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 Impulsif † Camille & Elliana †

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Alexandre L. Leroy
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MessageSujet: Impulsif † Camille & Elliana †   Impulsif † Camille & Elliana † Icon_minitimeMer 5 Déc 2012 - 21:58

[Ce RP se passe quelques jours à peine après la rencontre que Camille a fait avec Black Dream.]


Impulsif † Camille & Elliana † Camban15
‘‘ Impulsif † ’’

→ Camille.
Qui a oublié de me dire de tourner sept fois ma langues dans ma bouche avant de faire cette connerie monumentale?



Jeudi six décembre deux mille douze. Midi vingt-trois.

Oui, j'avais fais une connerie. Une grosse connerie. Une énorme et irréparable connerie. Tout c'était enchaîné très vite, après le décès de mon parrain. Trop vite sûrement; j'avais littéralement pété les plombs, à l'intérieur, même si l'extérieur avait juste paru dévasté par la perte d'un être cher. On aurait pu croire que j'avais passé le cap, après une semaine, que mon apparente sérénité cachait un peu plus d'apaisement. Mais je me réveillais du cauchemar, et les brumes de ce que j'avais fais, dans mon état second, s'évaporaient pour laisser place à une réalité. J'avais envoyé une lettre à la faculté de médecine de Rouen, pour annoncer que j'arrêtais les cours. J'étais aller m'engager. Oui, m'engager dans l'armée. Je partais en préparations intensives dans trois jours, pour être déployé au plus tôt. Quinze jours avant d'atterrir en Enfers, m'avait-on dit. Car c'était bien en Enfers qu'on allait m'envoyer après cette préparation, et j'allais partir au combat.

J'étais nerveux. Je commençais déjà à me tuer à petit feu, tout seul. Mais pourquoi j'avais fais ça? Pourquoi? Je n'en savais rien, et si l'appréhension de partir était là, j'étais plutôt content, au final. Alors pourquoi j'étais aussi nerveux, à tourner en rond dans mon appartement? C'était bien simple. J'avais peur de l'annoncer à Elliana. De lui annoncer que je partais, peut-être pour un aller simple, que je la laissais là alors qu'elle avait tout quitté pour me suivre. C'était pour ça que je m'en voulais. Pour le reste, j'étais fier, oui, très fier même. Mais cette fierté n'était-elle pas le fruit de ma lâcheté à affronter les coups durs de ma vie, à affronter en seul à seul ma souffrance, mon agonie? Je partais pour oublier, c'était ma seule véritable raison.

Plutôt que de tourner en rond dans mon salon - que j'avais au passage un peu saccagé suite à une incontrôlable crise de rage - j'avais décidé de préparer mes bagages. Dès que j'aurais vu Elli', je partirais, à moins qu'elle ne veuille passer une journée ou deux avec moi, en seule à seul. Je ne souhaitais voir personne d'autre. La journée de la veille avait été éprouvante, cet enterrement un supplice et mes parents - tous deux là, pour l'occasion - n'avaient pas remarqué que j'allais mal. Ils apprendraient mon départ par l'armée elle-même, je n'avais rien à leur dire. J'avais une liste de ce que je pouvais emmener avant mon déploiement. Maigre liste, j'avais envie de dire. Il me faudrait choisir entre ce qui attendrait mon hypothétique retour et ce que j'embarquerais avec moi, peut-être pour ma fin. J'étais lugubre, n'est-ce pas? Non mais pour le moment, impossible de positiver. Et après tout, qui savait si je partais pour un aller simple ou non?

Il ne me fallut guère plus de vingt minutes pour faire ce sac. Et je dois dire que c'était franchement pas mal, parce que j'avais tout envoyé se faire mettre en vrac tant j'étais énervé. J'étais énervé contre moi-même. J'aurais du réfléchir. Si je n'avais pas agi comme ça, sur un coup de tête... Et bien je serais retourné en cours à Rouen le lendemain, j'aurais fini mes années de médecine, je serais devenu quelque chose comme cancérologue. Non, là, après ce coup de tête, je partirais en Irak, j'irais jouer les braves petits soldats et je risquais de ne pas revenir. Au final, j'avais quoi? Le baccalauréat. Cinq ans d'études foutus en l'air sur un coup de tête. J'avais de quoi me haïr là, et pas qu'un peu, si vous voulez mon avis. Je recommençais à tourner en rond, furieux. Et en même temps, l'angoisse montait. Je devenais électrique. J'avais peur que ma petite Elli' "m'abandonne". Quoi que, c'était moi qui partais. Mais j'avais peur qu'elle me rejette. Parce qu'il n'y avait que d'elle dont j'avais vraiment besoin pour vivre. Et, si je revenais, si à mon retour elle ne voulait plus me voir, elle me repoussait, ou pire encore elle me détestait? Voilà ce qui me faisait si peur. Et enfin, en bruit salvateur. Je bondis vers la porte et l'ouvris à la volée.
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MessageSujet: Re: Impulsif † Camille & Elliana †   Impulsif † Camille & Elliana † Icon_minitimeJeu 6 Déc 2012 - 14:23

Elliana
Ell' venait juste de finir de bosser quand elle entendit son portable sonner, elle avait les mains encore chargée et ne pouvait répondre, et puis bon elle savait que si c'était important la personne pouvait toujours laisser un message... La jeune femme termina donc de ranger ses affaires dans le bureau des palefreniers, elle fit remarquer un manque d'appétit d'un cheval et sortit ensuite. C'est en sortant du bâtiment qu'elle se souvint de son téléphone qui avait sonné, elle le sortit donc, ôta un gant et fit le numéro de sa messagerie. Elle avait vu que c'était Camille qui l'avait appelé et elle se demandait ce qu'il lui voulait, Elliana savait qu'il devait être rentré, mais bon ça s'arrêtait là. Tout en marchant vers le bâtiment des studios la jeune femme écouta le message que son meilleur ami lui avait laissé et rien qu'au son de la voix de celui ci elle se douta que quelque chose n'allait pas, en même temps comment pouvait il aller bien alors qu'il venait d'enterrer son parrain ?!

Le message qu'il laissa était assez terrifiant, carrément même, Ell' le connaissait assez pour savoir qu'il n'allait pas bien depuis qu'il avait découvert sa copine avec son meilleur ami. c'était pas faute d'essayer de lui remonter le moral, mais elle avait l'impression de se battre à sa place et s'en était épuisant par moment. Elliana savait aussi que ce n'était pas le genre de personne à agir sur un coup de tête et le fait qu'il l'ait fait... ça n’annonçait rien de bon. Cam' la pressait donc de passer chez lui et elle accéléra le pas pour arriver au plus vite au studio de son ami. La jeune femme se posait un tas de question, qu'avait-il bien pu faire ?! Allait-il bien ?! Dans la mesure du possible c'était certain, mais elle espérait qu'il n'est pas fait quelque chose qui le blesserait ou qu'il regretterait toute sa vie...

Tout en marchant elle regarda à quel heure le message avait été laissé : 12h23, cela faisait presque 20 min. D'un seul coup Elli' s'en voulut d'avoir laissé Camille rentrer seul dans sa famille pour l'enterrement, elle aurait du le suivre, elle aurait du être là pour lui. Montant les escaliers 4 à 4, elle se dit qu'elle faisait une bien piètre amie à ne pas soutenir Camille comme il se devait, elle serra les dents à l'idée qu'il ne veuille commettre l'irréparable. Après tout ce n'était pas le premier décès dans sa famille, loin de là et elle le savait particulièrement fragile depuis quelques temps. Peut être que cela vous parait étrange mais Camille était fragile, pas physiquement, de ce coté là il avait de quoi se défendre si l'occasion se présenter, mais psychiquement, mentalement il était anéanti et c'était bien pour ça qu'elle était là, dans cette académie.

Monter les 4 étages étaient assez éprouvant, surtout à l'allure qu'elle s'imposa, une fois en haut des marches Elliana avait le souffle court et elle crut qu'elle allait s'effondrer, mais ce n'était qu'une impression et puis elle s'inquiétait bien trop pour Cam' pour tomber là dans les pommes. La jeune femme s'approcha de la porte et soupira, peut être que le pire l'attendait... Elle n'eut que le temps de frapper une fois à la porte que déjà celle ci s'ouvrait. Elliana vit Camille et elle sut immédiatement que c'était bien pire que ce qu'elle avait pu s'imaginer, il était... totalement différent, jamais elle ne l'avait vu ainsi et s'en était effrayant. Sa gorge se serra et une boule pesa dans le fond de son estomac. Les yeux posés sur le jeune homme elle finit par se jeter à son cou avant de murmurer à son oreille


"Dis moi que c'est pas si grave... Que tu vas réussir à surmonter ça... Je savais que j'aurais du partir avec toi. Jamais j'aurais du te laisser seul... Je suis désolée Camille..."

Et tout en parlant elle caressa la nuque du jeune homme en un mouvement qui se voulait réconfortant. Ell' n'était encore qu'une gamine sur certaines choses, mais elle savait être parfaitement adulte quand la situation le voulait et là elle était même plus proche du maternel que de l'amitié. Camille avait été une bouée de sauvetage quand tout allait mal et ne pas être présente lorsque lui avait besoin d'elle était insupportable. Elle finit pas se reculer et entrevit l'état de l'appartement de son ami. C'était vraiment pire que ce qu'elle imaginait !
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MessageSujet: Re: Impulsif † Camille & Elliana †   Impulsif † Camille & Elliana † Icon_minitimeJeu 6 Déc 2012 - 22:22


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‘‘ Impulsif † ’’

→ Camille.
Qui a oublié de me dire de tourner sept fois ma langues dans ma bouche avant de faire cette connerie monumentale?


Sans jeux de mots, c'était Bagdad. Dans ma tête, dans mon salon. J'étais comme incapable de raisonner, entre ma douleur encore lancinante, ma rage destructrice et mon angoisse, cette furieuse angoisse qui me consumait jusqu'au plus profond de mon être. Et enfin, un simple claquement sur le battant de bois qui fermait mon studio. J'ouvris, et ma meilleure amie me sauta au cou. C'était un soulagement sans nom que de la voir à cet instant-là. J'enfouis ma tête dans son cou en la serrant dans mes bras, assez fort pour qu'elle sente à quel point j'étais heureux qu'elle soit simplement là. Je me calmais petit à petit à son contact.

Lorsqu'elle se mit à parler, le timbre de sa voix abattit mes murailles puisque je la sentais inquiète pour moi. Je sentis que le départ serait difficile, oui, très difficile. Rien que le fait de lui annoncer que je partais, ce serait... La mort? Oui, voilà qui résumait bien ce que je ressentais. Ce serait le calvaire, peut-être bien que c'est à cela que je ne survivrais pas. Je lui répondis doucement, d'une voix cassée. Non, je n'allais pas si bien, mais j'essayais encore une fois d'en donner l'illusion.

« T'en fais pas, je suis plus à ça prêt... T'y es pour rien ma belle. Si j'avais vraiment voulu que tu sois là, je te l'aurais dit. Mais il faillit que j'affronte ça seul, pour une fois. »

J'appuyais mon front contre le sien; une seconde seulement. Je relâchais un peu l'étreinte ne gardant qu'un bras autour de sa taille pour l'emmener à l'intérieur et pouvoir fermer la porte. Ben oui, nous étions toujours à moitié dehors là hein. Mon regard bleu se fixa sur le foutoir ambiant. Je passais une main dans mes cheveux, le regard vaguement hagard.

« J'suis devenu complètement fou, hein? »

La colère que j'avais développée à mon égard était bien palpable. Et elle me consumait. Elle me détruisait. Je m'en voulais d'avoir pris une décisions si égoïste. Je partais. Et je l'abandonnais. Je la laissais là. Là où elle m'avait suivi après ma première résolution égoïste. Je la pris de nouveau dans mes bras. J'étais tendre comme rarement. Oh, j'avais toujours été très proche d'elle, très complice, très câlin tout ça, mais là c'était vraiment plus que d'habitude. D'un autre côté, je n'avais plus que trois jours pour profiter d'être avec elle. Je lui fis un sourire, un peu pâle en comparaison à ceux que je lui réservais habituellement.

« Comment tu vas? J'm'en veux de t'avoir laissé un pareil tout à l'heure... »

Oui, mais ce message n'avait-il pas été nécessaire? Toujours était-il que maintenant, je repoussais un peu plus le moment fatidique, ce moment où je lui annoncerais ce qui allait changer définitivement ma vie. Je devais le lui dire, je ne pouvais pas y échapper, pas cette fois. Trois jours après, je serais loin, et je ne rentrerais pas avant huit mois, avec un peu de chance d'ailleurs. Oui, je pouvais soit rentrer plus tard, soit ne pas rentrer du tout. Cette idée me glaçait d'effroi.
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MessageSujet: Re: Impulsif † Camille & Elliana †   Impulsif † Camille & Elliana † Icon_minitimeVen 7 Déc 2012 - 22:24

Elliana
Elliana sentit les bras du jeune homme se refermer sur elle et elle sut qu'il avait besoin d'elle, à ce moment précis, son étreinte n'était pas une simple étreinte, elle pouvait ressentir la tension qui habitait le corps de Camille et elle le sentit se détendre un peu grâce à ses bras se refermant sur son cou. Le pouvoir d'une embrassade peut vraiment être important, lorsqu'elle vient de la bonne personne, au bon moment et qu'elle est empreinte d'une tendresse suffisante. Elli' savait tout ça et elle savait aussi que son ami ne pouvait que bien réagir dans l'état dans lequel il était. La vie n'était pas simple, la jeune blonde le savait depuis un peu moins de 10 ans et elle savait aussi que le sort s'acharnait plus sur certaines personnes, comme si elles attiraient à elles le malheur, alors qu'il s'agissait juste de mal chance ou de mauvaise fréquentation. Camille faisait partie des personnes peu chanceuses et les coups durs s'ajoutaient les uns après les autres, c'était cette surcharge de difficultés qui le rendait si triste depuis quelques temps et Elli' ne savait plus trop comment faire pour lui sortir la tête hors de l'eau. Par moment elle avait l'impression qu'il partait dans le fond de sa propre volonté et que ses propres efforts pour le remonter n'étaient en rien aidés, c'était dur, vraiment.

La voix de Cam' ne trompa pas la demoiselle, elle capta dans son intonation que ça n'allait pas et même ses efforts pour essayer de paraître normal de couvraient pas la douleur qui l'habitait. Elliana le serra un instant un peu plus fort avant qu'ils ne se reculent. Elle n'était pas d'accord avec lui, jamais on ne devait affronter la mort de quelqu'un seul, et jamais elle n'aurait du penser que sa famille comprendrait les difficultés qu'il pourrait avoir à supporter ce nouveau décès. Elliana connaissait les parents de Cam' et elle connaissait la relation qu'il entretenait avec eux... Pourquoi ne s'était elle pas écoutée, pourquoi avait elle voulu faire confiance au jeune homme alors qu'elle savait qu'il était au plus bas ? Un tas d'interrogations qui faisait peser sur elle le poids de la culpabilité. Si elle était partie avec lui il n'aurait peut être pas fait cette connerie, cette chose qu'il ne lui avait toujours pas dite. Et ce point l’inquiéta, normalement il aurait déjà du lui dire, dès son arrivée ce qu'il se passait et là rien
.

"Cam', j'suis là pour t'assister dans les pires moments et même si tu ne me le demandes pas je suis censée être là... et j'ai manqué à mon devoir en te laissant seul."

Ils venaient de se séparer après une seconde ou leur front étaient collés. Et puis il l'emmena à l'intérieur après avoir refermé la porte. Là Elliana put constater les dégâts, ce n'était pas une petite colère qui avait fait tout ça, mais une rage intense et elle se doutait qu'elle aurait été effrayée si elle avait vu son meilleur ami dans cet état là, elle se doutait qu'elle aurait hurlé après lui, qu'elle l'aurait injurié surement, mais surtout elle se serait jetée sur lui au risque de prendre un mauvais coup afin de l'arrêter. La petite crevette n'avait peut être aucune force mais elle connaissait Cam' et jamais il ne l'aurait blessée volontairement, aussi bien physiquement que moralement, après tout ils avaient besoin l'un de l'autre, c'en était presque vital, comme le fait de respirer ou de se nourrir.

Et puis la voix du jeune homme résonna dans la pièce et Elli' releva la tête pour l'observer. Ell' n'aurait pas dit fou, juste totalement épuisé de voir disparaître des êtres chers, las de subir les difficultés de la vie, fatigué de se sentir ballotter dans cet univers de cauchemars sans pouvoir agir concrètement sur les choses. Un fin sourire s'afficha sur le visage de la jeune femme et elle se serra contre Camille. Quand elle releva la tête elle redevint sérieuse et se prépara à lui expliquer ce qu'elle ressentait, ce qu'elle voyait et ce qu'elle pensait de tout ça quand elle aperçut le pale sourire qu'il lui fit et là se fut comme une douche froide, il n'essayait même plus de faire comme si tout allait bien, il n'essayait même plus de se cacher derrière son masque souriant. Et là LA question qui montrait que tout allait de travers. Il ne lui expliquait pas la connerie qu'il avait faite, c'était juste terrifiant. Ell' se dirigea sur le canapé et s'y installa, laissant libre choix à Camille de la suivre ou non
.

"Je fais aller, mes journées sont pleines et très chargées mais ça va... Mouais, bah je peux te dire que mon sang n'a fait qu'un tour dans mes veines, j'ai monté les escaliers 4 à 4 et j'ai failli m'étaler en haut tellement j'étais claquée, mais à part ça... pour toi tout va bien..."

Ce n'était pas une question, ni une remarque non plus, c'était totalement ironique, elle pouvait sentir que rien n'allait et ce n'était pas lui qui pourrait lui assurer le contraire. Elliana soupira et planta son regard vert plein de reproches sur le visage de son ami. Elle voulait vraiment savoir ce qu'il se passait, elle voulait comprendre qu'elle connerie il avait faite et ce qu'elle pourrait faire pour la réparer car après tout à peu près toutes bêtises peuvent être rectifiées. Ell' espérait que ce simple regard suffirait à faire sortir les vers du nez de Camille, bon elle savait que ça pouvait ne pas fonctionner du tout du coup elle reprit la parole après une seconde.

"Cam', dis moi ce que t'as fait, parce que je peux t'assurer que ça fait un moment que je me dis que tu vas pas bien et te voir là comme ça, c'est juste flippant. Et tu n'as pas à t'excuser pour ton message, je suis là pour toi je te rappelle, si t'as besoin de me voir, de me parler tu sais ou me trouver. C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres..."

Elli' se retenait vraiment pour ne pas lui sauter dessus et le secouer pour qu'il, de un lui explique ce qu'il avait fait et de deux reprenne ses esprits car elle le voyait perdu dans un abyme, un abysse sans fond et plus il s'enfonçait et moins elle aurait la force de le remonter. Elle avait besoin qu'il se ressaisisse, ou tout du moins qu'il exprime ce qu'il ressentait au plus profond de lui qu'il extériorise toute cette haine, cette rage non par la violence, mais par les mots, en se confiant, comme il l'avait toujours fait jusqu'à il y a quelques temps...
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MessageSujet: Re: Impulsif † Camille & Elliana †   Impulsif † Camille & Elliana † Icon_minitimeDim 9 Déc 2012 - 22:05


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Tout paraissait plus simple lorsqu'elle était là. Tout sauf lui annoncer que je partais, que je m'étais engagé dans l'armée. Ça, c'était juste insurmontable. J'avais trop peur de la perdre rien qu'à cette annonce. Je savais trop bien qu'elle avait besoin de moi pour vivre. Oh, c'était bien sûr réciproque, mais disons que... Pour le moment j'étais trop peu moi-même pour me focaliser là-dessus. La redescente sur terre serait violente, une fois que je serais loin d'elle.

Il n'y aurait plus de phrases pour me faire sourire quand rien n'allait, de claques mentales pour me remettre les idées en place quand je ferais des gaffes plus grosses que moi, et, surtout, je n'aurais plus mon petit Jiminy Cricket, la petite voix de ma conscience qui me soufflait ce qu'il fallait ou non faire. Elliana quoi. Ma meilleure amie, ma confidente, ma moitié, ma bouée de sauvetage, ma dose de bonne humeur à consommer sans modération.

Et la voilà qui se blâmait de ne pas m'avoir suivi. C'était comme me poignarder, car je savais qu'elle s'en voulait et ça, ça me tuait. Parce qu'elle n'y était pour rien, j'avais pris mes décisions et l'un comme on n'était jamais à l'encontre d'un choix, qu'il soit réfléchi ou non. Cela aurait été une première. Alors d'un autre côté, j'aurais peut-être pas fais de conneries, mais en même temps c'était peut-être simplement nécessaire, de partir, de faire autre chose de ma vie. Une grimace douloureuse s'afficha sur mes traits une seconde avant que je ne lui réponde.

« T'as failli à rien du tout. On a toujours respecté les choix l'un de l'autre, et cette fois-ci n'y faisait pas exception. Tout ce qui compte, c'est que tu sois là, maintenant. »

Bien dit, non? Sans bien entendu cacher tout ce que je ressentais. Lui mentir, c'était la trahir, trahir notre confiance aveugle l'un en l'autre. Et je savais à quel point une trahison faisait mal. C'était une douleur vive qui nous transperçait à chaque seconde, à chaque fois. C'était comme nous tuer à petit feu, nous condamner à une mort certain, à souffrir jusqu'à ce que notre souffle s'éteigne, jusqu'à ce que notre cœur cesse de battre. J'y avais goûté, et c'était cela qui avait déchaîné sur moi la Fatalité.

Non, j'avais cessé de me cacher derrière ce masque qui, si longuement, m'avait servi. J'avais fini de montrer une face tout à fait différente du fond. J'en avais assez de faire semblant. Après tout, elle aurait fini par détecter mes fausses apparences. Elle n'était pas plus bête qu'une autre, ma petite chérie. Loin de là, même, si on prend en compte qu'elle a passé son bac à quinze ans la petite miss génie. Alors, bon, au point où j'en étais... Je savais bien quel mal je devais lui faire, et ça me rongeait, croyez-moi. Ou croyez-moi pas d'ailleurs, je m'en fous, mais alors mais royalement!

Sa réponse, pour partie ironique, me brisa de l'intérieur. Alors là... C'était en prendre pour mon grade et ça, ça, faisait très, très mal. Surtout venant d'Elliana, parce que des fois... Bah comment dire... Je savais parfaitement où elle voulait en venir et la petite pique devenait aisément douloureuse, voilà ce que je voulais en dire. Alors je la laissais filer, s'asseoir, préférant rester debout, à la fenêtre, les poings serrés si forts sur les rebords que les jointures de mes articulations apparurent en transparence l'espace d'une seconde, le temps que je relâche la pression.

« Je sais à quel point je te fais du mal, en ce moment, Elli'. Mais j'sais plus quoi faire, j'ai l'impression que plus je fais d'efforts et moins ça va. Je suis conscient que t'en pâtis aussi, mais je t'en supplie, arrête, me le fout pas sur la gueule. J'ai rien choisi. J'suis désolé, tu sais pas à quel point je m'en veux. »

Ma voix était rauque, brisée, comme si je n'avais même plus la force de parler, tellement accablé par mon existence. Et j'étais égoïste, puisque je savais aussi que ma meilleure amie, ma moitié, n'avait pas tous les jours une vie toute rose. J'étais pourtant incapable d'être assez là pour elle. C'était comme être inutile. Son aide se révélait être à sens unique.

Je tournais mon visage vers elle. Mon regard azur croisa son regard émeraude plein de reproches et je frémis. Le moment tant redouté était arrivé. Je n'allais plus pouvoir y échapper longtemps. La belle voulait le fin mot de cette terrible histoire et je n'avais guère le choix, de toute manière. Il me restait trois malheureux jours pour profiter d'elle, de sa présence, de l'apaisement qu'elle me procurait, mais aussi de sa bonne humeur, sa détermination et sa douceur. Elle m'asséna le coup de grâce mental en m'obligeant par la parole à lui donner le fin mot de cette histoire. Là, c'était fini. Je détournais mon regard, incapable de l'affronter.

« Cette fois-ci, tu peux plus rattraper mes conneries. J'ai fais le pas de trop. J'ai envoyé un courrier à Rouen, comme quoi j'arrêtais les cours. »

Une première partie, simple à annoncer. Ma voix était restée neutre, ma tenue aussi. Puis mes épaules s'affaissèrent, ma voix se railla un peu plus. Je jetais un rapide coup d'œil à Elliana, m'attendant à une vive réprobation de mes actes. J'appuyais un poing contre la vitre. Mon cœur accéléra. Je pris mon courage à deux mains. Trois. Allez, respire Cam'. Deux. Tu peux le faire. Un...

« Je me suis engagé dans l'armée. Je pars dans trois jours. »

Zéro. Laissant retomber mes bras le long de mon corps, je fis un quart de tour, pour affronter l'être qui m'étais le plus cher au monde. Mon regard bleu reflétait ma détresse. Mais ce n'était que pour elle que j'avais peur. J'étais prêt à la prendre dans mes bras, pour la rassurer. Je savais que je l'aurais blessée. Mais à quel point?
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MessageSujet: Re: Impulsif † Camille & Elliana †   Impulsif † Camille & Elliana † Icon_minitimeMar 11 Déc 2012 - 21:02

Elliana
La jeune blonde avait du mal à se pardonner le fait de ne pas avoir su être là quand Camille en avait besoin, elle s'était toujours donné comme objectif de toujours faire passer les autres avant ses propres besoins, ses propres envies et voilà qu'elle n'était pas là pour un moment important. Peut être que lui ne trouvait pas que c'était une trahison, mais pur elle il s'agissait d'une trahison envers son meilleur ami, mais aussi envers elle, elle n'avait pas réussi à tenir parole et c'était surement le pire. En fait non, le pire était la situation dans laquelle s'était mis Cam' et même si elle ne savait pas encore ce qu'il avait fait, elle pouvait deviner qu'elle s'ne voudrait à vie de ne pas avoir su l'assister comme elle se l'était promis.

Le jeune homme lui assura qu'elle n'avait en rien manqué à son devoir, mais ça ne la soulagea pas pour autant. Elli' avait en effet toujours accepté les choix de son ami car c'était son meilleur ami et qu'elle ne pouvait pas l'abandonner comme ça. Elle avait toujours dit oui pour son bien car même si elle ne savait pas forcément ce qui était bon pour lui, elle était assez intelligente pour se douter qu'il faisait le bon choix, même dans certaines bêtises, après tout les bêtises sont faites pour découvrir la vie et elle ne voulait pas qu'il rate un seul instant de la sienne, tout passait bien trop vite. Ell' avait vécu dans un environnement ou vie et mort se côtoyaient et elle avait appris à apprécier la vie, tout comme Cam' avait pu apprendre également puisqu'ils avaient fréquenté le même établissement.

Pour finir il lui dit que c'était le fait qu'elle soit là, à cet instant précis qui était important et la jeune femme ne pouvait le nier, elle le sentait, elle sentait qu'elle devait être là, qu'elle devait aider, supporter son ami peu importe le choix qu'il avait fait. Mais voilà, quel était ce choix ?! Elliana ne répondit rien, suivant plutôt son ami dans la pièce, elle ne voulait pas spécialement le presser à tout lui dévoiler et en même temps son impatience naturelle reprenait le dessus, elle le sentait. des tas de questions voulaient franchir ses lèvres, lèvres qu'elle garda pourtant close un instant. La voix de Camille lui brisait le coeur, vraiment, tout partait de travers, tout ça à cause d'une crise cardiaque... de son parrain. C'était peut être facile de rejeter la faute sur un mort, mais ça soulageait un peu la conscience de la jeune femme, elle n'avait ainsi pas à supporter le poids e la culpabilité, ou en tout cas pas la totalité.

Et puis Elli' alla s'installer sur le canapé et regarda Cam' se mettre devant la fenêtre. Elle le connaissait tellement par coeur qu'elle n'avait pas à observer ses mains pour savoir qu'il était tendu, tout son corps était le reflet de ses pensées et c'était assez terrifiant, elle n'avait aucune idée de ce qui pouvait le mettre dans cet état et ne pas pouvoir le soulager un peu la rendait folle. Camille finit par s'exprimer, il ne la regardait pas et cela perturba la blondinette qui avait plutôt l'habitude à ce qu'il s'adresse en la regardant. Ses yeux verts fixés sur le jeune homme elle écouta, essayant de comprendre. Une boule à l'estomac, elle se redressa ne saisissant pas tout ce qu'il voulait dire. Bien sur qu'il faisait des efforts et que ses efforts avaient l'air totalement vains et Elli tentait de ne pas montrer à quel point le découragement de son ami la touchait. Pourtant voilà, il la connaissait aussi bien qu'elle le connaissait et il avait pu remarquer comme elle souffrait de le voir comme ça, de se battre avec lui.

Le son de la voix de Cam' l'empêcha de parler durant un instant, elle se sentit toute petite d'un seul coup, beaucoup moins mature que lui. En fait elle ressentait comme le poids des années sur les épaules de Camille, c'était assez difficile à percevoir, mais pourtant c'était là, la mort de son parrain avait fini de fissurer tout l'être de Cam', ça l'avait complètement anéanti et Elli' comprit qu'il avait besoin de se retrouver, de se reformer, de changer. Cette prise de conscience lui fit peur tout d'abord, elle n'avait pas spécialement envie de voir changer Camille et puis elle comprit très vite qu'elle ne voulait pas le voir changer juste par pur égoïsme. Elle 'avait peur qu'il ne s'éloigne d'elle, qu'il n'ait plus besoin d'elle autant qu'elle avait besoin de lui. Le souffle court, Elliana inspira profondément et expira lentement, c'était en quelque sorte un moyen de faire retomber la pression, d'empêcher son coeur de s'emballer.

La jeune femme se reprit et put enfin croiser le regard de Camille et elle lui demanda alors qu'il s'explique, qu'il lui dise quelle était cette chose qu'il avait faite. Tout au fond elle cachait la vive appréhension qui l'habitait, pour le moment tout ce qu'elle pouvait monter était sa détermination à comprendre ce qu'il avait fait. D'ailleurs la réponse ne tarda pas et elle fronça les sourcils, comment ça il avait fait le pas de trop ?! Et puis tout s'éclaira et ses grands yeux verts s'écarquillèrent. Il avait fait quoi ?! Quitter la fac ?! Mais pour quoi faire ? Que comptait-il faire maintenant ? se rendait-il compte qu'il venait de bousiller 4 années de vie d'études pour rien ?! Elli' était hors d'elle, elle savait ce que Camille avait traversé en choisissant cette filière et même s'il était plutôt brillant il avait du travailler pour passer au moins cette première année de médecine. Ce n'était pas comme si la fac de Lille était l'une des plus difficiles de France. Avait-il seulement pensé un instant à ce que cela engendrait ? Surement pas...

Elliana était prête à se jeter dans l'un de ses longs monologues dont elle avait le secret, le genre de dispute qu'une mère serait capable d'infliger à son fils. Pourtant elle ne dit rien, elle venait de remarquer la changement de posture de Cam' et cela l'alarma, elle se leva d'un bond mais resta à une certaine distance du jeune homme, les mains serrées contre elle, elle avait l'impression qu'il s’apprêtait à lui annoncer quelque chose et bizarrement elle n'aimait pas du tout cette idée.

Elli' ne s'attendait pas à pareille annonce, elle fut sous le choc, le souffle coupé et ce n'était pas une métaphore, elle était vraiment mal. Tout d'abord elle entrevit Camille se mettre face à elle, mais l'air refusait d'entrer dans ses poumons, les larmes montèrent et s'écoulèrent en silence sur ses joues. Elliana sentait son coeur battre la chamade, son pouls battait à ses oreilles et ce ne fut qu'après un moment qui lui parut interminable que l'air pénétra dans ses poumons en faisant un bruit insupportable. La main portée à sa poitrine elle haleta un instant avant d'éclater en sanglot. Il partait... Il partait pour un endroit ou elle ne pourrait jamais le suivre, il partait dans un lieu ou la mort l'attendait peut être. Cette idée était juste insupportable et Elliana hurla, une fois et s'effondra à genou. Elle avait combattu la mort durant de longs mois, le frère de Cam' s'était vaillamment battu également et voila que son meilleur ami partait au devant de la mort. Le visage dans les mains elle pleura, les larmes étaient intarissables et sa peine immense
.

"Camille..... Tu... fais pas ça....j'ten supplie.... pars pas...Et si.... si tu ne revenais pas..."

Et ses pleurs reprirent de plus belle, Elliana se sentir trahie, au plus profond d'elle, elle venait de perdre sa moitié, son meilleur ami, l'homme en qui elle avait une totale confiance, l'homme qu'elle aimait du plus profond de son coeur, c'était pire que de le savoir mort, là elle avait l'impression qu'il se fichait d'elle, qu'il n'avait pas conscience de tout ce qu'il était pour elle. Savoir que dans trois jours elle ne le reverrait peut être plus jamais était horrible, elle souhaitait presque de ne l'avoir jamais connu pour ne pas souffrir autant...
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Alexandre L. Leroy
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MessageSujet: Re: Impulsif † Camille & Elliana †   Impulsif † Camille & Elliana † Icon_minitimeMar 11 Déc 2012 - 22:02


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→ Camille.
Qui a oublié de me dire de tourner sept fois ma langues dans ma bouche avant de faire cette connerie monumentale?


J'étais mal de la faire souffrir car, je le voyais bien, elle allait mal à cause de moi. Je m'en voulais, c'était atroce. Je savais qu'elle essayait de rester forte pour moi, mais à quoi bon ? J'étais résigné, c'était tout. C'était fini. Mon corps entier s'était rompu à ma décision et je ne regrettais qu'une chose ; laisser ma meilleure amie ici. Elle ne pourrait pas venir et c'était mon seul regret. Et il n'y avait que pour elle que je désirais tant rentrer. Je ne pouvais pas rester là-bas, je ne pouvais pas y perdre la vie, c'était impossible, inimaginable. C'était ma moitié et je ne voulais pas lui faire de mal en y restant pour de bon.

Mais il me fallait de toute manière me jeter à l'eau et lui dire, lui expliquer, lui faire mal une dernière fois peut-être. Et bien entendu, mon aveu la fit bondir sur ses pieds, il lui coupa le souffle, au propre, et elle perdit tous ces moyens. Je dus détourner le regard, trop honteux de la blesser ainsi. Pourtant, lorsque j'entendis son hoquet, je fis un pas en avant, je savais bien à quel point elle souffrait de la sorte. Je la vis tomber à genoux avant de pouvoir la soutenir et tout se brisa en moi. Je m'accroupis avant de m'asseoir directement sur le sol et de la prendre dans mes bras, l'attirant contre moi.

Je prenais vraiment sur moi pour ne pas m'effondrer avec elle. J'étais conscient qu'elle aurait aussi bien pu me repousser violemment que se réfugier dans mes bras. Mais je savais surtout que sa première réaction contre moi serait celle d'une femme blessée. Quoi qu'elle fasse, je ne la lâcherais pas, je ne la laisserais pas fuir avant qu'elle ne se soit au moins calmée. Pour le moment, et par je ne sais pas quel miracle, je tenais, je restais fort, pour elle. Une de mes mains caressa son bras, tendrement, pour tenter de l'apaiser, pour que ses larmes cessent. Je savais qu'il lui faudrait d'avantage de temps, mais il fallait à tout prix que je le calme, ne serait-ce qu'un peu. Elle devait entendre ce que j'avais à dire, pour ma défense ou mon blâme.

« Viens-là... J'ai plus le choix, Elli'. Je me suis engagé, je dois y aller. Mais je te le jure, je reviendrais. Je t'ai promis de toujours être là pour toi ? C'est un départ pour un retour, pas un aller simple, je te le jure. Pardonne-moi, je t'en supplie, pardonne-moi... »

Je cherchais à la rassurer, mais aussi à m'amender de mon départ précipité et irréfléchi. Je la sentais inconsolable. Elle irait mal. Je comptais sur Alex' pour l'empêcher de déconner, quand je ne serais plus là. Et si je montrais une détermination sans failles, un optimisme presque dérangeant et surtout une certaine fierté, je n'en étais pas moins anéanti. Et oui. Malgré mon masque du bon petit va-t-en-guerre, j'étais anéanti de partir. Et si on pouvait croire que je me fichais d'elle, c'était bien le contraire, je m'en voulais presque mortellement. J'aurais d'ailleurs été capable de pire connerie si elle n'était pas ma moitié, ma bonne moitié. J'appuyais ma tête contre elle, lui soufflant des mots apaisants, lui jurant que tout irait bien, que je reviendrais, et qu'après, je ne la quitterais plus jamais. Je tiendrais cette promesse-là, au moins.
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MessageSujet: Re: Impulsif † Camille & Elliana †   Impulsif † Camille & Elliana † Icon_minitimeMer 12 Déc 2012 - 8:46

Elliana
L'annonce avait été violente, Elliana n'en revenait pas, mais elle comprit pourquoi Camille avait mis tant de temps à lui annoncer ce qu'était cette connerie qu'il avait faite. Jamais Ô grand jamais elle n'aurait imaginé chose pareille. Comment pouvait elle penser son meilleur ami au combat, près à partir à l'assaut, faire des missions de nuits, se retrouver face à des armes destructrices, face à des hommes prêts à lui faire la peau sous seul motif qu'il n'était pas des leurs... Ell' n'avait jamais compris la guerre, il y avait tant de malheur sans que cela n'ait à s'ajouter. Le monde entier n'avait pas besoin de combat, il n'en revenait souvent rien de bon. Et voilà que Cam' voulait partir lui aussi, il voulait affronter d'autres hommes, donner la mort surement, lui qui avait toujours voulu sauver les gens, il changeait totalement de voie et cela anéantissait la jeune femme. Elle ne comprenait plus Camille, elle perdait son meilleur ami, elle ne pouvait en douter.

A genou sur le sol, elle pleurait, toutes les larmes de son corps, toutes celles qu'elle n'avait plus voulu faire couler depuis des années, voilà qu'elles s'échappaient, la douleur trop immense pour essayer de les retenir. Elliana sentit néanmoins Camille se rapprocher d'elle et l'attirer contre lui. Elle aurait voulu avoir la force de le repousser, de lui échapper juste un instant, mais elle ne pouvait pas, elle voulait profiter de lui jusqu'à ce qu'il s'en aille. Car elle se savait qu'elle ne voulait en aucun cas assister au départ de son ami, elle ne voulait pas faire partie de ses filles qui laissent partir leur ami à la guerre en les regardant monter dans une voiture et disparaître à l'angle de la rue. Elli' n'avait aucune envie d'assister à ce potentiel adieu, ce serait trop lui demandait. Toute tremblante elle se blottit contre Cam' et profita de son étreinte, elle pleurait toujours, inconsolable, comment aurait elle pu se remettre aussi vite d'une telle annonce ? C'était comme lui lancer une bombe à la figure, il lui faudrait du temps pour se pardonner et lui pardonner. Car oui la demoiselle se sentait d'autant plus coupable, elle avait laissé partir son ami seul et il revenait avec cette idée morbide.

Et puis la voix du jeune homme résonna à ses oreilles et elle dut calmer ses pleurs pour entendre ce qu'il lui disait. Ses paroles ne la rassurèrent ne rien, elle savait très bien qu'il n'avait aucun contrôle sur ce qui allait se passer, il suffisait de peu pour ne plus être de ce monde, une balle perdue et ça pouvait être la fin. Pourtant Elli' essaya de se raccrocher à ce qu'il disait. Sous le poids de la décision du jeune homme Elliana se sentait toute petite, petite fille, vulnérable qui voyait partir son père. Elle savait qu'il lui restait Alex, mais même s'ils étaient très proches, il n'était pas son confident, son meilleur ami, il ne pouvait remplacer Camille, personne ne le pouvait et si elle le perdait pour de bon elle n'aurait personne à qui confier ses craintes, ses joies et ses déceptions. Cette idée de mort revenait toujours malgré elle et même quand elle essayait de chasser cette pensée, elle revenait, inlassablement.

Sentir Cam' près d'elle eut raison de ses pleurs, lentement, très lentement Elli' se calma, elle resta pourtant contre le jeune homme. Ses mots qu'il lui prononça n'avait aucun sens pour elle, elle entendait juste sa voix et cela lui suffisait. Après une éternité lui semblait il, la jeune femme se redressa et posa son regard vert encore plein de larmes sur le visage de son meilleur ami. Elle caressa la joue de Cam' et entoura ensuite le cou du jeune homme de ses bras, pas vraiment bien installait elle s'agenouilla et serra un peu plus Camille contre elle
.

"Le pardon ne sera pas facile, il faut que je te pardonne, mais surtout que je me pardonne à moi, je sais que tu crois que c'était ton choix, mais indirectement il y a mon propre choix qui a surement joué et ce sera peut être le plus difficile à supporter..."

Elliana avait une voix éraillée, pourtant elle était de nouveau calme, elle ne voulait pas gâcher le temps qu'il lui restait avec Cam', elle aurait tout le temps de pleurer une fois qu'il ne serait plus auprès d'elle. Ell' voulait profiter de la moindre seconde qu'il voulait lui accorder, car même s'il lui avait promis de revenir, elle savait que sa volonté ne suffisait pas toujours à vaincre la mort. La jeune femme se recula et baissa la tête sur ses mains, elle en retira une bague qu'elle tendit à Camille.

"J'aimerais que tu la gardes, que t'es un morceau de moi qui t'accompagne..."

Elle était comme résignée, de toute façon que pouvait elle faire ?! Il n'y avait aucun moyen de l'empêcher de partir et elle ne pouvait partir avec lui, elle n'avait aucun moyen pour le suivre. Alors en femme d'ami de soldat elle attendrait patiemment qu'il rentre, elle allait essayer de ne pas mourir durant son absence, mais elle se connaissait assez pour savoir ce qu'elle ferait pour oublier sa peine.
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MessageSujet: Re: Impulsif † Camille & Elliana †   Impulsif † Camille & Elliana † Icon_minitimeVen 14 Déc 2012 - 22:16


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Qui a oublié de me dire de tourner sept fois ma langues dans ma bouche avant de faire cette connerie monumentale?


C'était long mais, petit à petit, les larmes, d'apparence intarissables, commencèrent progressivement à cesser de tracer des sillons sur les joues roses de ma meilleure amie. Elle s'était blottie contre moi et ce simple contact me galvanisait. Je rentrerais, c'était une certitude inébranlable, dans mon esprit. Je devais rentrer, ne serait-ce que pour elle. Le contraire était juste inimaginable. Mon corps entier se refusait à l'éventualité d'un non-retour. Lorsque je sentis ma petite Elli bouger, se redresser, je desserrais quelques peu mon étreinte pour la laisser se redresser. Je lui fis face avec un demi-sourire plutôt léger avant d'envoyer promener du dos de l'index une larme vagabonde. J'espérais juste que celles qui brillaient encore dans ses yeux ne le rejoindraient pas de sitôt. Voir ma meilleure pleurer était douloureux pour moi, au delà de l'entendement, bien au delà de ce que je montrais. Mais je préférais sembler froid que de lui montrer à quel point j'avais mal. Elle ne se blâmerait que plus, si je laissais mes sentiments s'exprimer. Alors, lorsqu'elle se serra plus contre moi, je fermais mes bras autour de sa taille, affectueusement.

Ce qu'elle dit ensuite... Cela eut le don de me glacer de l'intérieur. Non, ce n'était pas une conséquence de son choix, je l'aurais tout de même fait, si elle était venue, ou alors j'aurais trouvé une autre bêtises bien comme il fallait... Non, ce n'était en rien sa faute, même indirectement. Ce n'était que ma décision, elle n'aurait rien pu faire pour m'en empêcher. Rien ! Sa voix éraillée me fendit le cœur d'une façon bien étrange, j'avais l'impression que, plus qu'une amie, je laissais la moitié de celui que j'étais en partant. J'avais l'impression de m'être fendu en deux et qu'une moitié avait été réduite en miettes, effondrée sous le poids du remord bien trop lourd. Je pris le temps de lui répondre, en tentant de garder la voix la plus calme et maîtrisée possible.

« C'est mon choix. Tu aurais aussi bien pu venir, j'aurais fais une autre connerie, ou alors je l'aurais fais sans que tu ne puisses m'en empêcher. T'y es pour rien, je te le jure. Alors fais-moi plaisir, et te prends pas la tête avec ça quand je serais parti. Tu mérites tellement mieux que de te bouffer la santé pour ça... »

Lorsqu'elle finit par se reculer, mes bras retombèrent et j'aurais détourné le regard, honteux, si je ne l'avais pas vu ôter une bague. Lorsqu'elle me la tendit, pour que j'emmène une part d'elle avec moi, je sentis ma gorge se serrer, pourtant je lui souris. Oh, pas un de ces grands sourires que j'avais pu lui servir tant de fois, non, plutôt un petit sourire désolé de ce que je lui faisais vivre. Passant une main dans mon cou, je remarquais que je portais la chaîne en argent que mes parents m'avait offerte quand j'étais encore bien jeune et à laquelle pendait mon signe astrologique. J'eus beau me débattre avec la petite – minuscule – fermeture, elle ne s'ouvrit pas. J'attrapais néanmoins la bague, doucement, en fixant mon regard d'azur dans celui, émeraude, d'Elliana.

« T'es bien la seule à pouvoir me porter chance, tu sais... T'es toujours à mes côtés, toujours. Et ça ne changera jamais, même avec la distance, l'absence, tu seras toujours la seule vers laquelle je me tournerais quand je serais de retour. »

Je la pris dans mes bras, pour la remercier. Par contre, le sol, ça allait bien cinq minutes. Je me levais, lui tendant une main avec un sourire plus franc pour lui proposer mon aide. Non mais si elle voulait camper dans mon salon c'était son choix, par contre le canapé c'était mieux quand même, et puis bon, je n'avais de toute manière pas le courage de la virer de chez moi, pas à trois jours du Grand Départ. Cela aurait été pure folie de ma part que d'agir ainsi, aussi égoïstement. J'étais loin de l'égoïsme, d'ailleurs, puisqu'Elliana était ma moitié et que j'aurais aussi bien pu mourir pour elle, sans sourciller. Par contre, il y avait un truc qui me chiffonait et je fronçais les sourcils, une seconde.

« Je sais qu'aujourd'hui je t'en demande beaucoup, mais est-ce que je peux te demander une dernière faveur ? C'est très important à mes yeux... »

Je la regardais, une lueur difficile à décrire dans le fond du regard ? C'était à la fois de la malice, car je savais très bien qu'elle ne m'enverrait pas bouler, de l'inquiétude, car je savais très bien ce qu'elle serait capable de faire quand je partirais et simplement la lueur à moitié folle qui luisait si souvent dans mon regard couleur de saphir. La bague toujours dans la main, je la fis tourner distraitement entre mes doigts.
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