La musique que je danse contre celle que tu chantes, une bien belle phrase, n'est-ce pas ? Elle annonce au moins le ton. Je n'ai pas pour habitude d'être précis. Je ne suis pas comme tout le monde. Pas fou pour autant. Pas différent dans un sens péjoratif. Je suis à facettes multiples. Jusque là je crois que vous me suivez. Je suis autant moi qu'étranger. A dix-neuf ans, je ne suis plus un enfant, pas tout à fait un adulte. Je me cherche, je cherche aussi mes limites. Je suis à la recherche de grandes sensations, à la recherche d'un but, d'une étoile. Mais pour cela, il me faut des qualités. Intelligence, travail, motivation. Détermination, réflexion, patience. Autant de maîtres-mots, pour moi. Réactivité, franchise, loyauté. Sincérité, maîtrise, honnêteté. Vous avez assez de qualités ? Passons aux défauts. Méfiance, jeunesse, jalousie. Impulsivité, jeu, ruse. Autant de choses désagréables. Acidité, réparties, fierté. Railleries, dédain, arrogance. Vous en savez assez. J'aime... La clope, les soirées arrosées, prendre des cuites. Passer des heures à faire mes gammes, composer, jouer. Des choses opposées. Contredire les gens, leur tenir tête, me montrer plus malin qu'eux. me rendre utile, les ragots, le soleil. Je ne sais pas où j'en suis. Les pommes, les framboises, les myrtilles. Le chocolat, le caramel, l'abricot. Je n'aime pas... Les prétentieux, faire profil bas, courber l'échine pour faire plaisir. Le mépris quant à mon jeune âge, les gens qui jugent, les bien-pensants. J'ai un peu de mal avec le monde. La pluie, le froid, le vent. Chanter, les reprises de certains pseudo-chanteurs, le hard-core. Un faux adolescent, je change. Le lait, les bananes, le coca. L'ananas, le citron, la soupe à l'ortie. Noir ou blanc. Pile ou face. Bienvenue. Tu me comprends mieux ?

Puisqu'il faut bien vous raconter mon histoire, alors me voilà prêt à vous poser les mots, points, virgules. Bref, suivez à votre aise, il n'y a rien de bien compliqué. Je suis le fils d'un chef d'orchestre et d'une choriste. J'ai un frère jumeau avec lequel je ne m'entends pas du tout. Nous sommes comme chien et chat. J'ai aussi une petite sœur, qui a deux ans de moins que moi. Très petit, j'ai été fasciné par la musique. J'étais toujours été turbulent à l'école. A cinq ans, je connaissais mes gammes à l'oreille. J'ai vite commencé à jouer de deux instruments : le piano et la guitare. Ce sont ceux que je maîtrise le mieux. Un peu plus tard, je me suis mis à la flûte traversière et au violon. Je n'aime pas le violon. Mais j'ai atteint un bon niveau. J'excelle par contre un piano sous les doigts ou une guitare à la main. A la même époque que celle de la batterie, vers douze ans, j'ai commencé l'équitation. Contaminé par le virus équin, véhiculé par ma cadette. A l'école, je restais un garçon intelligent et j'avais des notes correctes, mais j'avais un caractère insolent et je me moquais des professeurs. C'est d'ailleurs ce qui nuisait en partie à mes résultats, qui n'étais pas aussi bonnes qu'elles auraient pu. Ca et les longs heures à jouer. Chaque soir, je faisais mes gammes, je jouais pour me détendre, si bien que mes études passaient au second plan. C'est d'ailleurs pour ça qu'à la place d'un baccalauréat scientifique tout à fait à ma portée - et choisi par mon jumeau - j'avais pris la voix du diplôme national d'orientation professionnelle de musique au conservatoire national de Paris, section disciplines instrumentales contemporaines et classiques. J'y suis rentré tôt, à quinze ans. Et m'en voilà tout jeune diplômé. Comme j'ai quitté tôt le cocon familial, ce n'est pas pour y retourner. Etretat est un bon intermédiaire entre Paris et la maison. Un moyen de continuer à m'exprimer librement, faire mes preuves, me lancer dans la vie active. Ce que je veux ? Vivre de mon art. Alors maintenant, je compose et je joue. Je compose autant pour un soliste que pour un groupe, dans plusieurs genres, des musiques adaptables. On me qualifie de virtuose et si ces gens ont raison, un jour, je vivrais de ma musique. Pour le moment, je me mets au vert et à cheval pour pouvoir trouver une vraie source d'inspiration. Enjoy mes gens. Parce que même sans les détails, les grandes lignes suffisent. Pour le reste... Vous me connaîtrez bien assez vite, ne vous en faites pas !