive et pas du genre à aller déballer ça à la première personne sur qui elle tombait. Je soupirai un coup, avant de lui répondre :

« Faut dire que mon passé, j’en suis pas très fier. Et puis c’est vraiment une longue histoire, mais si tu veux l’entendre, ce sera avec plaisir. » je tournai la tête vers elle, avant de continuer : « J’espère que ça te fera pas trop peur, enfin je veux dire, si ça te met mal à l’aise de trainer avec moi après ce que je vais te dire, tu peux t’en aller hein, je te retiendrai pas. »

Parce que bon, malgré que j’aie changé, que je n’aie jamais vraiment voulu tout ça, ça pouvait sembler vraiment bizarre, voir même effrayant. Donc voilà, je ne savais pas ce qu’elle en penserait, mais libre à elle de s’en aller si jamais ça la mettait mal à l’aise.

« Donc, voilà. Depuis tout petit, j’aimais traîner dans les rues, partir à l’aventure, me mettre dans des situations délicates, voir même dangereuses. Et à Paris, l’aventure, c’est pas ce qui manquait. Un jour, je suis tombé sur une bande de jeunes, j’avais treize ans. Ils étaient tous plus âgés que moi. Petit à petit, je me suis intégré dans leur groupe, ils m’ont accepté, et j’en étais pas peu fier. Je suis rapidement devenu pote avec Alexandre, un mec de quatre ans de plus que moi, mais à qui je faisais vraiment confiance, curieusement. Enfin voilà, j’ai participé aux… activités de la bande, qui, tu l’auras compris, n’étaient pas toujours légales, même la plupart du temps illégales. Je participais, même si c’était contre ma volonté, mais je voulais absolument faire partie de leur bande pour éviter de rester seul. Quand ça tournait mal, Alex me protégeait, il m’a fait éviter plusieurs sanctions. Je lui en serais jamais assez reconnaissant. Donc voilà, les années se sont poursuivies, puis Alex est parti, malheureusement. Il n’y avait plus que Camilla, une fille de deux ans de plus que moi. Malgré le fait qu’elle ne m’appréciait sûrement pas plus que ça, que pour elle, j’étais plutôt un gamin qui servait à rien, elle faisait attention à moi. Sauf qu’elle aussi, à un moment, est partie. J’ai continué à vivre comme ça pendant quelques années, jusqu’au moment où j’ai dû dire stop. J’en pouvais plus, j’en avais marre de me faire punir pour quelque chose que je ne voulais même pas faire à la base. Et là, je suis parti. Je suis venu ici, à HB, pour rejoindre Alex et Camilla et pour retrouver la tranquillité. »

Je fis une pause, la laissant digérer tout ça. Elle était libre de faire ce qu’elle voulait, maintenant, elle pouvait s’en aller si elle le voulait.

« Voilà mon histoire, j’en suis pas fier mais j’ai réalisé qu’au fond, j’étais pas comme ça, j’aimais pas voler, dealer, tout ça. Pas du tout, même. J’espère que tu sauras accepter tout ce que je viens de te dire… »

Sur le coup, je n’étais plus le mec marrant et qui racontait n’importe quoi, j’étais devenu tout sérieux et j’avais même plus ce sourire aux lèvres que j’avais d’habitude. Je m’étais confiée à Céleste, c’était peut-être une bonne chose, peut-être pas, je n’en savais absolument rien. Mais au moins, maintenant, elle connaissait la vérité.

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

Passons l’opération boîtes en carton, d’accord ? Passons plutôt au moment où nous nous trouvions dans son appart’ et que je lui dis que j’attendais la femme qui me convenait. Elle semblait trouver ça super mignon, son regard et ses paroles en témoignaient. Ben oui, j’attendais la bonne, celle qui me rendrait heureux au possible, celle qui me ferait rire, qui pourrait rire à mes propres blagues, qui aimerait ma compagnie. Celle que je pourrai aimer à n’en plus finir, celle avec qui je partagerais ma vie entière. Ben oui, j’étais un romantique dans le fond, mais fallait juste me connaître un peu mieux pour découvrir cette facette de ma personnalité. Je me contentai de rire légèrement suite à sa réaction, et voilà qu’elle me demandait de lui faire visiter l’académie.

C’est ce que je fis donc, avec grand plaisir même, et elle finit par s’asseoir sur une barrière. Je me posai juste à côté et lorsqu’elle me demanda de parler de mon passé, enfin elle ne me le demanda pas vraiment, mais elle m’y incitait, je ne pus retenir un petit soupir. Je la prévins que je n’en étais pas fier et que si elle voulait, elle pouvait s’en aller si je la mettais mal à l’aise. Enfin bref. Je me mis donc à parler, sans m’arrêter et sans regarder la jeune femme. Ce qui était génial, c’est qu’elle m’écoutait, sans m’interrompre et sans faire quoi que ce soit. Les gens qui savaient écouter, je les adorais plus que tout, c’était d’habitude ceux à qui je me confiais le plus. Vous savez, les gens qui ne vous jugent pas du premier coup, qui prennent le temps d’apprendre à vous connaître, qui vous écoutent même quand vous vous répétez, qui comprennent exactement ce que vous essayez de lui dire. Ces gens-là, ils étaient précieux, c’étaient des perles rares. Et à première vue, Céleste semblait en faire partie. Une fois mon récit terminé, elle s’approcha un peu plus de moi et effleura ma joue du dos de son index. Elle accompagna son geste de paroles, et tout de suite après qu’elle ait prononcé sa première phrase, un sourire tout gentil s’afficha sur mon visage. Oui c’est clair, cette fille, c’était une perle rare. Non mais sérieusement, on se connaissait depuis quoi… une heure ? Un peu plus ? Et déjà, elle me conseillait, elle me faisait sourire. Si seulement tout le monde pouvait être comme ça dans ce monde.

« Merci de m’avoir écouté, ça fait du bien d’en parler. »

Oui, parce que la plupart des gens, quand je leur disais ça, il se contentaient de me regarder de travers et de me tourner le dos. Alors mon passé, d’habitude, je n’en parlais pas. Sauf qu’ici c’était différent, elle m’avait écouté et ne m’avait pas jugé, elle ne s’en était même pas allée. C’était parfait. Lorsque je vis la jeune femme frissonner à cause d’une bourrasque de vent, je fus pris d’une soudaine inquiétude. Ben non, le froid c’était rien de grave, mais elle aimait sûrement pas trop rester dehors en hiver. C’était peut-être elle qui avait choisi l’endroit où on discuterait, mais même, je préférais l’inviter au chaud chez moi.

« Tu as froid ? On serait mieux dans mon studio je crois, viens. »

Je posai une main sur son épaule pour l’inciter à venir avec moi. Fallait pas qu’elle refuse par politesse, surtout. En plus ça me faisait vraiment plaisir de l’inviter chez moi, après ce qu’elle venait de faire. Je me mis donc en route vers mon studio avec la jeune femme à mes côtés, mon bras autour de ses épaules. Une fois arrivé aux escaliers, je la prévins, un petit sourire aux lèvres :

« C’est au quatrième étage, et y’a pas d’ascenseur. Ca te rassure si je te dis que je le fais plusieurs fois par jour et que je suis toujours pas mort ? »

Rapidement, nous arrivâmes en haut, et avec la clé que je pris dans ma poche, je déverrouillai la porte de mon studio. Y’avait pas mal de bordel, mais on savait quand même encore marcher sans trébucher sur quoi que ce soit, et heureusement. Ma guitare était posée contre une armoire, des magasines traînaient sur la table basse juste devant le canapé et quelques vêtements traînaient par-ci par-là, des pulls le plus souvent. Je proposai à la jeune femme de lui prendre sa veste, que j’accrochai au porte-manteau. Je fis de même avec la mienne, avant de dire à la jeune femme :

« Désolé pour le bordel, j’ai pas encore eu le temps de ranger. Et pas l’envie non plus d’ailleurs. » je souris, avant de l’inviter à s’asseoir dans le canapé. « Tu veux boire quelque chose ? »

Maintenant que j’avais une invitée, autant faire tout comme il fallait hein. Quoi ? Gentleman ? Ah oui, peut-être oui En attendant sa réponse, je pris la peine de ramasser les pulls traînants sur les chaises et de les jeter dans le panier à linge. Je mis ma guitare dans sa housse et la posai sur l’armoire. Si je vous dis que j’avais joué dans un groupe, vous me croiriez ? Oui oui, j’étais chanteur et guitariste. Et puis j’étais encore assez doué apparemment ! C’est ce qu’on me disait, en tout cas. Après, si c’est vrai, ça c’est une autre histoire…

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

Han mais cette fille je vous jure, elle était juste trop adorable ! On se comprenait super bien parce qu’elle avait à peu près le même caractère que moi – à première vue en tout cas – et puis elle me donnait le sourire rien que quand elle me parlait, c’était magique. Ce qui était moins magique par contre, c’était mon passé, que je lui avais raconté sans hésiter. Je lui avais fait confiance et je savais que je n’avais pas eu tort. Elle ne me jugeait absolument pas, et elle me demandait même un sourire, que je lui offris immédiatement avec grand plaisir. Elle reprit ensuite la parole, en disant que ça lui faisait vraiment plaisir que je lui en aie parlé. Je plantai donc un regard doux dans le sien, sans pour autant qu’il soit lourd, et je souris légèrement.

« Je te fais confiance. »

Oui, vraiment. Je savais qu’elle ne me jugerait pas, qu’elle n’irait pas déballer tout ça au premier venu, qu’elle n’irait pas parler dans mon dos. Je sais que je me répète, mais c’est juste pour que vous sachiez ce que je pensais d’elle hein. Elle frissonna un coup, et je me redressai tout de suite, un peu inquiet sur le coup. Moi j’avais pas froid du tout, mais j’étais habitué à rester dehors. La jeune femme sûrement pas, et je voulais pas qu’elle attrape un rhume ou quoi hein Je l’invitai donc dans mon studio, et comme pour l’inciter à venir avec moi, je posai une main sur son épaule. Du coup, elle ne pouvait pas refuser l’invitation, et elle ajouta rapidement qu’elle ne voulait surtout pas déranger.

« Tu me déranges pas du tout, au contraire. J’ai rien d’autre à faire et t’es une excellente compagnie ! T’es vachement mieux que les cartons quand même. Plus bavarde. »

Je lui fis un clin d’œil amusé, avant de l’emmener vers mon studio, un bras autour de ses épaules pour la tenir au chaud. Non pas que ça l’aiderait des masses, mais bon voilà hein Enfin bon, rapidement, nous nous retrouvions donc dans mon studio, où c’était le bordel total. J’y avais même plus pensé tiens, en l’invitant ! C’est clair que c’était pas trop classe et que ça donnait pas une superbe image de moi mais bon tant pis, elle devrait s’y faire maintenant. Pour tenter de sauver le coup, je lui pris sa veste et lui proposai quelque chose à boire. Au moins, l’image du gentleman, elle serait bel et bien là. Elle me fit la remarque que donc, j’étais fâché avec le ménage, et elle me demanda un café. Je souris, avant de lui répondre, tout en jetant quelques vêtements dans le panier à linge :

« Oui, il me saoule celui-là. Un vrai chieur, si tu veux mon av… »

Je ne réussis même pas à finir ma phrase, parce que la miss avait décidé de me balancer un de mes pulls à la gueule, que j’avais par malheur oublié dans le canapé. Je le rattrapai rapidement, avant de lancer un sourire amusé à Céleste.

« Je me vengerai un jour ! » Elle me demanda ensuite des infos sur ma guitare, qu’elle m’avait vue ranger. « Oui, j’en joue souvent. C’est à peu près ma seule occupation pour l’instant, et je passe souvent mes soirées à improviser et à composer. Je reviens. »

Je partis vers la cuisine pour servir un café à mademoiselle, et un coca pour moi, en passant. Light, bien évidemment ! Hé mais attention, je faisais attention à ma ligne, moi Je sais que ça fait un peu ridicule, mais si je voulais rester beau gosse, fallait que je fasse attention :héhé: Non, je plaisante bien sûr mais bon voilà, je faisais attention quand même. Je revins dans le salon et offris donc son café à la jeune femme, avant de m’asseoir à côté d’elle et de prendre une gorgée de coca.

« Si je te dis que j’ai joué dans un groupe, tu me crois ? »

Oui parce que bon, à Paris, je ne côtoyais pas que des gens malsains non plus hein. J’avais formé un petit groupe avec trois amis, un batteur, un pianiste et un autre guitariste. On formait plutôt une belle équipe, et puis ils m’ont souvent dit que ma voix était bonne, voir même très bonne. On composait, on chantait, on improvisait. Ca, c’était une partie de la belle vie à Paris ! Comme quoi vous voyez, y’avait pas que des mauvais côtés non plus. Sauf que j’ai dû les quitter, eux aussi, pour venir à Etretat et du coup voilà, je me retrouvais seul, alone. Mais bon je ne m’en plains pas, j’ai fait de super bonnes rencontres ici donc voilà, Paris n’allait pas trop me manquer, finalement ! Les seuls qui me manquaient réellement étaient mes parents et ma grande sœur. Mais ça, pas la peine de trop m’éterniser là-dessus. Enfin bref. J’adorais la guitare, c’était ma passion depuis que j’étais tout petit et puis sans me vanter, je commençais à devenir plutôt doué, ouais. Et puis le tatouage dans le cou, c’était pas pour rien hein ! Leonard Cohen était un chanteur que j’admirais énormément, et son Hallelujah était une chanson magnifique que j’avais apprise à jouer et à chanter. Je la connaissais à la fois à la guitare et au piano, tellement que je la trouvais belle. Oui oui, j’étais quelqu’un qui savait apprécier la musique, la beauté des notes assemblées d’une certaine manière.

Céleste me demanderait peut-être d’en jouer, après tout j’avais sûrement attisé sa curiosité. Enfin, c’était une femme hein, j’ai envie de vous dire. Mais si elle me le demandait, ce serait avec plaisir. Peu importe la chanson, j’allais bien trouver quelques accords correspondant à la demande de la belle.

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

J’avais planté un regard doux dans le regard de la jolie jeune femme, je voulais qu’elle lise dans mes yeux à quel point je lui étais reconnaissant de m’avoir écouté. Il n’y avait pas grand-monde à pouvoir écouter et se taire comme elle l’avait fait, la plupart m’interrompaient et partaient limite en courant lorsque je leur expliquais mon passé, et ça, c’était la sensation la plus désagréable que j’aurais pu imaginer avoir. Se sentir rejeté, pas aimé, savoir que les gens ne me faisaient pas confiance. Pourtant, l’image que les gens avaient de moi au premier abord était plutôt bonne d’habitude, d’ailleurs y’avait pas trop de quoi avoir peur de ma gueule non plus hein, à part peut-être le tatouage. Enfin bref, j’étais vraiment trop, trop content que la jeune femme m’ait accepté comme j’étais. En plus, elle avait dit qu’elle me faisait confiance, ce qui me faisait vachement chaud au cœur. Bon, c’était sûrement qu’une toute, toute petite confiance puisqu’on ne se connaissait que depuis… une heure et demie ? A peine, donc voilà hein.

Je lui souris donc gentiment en guise de remerciement, et nous voilà descendus de la barrière. Je l’invitai donc à passer un peu de temps dans mon studio, une proposition qu’elle ne pouvait tout simplement pas refuser, et je passai donc un bras autour de son épaule pour la tenir un peu au chaud. Un peu hein, juste un peu parce que ça aidait pas beaucoup. Mais c’était le geste qui comptait, aussi Et puis voilà qu’elle me demandait de l’arrêter si jamais elle parlait trop. Non mais, je pouvais lui demander la même chose hein ! C’était certainement pas moi qui allait l’arrêter, parce que déjà j’aimais quand elle parlait, et puis ce qu’elle disait avait du sens donc pour moi, pas de souci

« Boh, j’suis pareil, donc c’est pas moi qui vais te demander d’arrêter de parler ! » le tout dit sur un ton joyeux, un grand sourire aux lèvres.

Ca, c’était clair et net. J’aimais la voix de Céleste et j’aimais l’entendre parler donc voilà, l’idée de la faire taire, très peu pour moi ! Enfin bref, passons le moment du chemin vers le studio, des escaliers, de l’entrée et passons à la mission rangement de vêtements traînant dans le studio du p’tit Flo’. Parce que ça y’en avait pas mal en fait, et je m’étonnais moi-même, d’ailleurs ! J’étais pas aussi bordélique d’habitude, si ? En plus c’était pile au moment où j’invitais une superbe fille dans mon studio. Auto-félicitations, monsieur Chevalier. Enfin bref. Pour faire genre que j’étais quand même un peu capable de ranger, je m’étais mis à déposer les pulls traînants dans le panier à linge – bon, y’en avait pas tellement non plus hein, genre trois ou quatre – et c’était sans compter le pull que m’envoya Céleste en pleine tronche. C’est qu’elle visait bien, la mignonne ! Je lui jetai donc un regard amusé en disant que je me vengerais un jour, le tout bien sûr dit sur le ton de la rigolade. Non mais ma vengeance, ce serait genre une séance de chatouilles jusqu’à ce qu’elle en puisse plus hein Elle me fit ensuite la remarque que même si j’avais été un bad boy, elle n’avait pas peur et puis que ça collait pas avec ma bouille, surtout.

« Quoi, tu veux que je te fasse une gueule de gros méchant ? » Attention, j'en aurais été capable, en plus !

Je m’éclipsai deux minutes dans la cuisine, le temps de faire son café à Céleste et de me servir un verre de coca. Je retournai ensuite dans le salon et lui servis sa tasse, avant de prendre une gorgée de mon verre. Elle m’avait questionné sur le fait que je jouais de la guitare avant que je parte dans la cuisine, et je continuai donc de parler de ce sujet, qui me plaisait bien, d’ailleurs. Je lui annonçai que j’avais joué dans un groupe, et après son regard étonné, un grand sourire s’afficha sur son visage. Elle me demanda ensuite, comme prévu, si je jouerais une fois pour elle, et je souris donc avec enthousiasme.

« Quand tu veux ! »

Je repris une gorgée de mon verre, avant de le déposer sur la table et de me lever. Je me dirigeai vers l’armoire où était posée ma guitare et la sortit de la housse. Je retournai m’asseoir dans le canapé à côté de Céleste, avant de me racler la gorge et de jouer un accord sur l’instrument. J’en jouais tellement souvent qu’il y avait même plus besoin de l’accorder, donc voilà, ça tombait bien ! Tout sourire, je lui annonçai :

« Prête ? »

Je me concentrai un peu, mon sourire s’effaçant lentement. Pourtant, mon enthousiasme restait bien là, mais sans me concentrer un minimum, ça n’irait pas, voyez-vous. Je me mis donc à jouer les premières notes de l’Hallelujah de Leonard Cohen, en faisant bien attention à y mettre un peu d’émotion. Alors là, petite surprise à laquelle elle ne s’attendrait sûrement pas ! Je me mis à chanter, doucement et légèrement, pour partir en crescendo petit à petit. Je me mis donc à chanter la chanson en entier, en mettant de l’émotion exactement aux bons endroits, en jetant un petit coup d’œil à Céleste de temps en temps. Un léger sourire éclaira mon visage à ces moments-là, mais je ne me laissai pas déconcentrer. Je finis la chanson sur quelques notes à peine audibles et une fois qu’elle était finie, un plus grand sourire étira mes lèvres, attendant une réaction de la jeune femme.

« Alors, t’en penses quoi ? »

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

Alors comme ça, je n’arriverais pas à lui faire peur à cause de ma bouille ? Bon ben d’accord, si c’est ce qu’elle pensait. Mais attention hein, quand j’étais obligé, je pouvais faire une tête vraiment effrayante. Enfin, menaçante, plutôt. J’en avais eu besoin à Paris, pour faire comprendre aux gamins qui en faisaient un peu (beaucoup) trop qu’ils n’étaient pas le centre du monde et qu’ils n’arriveraient pas à nous faire dégager comme ça. La bande, je veux dire. Non non, je n’étais pas méchant et je n’aurais jamais fait de mal à une mouche, mais fallait pas que ces petits cons me cherchent, non plus. Enfin bref, de toute façon je ne serais jamais capable de m’énerver sur la petite Céleste hein, elle était vraiment, vraiment trop mignonne et aimable pour ça. Donc voilà, elle ne verrait jamais un Florent fâché, ou en tout cas pas à son attention.

« Si tu le dis ! » lui répondis-je simplement, tout sourire.

Je passai ensuite à la cuisine pour le café et le coca, puis, de retour au salon, nous nous mîmes à parler de ma guitare. Je lui dis que j’en jouais souvent, que c’était ma principale occupation quand j’étais seul dans mon studio. Ca passait le temps et puis, surtout, j’adorais ça. Elle me posa ensuite la question si je jouerais une fois pour elle et sans attendre, je partis sortir l’instrument de sa housse. Elle paraissait vraiment enthousiaste à l’idée que je joue pour elle, et je me mis donc à jour de l’instrument sans plus attendre. L’émotion était la chose la plus importante dans une chanson, et je fis donc bien attention d’en mettre assez, mais pas trop non plus pour ne pas exagérer. Une fois l’Hallelujah terminé, je questionnai Céleste pour savoir ce qu’elle en avait pensé. Son regard luisait et je vis même une petite larme couler sur sa joue, chose qui m’arracha un sourire tendre et reconnaissant. Oui, je lui étais reconnaissant, parce qu’elle m’avait écouté, encore une fois. Rien que cette minuscule larme montrait clairement ce qu’elle en avait pensé, et c’était vraiment super sympa. Elle me répondit que c’était magnifique, et me remercia plusieurs fois, une fois parce que j’avais chanté pour elle, et une fois parce que « je lui accordais autant ».

« Merci à toi plutôt, de m’écouter. De m’écouter quand je parle et quand je joue, ça fait chaud au cœur, vraiment. »

Je ne la remercierais jamais assez, de toute façon. Je voulais lui montrer que je lui étais vraiment reconnaissant mais je ne voyais pas très bien comment, à vrai dire… Je lui revaudrais tout ça un jour, ça c’était sûr. Céleste me demanda ensuite si je composais juste pour moi ou pour mon groupe, tout en reprenant une gorgée de café du bout des lèvres. Je bus une gorgée de coca pour m’éclaircir un peu la voix après avoir chanté, avant de lui répondre :

« Avant, c’était pour mon groupe, mais comme j’ai dû les quitter, maintenant, c’est rien que pour moi. J’aime beaucoup la musique et j’adore écrire et composer, c’est un super passe-temps. »

Quand on parlait musique, j’étais toujours très bavard et j’avais tellement à raconter que je devais à chaque fois me retenir pour ne pas en faire trop. Y’avait encore plein d’autres choses que j’aurais aimé dire à la jeune femme, mais on n’allait pas tout le temps parler que de moi, non plus. Enthousiaste, je lui dis ensuite :

« Bon, on a beaucoup parlé de moi, mais maintenant, c’est à toi ! Raconte-moi quelque chose sur toi. » je souris, avant de poser ma guitare par terre, mais je la tins toujours d’une main, pour qu’elle soit debout. Vous visualisez ou pas ? C’est pas grave si c’est pas le cas, mais retenez juste que je la tenais toujours d’une main.

J’espérais en tout cas que Céleste me raconte beaucoup de choses, comme ça j’apprendrais à la connaître un peu mieux et puis de toute façon, elle ne me racontait que ce qu’elle avait envie de raconter. J’avais fait pareil, j’aurais très bien pu ne pas raconter mon histoire de Paris, mais comme je lui faisais confiance, je l’avais fait malgré tout. Aussi pour qu’elle réalise avec qui elle traînait, en fait. Evidemment, je l’écouterais parler attentivement, exactement comme elle l’avait fait avec moi, et puis voilà, libre à elle de choisir ce qu’elle allait me dire !

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

J’avais donc joué pour la jeune femme et rendu la chanson la plus jolie possible, juste parce que c’était pour elle et que je voulais qu’elle aime. Je le voulais absolument, c’était obligé ! Elle devait apprécier, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Et ça, c’était pas ce qui manquait, puisqu’une petite larme coula sur sa joue et qu’elle me fit la remarque que c’était vraiment génial. Bon ben ça, ça faisait vraiment chaud au cœur ! Je la remerciai donc de m’avoir écouté, encore une fois, et elle me dit que c’était vraiment un plaisir. Rho mais elle allait réussir à me faire fondre sur place, c’était sûr. Ca ferait une grande flaque de Flo’, vous vous imaginez le truc ? Ebawi. Je lui fis un sourire heureux en guise de réponse, puis elle enchaîna sur la question de pour qui je composais. Je lui expliquai donc tout ça et elle me dit que je devais pas voir le temps passer si j’aimais ça, et qu’elle était sûre que je faisais de belles choses. Je souris, avant de lui répondre :

« Ah ben ça, c’est à toi d’en juger ! »

Sauf que ça se ferait plus tard, parce que je lui demandai de parler d’elle ensuite. Ben oui quand même, on avait tellement parlé de moi que du coup je me sentais un peu mal, et puis je ne connaissais pas énormément à propos d’elle non plus, donc ça ne me ferait pas de mal de connaître son histoire. Sauf que c’était pas du tout ce à quoi je m’attendais, à vrai dire. Rien que son expression du visage avant de commencer à parler m’inquiéta, c’était pas vraiment normal, ça. Son petit sourire triste n’indiquait rien de bon et la petite Céleste qui était tellement joyeuse laissa place à une Céleste au visage triste. Je n’aurais peut-être pas dû lui demander de parler de son passé, mais je trouvais ça vraiment normal, puisqu’on avait beaucoup parlé de moi et que du coup, c’est comme si je ne m’intéressais pas à elle. Enfin, elle commença donc à parler, et mon sourire s’estompa à son tour. Je l’écoutais attentivement, sans dire un mot, le regard rivé sur elle. J’étais apparemment le seul à qui elle en parlait, et c’était vraiment un grand honneur pour moi, c’était un signe de confiance et c’était vraiment, vraiment sympa de sa part. Elle m’expliqua qu’elle avait aussi un passé atypique, et qu’elle ne voulait surtout pas de pitié, ni que mon regard change sur elle. En tout cas, j’étais prêt à tout entendre à présent, peu importe ce que c’était. Je hochai doucement la tête, attendant avec impatience qu’elle commence son histoire. Honnêtement, elle avait attisé ma curiosité, là. Elle prit une gorgée de café, puis encra son regard dans le mien. A présent, j’étais toute ouïe.

Elle m’expliqua qu’elle n’avait pas de souvenirs avant des dix-huit ans, qu’elle avait eu un accident de voiture et qu’elle était la seule … survivante, si je puis dire. Ses parents sont morts dans ce même accident mais elle a été sauvée, miraculeusement. Elle ne se souvient que de bribes de son passé, de petites choses à première vue sans importance, mais sûrement tellement importantes à ses yeux. Je me dis à ce moment-là que ça devait vraiment être très étrange, de ne plus se souvenir de son enfance, de certains évènements, tout ça. De n’avoir aucun passé en quelque sorte, ou en tout cas pas dans sa tête. Elle finit son histoire et haussa les épaules, comme si elle voulait me montrer que ça la laissait indifférente. Mais la manière dont elle détourna le regard et qu’elle sembla se renfermer sur elle d’un coup me montrait bien qu’elle ne s’en fichait pas. Je me sentais mal pour elle, ça lui avait apparemment fait mal d’en parler et elle essayait de cacher sa tristesse, pour moi, parce que j’étais là. Sauf qu’elle pouvait être triste, elle pouvait pleurer si elle le voulait, ça m’allait très bien et j’aurais même voulu qu’elle le fasse, parce que ça faisait du bien. Je me penchai un peu vers elle, avant de poser ma main sur son bras et de le caresser doucement, très doucement. D’une voix tout aussi douce, je lui dis :

« Merci de m’en avoir parlé. Tu sais, tu as le droit d’être triste, tu ne dois pas le cacher pour moi, je sais bien que ça ne te laisse pas indifférente et c’est tout à fait normal. Tu peux me dire tout ce que tu penses, tout ce qui te passe par la tête. Même si ça te semble stupide, même si tu penses que ça n’a pas d’importance. Je sais que ça fait du bien d’en parler et je suis là pour toi, faut que tu le saches. »

Je m’approchai un peu d’elle, me bougeant dans le canapé, avant de la prendre doucement dans mes bras. D’un côté pour la consoler – malgré le fait qu’elle n’ait pas besoin de pitié, je n’y pouvais rien, c’était automatique – et d’un autre côté parce que j’en avais juste tellement envie. Son histoire m’avait touché et pas qu’un peu, ce n’était pas une histoire commune et avant elle, je n’avais jamais connu ça. Cette jeune fille me faisait me sentir bien dans ma peau, elle me donnait le sourire, elle m’écoutait. Je voulais qu’elle trouve exactement les mêmes choses chez moi, qu’elle se sente bien en ma présence. Et même si elle ne voulait pas de pitié, je ressentais le besoin de la consoler, de lui montrer que j’étais là pour elle. Parce que cette fille, j’y tenais. J’y tenais beaucoup, malgré le fait qu’on ne se connaisse pas depuis longtemps du tout. C'était une perle rare, et je ne la lâcherais pour rien au monde.

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

J’avais dit que ce serait à elle de juger de mes talents de compositeur – ou pas, ça dépendait des goûts, hein ! – et je sous-entendais donc que j’allais encore jouer pour elle. Je n’avais pas encore eu beaucoup l’occasion de jouer en public, ou devant des personnes vraiment intéressées, donc je n’allais pas laisser tomber cette occasion ! Et puis bon, ça ne semblait pas du tout déranger la jeune femme, donc autant vous dire que j’étais prêt à rejouer pour elle quand elle le voulait ! Sauf qu’avant, je lui avais posé une question qui semblait beaucoup, beaucoup moins l’emballer, et même l’attrister. Son sourire normalement si grand avait laissé place à un petit sourire triste et ses yeux pétillants avaient arrêté de pétiller presque aussitôt. Mon sourire s’effaça aussi sur le coup, et elle commença à m’expliquer ce qui lui était arrivé.

Une histoire hors du commun, ça c’est clair. Une histoire émouvante et tellement spéciale, que je n’avais encore jamais entendue venant de la part d’un de mes amis. Être amnésique à vingt ans et ne se souvenir que de deux ans de vie, qu’est-ce que ça faisait ? Pour ma part, je ne me souviendrais plus de ma rencontre avec la bande, je ne me souviendrais plus d’Alex’, qui était parti avant mes dix-huit ans, ni de Camilla… Et puis aussi de certains évènements de ma jeunesse, tout ça. Ca faisait beaucoup, quand même. Et même si je n’avais pas vécu la même chose qu’elle, je comprenais tout à fait Céleste. Si bien d’ailleurs que son histoire m’avait attristé, beaucoup attristé d’ailleurs. Il n’y avait plus aucune trace de mon sourire non plus, et la joie dans mes yeux avait disparue elle aussi. Mais j’étais sûr qu’au bout d’un petit moment, tout ça reviendrait, parce que Céleste, c’était Céleste et qu’elle arrivait à me faire sourire n’importe quand. J’espérais qu’elle avait le même sentiment avec moi, en tout cas, parce que j’aimais pas du tout la voir comme ça.

Je me penchai vers elle et posai doucement ma main sur son bras, avant de lui dire quelque chose qui était censé la rassurer un peu. Oui, je m’inquiétais pour elle, et pas qu’un peu. Et même si elle ne voulait pas de pitié, je ne pouvais pas m’empêcher d’essayer de lui remonter le moral tant bien que mal. Je lui fis un petit sourire pour l’encourager un peu, un sourire triste mais un sourire quand même. Elle me dit que j’étais vraiment adorable et que ça lui avait fait du bien d’en parler, ce qui me fit sourire un peu plus, mais plus sincèrement cette fois. Je m’approchai d’elle et la pris doucement dans mes bras, et sans attendre, elle posa sa tête contre moi, passant ses bras autour de ma taille. Un petit sourire bienveillant aux lèvres et en caressant doucement ses cheveux, je lui dis :

« Laisse-toi aller. »

Je continuai de caresser ses cheveux, le temps qu’elle laisse couler ses larmes. Ca me faisait du bien qu’elle le fasse en ma présence, ça voulait dire qu’elle me faisait un tant soit peu confiance, et c’était vraiment agréable comme sentiment. Elle se redressa ensuite un peu, pour essuyer son mascara qui avait un peu coulé. Elle finit par sourire, mais vraiment cette fois-ci, et elle posa un baiser sur ma joue, avant de se reposer contre mon épaule. Mon sourire s’agrandit – je vous avais dit qu’elle arriverait à me faire sourire – et elle me dit que ça faisait en effet du bien d’en parler. Elle me demanda ensuite si, pour lui changer les idées, je voudrais rejouer un peu pour elle. Rien que son sourire et son regard me firent craquer, et comment je pouvais ne pas accepter ? Expliquez-moi ça, parce que moi, je sais pas du tout. Quelques secondes après, elle me murmura un « merci d’être là » et je lui chuchotais donc en retour :

« C’est normal. »

Je posai un baiser sur ses cheveux, avant de me lever doucement et de prendre ma guitare, qui était finalement posée par terre parce que je l’avais déposée pendant qu’elle parlait. Je la repris en main et repartis m’asseoir près d’elle. Je lui adressai un petit sourire, avant de commencer à jouer les premiers accords de Old Fears, une de mes compositions. Je ne lui dis cependant pas que c’était ma chanson, juste pour voir ce qu’elle allait en penser. Encore une fois, j’essayai de mettre le plus d’émotions possible, des crescendo où il le fallait et de jouer tout simplement le mieux possible. Cette chanson-ci était plutôt longue, j’espérais vraiment que ça n’allait pas l’ennuyer au bout d’un moment. Environ cinq minutes plus tard, je jouai et chantai les dernières notes, pour finir en pianissimo, c’est-à-dire en notes à peine audibles. Je la regardai donc, un petit sourire aux lèvres, attendant patiemment sa réaction.

Ca commence très fort.
→ Florent et Céleste

Elle m’avait demandé de ne pas avoir pitié d’elle, mais ça, c’était juste mission impossible, si vous voulez mon avis. Je voyais qu’elle se sentait mal et ça me bouffait, tout simplement. Je me sentais obligé de la réconforter, et puis voilà, c’était comme automatique, en fait. Je savais ce que ça faisait de se sentir mal et en parler était la meilleure chose à faire dans la plupart des cas. Ca soulageait et on se sentait beaucoup mieux par la suite. Donc voilà, j’étais là pour elle, tout simplement et je faisais de mon mieux pour la soutenir et la rassurer un peu. En si peu de temps, un lien s’était créé et il n’allait pas se briser rapidement, ça j’en étais sûr à cent pourcent. Elle se confiait à moi, je me confiais à elle et c’était génial comme truc, on se faisait confiance, on arrivait tous les deux bien à s’écouter et puis on se ressemblait pas mal, en plus. Même beaucoup en fait. C’était peut-être ça qui faisait que nous nous entendions si bien, on ne sait jamais. Ce qui se ressemble s’assemble, non ?

Je l’avais donc invitée à se laisser aller dans mes bras, en espérant qu’elle le fasse vraiment. Ce serait un signe de confiance, parce que peu de gens aimaient pleurer devant les autres, ils se sentaient bêtes la plupart des temps. Mais moi, je l’avais limite encouragée à le faire, surtout parce qu’elle en avait besoin et normalement, ça allait l’aider à se calmer un peu, à se sentir mieux par la suite. Je lui laissai donc le temps qu’il fallait pour se détendre, tout en caressant doucement ses cheveux. Elle finit par se redresser et essuyer son mascara qui avait un peu coulé, avant de me poser un baiser sur la joue et de se remettre à sourire, pour mon plus grand plaisir. Voilà qui était beaucoup, beaucoup mieux ! Je me mis donc à sourire moi aussi, content qu’elle se sente mieux. Lorsqu’elle me demanda de rejouer pour elle, je n’hésitai pas une seconde. Après avoir posé baiser sur ses cheveux lorsqu’elle me remercia d’être là, je me levai et pris ma guitare en main, avant de me rasseoir près d’elle.

Et voilà donc que son regard s’était remis à luire, tout comme je l’aimais. Je commençai à jouer ma chanson et à la chanter du mieux que je pouvais, et j’étais curieux de savoir si elle allait se rendre compte que c’était la mienne ou pas. En tout cas, elle ne pouvait pas la connaître, je ne l’avais encore jamais jouée en public, à part devant mon groupe et on ne pouvait l’écouter nulle part sur internet. Elle reprit, pendant que je jouais, une gorgée de son café – qui devait beaucoup avoir refroidi entretemps – tout en gardant son regard rivé sur moi. Mon regard à moi, il basculait entre ma guitare pour trouver les bons accords et le visage de la jeune femme, pour essayer de deviner ce qu’elle en pensait. Elle avait plutôt l’air d’apprécier, pour l’instant ! J’espérais de tout cœur qu’elle ne trouverait pas la chanson trop longue, puisqu’elle l’était vraiment. Mais il y avait beaucoup de variations au niveau des notes et des crescendos/diminuendos, donc ça devrait aider à ne pas l’ennuyer de trop. Je finis sur des notes à peine audibles, jusqu’à ce que le silence s’installe. Je regardai la jeune femme, un petit sourire aux lèvres, attendant patiemment sa réaction, comme pour la chanson précédente. Rien qu’à voir son sourire, je savais qu’elle avait aimé, et ça me faisait vraiment super plaisir. Elle me dit que j’étais vraiment super doué, et mon sourire s’agrandit encore. Elle me dit que la chanson était magnifique, mais qu’elle ne la connaissait pas. Lorsqu’elle me demanda de qui elle était, je souris de plus belle – oui oui, encore – et lui répondis :

« A ton avis ? » je ris légèrement, avant de continuer d’une voix douce : « Elle est de moi. Enfin, de mon groupe. Content que ça t’ait plu ! »

Je n’avais encore eu l’avis de personne sur cette chanson, et réaliser qu’elle plaisait à la première personne à qui je la faisais écouter, c’était génial comme sentiment. Parce qu’elle aurait pu ne pas aimer aussi hein, elle aurait pu trouver ça trop long, par exemple. Mais non. Elle appréciait, et c’était super ! Je me penchai vers la table basse, avant de reprendre une gorgée de coca, et de finalement terminer mon verre. Je vis que la jeune femme avait aussi terminé son café, et je partis donc déposer tout ça dans la cuisine après m'être excusé. En revenant, je jetai un regard malicieux à Céleste, avant de lui demander, un petit sourire aux lèvres :

« Ca te dirait d’apprendre à jouer de la guitare ? » Rhan oui, c’était une trop bonne idée ça ! Enfin, si elle voulait bien hein, bien sûr.