× Nom : Sonrisa Del Sol
× Âge : 2 ans et demi
× Race : Shire
× Sexe : Jument
× Caractère: En Espagne là où le soleil sourit toujours; elle a apprit à tendre ses muscles pour tirer de lourdes charettes de pierres. Volontaire au travail et vive d'esprit l'immense Shire est la première à se lever à l'aube et cherche désespérément sa grande carrière; là où elle devait tirer. C'était son travail et sa vie. Extrêmement attaché à ceux qu'elle côtoient ou son environnement Sonrisa del sol (Sourire du soleil en espagnol) panique si ses petites habitudes changent. Besogneuse et loin de s'inquiéter d'éventuelles blessures elle demeure attachante en tout points. Les poulains aiment se réfugier entre ses grosses pattes rassurantes car c'est une exellente compagne, elle raconte les histoires comme personne. Un brin rêveuse et poétesse il lui arrive d'arrêter de travailler pour songer un peu. Mais bien souvent elle préfère s'oublier pour venir en aide aux autres. Têtue la shire ne se laise pas impressionner; étalon ou pas...Il faut dire que ses sabots de cheval de trait ne donnent pas forcément envie de la soumettre. Intelligente et endurante elle est un atout majeure pour le clan qui l'acceuille: tant au niveau intimidation que stratégique
× Histoire :"Il fait noir maman j'ai peur moi " Un museaux doux et frémissant se dirige vers le poulain qui venait de dirre là ses premiers mots en silence. Avant même d'explorer le monde avec curiosité : ses yeux disaient "Il fait noir maman j'ai peur moi ". Ses grandes pattes malhabiles glissaient sur le sol sale où les excréments s'ammoncelaient. La jument épuisée par l'accouchement peu idéale murmura doucement " Un shire n'a pas peur petite".
Elle était née dans le camion pour la boucherie. Ces gens-là n'y connaissaient rien en équidés et comment leur serait-il venu à l'esprit qu'une vieille jument boiteuse puisse être enceinte ? Lorsque la maman de la pouliche encore sans nom descendit les hommes ouvrirent de grand yeux en voyant suivre la minuscule boule de poil. Puis sans chercher à comprendre pluds ils affichèrent un air narquois. Leurs familles souffraient de la faim et vivaient dans des espèces de bidonvilles à l'entrée de la ville. Il fallait bien qu'ils passent leur colère et leur incompréhension du monde sur quelqu'un. Quelqu'un qui ne parlait pas...les animaux. Amusés ils se moquèrent de la pouliche, emmenant sa mère vers la boucherie puis la faisant reculer pour lui faire croire à un espoir renaissant : sa mère revenait
-Elle est bête cette petiote ! tu vois-ty pas qu'elle suivrait sa mère jusqu'à la boucherieLa jument usa de ses sabots; effrayée tant par l'idée de perdre son poulain que par l'odeur de viande. La pouliche qui venait de naître était son premier enfant; celui qu'elle avait toujours rêvée. Puis les rires mourrurent dansd la gorge des employés lorsque le patron arriva pour jeter un oeil aux chevaux. Il y en avait de toutes races...tous boiteux; miteux ou trop vieux et même les trois parfois. Pendant qu'il s'approchait pour discutter avec ses employés la vieille jument en profita pour rejoindre sa petite; tirant sur la chaine qui l'entravait.
-Ma petite ils vont te donner tant de noms et d'identités ici, tu vas souffrir car ils ne vont pas te tuer...n'oublie jamais que tu es pour moi "Sonrisa Del Sol"...Mon sourire du soleil; mon rêve accomplie ! ma chérie...Un jour un enclos sera mal fermé et tu t'enfuieras ! n'oublie pas un Shire n'a jamais peurPuis elle fut emmenée; sans résister vraiment, trop fatiguée la jument suivit les hommes pourvu qu'ils la laissent se tourner vers sa fille une dernière fois. Sonrisa ne comprenait pas ce que disait sa mère; elle avait juste eu le temps de téter sa première fois. Des mains vigoureuses; dépourvues de poils; rugueuses et rêches passèrent une corde autour d'elle. Elle trébucha sur ses grandes pattes; allongée dans la poussière dénudée d'herbe la pouliche ferma les yeux...dépitée
Le prorpiétaire de la boucherie garda Sonrisa Del Sol; il la nomma Carmen tout simplement; Elle assistait souvent aux ruades des vieux chevaux qui dans un regain ultime de dignité essayaient d'échapper aux mains des hommes. Elle-même sentait la chair; de ses plaies purulentes il lui semblait être passée aussi à la boucherie. Tête baissée à cause d'une lourde déchirure musculaire à l'encolure la pouliche essayait de grapiller quelques brins d'herbes. Elle avait été vite sevrée et c'était tant mieux. Le moins de contact avec les hommes l'arrangeait. Pur race tout de même elle fut remarqué au bout d'un an par un amoureux inconditionnel des chevaux de traits. Il n'était pas riche mais rêvait depuis des années de posséder un Shire : l'un des plus grand chevaux du monde. Sonrisa était plutôt malingre mais il n'en fit pas cas et acheta l'avorton au double du prix qu'elle valait.
Carmen devin Elena. L'homme l'aimait comme un père; il pressait sa crinière emmêlés contre sa joue et ne l'attachait pas. Mais la femme de ce dernier la detestait; bonne à rien la Shire l'exaspérait; jalouse de l'amour que lui portait son mari elle fit tout pour que Sonrisa_del_sol (Elena pour eux) ne s'en sorte pas et meurt. Heureusement le propriétaire amoureux de sa pouliche veillait. Le jour il tirait une lourde charge de pierres pour la vendre au marché. Le bâtiment était en pleine expansion il faut dire. Fatigué un soir d'avoir tant extrait de pierre il laissa sa charette au milieu du pré. Sonrisa s'en approcha; flaira la chose; se cabra prêt à fui puis...essaya de se mettre entre les harnais...impossible évidement; avec les dents donc elle tira en arrière la lourde charette. En entendant grincer les roues de sa vieille carriole bosselé l'homme ouvrit la fenêtre et surprit sa chère pouliche. Fou de joie il réveilla sa femme
-Elena est un ange je le savais ! un cheval comme un autre aurait-il essayé de nous aider ? Je le savais ! Oh ma belle jument comme je l'aimeLe lendemain il commença a enseigner son travail à la jument; il perdait des jours sur son boulot mais il savait que c'était un "investissement" car il pourrait par la suite; extraire et ammener les pierres le même jour. Et ce fut le cas en effet; la jument tirait de bon coeur, vaillante et fidèle. Néanmoins elle restait sauvage et n'acceptait qu'avec difficultés les caresses; préférant s'éloigner une fois sa bonne action terminer. La femme voyant les poches de son mari s'arrondir d'argent considéra Sonrisa autrement. Elle lui donna un box et a manger; des vitamines y furent glissées et la shire reprit allure. Son poil repoussa et les long fanons ornant ses sabots reprisent consistances se faisant fournis. Sa robe mêlant noir et blanc ravissaient les voisins; décidement Sonrisa se révélait être en réalité une exellente jument.
Un acheteur étranger se présenta, puis deux puis trois. Ils ne savaient pas d'ou venait Sonrisa mais elle était de pure race et correspondait aux plus beaux critères de selection des Shires. Finalement la femme força son mari à vendre Sonrisa; avec tout cet argent ils pourraient vivre sans entendre parler de pierres jusqu'à la fin de leur vie...qui plus est le mari se faisait vieux et extraire ces pierres l'épuisait.
On monta la jument dans un avion ou elle replongea dans ses souvenirs, terrorisée comme si elle était retournée deux ans en arrière dans le camion...Puis on l'intégra enfin dans un centre de luxe. Etrange changement qui gêna la grande shire. Les brossages quotidiens et la nourriture abondante; la litière propre...tout celà à l'abri du vent et du froid. Alors qu'elle fourrait son nez dans a sa mangeoire elle entendit des coups de sabots contre sa porte. Ils se faisaient de plus en plus insistants et Sonrisa finit par passer sa tête par dessus la séparation des deux stalles. Ici pas de barreaux; les chevaux paisibles avaient le droit de communiquer avec le voisin. D'emblée on avait vu que la shire était aussi tranquille qu'imposante. Les oreilles de Sonrisa se pointèrent vers l'avant pour montrer ses intentions amicales envers le voisin de droite qui frappait contre la paroi. Elle hennit de surprise en voyant un minuscule cheval; encore plus petit qu'un shetland. Ce dernier toisa sa voisine, si grande que son dos était visible au dessus de la paroi séparatrice. La jeune jument étudia le petit poney gris avec inquiétude; se demandant ce qu'était cette race-là. A bien le regarder, sa peau plissée sur le contour de ses lèvres et son ventre bien rond elle devina qu'il n'était plus tout jeune.
-Salut voisine ! ouais j'sais j'suis pas grand ! je suis un falabella...tu connais les falabella ! on est petits mais faut pas nous chercher...au fait je me présente je suis Grisou; et tu veux que je te raconte mon histoire dis dis ?
*Drôlement bavard pour un vieillard*pensa l'immense Shire en contemplant son joyeux voisin. Il avait l'air si heureux de parler que Sonrisa n'eut pas le coeur de lui demander de se taire; généreuse de nature elle délaissa sa mangeoire pour l'écouter...jusqu'à ce que le minuscule poney se mette à gémir
-Dis ! Maintenant j'suis plus tout jeune...y'm'donne plus trop a manger, j'suis pas intéressant tu comprends...t'aurais pas un o udeux grains des fois ?
Sonrisa émit un petit reniflement; à son gros ventre le falabella ne faisait pas vraiment du genre délaissé...même elle était plus maigre que lui en renant compte de sa taille. Mais c'était un vieux poney qui s'ennuyait; il faisait sûrement tout pour qu'on s'interesse à lui. La grande shire retourna donc vers sa mangeoire et attrapa quelques brins de foins; elle passa sa tête par dessus la paroi et laissa tomber les meilleures gerbes qu'elle avait trouvé
-T'es sympa merci !!!fou de joie d'avoir trouvé une compagne le mini poney se sentit revivre. Le soir il s'allongeait du côté de la paroi de la jument. La seule qui daigne supporter son débit de paroles. Tous les autres le priaient de se taire; perdant patience. Gentiment la shire ne disait rien, sentant qu'il avait pas mal souffert tout comme elle...En effet le deuxième jour il lui confia qu'il avait pas sa jeunesse dans les mines à tirer des charettes de charbons; avant d'être repéré par hasard; même en piteux état sa pureté de race était visible pour un connaisseur
* ça alors...la même histoire que la mienne *
Les jours passèrent, paisibles dans le haras. Le vieux falabella apprit à la shire tout ce qu'il y avait à savoir; quel employéétait le plus gentil; l'heure du repas. L'heure des touristes : très important ça ! si tu te montres gentil ils te filent une gâterie. La shire apprit ce qu'étaient les enfants. Au début elle fut dépitée car les petits la fuyaient du regard et passaient dans une autre stalle; sa haute taille faisait peur. Puis petit à petit à force de douceur elle devint la préférée des enfants. Ils adoraient mettre leur mains dans l'épaisse crinière de la shire qui en frissonait mais les laissaient faire parce que sa leur faisait plaisir.
Puis l'hiver fit place au printemps et on ouvrit le boxe de Sonrisa et de Grisou. Ce dernier lui expliqua qu'il n'y avait irne à craindre au contraire; on les emmenaient dans un pré tout vert avec des fleurs délicieuses; auquel il n'avait plus accès; trop vieux pour ça. Il se faisait voler les meilleurs brin d'herbe se plaignait-il. Rassurée de ne pas aller en boucherie la Shire se laissa mener docilement; au bout de sa longe un tout jeune palefrenier ne cessait de la regarder; inquiet visiblement. Il reprit son calme lorsqu'il vit l'immense shire tranquille et sage. Ce qui n'était pas le cas de son collègue plus loin qui avait du mal avec un étalon enragé.
Le minuscule falabella se colla immédiatement à Sonrisa; sa carrure et son ventre débordant faisaient pâle figure à côté des muscles saillant et des pattes énorme de la shire. Le couple faisait rire les humains. Dans le pré, Sonrisa découvrit avec bonheur la verdure et les fleurs colorées; toutes races confondues et robes flamboyantes les chevaux paissaient, galoppaient, ou se reposaient.
-Tu vois j'tavais dis !fit la petite voix surexitée de son compagnon. Sonrisa resta d'abord plantée, immobile; laissant le soleil tant espérer jouer sur sa fourrure et ses crins fournis. Puis sous la pression de Grisou elle fit quelques pas, élégants et tranquilles à la fois. L'étalon nerveux galopa vers elle et Grisou; le petit falabella se cacha derrière son amie tandis qu'oreilles couchées le mâle tourna autour de la jument qui le suivait du regard
-Salut, t'es nouvelle toi ! Bon je t'expliques comment sa marche ici. Je ne sais pas d'où tu es sortie mais tu n'as pas l'air de connaître les règles de politesse; quand on côtoie des nouveaux chevaux on va saluer les supérieurs et je suis le chef. Soumet-stoi, allez baisse la tête et tout ira bien
Sonrisa Del Sol avait connu la cruauté, la peur et avait tiré des charrettes lourdes toute la journée, un étalon n'allait pas lui faire la leçon.
-Je n'en ai pas du tout envie, tu sais; par contre te saluer juste en égal ça ne me dérange pas; bonjour, enchantée de te connaître
fit-elle de sa voix rauque de cheval de trait. Un sabot grattant l'herbe. L'étalon enhardit par l'impolitesse de la sauvageonne, mordilla son encolure plusieurs fois; tête toujours dressée la grande Shire le laissait faire à sa guise; patiente mais inflexible. Enervé le dominant lui mordit plus fort l'épaule. Sonrisa recula légèrement.
-si tu avais été plus poli je t'auris reconnu dominant, je ne suis pas du genre rebelle tu sais; mais j'aime la politesse
-On t'apprend ca dans ta campagne ? Allez me dit pas que tes balourds de compagnons te faisaient la révérence-Je suis peut-être plus lourde que toi mais aussi plus costaud; je serai toi que je me calmerait; non pas que j'exelle en combat mais je pèse sans doute deux fois plus lourd que toi sur tes pattes gringalettes joli coeur
Sonrisa secoua la tête pour que son chanfrein cesse de chatouiller ses grand yeux vifs. L'étalon la mordit une fois de plus, occasionant une petite coulée de sang. Enervée au bout d'un moment la shire lança une violente ruade dans le vide; l'air siffla sous ses sabots énormes; malgré les apparences elle était très souple et rapide...Envoyant valser des mottes de terre et lançant son coup très haut elle calma net l'étalon qui recula et s'éloigna en maugréant. Bien qu'elle ne se servit pas de son imposante carrure pour dominer les autres Sonrisa aspirait à goûter à quelques fleurs odorantes; elle se fraya un chemin parmi les autres, au grand plaisir de Grisou; dans son sillage qui put enfin remanger ces délices printanniers.
Discutant cuisine et friandises les deux chevaux devinrent amis, faisant sourire les passants qui trouvaient cocasse le mariage de la jeune shire, le plus grand cheval du monde avec son contraire le plus petit poney du monde. Grisou allait sur ses 23 ans et Sonrisa sur ses 3 ans. L'automne déposa ses feuilles de couleur et on passa une charrette autour du corps de Sonrisa; c'était une exposition; le 150 eme anniversaire des Haras. Elle fit le tour de la scène sans rechiner et on monta des enfants du public dans la carriole qu'elle tirait. Ravis ces derniers partaient un sourire au lèvres.