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  « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine

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Louis T. Delmas
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 « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Vide
MessageSujet: « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine    « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Icon_minitimeLun 9 Juin 2014 - 15:02




Esteban & Saphirine

" Ma victime ? C'est toi. "

 « Neuf heures ?! »

D’un geste enragé, je dégageai le drap qui me recouvrait et après avoir passé une main sur mon visage, je me levai en soupirant. Abruti de réveil qui m’avait réveillé tôt un samedi. J’avais oublié de l’éteindre la veille, c’était pénible. Pour une fois que je pouvais dormir aussi longtemps que je le voulais sans être dérangé par mon boulot ou par mon devoir de cavalier, j'avais voulu en profiter, mais non. Et puis merde quoi. Saleté. D’un geste haineux et rapide, j’ouvris grand les rideaux, les arrachant presque. C’est lorsque le soleil illuminait la pièce et que je me battais pour m’habituer à la lumière que j’entendis un petit soupir à peine audible derrière moi et je me retournai, les sourcils froncés, avant de les hausser en voyant ce qui se trouvait dans mon lit. Pas un chien, pas un chat, pas même une tortue. Une femme. Une petite blonde peu attirante mais bien foutue. Comment j’avais pu la ramener ici, celle-là ? J’avais vraiment mauvais goût en étant bourré, décidément. Je soupirai et lui lançai son haut, que je trouvai par terre, à mes pieds.

«  Si t’es pas partie dans dix minutes, j’te fous dehors, compris ? »

Sans attendre de réponse, je l’entendis râler qu’il ne s’agissait pas de son haut mais de celui d’une autre femme et je levai les yeux au ciel, me dirigeant vers la salle de bains. Oh, ben avec tout ce qui passait par là, j’avais plus la tête à me souvenir de ce qui appartenait à qui hein. Fallait pas abuser non plus. Arrivé dans la salle de bains, je fis couler de l’eau froide dans l’évier, penché en avant, une main appuyée contre le mur en face et l’autre sur mon front. Je fermai les yeux en grognant, restant dans cette position pendant quelques secondes, puis plongeai mes mains dans l’eau glaciale et la passai sur mon visage, profitant de sa fraîcheur. Il faisait déjà chaud à cette heure-ci, à l'intérieur, alors dehors ça devait être l’enfer. J’entrepris de me raser, pour commencer, parce que ça commençait à être tellement peu soigné que je me faisais peur moi-même. Je me brossai les dents, puis me coulai sous la douche, glaciale elle aussi. Après dix minutes, j’en sortis, passai une serviette autour de ma taille, puis me rendis dans ma chambre, jetant un coup d’œil autour de moi. Elle avait filé en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. J’eus un sourire satisfait, presque sadique, puis enfilai ma tenue du jour : jean bleu, simple et t-shirt bleu marine qui mettait bien en valeur mes muscles, sans non plus trop serrer. J’ouvris grand une fenêtre pour aérer, puis je pris une cigarette dans le petit paquet qui se trouvait sur ma table de nuit, me dirigeai vers le salon, ouvris la fenêtre et m’assis sur le rebord, allumant ma clope. Je pris une forte inspiration et fermai les yeux, recrachant la fumée après l’avoir sentie dans mes poumons pendant quelques instants. Voilà qui faisait du bien. Je jetai un coup d’œil à l’armoire où je cachais ma marchandise – j’avais bien vendu la nuit d’avant, de ce que je me souvenais – et constatai qu’elle était toujours fermée. La pétasse qui avait passé la nuit avec moi s’était tenue tranquille, c’était une bonne chose. Une fois ma cigarette consommée, je jetai le mégot par la fenêtre et refermai celle-ci, avant d’agripper mon portable sur la table et de le glisser dans ma poche. Je n’avais absolument rien à faire de la journée et il était tôt. J’allais m’emmerder royalement. Après avoir pris mes clés, je sortis de mon appartement et me dirigeai vers le club-house, où je comptais regarder la télé. Je n’avais pas l’argent pour m’en acheter une, pour l’instant. Enfin, c’est surtout que je préférais consacrer mon argent à d’autres choses, même si j’allais sérieusement devoir songer à m’acheter ma propre télé, parce qu’au club-house, y’avait des gens et inutile de vous dire que je n’étais pas le plus sociable des mecs.

En effet, dehors, il faisait crevant de chaud. Vingt-huit degrés, si ce n’était plus. Y’avait déjà beaucoup de monde. Des enfants, des vieux, des cavaliers que j’avais dû croiser une ou deux fois. Je me contentai d’ignorer complètement ceux qui me saluaient, je n’étais franchement pas d’humeur à me montrer agréable. Non et puis quoi encore ? Neuf heures un samedi où je foutais rien et obligé de leur dire bonjour ? Non merci, ils repasseraient pour ça. En arrivant au club-house, je poussai la porte et en entrant, je manquai de trébucher sur une paire de bottes posées en plein milieu du chemin. Tout de suite, je regardai autour de moi et, en gueulant, je lançai :

« Elles sont à qui ces godasses ? » Lorsqu’un gamin de pas plus de douze ans leva timidement la main, je me tournai vers lui en pointant les bottes du doigt, tout en lui lançant : « Dégage-moi ça tout de suite ! »

Je plantai mon regard noir dans le sien jusqu’à ce qu’il se décide à se lever, puis je détournai le regard et observai le reste de la pièce. Il n'y avait que des personnes que je ne connaissais pas. Sauf une. Mon regard s’attarda un peu sur la jeune fille assise à la table, ses écouteurs dans les oreilles, entourée de livres. Saphirine. Tiens, et si j’allais l’emmerder un peu ? Fallait bien que je me défoule sur quelqu’un. C’était soit elle, soit ce pauvre gosse qui n’avait rien demandé et qui ne saurait pas se défendre. Souriant sadiquement intérieurement, je m’avançai vers elle, tirai une chaise à côté d’elle vers moi et lui piquai un livre, observant nonchalamment sa couverture.

« Maths ? Mon dieu que c’est chiant. T’as pas une vie bien passionnante, on dirait. » Je claquai le livre sur la table, m'enfonçant un peu sur ma chaise, croisant les bras, puis posai mon regard sur la jeune fille. Sur un ton moqueur, je lui lançai : « Faudrait peut-être songer à aller t’acheter une vie, parce qu’en étudiant comme ça, on attrape des cernes. T’en es la preuve vivante. »

Je savourais le moment. J’étais une enflure et j’assumais entièrement, d’ailleurs on me l’avait déjà dit assez souvent pour que j’arrête de m’en faire pour ça. Je la provoquais peut-être, surtout qu’elle n’avait rien demandé, mais ça m’amusait tellement. J’étais conscient que je n’irais pas loin dans la vie, avec ça, mais cette petite était la victime parfaite et puis je ne l’avais pas vue depuis bien trop longtemps. Elle avait peut-être déjà oublié que j’avais été un minimum agréable avec elle, l’autre jour. Ouais, vous entendez ça ? J’avais été agréable avec elle ! Oui enfin, fallait pas abuser non plus hein, c’était juste parce qu’elle m’avait laissé jouer du piano chez elle et que j'aimais ça, mais sinon je m’en fichais bien d’elle, à vrai dire. Enfin bref ! J’avais enfin trouvé une activité pour la journée, et pas n’importe laquelle...




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Dernière édition par Kayleigh L. Winters le Dim 12 Oct 2014 - 22:26, édité 1 fois
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 « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Vide
MessageSujet: Re: « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine    « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Icon_minitimeMer 11 Juin 2014 - 20:42

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Ma victime ? C'est toi.

Saph' & Esteban → Qui pourrait aimer une ordure telle que toi ?


Saphirine de mauvaise humeur, vous peiniez à l'imaginer, pas vrai ? Il faut aussi dire que ses humeurs, elle avait plutôt tendance à les cacher. Mais, juste pour aujourd'hui, vous alliez devoir vous imaginer un visage fermé, des yeux bleus plus foncés et qui lançaient des éclairs, des gestes mécaniques... Le comble pour une gymnaste dont les gestes devaient toujours être harmonieux et souples. Mais là, elle ne cherchait même pas. Si vous vouliez tout savoir, c'est parce qu'elle avait vu le cheval qui lui était attribué. C'était une catastrophe : le même trait pour trait que celui qui avait perdu la vie à cause de son orgueil gonflé à bloc, voilà presque un an maintenant. Il semblait plus calme et fiable, mais la ressemblance physique lui avait fait mal et elle avait revu le dernier regard de l'équidé avant qu'on ne l'embarque dans l'ambulance. Ces yeux qui ne demandaient qu'à avoir des explications. Résultat, elle n'avait même pas pu approcher le cheval. Il avait quémandé une caresse en tendant le nez vers elle, et à chaque mouvement qu'il faisait vers elle, Saphirine avait eu un mouvement de recul. Elle aurait voulu plonger ses doigts dans la crinière en bataille, effleurer son bout de nez frémissant et panser sa robe jusqu'à la rendre aussi douce que de la soie... Mais c'était comme une force qui l'obligeait à rester loin de lui. Son regard était affectueux, curieux, et c'était d'autant plus douloureux de voir cette lueur dans ses yeux alors qu'elle ne la méritait pas. S'il avait tourné le dos vers elle et levé un postérieur, elle aurait infiniment préféré cette attitude que celle qu'il avait eu en réalité... Elle avait fini par abandonner l'idée du premier contact après cinq minutes passées en face de lui, qui essayait toujours de la convaincre de tendre une main. Elle aurait voulu, elle aussi, mais sa main avait semblé comme clouée à sa cuisse. Elle avait essayé de négocier avec Osvald pour échanger de monture avec quelqu'un, mais le propriétaire des écuries avait été intraitable. Il n'était plus possible de faire de changements maintenant que les attributions avaient été faites. Elle était reparti en colère de n'avoir pu obtenir gain de cause. Finalement, la jeune fille qui s'attendait à avoir ce qu'elle voulait lorsqu'elle le demandait couvait toujours quelque part au fond d'elle...
L'étudiante qu'elle était avait aussi du travail. Eh oui, même des études d'art demandaient du travail, et ce n'était pas que des photos ou des dessins... Il y avait aussi d'autres matières qui entraient en jeu. Et c'était ce qu'elle travaillait actuellement dans le club-house. Pourquoi le club-house, direz-vous. Eh bien parce qu'avec le temps radieux qu'il faisait, elle ne voulait pas rester enfermée chez elle. Cette fille était pleine de contradictions : en général, quand on est d'humeur massacrante, on préfère rester chez soi pour, justement, ne pas massacrer les pauvres gens qui faisaient l'erreur de vous adresser la parole. Un garçon d'une petite dizaine d'année lisait. Elle enjamba les bottes qui barraient le passage et lui fit remarquer que quelqu'un risquait de trébucher dessus, mais soit il était pris dans son livre, soit il fit la sourde oreille. Toujours est-il qu'il ne réagit pas. Elle n'insista pas et posa ses affaires de cours sur l'une des tables. Bon, cool, aujourd'hui des maths, elle allait s'éclater. Je rigole bien sûr. C'était sa pire bête noire. Elle décida de s'y atteler en premier pour être tranquille, avant de déclarer forfait au bout d'un quart d'heure. Du coup, la philo prit la place des maths... Elle avait un gros devoir à rendre pour la fin de la semaine. Elle n'était absolument pas motivée. Plusieurs degrés en dessous de la flemme, si vous vouliez une idée de son état d'esprit. Pour essayer de se mettre du cœur à l'ouvrage, elle mit ses écouteurs et brancha son iPod sur une playlist regroupant une trentaine de morceaux composés et joués par Lindsey Stirling. Song of the Caged Bird remplit ses oreilles en premier et lui donna une impression artificielle de calme. Le ryhtme lent et régulier la fit se concentrer un peu plus sur son travail. Ou presque. Après quelques minutes, son esprit dériva et elle se mit à tracer des courbes, des symboles, des silhouettes humaines, équines, félines, ou qui n'avait aucune ressemblance avec une espèce terrestre. Pas des aliens à proprement parler, plutôt des elfes comme elle imaginait leur apparence. Un peu glauque certes, mais elle lui plaisait bien. Des yeux complètement blancs et une pupille ovales, des oreilles placées au même endroit que chez les hommes mais plus pointues, de longs cheveux noirs comme de l'encre, une peau aussi blanche que l'écume qui s'échouait sur la côte d'Étretat et une carrure tellement longiligne que les muscles semblaient inexistants.
Elle n'entendit pas l'homme qui grondait le gamin éparpillé, mais sentit ensuite qu'il s'affalait sur une chaise qui, si elle avait pu, aurait crié de douleur à cause de son indélicatesse. Il tirait visiblement sa tête des mauvais jours. Elle l'avait déjà vu faire la tronche de loin, et veillé à rester loin dans ces moments-là. Parce que la façon qu'il avait de parler au gens dans ces périodes... l'effrayait pas mal. Pour la peine, elle préféra garder ses écouteurs pour éviter de l'entre faire des sarcasmes. Pendant qu'il inspectait son livre de maths, elle en profita pour cacher sa feuille noircie de dessins d'elfes sous tous les angles sous une pile d'autres feuilles vierges. Elle sentit la table vibrer quand il posa brutalement le livre dessus. Malheureusement, à ce moment là Shatter me prit fin et elle entendit ce qu'elle disait. Quoi, il n'était pas content ? Mais elle ne lui avait rien demandé. Si sa vie ne lui plaisait pas, il n'avait qu'à dégager au lieu de l'emmerder. Une étincelle de colère se réveilla dans son estomac et elle tourna la tête vers lui en osant planter ses yeux, aujourd'hui couleur d'orage, dans ceux d'Esteban. Il aurait mieux fait de rester couché, celui-là.
"Je n'ai peut-être pas une vie trépidante, mais la tienne doit être bien ennuyeuse pour que tu viennes m'emmerder alors qu'il n'est même pas neuf heures et demi du matin."
Oui, elle avait dit un gros mot. Quand elle était de mauvaise humeur, ça sortait tout seul. Elle ne faisait pas la grande fille, mais dans ces moments-là, elle n'était pas impressionnable pour un sou et ce n'était pas lui, avec ses vingt centimètres de plus qui allait lui faire peur. Non, franchement, il aurait eu mieux fait de lui ficher la paix. Elle prit son livre, le reposa sur la pile et se décala ostensiblement vers le droite pour s'éloigner de lui.


Musique d'ambiance ici.
Song of the Caged Bird
Lindsey Stirling.


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Louis T. Delmas
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 « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Vide
MessageSujet: Re: « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine    « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Icon_minitimeJeu 12 Juin 2014 - 16:34




Esteban & Saphirine

" Ma victime ? C'est toi. "

 Les gens allaient prendre cher. Et je n’allais même pas essayer de contenir mon énervement ! Ca ne servirait à rien, et puis j’avais bien le droit de me défouler sur les gens qui se trouvaient sur mon chemin, non ? Ce n’est pas non plus comme si j’allais leur faire du mal, j’allais même pas les toucher. Mon poing dans le visage d’un pauvre idiot innocent m’aurait fait le plus grand bien, mais je n’étais pas un monstre à ce point. Et le premier qui ose me dire le contraire, je lui botte le cul ! Enfin bref. J’avais engueulé le gosse qui avait déposé ses bottes à l’entrée du club-house, et finalement, j’étais plutôt content d’avoir cette autorité. Il s’était activé en vitesse et c’était tant mieux comme ça. Quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ?  J’avais évité un accident au prochain visiteur du club-house, faudrait me remercier au lieu de me faire les gros yeux comme ça !

Et puis… mon regard s’était posé sur Saphirine. Nickel, c’était elle dont j’avais besoin. Enfin, pas réellement, c’est juste qu’elle faisait la victime parfaite, parce qu’elle était bien trop frêle pour m’en coller une – une qui claquerait et qui ferait mal, je précise – et puis j’avais bien envie de voir si elle avait un peu plus de répondant que l’autre fois. Parce qu’on aurait presque dit que je lui faisais peur, la première fois qu’on s’était rencontrés ! C’était drôle, j'aimais l'idée. Mais j’aimais encore plus quand on me répondait, parce que ça me donnait une très bonne raison de continuer à emmerder les gens et puis ça défoulait, quoi ! Je m’étais donc affalé sur une chaise à gauche de la jeune fille, j’avais observé son livre de maths, j’avais fait une remarque, puis je l’avais claqué sur la table, pas intéressé du tout. Pour finir, une petite remarque sur le visage de la petite et le tour était joué ! Elle tourna vivement la tête vers moi et planta un regard plein d’éclairs dans le mien, chose qui me fit hausser un sourcil, presque imperceptiblement. C’était quoi, ce regard ? C’était pas le sien, en tout cas ! Elle me répondit du tac-au-tac que je ne devais pas avoir une vie bien passionnante pour que je vienne l’emmerder alors qu’il n’était même pas neuf heures et demi du matin. Je levai les yeux au ciel et, d’une voix agacée, je lui répondis, mon regard posé sur elle :

« Arrête de miauler chaton, c’est plus mignon qu’effrayant. »

Bien sûr que non, je ne voulais pas qu'elle arrête. Je voulais simplement voir si elle répliquerait, et ce qu’elle dirait, dans ce cas. Je soupirai et la vis remettre son livre sur la pile, puis se décaler à droite pour s’éloigner de moi. Je souris intérieurement, bien content de la voir réagir comme ça, parce qu’elle avait l’air d’être beaucoup plus décidée que l’autre fois. Sans bouger d’un poil, je tendis le bras et lui piquai un de ses écouteurs d’un geste rapide, m’assurant qu’elle n’ait pas le temps de me retenir. Je le fourrai dans mon oreille et entendis une musique qui m’était tout à fait inconnue, mais qui n’était pas moche pour autant. Je haussai les épaules et hochai rapidement la tête, laissant l’écouteur dans mon oreille. Je jetai un rapide coup d’œil à la table et y découvris un bloc notes, que j’ouvris, pour tomber sur une page vierge. Sans faire attention à la réaction de la jeune fille, je pris un stylo dans sa trousse, pour commencer à esquisser un dessin enfantin d’une créature tout à fait inexistante, puis je lui dis, tout en dessinant :

« J’ai rien à faire de ma journée, j’espère que toi non plus… Rubis, c’est ça ? Ou alors c’était Emeraude ? » J’eus un rire moqueur, puis poursuivis : « Non, plus sérieusement, Saphirine, » dis-je en mettant l’accent sur son nom pour lui prouver que je l’avais retenu, « tes chats vont bien ? »

Je faisais exprès de ne pas lui demander comment elle allait. Non pas que je ne m’en souciais pas, c’était plutôt pour l’emmerder un tout petit peu plus, vous voyez ? Ouaip, j’étais en forme, et vous allez devoir faire avec, parce que c’est loin d’être fini ! D’un trait rapide et peu soigné, je terminai mon dessin de créature étrange, le tins à distance en faisant mine d’admirer mon travail, un sourire satisfait au lèvres, puis je posai le dessin sur la table et y ajoutai un petit texte de mon écriture carrée mais assez lisible malgré tout. Cadeau. Accroche-le au-dessus de ton lit. Esteban. Je posai le dessin devant elle, puis croisai les mains derrière la tête, l’observant un peu. Je me demandais bien quel âge elle avait. Elle avait l’air jeune, mais pas trop. Majeure, tout du moins. Et ses yeux étaient assortis à son prénom, étrangement. Je n’avais jamais pris le temps de bien la regarder, mais elle était plutôt pas mal. Pas le style de filles que je côtoyais en général, très loin de là, mais plutôt pas mal quand même.

« Faudrait un peu te décoincer. Sors, et évite de te prendre la tête avec ce livre de maths. C’est pas lui qui décidera de la suite de ta vie, c’est toi. »

C’était dit sur un ton relativement cassant, mais il y avait une part de vérité dans ce que je disais. Enfin, de sincérité, plutôt. C’était presque un conseil, parti peut-être, très éventuellement, d’une bonne intention. Bon, je préférais mourir plutôt que de l’avouer, par contre. Mais c'était quand même un peu ça. Passer des heures sur des bouquins ne l’aiderait pas à se faire des amis, au contraire. Je ne savais pas quelles étaient ses habitudes, mais j’avais peu de mal à le deviner, vu comment je l’avais trouvée derrière son piano la première fois, et penchée au-dessus de ses livres de cours la seconde. Ouaip, pas dur à deviner, donc. Je soupirai et détournai le regard, qui se posa sur le gamin que j’avais engueulé à peine quelques minutes avant. Il me dévisageait d’un air qui ne me plaisait pas le moins du monde et sur un ton sec, je lui lançai :

« Quoi ? Tu veux ma photo ? »




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 « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Vide
MessageSujet: Re: « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine    « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Icon_minitimeDim 13 Juil 2014 - 16:53

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Ma victime ? C'est toi.

Saph' et Esteban →Fous-moi la paix...


Un Dieu peu miséricordieux s'acharnait-il sur elle ? Ou le hasard faisait-il toujours mal les choses chez elle ? Toujours est-il qu'alors qu'elle travaillait en étant déjà sur les nerfs tout en essayant de les calmer en écoutant les sons clairs du violon de cette musicienne danseuse, il fallait en plus qu'on vienne l'énerver de nouveau. Passer ses nerfs sur quelqu'un qui les a déjà à vif, c'était une très mauvaise idée. Surtout si c'est sur une personne qu'on connaît à peine et dont on sous-estime les réactions à cause d'un jugement basé sur la première impression, souvent trompeuse. Esteban avait mis les doigts dans le piège à souris, et celui-ci allait lui taper sur les doigts. Il aurait mieux fait de la laisser en paix aujourd'hui et de passer ses nerfs sur un sac de boxe. Si tant était qu'il savait boxer. Sûrement, vu la masse de muscles qu'il traînait sur lui. Non qu'elle l'ait regardé sous toutes les coutures, un coup d'oeil suffisait pour s'en rendre compte.
Lorsqu'il avait critiqué sa façon de vivre, elle lui avait répondu vertement. Il ne s'y attendait pas, au vu de la tête qu'il tira – une fraction de seconde seulement, mais elle surprit son expression –. Ah tiens, elle savait le surprendre ? Il allait déguster. C'était un colosse, mais comme on dit « plus c'est grand, plus c'est bête ». Si elle enchaînait ses réponses, il allait bien finir par ne plus suivre. Il devait être tellement surpris que sa réponse laissa franchement à désirer. Mais par contre, le surnom, elle allait lui faire ravaler. Elle, un chaton ? Qui miaulait, qui plus est ? Et mignon, par-dessus le marché ? Il allait calmer sa joie tout de suite ! Et puis d'abord, si elle était un chat selon lui, alors qu'est-ce qu'il était ? Un pitbull ? Elle fit un genre de feulement.
« Couché panier, espèce de cabot. »
Pan dans les dents. Ou plutôt les crocs. Et rangez vos yeux ronds comme des soucoupes, elle avait déjà prévenu qu'elle était de sale humeur, y'avait pas que lui qui pouvait faire chier son monde. Elle se remit à sa philo en montant le son de ce qu'elle écoutait, à savoir Electro Daisy Violin, sauf qu'il lui piqua un écouteur.
« Hé ! »
Elle attendit une critique à propos du morceau... qui ne vint pas. Tant mieux. On ne critiquait pas Lindsey ! Mais il prit son bloc-notes qui traînait, l'ouvrit et commença à gribouiller dessus. Mais il avait fini, oui ? Il l'empêchait de bosser avec ses conneries ! Elle aurait voulu lui reprendre, mais il était trop loin et ce mec avait de la poigne. Elle n'aurait réussi qu'à le déchirer. Puis tant qu'il n'utilisait qu'une seule feuille, c'était pas un drame. Et voilà qu'il utilisait d'autres noms que le sien. Elle se doutait bien qu'il se fichait d'elle, personne encore ne l'avait appelé par un nom d'autre couleurs. Appeler une fille aux yeux bleus Rubis ou Émeraude, franchement. Cet homme avait douze ans d'âge mental.
« C'est pas ça. C'est pas ça non plus. Ouiiii bravo, t'as trouvé ! »
Il se fichait d'elle, elle se fichait de lui. C'était pas à sens unique. Il allait bien finir par se rendre compte qu'il n'y avait rien à tirer d'elle.
« Pourquoi tu poses la question alors que tu t'en fiches royalement ? »
Répondre à une question par une autre question. Elle maîtrisait parfaitement cet art. Et ça prouverait qu'elle l'avait grillé, aussi. Parce que mis à part avoir ramené Ambre qui s'était égaré, ses chats, il s'en fichait comme de son premier bavoir. Sinon, il lui aurait demandé directement comme ils allaient. Elle décida donc d'éluder sa question en posant une autre. Bon, et pendant ce temps, il continuait de gribouiller sur sa feuille, et aller savoir quoi, parce qu'il cachait tout avec son bras. Pendant les quatorze secondes (oui, elle les compta) de silence, elle en profita pour essayer d'avancer dans son devoir. Peine perdue. Elle venait à peine d'énoncer la quinzième seconde qu'il posait la feuille devant elle. C'était quoi, un gremlin ? Elle remarqua de suite tous les défauts du crayonné. Le tracé irrégulier, trop droit, trop flou, l'absence d'ombres et de contrastes... Déformation professionnelle. Elle eut envie de balancer une pique, mais la méchanceté n'était pas son fort, même si ça allait sûrement glisser sur lui comme sur les plumes d'un canard.
« Donne-le plutôt à une de tes conquêtes, ça la fera sûrement plus rêver que moi venant de ta part. »
Comment elle était au courant de ses nuits mouvementées ? Pas besoin de chercher loin, c'était un secret de Polichinelle. Tout le monde était au courant. Même elle qui ne suivait pas les « on dit ». D'ailleurs, elle se demandait comment on pouvait se donner aussi facilement. Pour elle qui était très fleur bleue, il fallait le faire par amour, et pas pour le plaisir. Non ?
Et pourquoi il la regardait comme ça, de haut en bas ? Ah non hein. Elle n'était pas un morceau de viande qu'il aurait en lui faisant un sourire et en disant trois mots gentils. Et même s'il n'était pas intéressé par elle, il n'avait pas à la détailler comme elle voyait parfaitement qu'il faisait. Tout en se concentrant sur son devoir, elle le lui fit savoir.
« Arrête de me regarder comme ça. »
Attends, deux secondes. Il avait dit quoi, là ? Décoince-toi ? Pour finir dans un lit avec le même genre de mec que lui ? Il l'avait bien regardée ? Et quoi encore, il se prenait pour un coach de vie ? Même pas en rêve ! Elle eut très envie de lui faire ravaler son air suffisant. Il se prenait pour qui, à lui donner des conseils sur comment gérer sa vie ? Elle sentit la colère flamber. Elle allait exploser. Impossible de rester calme face à un moule à gaufres pareil ! Elle se remonta, ses yeux lancèrent plus d'éclairs que jamais et elle le fixa dans les yeux, loin, au fond, sans vaciller. Elle voulait que ce soit lui qui vacille.
« Tu t'es pris pour un psychologue ? T'as cru que j'allais suivre tes conseils ? La prochaine étape, c'est quoi, coucher avec le premier idiot venu ? Tu crois que t'as déjà tout vu et tout entendu, donc tu te permets de jouer au coach de vie ? Comme tu as dit, c'est MOI qui décide de comment gérer mon avenir, et là, j'ai décidé de suivre des études pour l'assurer. J'ai pas envie de sortir, surtout si c'est pour devenir le genre de fille qui court après chaque plan qu'on lui laisse entrevoir, je préfère encore passer pour une coincée qui s'abrutit de travail que pour une fille qui ne vit que pour son plaisir ! Je suis très bien comme je suis, je n'ai pas besoin que tu me dises ce que j'ai à faire ! Et si tu me trouves trop coincée, t'as qu'à te trouver une fille qui ne demande qu'à se retrouver dans le même lit que toi, des filles stupides et faciles il doit y en avoir à la pelle, comme ça j'aurais enfin la paix ! »
Là ! Ça fait du bien de lâcher ses nerfs sur quelqu'un. Surtout quand ce quelqu'un nous a cherché. Elle n'espérait pas qu'il allait débarrasser le plancher. Ce mec était un vrai parasite. Quand il avait trouvé une victime, il ne la lâchait plus jusqu'à ce qu'elle craque, en vienne aux mains ou le plante sur place. Elle ne lui ferait pas ce plaisir. Une partie du poids de la colère qu'elle ruminait depuis le matin était partie. Tant mieux. Elle ne se sentait pas plus légère, mais ça faisait déjà moins lourd à porter. Ses yeux étincelaient encore de colère, et s'il recommençait avec ses piques, il allait finir par s'en manger une. Pas une baffe avec la main, non, plutôt avec un livre. Les Liaisons Dangereuses, par exemple. Ça lui ferait peut-être plus mal que si elle le faisait seulement avec sa main, et elle n'aurait pas mal elle-même ensuite. Elle l'entendit s'en prendre au gamin qui était toujours là et ne les dérangeait pas. Et elle entendit ce même gamin lui répondre « Non merci, tu souris pas assez, ça ferait moche dans ma chambre. » et se barrer dehors en courant. Ses yeux s'ouvrirent en grand et elle se retourna pour le regarder gambader dehors et faire un pied-de-nez à Esteban. Ouh, si avec ça la fierté n'en prenait pas un coup... Elle essaya tant bien que mal de contenir un rire en se mordant la lèvre, mais ses épaules tressautèrent. Elle sentit son ventre tout contracté de rire, et se concentra fort pour essayer de le détendre sans laisser échapper un seul gloussement. Ouf. Peut-être qu'il n'avait rien vu.
« C'était une jolie réplique. »
Elle avait un tout petit sourire aux lèvres et fixait son sujet pour ne pas avoir à le regarder et risquer d'éclater de rire. Peut-être que ce qu'il avait répondu ne l'avait pas atteint, mais elle ne voulait pas tenter le diable et le voir tirer une tête de six pieds de long. Trop dangereux. Elle repensa à ce qu'avait dit le gamin. Que sans sourire, il était moche. C'est vrai que s'il souriait plus, peut-être qu'il serait plus agréable à fréquenter, et même à regarder. Mais ce gars-là faisait partie du clan anti-souriant. Il avait presque toujours la moue blasée du mec qui a tout vu. Dommage ?

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Louis T. Delmas
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 « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Vide
MessageSujet: Re: « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine    « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Icon_minitimeDim 24 Aoû 2014 - 15:32




Esteban & Saphirine

" Ma victime ? C'est toi. "

Elle avait du répondant, c’est le moins qu’on puisse dire. Alors que je lui parlais comme on parlait à un chat, elle me répondit de la même façon, mais en me comparant à un chien. Sa réponse m’arracha un demi sourire amusé, et l’envie de continuer sur notre lancée me prit. J’aurais pu mal le prendre, la remballer pour qu’on en finisse, mais j’aimais trop la voir dans cet état pour que j’arrête de la taquiner. Bon, c’était pire que taquiner, je vous l’accorde… j’étais vraiment chiant, même, mais j’étais de mauvais poil et les gens en prenaient pour leur grade quand c’était le cas. Sur un ton plus amusé qu’énervé, cette fois, je lui lançai :

« Rentre tes griffes, chérie. »

J’espérais que le surnom la ferait tiquer. Je n’attendais que ça, en même temps. Je préférais tellement la voir me répondre plutôt que de faire la fille discrète, comme quand on s’était rencontrés… Et la situation m’amusait. Beaucoup. J’en oubliais presque ma mauvaise humeur. Mais pas pour longtemps… Je finis par lui piquer un de ses écouteurs, et, à ma grande surprise, c’était plutôt de la bonne musique. Bon, c’était loin de Bon Jovi, de Kansas et de Foreigner, mais je m’attendais à bien pire, en fait. Du genre les chansons commerciales pourries faites entièrement à l’ordi qu’on entendait partout : à la radio dans les écuries, au centre commercial et même à la caserne, chantées par mes abrutis de collègues. Mais non. Pour le coup, je ne lui rendis pas son oreillette, préférant lui piquer son bloc-notes pour commencer à y dessiner une sorte de créature bizarre sortie tout droit du fin fond de mon cerveau. Ouais, y’a des choses bizarres dans mon cerveau, j’vous le fais pas dire. Je me mis donc à lui parler tout en dessinant, et je l’appelai d’abord par d’autres noms de couleurs, d’ailleurs elle ne se priva pas de me féliciter une fois que je prononçai son vrai nom, ce qui me fit lever les yeux vers elle, puis je les reposai sur mon dessin, ignorant ses moqueries. Parce que oui, elle se foutait de moi, et c’était bien une des seules à oser le faire. J’étais sur le point de l’admirer pour ça, mais je le gardais bien pour moi, n’ayant aucune envie de lui montrer que je ne la trouvais pas si pathétique que ce que je lui montrais. Non mais je voulais jouer un peu avec elle avant, quand même ! C’était marrant. Je lui demandai alors comment allaient ses chats, et elle me demanda pourquoi je posais la question alors que je m’en « fichais royalement ». Je lui lançai un regard faussement blessé, avant de lui répondre du même ton, à la limite du choqué :

« Tu crois que je m’en fiche ? Mais pas du tout, Saph’ ! »

Bon … je n’étais pas non plus très intéressé par ses chats, mais si vous me connaissez un tant soit peu, vous savez que je préfère les animaux aux humains. Les chevaux en particulier, mais je savais apprécier les chats aussi. Par contre, elle avait compris que je lui posais la question pour l’emmerder un peu plus. Je faisais exprès de ne pas lui demander comment elle allait – de toute façon, ça sautait aux yeux qu’elle était aussi chiante que moi ce jour-là. Finalement, je poursuivis mon dessin en silence, le temps de le finir, d’écrire un petit message dessus et de le poser devant le nez de Saphirine, qui y jeta un coup d’œil. Je remarquai son regard critique : elle qui était sûrement assez forte en dessin – en tout cas, c’est ce que j’avais pu remarquer en passant chez elle – était en train de se dire dans sa tête à quel point mon dessin était horriblement mal fait. Tant pis, je n’étais pas un grand dessinateur. J’attendis une remarque sur mon bonhomme étrange, mais c’est une toute autre pique qui sortit. Il fallait que je la donne à une de mes conquêtes ? Et comment elle était au courant, elle, d’abord ? Je haussai un sourcil, puis hochai la tête, tout en la fixant d’un regard étonné par rapport à ce qu’elle savait sur moi.

« C’est pas une mauvaise idée. » lui répondis-je simplement, avant de porter mon attention sur la feuille en papier. « N’empêche qu’il irait mieux dans ta chambre, je trouve. »

Je le laissai donc là où il était, attendant simplement de voir si oui ou non elle l’emmènerait avec elle par la suite. J’entrepris alors de l’observer un peu, juste parce que je n’avais jamais pris le temps de le faire, et que mine de rien, en général, c’était la première chose que je faisais avec une fille. Mais elle était… trop jeune, peut-être ? Je n’en savais trop rien. Elle devait avoir l’âge de ma sœur, ou un peu plus, et la contempler comme je le faisais avec « une de mes conquêtes », comme elle disait… non. Je remarquai donc ses yeux qui étaient assortis à son nom, ses cheveux, sa moue énervée. C’est sa voix qui rompit le silence, et ce qu’elle m’ordonna me fit soupirer.

« Ok, chef ! »

Puis je partis sur quelque chose que je n’aurais peut-être pas dû. Le pire, c’est que ça partait presque d’une bonne intention. Un simple conseil. Il fallait qu’elle sorte un peu, pour se décoincer. Bon, je n’étais peut-être pas un pro du tact et la façon dont je le lui avais dit n’était peut-être pas la meilleure, mais il ne fallait pas non plus qu’elle le prenne mal comme ça. Elle se tourna vers moi et son regard plein d’éclairs ne me surprit plus, cette fois. Je me contentai de l’écouter et, au fil de sa tirade, mon visage se ferma et mon regard se fit plus dur. Elle n’avait pas le droit de me juger. Elle insultait mes conquêtes – et ça, je n’en avais absolument rien à cirer – mais elle m’insultait en parallèle. Nous nous étions vu deux fois seulement, elle ne connaissait rien de moi. Elle avait beau connaître ma réputation, je ne lui avais jamais rien dévoilé sur ma vie, j’étais un livre fermé et je ne lui permettrais pas de me critiquer ouvertement comme elle le faisait. Je serrai les poings et me retins de l’interrompre pour la faire taire. Je voulais savoir ce qu’elle avait à dire. L’entendre s’enfoncer dans un sujet dont elle ignorait tout.

Un silence suivit ses paroles, parce que je réfléchissais. Je réfléchissais à comment réagir, à la façon dont il fallait que je lui fasse comprendre qu’elle avait tort sur toute la ligne. Je n’avais pas dit ça pour la blesser, enfin pas vraiment, alors qu’elle, c’est bien ce qu’elle faisait. Ses paroles semblaient se transformer en poignards qui s’enfonçaient dans ma chair, et même si peu de choses m’atteignaient, ça, ça ne passait pas. Elle n’avait pas le droit. C’est tout. Lorsque je vis le gosse d’un peu plus tôt me dévisager, je lui demandai d’une voix forte s’il voulait ma photo, et il répliqua que je ne souriais pas assez et que ça ferait moche dans sa chambre. Avant que j’aie pu répondre quoi que ce soit, il partit en courant. C’est ça, enfuis-toi. D’un geste énervé, je remuais le stylo que j’avais en main, faisant claquer le bout sur la table, en rythme. La mâchoire crispée, je me retenais de balancer les affaires de ma voisine par terre. Je finis par me redresser sur ma chaise, puis je me penchai vers elle et d’une voix dangereusement calme, teintée de haine, je lui soufflai :

« Tu sais quoi, Saph’ ? Va te faire foutre. Je ne te permettrai pas de me critiquer comme tu viens de le faire, parce que tu connais rien de moi. Les gens parlent de moi et je le sais, mais eux aussi ignorent qui je suis. Ils connaissent mon nom, c’est tout. Esteban, le grand méchant qui s’en prend aux plus faibles que lui. » J’eus un rire ironique, méchant, m’appuyai à nouveau contre le dossier de ma chaise, puis poursuivis : « Si t’as envie de les suivre dans ce qu’ils disent, je t’en prie. Mais ça ne ferait que prouver que t’es aussi débile qu’eux, que vous êtes tous les mêmes. Je commençais à penser qu’il y avait quelque chose de différent en toi, puisque toi au moins, tu oses me répondre et tu t’enfuis pas en courant dès que je dis quelque chose qui te plaît pas. » Je secouai la tête, le regard noir fixé sur le mur en face de moi. « Mais j’ai eu tort. T’es comme les autres. Tu te bases sur ce que tu entends, sur ce que tu vois, sans chercher plus loin. » Je posai mon regard sur elle et me penchai en avant une nouvelle fois. « J’suis pas comme ils disent, Saph’. J’suis pas un ange, et j’assume. Je suis terriblement chiant et méchant dans ce que je dis la plupart du temps. Mais j’ai un cœur, contrairement à ce qu’ils disent. Je suis pompier, j’aide les gens, et je le fais avec plaisir. Je t’ai rapporté ton putain de chat dont tu crois que je m’en fous. Si jamais il arrive quelque chose à qui que ce soit, je vais foncer pour le sauver. Alors je ne te laisserai pas m’insulter, je ne te laisserai pas te baser sur l’opinion de ces connards qui parlent de moi dans mon dos. » Je finis par lui rendre son oreillette, son stylo et par me lever, m’éloigner un peu d’elle, puis je me retournai et lui dis encore, d’une voix dure : « Fais ce que tu veux. Déteste-moi si t’en as envie. Mais évite de parler de moi comme ça, parce que ça fait mal. Et quand j’ai mal, je mords. »

Je me dirigeai vers la sortie du club-house, claquant la porte en la refermant derrière moi. Je m’adossai au mur et sortis une cigarette du paquet dans mon jeans pour l’allumer, puis je tirai dessus, tout de suite calmé par la fumée qui se dispersait dans mes poumons. Elle ne me suivrait sûrement pas dehors. Je n’aurais jamais sa réponse à tout ce que je venais de dire. Mais je m’en fichais royalement. Je lui avais dit ce que j’avais sur le cœur, et maintenant elle savait.





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 « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Vide
MessageSujet: Re: « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine    « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Icon_minitimeLun 3 Nov 2014 - 20:43

© made by Islande



 »Ma victime ? C'est toi. »

Saph' et Esteban →« Une femme en colère est une guêpe piquante.  » (Nicolas Breton)



Esteban n'avait franchement pas choisi son jour pour venir emmerder Saph'. S'il avait jeté spn dévolu sur elle dans l'espoir de la voir pleurnicher qu'il était un grand méchant il s'était trompé. Elle était actuellement plus d'humeur à lui renvoyer ses fléchettes. Sa journée avait mal débuté, alors s'il venait la chercher, il allait en voir. Encore qu'avec sa carrure frêle et son air qui restait doux malgré son regard mauvais, elle ne devait pas être très intimidante. Toujours est-il qu'il lui permettait de se faire les nerfs. En fait, c'était la seule utilité qu'elle lui trouvait pour le moment. Elle réagit à peine au sobriquet qu'il utilisa pour l'interpeller, mis à part en serrant son crayon au point de lui faire émettre un craquement. Il tibt bon cependant, et le visage de la jeune femme resta parfaitement lisse, si ce quelques remous dans le bleu de ses yeux. Les limites allaient vite être atteintes s'il continuait.
Et il continua. Il prit un de ses écouteurs alors qu'elle écoutait un morceau électro de sa musicienne favorite. Elle s'attendit qu'il fasse un commentaire désobligeant, mais rien ne vint. Apparemment, cela n'avait pas l'air de tellement lui déplaire. Tiens ? Pour une fois qu'elle le voyait apprécier quelque chose... Esteban piocha ensuite un de ses carnets et un stylo dans sa trousse. Heureusement, ce n'était pas un de ceux où elle dessinait. Elle protesta, mais plus pour la forme que pour le dissuader. Tant qu'il ne gribouillait pas sur toutes les feuilles... Pendant qu'il énonçait deux prénoms en rapport avec le rouge et le vert pour se ficher d'elle, Saph' en profita pour lui rendre la monnaie de sa pièce en se moquant très ouvertement de lui. Parce que contrairement à ceux qui se plaignaient de lui quand il n'était pas là mais se taisaient en face de lui, il ne l'impressionnait pas. Il faisait plus d'une tête de plus qu'elle, était gaulé comme un grec (quoi ? Elle était humaine, elle aussi !) et pouvait l'aplatir comme une crêpe du revers de la main, mais contrairement au premier jour où elle l'avait vu, il ne lui faisait pas peur.
Lorsqu'il lui demanda comment se portaient les trois calamités de sa vie, elle leva les yeux au ciel en demandant pourquoi il l'interrogeait sur un sujet dont il se fichait. Elle osait être franche et prendre un ton plus haut que de coutume, sûrement un effet du morceau de la violoniste dont le clip était sorti depuis peu. Il eut l'air scandalisé et protesta, ce à quoi elle ne prit pas la peine de répondre. Un regard éloquent suffit. Le genre de regard qui dit "mais oui, bien sûr". Il finit le gribouillis vite fait, puis le posa juste sous son nez. Elle se retint à grand-peine de pouffer en voyant le petit être ridicule. Elle savait qu'Esteban la regardait et se retint de citer tous les défauts du dessin. La fierté un homme, c'est fragile. En voyant la "dédicace" en bas de la feuille, elle ne put retenir un commentaire. Elle le sentit surpris. Parce qu'elle savait ses tendances, ou parce qu'elle avait dit quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas ?
Il répondit à sa réflexion en lui donnant raison, d'une certaine manière, puis en reprenant son idée de départ. Elle ne put s'empêcher de se moquer de lui. C'avait été plus fort qu'elle, mais ce n'était pas dans le but de le blesser, juste de pouvoir rire.
"Pour que je le mette sur ma tête de lit et le regarde chaque soir quand je me couche, et m'extasier sur ma chance d'avoir un dessin dédicacé du graaaaand Esteban ?"
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Elle rit, se parant d'un vrai sourire pour la première fois de la journée. Il y eut ensuite un petit silence pendant lequel elle continua de prendre des notes, avant de sentir à nouveau son regard sur elle. Saph' réussit à masquer sa gêne sous de la froideur en lui disant de regarder ailleurs. Il poussa un soupir qu'elle ne sut comment interpréter. Exaspération ? Déception ? Lassitude ? Elle n'eut pas le temps d'approfondir le sujet, car il en aborda un autre. Il n'aurait peut-être pas dû. Elle ne l'abordait pas souvent, etre encore moins avec des gens comme lui, qui appartenait au rang de des connaissances. Cela ne le concernait pas, et elle le lui fit savoir.
Un peu calmée, elle le regarda et vit que ses épaules étaient raides, ses yeux sombres et ses poings serrés. Visiblement, elle avait fait mouche. Le silence qui suivit lui donna l'impression que la température chutait de plusieurs degrés. Il agressa l'enfant derrière elle qui n'avait rien fait, et qui se sauva après l'avoir piqué à son tour. Elle voulut rire mais n'en eut pas le temps. Esteban se redressa sur sa chaise et se pencha vers elle. Sur le coup, sans le montrer, elle eut un instant d'appréhension, avant de se ressaisir et le regarder droit dans les yeux, sans ciller ni détourner le regard. Elle fronça le nez lorsqu'elle reçut son haleine en pleine figure. Non qu'elle soit particulièrement mauvaise, mais recevoir le souffle de quelqu'un dans le nez n'est jamais agréable. Elle l'écouta en silence, en le regardant fixement du début à la fin, sans faiblir. Alors comme ça, c'est elle qui jugeait ? Parce que lui, avec ses soi-disant conseils, il ne la jugeait pas, peut-être ? Il sortit à peine sa tirade finie, la plantant là. Elle leva de nouveau les yeux au ciel en soupirant. En rabaissant les yeux, elle vit sur la chaise où il avait été assis un trousseau de clés. Saph' l'attrapa par l'anneau du porte-clés, et eut une idée. Elle attrapa une feuille qui lui paraissait vierge, et se mit à écrire frénétiquement dessus, en espérant pouvoir finir avant qu'il se rende compte qu'il n'avait plus ses passes. Elle plia ensuite la feuille en deux, mit le trousseau entre les deux battants et rangea toutes ses affaires dans son sac. Elle venait de finir lorsqu'elle s'aperçut que la feuille n'était pas vierge. Il y avait un de ses dessins d'elfe dessus. Elle se mordit la lèvre, mais trop tard : la porte se rouvrait. Elle se leva, croisa Esteban sans le regarder et sortit.
Profitant de son envie soudaine de courir, elle se dirigea vers les écuries pour poser son sac. Elle fit un arc de cercle pour éviter le cheval qui lui était attribué, ce qui n'empêcha pas celui-ci de tendre le nez vers elle. Les remords et ma colère lui brûlèrent les yeux lorsqu'elle croisa son regard étonné. Elle aurait voulu avoir le courage de s'en approcher réellement. Un "désolée" lui échappa. Saph' ouvrit son casier pour y poser son sac, et ne put s'empêcher de caresser le siège de sa selle. S'assiérait-elle de nouveau dessus un jour ? Elle se sentait au bord des larmes, et pathétique. Elle avait tué un cheval par ego, et un an plus tard, ne l'assumait toujours pas. L'adolescente qu'elle était toujours au fond claqua rageusement la porte du casier et sortit de l'écurie. Elle crut voir Esteban qui sortait du club-house et partit dans la direction opposée. Elle était en jean, n'avait pas d'élastique pour attacher ses cheveux, mais tant pis. Elle courrait comme ça. Elle démarra en trombe sous le regard médusé des quelques personnes présentes dehors, mais les ignora. Elle voulait qu'on lui fiche la paix, est-ce que c'était trop demander ?![/color]

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 « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Vide
MessageSujet: Re: « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine    « Ma victime ? C'est toi. » Esteban & Saphirine Icon_minitimeMer 7 Jan 2015 - 16:24

Ma victime ? C'est toi.
Esteban & Saphirine

Elle faisait ce qu’elle voulait du dessin. Le foutre à la poubelle, l’encadrer, l’accrocher au-dessus de son lit. C’était le geste qui comptait, non ? Je savais pas réellement dessiner et elle l’avait vu, mais bon, après… Tant pis hein. Elle répondit à mon idée de le mettre près de son lit en se moquant, mais pourtant pas vraiment méchamment. Il y avait quelque chose de réel dans son sourire, et ça me permit de ne pas partir au quart de tour. Je préfèrerais de loin ce sourire-là d’ailleurs, même si j’avais cherché la petite bête avec elle et que jusqu’ici, elle n’avait eu aucune raison de sourire vraiment. Enfin, tout ce que j’avais dit n’était pas non plus à prendre mal, mais venant de moi, je suppose qu’elle n’acceptait aucune plaisanterie. Bref, lorsqu’elle me répondit, je plantai mon regard dans le sien, un sourire très léger aux lèvres. A peine perceptible tellement il était léger, mais il était bien là.

« C’est ça. Enjoy. »

On faisait un pas en avant, avec cette plaisanterie qu’elle avait bien pris. C’était pas non plus un grand pas, mais elle l’avait fait et c’était pas mal. Pourtant, juste après, on en fit deux en arrière. Je lui avais donné un conseil, elle n’avait pas apprécié, elle me l’avait fait comprendre. Je m’étais énervé, je lui avais lancé une longue tirade assez dure et je m’étais éclipsé. Ca avait été aussi vite que ça. Et pas besoin de passer trois heures à l’expliquer, j’avais explosé, point. J’avais allumé une clope histoire de me calmer, qui me fit immédiatement de l’effet. Arrêter de fumer n’était pas dans mes objectifs du moment, d’ailleurs. Je côtoyais peu de gens, et ceux que je côtoyais sortaient en boîte et fumaient aussi pour la plupart. Et puis y’avait Benjamin, qui ne fumait pas, mais je me foutais bien de son avis là-dessus, finalement. Bref, je m’étais un peu calmé. J’avais toujours envie d’égorger quelqu’un, n’importe qui, mais l’envie était moins forte qu’en sortant du club-house. Ma clope dans une main, je fis un poing de l’autre et le serrai en donnant de petits coups dans le mur derrière moi. Je coinçai la cigarette entre mes lèvres pour prendre mes clés dans ma poche arrière et fronçai les sourcils en réalisant qu’elles n’y étaient pas. Je me mis à fouiller dans mes poches avant, voulus m’attaquer à celles de ma veste, avant de réaliser que j’étais en t-shirt.

« Merde… »

Je me dépêchai de finir ma clope avant de la jeter dans la poubelle-cendrier qu’ils avaient récemment installé près de la porte du club-house, puis je poussai cette dernière et manquai de renverser Saphirine, qui sortait au moment où je rentrais. Mon visage s’assombrit et je la suivis du regard, avant de claquer la porte et de me diriger vers la table pour voir où j’avais laissé ces foutues clés. J’y découvris une feuille pliée en deux et mon trousseau de clés entre les deux côtés, que je fourrai à nouveau dans ma poche arrière. Mon regard se posa sur les mots écrits sur la feuille, que je me mis à lire. Un message de Saph’. Elle avait pas eu le cran de me dire tout ça en face, c’était lâche. Je soupirai encore une fois en retournant la feuille, pour y découvrir un dessin d’elfe. C’était quoi, ça ? Elle dessinait, elle aussi ? Visiblement mieux que moi, fallait l’avouer, mais cette créature était aussi ridicule que la mienne, en fin de compte. Je secouai la tête, pliai la feuille en quatre et la glissai aussi dans ma poche arrière, sans trop savoir pourquoi. Sûrement parce que je ne voulais pas laisser ce message à la vue de tous, au risque de me faire passer encore une fois pour le connard de service.

Finalement, je sortis de là et me dirigeai vers mon studio pour me changer. Pourquoi ? Pour aller faire un footing. J’en avais bien besoin, histoire de m’aérer un peu l’esprit. Ca avait toujours été le meilleur moyen pour que je me calme, en plus de la clope, et on était en début de journée, donc… j’avais pas super envie de me trimballer avec une tronche jusque par terre toute la journée. Pas à ce point-là, en tout cas. Je me changeai en deux temps trois mouvements et enfilai un pantalon de jogging rouge vif, un t-shirt blanc un peu moulant et un pull à capuche gris par-dessus. Un petit coup de déodorant, le portable dans la poche et en à peine cinq minutes, j’étais prêt à repartir. Cette fois, je fis gaffe à ne pas oublier mes clés et sortis aussi le dessin de Saph’ de la poche de mon jean. Je le fixai pendant quelques secondes, puis écrabouillai la feuille et la jetai à la poubelle, le regard sombre. Je me dirigeai alors vers la cour de l’académie, pour retrouver avec plaisir ma vieille Ford Mustang noire. Je m’installai derrière le volant et sortis mon portable de ma poche, puis composai le numéro de ma sœur, que je connaissais par cœur. Ma sœur aînée. Celle qui me comprenait et qui avait pardonné toutes mes erreurs.

« Aurore ? C’est Esteban… »

Qu’est-ce que t’as encore fait ? Je souris, puis me mis à tout lui expliquer. Visiblement, la situation l’amusait, parce qu’elle était un peu comme moi. Pas du genre sale gosse, plutôt du genre… insouciante. Elle vivait au jour le jour et elle faisait beaucoup de conneries, mais elle avait aussi une sensibilité que je ne possédais pas. Enfin, que j’avais enfouie au plus profond de moi il y a des années. Elle ne put s’empêcher de me demander comment je me sentais par rapport à Saphirine, question à laquelle je ne répondis pas. Changement de sujet immédiat, parce que je ne connaissais tout simplement la réponse. Elle m’exaspérait, mais d’un autre côté, elle m’intriguait un peu… Mais ça, même pas la peine de l’avouer à voix haute. La conversation dura bien une demi-heure et elle me fit beaucoup de bien. Mes petites sœurs étaient les seules personnes au monde à m’apaiser comme ça, à me faire réfléchir, et c’étaient aussi les seules à me faire me sentir coupable. Aurore m’avait presque ordonné de me remettre en question et d’essayer de me mettre à la place de Saph’. Autant vous dire que ce n’était pas quelque chose de facile, mais au final… Bonjour les remords. Pas beaucoup, hein, juste un peu. Je raccrochai et réfléchis en passant ma main sur mon visage. Elle allait me tuer un jour, la Rubis… Je finis par démarrer la voiture et je me mis en route pour la forêt, en faisant des efforts pour devenir plus zen. Je me garai sur le parking, sortis de la voiture et laissai mon portable dans la boîte à gants pour éviter qu’il me gêne en courant. Je refis les lacets de mes baskets, puis me dirigeai en courant tranquillement vers l’entrée de la forêt. J’ignorais les gens qui se trouvaient sur mon passage en essayant de me concentrer sur ma respiration, d’oublier tout ce qui se trouvait autour de moi. Il n’y avait plus que ma respiration, mes pas, mes muscles qui se contractaient.



 


Emi Burton
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