Je me levais ce matin avec la détermination de commencer mon travail de palefrenier. Je mangeais rapidement des pancakes et une pomme, pris une douche, me brossais les dents puis me revêtis d'un pantalon bleu, d'un débardeur blanc et je laissais mes cheveux détachés sur mes épaules. Un pendentif se cognait néanmoins à ma poitrine au moindre de mes mouvements.
Je ne portais aucun piercings et aucun bracelet aujourd'hui.
Une fois que je fus préparé, je sortis de mon appartement, fermais à clé, puis sortis du bâtiment. Je pris mes écouteurs et les branchais à mon portable. Avec de la musique country, je me dirigeais d'un pas décidé vers les écuries.
Je commençais mon travail de groom dans les deux premières allées, puis je me demandais si je devais faire une pause.
Après une hésitation, j'allais directement dans l'allée numéro 3, pour passer voir la jument qu'on m'avait confiée et travailler. Je n'étais jamais allé la voir depuis mon arrivée. Elle s'appelait Sheeba. C'est tout ce que je savais.
Je marchais dans l'allée, cherchant des yeux le nom de ma monture. Je la trouvais enfin et m'approchais de son boxe doucement. C'était une belle jument et c'était une painthorse. Elle me faisait penser aux chevaux de la réserve.
«
Hello Sheeba ! », fis-je en avançant ma main pour qu'elle puisse me sentir. L'animal me renifla plusieurs fois. Son regard était doux, mais j'étais certain qu'elle se méfait cependant de moi.
«
ça va ? », demandais-je en Français.
J'approchais mes doigts du front de l'équidé lentement par précaution. Je la caressais une première fois pour voir sa réaction. Sheeba n'était pas méchante. Ouf. Je repris donc mes caresses et je me surpris à rire lorsqu'elle me réclama une friandise.
«
Je n'ai rrrrien pourrr toi ma belle. », rétorquais-je avant de pouffer de rire.
Je reculais puis la saluais de la main avant de partir chercher une fourche et tout le matos nécessaire pour travailler.
Je nettoyais tous les boxes de fond en comble, puis je pensais les chevaux et leur donnais à tous leur ration quotidienne.
Une fois cela fait, je passais voir de nouveau Sheeba, pour qu'elle s'habitue à moi.
Soudain, des pas se firent entendre dans l'allée. Je me retournais et mes cheveux atterrirent sur mon visage. Je soufflais sur les mèches qui m'empêchaient de voir, regrettant le temps où mes cheveux étaient courts, et mes yeux bruns se dirigèrent vers la personne qui venait d'entrer. C'était une jeune brunette qui semblait perdue et nouvelle.
Je caressais le museau de Sheeba une dernière fois, lui murmurais que je reviendrais la voir et me dirigeait vers la brunette avec un grand sourire aux lèvres.
«
Salut !, lui lançais-je joyeusement avec mon accent américain prononcé,
Tu es nouvelle ? Tu as...need help ? Heu...You need help ? »
Je perdais mes moyens. Je parlais de nouveau en Anglais. «
What on earth are I on about ? », murmurais-je à moi même, puis je repris plus fort à la nouvelle en appuyant sur chaque mots : «
Tu as besoin d'aide ? ».