Le phénix renaîtra de ses cendres [PV Océane]

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Tout n'est qu'un éternel recommencement.

(Tara Duncan)

Dans ce bal les masques des clowns ne m'impressionnent pas.

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La nature humaine se traduit par une inhumanité flagrante et un despotisme effrayant. L'être humain tente de soumettre toute créature qui lui rappelle sa condition, toute créature qui est plus humaine que lui. C'est pourquoi l'homme se déclare maître du monde. Combien de vie a-t'il brisées ? Combien de destinées a-t'il détournées ? Le compte ne peut être tenu, mais il y a une certitude. Celles de Burn to Ashes en font partie. Sa vie, son destin, sa volonté. Tout ce qui faisait de lui ce qu'il était a été réduit à des cendres par l'homme. L'homme ou les dieux. Mais au fond n'est-ce pas la même chose pour les humains qui se croient des dieux ? Encore une fois ces sous-êtres l'avaient pris. Peut-être penserez-vous que le terme de sous-êtres est exagéré. Mais comment nommer alors des personnes qui ont besoin de rabaisser les autres pour se sentir exister ? Ils l'avaient pris mais cette fois il ne partirait pas. Depuis la mort de la petite fille qu'il aimait, il s'était résigné. Il savait que cela ne servait à rien de s'enfuir, encore et encore pour être repris à chaque fois, changer de propriétaire.... Cet incendie avait été le deuxième à ravager sa vie. Mais au contraire du premier qui lui avait emporté "seulement" son innocence et sa famille, celui-ci avait brisé quelque chose de différent en lui, son coeur. Aussi il se laissait guider par les bipèdes. Qu'aurait-il pu faire d'autre ? Mêmes vans, mêmes protections, même foin sans goût... Les humains lui donnaient toujours de nouveaux noms à chaque fois mais au fond il savait quel était celui qui lui allait le mieux. Celui qu'il considérait comme le sien. Burn to Ashes. Sa vie avait brûlé et il n'en restait que des cendres, alors quel nom aurait pu mieux lui aller ? L'étalon attendait que le camion s'arrête en fixant passivement le mur de plastique qui lui faisait face, sans même observer le paysage défiler par la petite fenêtre sale qui ornait le compartiment. Il n'avait aucune idée de l'endroit dans lequel il allait débarquer et à vrai dire il s'en fichait royalement. Le camion commença à vibrer, passant certainement sur des graviers puis s'arrêta. Des voix humaines retentissaient à l'extérieur, excitées. *Et ça recommence...* La porte s'ouvrit et un flot de lumière inonda l'espace exigu, l'aveuglant. L'étalon de neige se recroquevilla dans un coin, tentant d'échapper au soleil. Un bipède entra et se saisit de la longe qui l'attachait. Il tira dessus pour l'entraîner à l'extérieur. mais il s'y prenait comme un manche cet abruti ! Encore heureux, il s'agissait d'un licol et non pas d'un mors sinon l'étalon n'aurait déjà plus aucune dent. Il descendit les planches et posa les sabots sur un sol sablonneux. Il tâta son nouvel élément du bout de la pince et regarda autour de lui. Une petite dizaine de personnes l'observaient et chuchotaient. Soudain le palefrenier qui le tenait lui donna une tape sur la croupe, comme pour le féliciter. Il se prenait vraiment très au sérieux ce gars là. L'étalon blanc qui n'avait aucune envie de faire ami-ami avec cet homme recula et tira au renard, en colère. La longe échappa de ses mains et il tomba sur les fesses, avec l'air hébété de quelqu'un qui n'en croyait pas ses yeux. Burn to Ashes commença à marcher en crabe pour observer l'assemblée. Il y remarqua une jeune fille aux cheveux d'un noir d'encre aux grands yeux bleus qui le regardait.

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( Je commence à la troisième, mais je continuerai à la première après. )

Oui, la brune se tenait droitement devant se spectacle, même si pour elle... Ce cirque, n'était qu'autre qu'une scène de méchants, qui torture la pauvre bête devant les yeux ébahis des pauvres abrutis... Reprenons le début...

Océane s'était préparée en tenu d'équitation cette fois-ci, car après avoir ouvert une lettre du Haras, elle avait découvert qu'elle avait un second cheval à ses mains. Alors la brune s'était dépêcher de tout faire pour vite partir, partir à la rencontre de ce prénommé " Burn To Ashes " ... Étant pas forte en anglais, elle devrait se contenter de l'appeler ainsi. Elle était arriver assez en retard, car arriver là-bas, le van était déjà là, planter comme un piquet, avec les hommes qui commençaient à ouvrir... C'est ainsi qu'elle se retrouvait devant se carnage humain.

Pour arrêter tout se mauvais cirque, et sauver la pauvre bête de la peur, elle se dirigeait vers celle-ci pour prendre avec délicatesse la longe qui trainait au sol, ne tirant pas un brin dessus. Elle regardait le bel " Apollon " blanc, tacheté pourtant de gris... Océane essayait de faire comprendre à Burn, que c'était fini, qu'il n'avait rien à craindre ici, même si elle en était pas sûr elle même... Avec une voix plutôt persuasif, elle demandait à tous ceux qui l'entourait, elle et le cheval, de partir pour laisser, l'arrivée se dérouler avec douceur. Finalement, ils partirent tous.

L'homme qui avait emmener le cheval vint et proposait un papier à Océane, qui signer à la fin. L'homme la remerciait vivement de l'avoir " aider " et s'en va, sans trop laisser de trace...

Océane regardait Burn, qui avait était sans doute traumatisé par les hommes, n'étant pas sûr que le cheval était un gentil, elle laissait sa main plate en lui disant des doux mots, sachant que les chevaux ne comprenait pas la langue humaine...

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Juste une humaine. Une petite humaine aux cheveux noirs comme les ailes d'un corbeau qui venait pour le calmer. Elle devait penser qu'il avait eu peur de cet homme qui l'avait emmené mais à vrai dire il en avait juste eu marre. Marre de toute cette foule, marre d'être une bête de foire. Il ne voulait pas écouter les élucubrations de pareils abrutis. Mais ce qui l'avait le plus bouleversé et il ne l'avouerait jamais, c'était cette silhouette familière. Parmi les autres se tenait une jeune femme brune, Lili s'appelait-elle. Elle était son ancienne propriétaire, elle était la soeur de la petite fille qu'il aimait. Et elle était le seul à présent à savoir quelle était une partie de son histoire. Il lui avait suffi d'un seul regard vers elle, vers ses yeux qui semblaient contempler un fantôme, vers cette statue de chair qui le fixait, pétrifiée. Il tenta de se rappeler, quel était le nom qu'elle lui avait donné ? Ne l'appelait-elle pas autrefois Yell My Name ? Oui ce devait être ça. C'était bien ça. Mais elle partit, comme le reste de la foule qui se dissipa. Et il ne resta plus que l'autre femme. Celle qui l'avait rattrapé. Maintenant que les autres n'étaient plus là, il n'avait pas d'autre choix que de s'intéresser à elle. Elle avait des mains douces qui lui caressaient le chanfrein. Et cette voix chantante qui lui chuchotaient des mots tendres à l'oreilles... Il ne comprenait pas ces mots mais cette voix qui susurrait... Il se serait damné pour l'entendre toujours, pour sentir ces frissons courir le long de son échine... Soudain l'étalon prit conscience de l'étrangeté de ses pensées. A quoi bon se damner pour une voix ? Il était déjà damné. Lui, le pantin des dieux, la marionnette de leurs sombres desseins. Et pourtant il ne pouvait pas s'empêcher de se figer pour ne perdre aucune miette de ses phrases sans sens pour lui. Il n'aimait pas l'humaine. Il aimait sa voix, c'était pourtant peut-être un premier pas ? En temps normal Burn to Ashes serait resté loin de la jeune fille et de sa voix, pour pas qu'il ne lui soit fait de mal par sa faute, mais il avait changé d'avis. Puisque de toute façon ce qu'il aimait devait lui être enlevé par décret divin, autant en profiter jusqu'au bout. "La vie est une catin et j'en jouirai jusqu'à la nausée." La philosophie de ceux qui veulent jouer les durs, de ceux qui font semblant d'avoir compris ce qu'était la vie et de pouvoir la surmonter. Pourtant ce n'était pas vraiment lui ça. Mais ça l'était à l'instant, et il s'en serait flagellé, puni si il n'avait pas réalisé qu'il aimait ça. Peut-être était-ce justement ce pourquoi il méritait d'être puni ? Mais il se dit qu'il s'était suffisamment mutilé et regarda le brunette. Il plongea ses yeux dans ses prunelles bleues et la regarda longtemps, comme s'il voulait plonger dans les tréfonds de son âme. Il était hypnotisé, cela ne signifiait pas qu'il serait gentil et conciliant mais pour l'instant il ne pouvait pas vraiment bouger. Comme un ange déchu, attiré par la lumière du paradis mais dont les ailes brisées ne peuvent plus le porter jusqu'au firmament des étoiles. Ces étoiles qu'il voyait chatoyer dans les yeux de cette petite. Puis il prit conscience d'un vide, un silence. Elle avait cessé de parler. Pour lui faire part de son désaccord sur ce point, le lusitanien lui donna un coup de museau, la poussa un peu. *Eh bien qu'est-ce que tu fais ? Parle enfin ! Tu ne vois pas que c'et tout ce que j'attend ?* Quelque chose s'était passé.

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L'étalon ne semblait pas si traumatisé, juste un poil mal habitué. Pourtant, dès que j'arrêter de parler, celui-ci ne manquer pas à m'obliger de continuer. Je sourie et lui caressais avec gentilesse le toupet, et lui parler vus qu'il aimait ça. Je laissais mon regard sur sa belle tête, typique Lusitannien non ? Je regardais alors le papier avec les informations, au moins j'avais ce qu'il fallait ! - Burn to Ashes ; étalon de 5 ans ; Rescapé d'un feu dans sa jeunesse - si maintenant je devais m'occuper de chevaux en danger, enfin d'ancien danger... Je soupirais intérieurement et lui dis doucement.

" Tu sais, je suis pas habituée à m'occuper de chevaux comme toi... Ne soit pas trop dur hein :3 "

Je souriais, un sourire assez faux pour tout dire... Je m'étais occuper de chevaux, de poneys, de shetlands, enfin de tout, mais jamais un seul n'as eu un passé traumatisant, alors pour tout avouer j'étais plutôt stresser. Je pris la longe dans l'autre main et laisser l'autre main contre moi, je le tirais légèrement pour qu'il me suive, j'avais comme idée de l'emmener d'abord le nettoyer, et surement le lâcher aux patûres, ou au rond de longe, en tout cas, aujourd'hui il profiterait de la natûre, pas le box, c'est trop horrible ; je l'avoue o.O c'est tout noir, t'est tout écrasser entre quatre paroits... Moi qu'est de nature claustrophobe, rien que d'y penser j'en est peur x).

" J'aimerais vraiment te plaire mon grand, si tu savais... "

A ce moment là, j'avais baisser le regard, en pensant à mon passé.

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Elle continuait de parler. Si les chevaux avaient pu sourire, Burn to Ashes aurait affiché un sourire jusqu'aux oreilles, un sourire satisfait voire un brin condescendant. On ne pouvait pas vraiment dire qu'elle lui avait obéi mais presque. Alors il s'estimait content. C'était une bonne petite, elle comprenait ce qu'il voulait dire et elle le faisait. Tout alors qu'elle lui parlait distraitement, elle lisait un papier sur lequel étaient fixés de petits caractères noirs. Fasciné par les écritures, l'étalon arrêta de bouger, passa la tête sur l'épaule d'Océane et essaya de contempler la feuille, les oreilles en avant, attentif. Mais elle se trouvait juste au bout de son museau alors il ne pouvait pas la voir. Il était obligé de faire confiance à l'humaine pour en comprendre la teneur. Visiblement cela devait le concerner puisqu'elle marqua une pause dans son doux discours et lui dit :

" Tu sais, je suis pas habituée à m'occuper de chevaux comme toi... Ne soit pas trop dur hein. "

Bien évidemment il était un cheval, il ne comprenait pas sa langue mais au ton qu'elle avait employé, à la manière dont elle l'avait regardé en parlant, on voyait bien que ces mots s'adressaient expressément au lusitanien blanc et cela le mettait mal à l'aise. Elle attendait quelque chose de lui qu'il ne pouvait certainement pas lui offrir. Il n'avait pas grand chose à offrir à qui que ce soit. Vraiment pas grand chose. Rien à vrai dire. Du moins c'était ce qu'il pensait. La jeune femme le tira de ses réflexions en tirant doucement sur sa longe pour l'inciter à se mettre en route. Elle semblait pensive et ne lui prêtait pas tant d'attention qu'il l'aurait pensé. Elle avait cessé de parler et il sentait que ce n'était pas le moment d'en redemander, un peu de délicatesse tout de même ! Il était un gentleman. Ou plutôt se considérait comme tel. D'autres paroles franchirent les lèvres de la française :

" J'aimerais vraiment te plaire mon grand, si tu savais... "

Mon grand. Ça il connaissait au moins, tous ses propriétaires l'appelaient de temps en temps mon grand. Enfin quelque chose qui était dans son rayon. Allez, il ne lui restait plus que le reste de la phrase à comprendre. En tout cas sa nouvelle propriétaire n'avait pas l'air de nager dans le bonheur alors pour la dérider il fondit sur elle. Ou plutôt sur ses mains et saisit entre ses dents le papier qu'elle tenait. Il dégagea sa longe et commença à tourner autour d'elle joueur, le papier entre les dents, l'air malin et narquois. *Tu le veux ce papier ? Ben viens m'attraper si tu peux* Il émit un hennissement joueur sans toutefois lâcher le papier.

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J'observais vraiment pas le cheval, et rapidement je fus puni ! Car l'étalon se mit à me prendre le papier que je tenais soigneusement dans mes mains, pour se mettre à tournoyer autour de moi, avec la longueur de la longe, j'arrivais vraiment pas à suivre.. Rentrons dans son jeu . Je sortis de son cercle vicieux et doucement faisait genre " je t'ai toucher " mais le laissant à chaque fois partir, faut dire que j'aimais plus rigoler avec les chevaux qu'avec des humains... Les chevaux resteront toujours joueur, quoi qu'il en soit ! Alors que les humains... Sa vieillit T.T..

Je fini par m'arrêter et faire un peu le genre " je te boude " alors que non, j'attendais juste une réaction de sa part, pour attraper ce qu'il tient entre ses dents, et puis j'y pense... Le papier doit avoir de sa bave, et surtout sa marque de dentition x) alors bon, disons que je suis à moitié dans la mxrde ! Pas grave, j'ai les coordonnés de son ancien propriétaire. Je lançais doucement à l'étalon.

" Méchant vilain joueur u.u "

Alors que, je cachais mon sourire dans ma barbe, j'attendais son attention, comme je lui montrerais la mienne ! Toute façon, dans mes bons jours, je m'occupe toujours très bien du cheval qui m'est destiné, bien que dans les mauvais, se ne soit pas tout à fait pareil...

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Tout n'est qu'un éternel recommencement.

(Tara Duncan)

Suis-moi, je t'emmène là où le fou est roi.

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Elle allait et elle venait, elle te touchait. Elle riait. Elle n'était plus au centre de ton cercle, elle te courait après. Et si les chevaux avaient pu rire tu aurais ris. D'ailleurs tu te demandais à quoi ressemblerait ton rire. Il n'aurait certainement pas été comme le sien. Cristallin, aussi doux que sa voix, aussi agréable. Décidemment ce jour là tu as eu beaucoup envie de te damner. Tu étais bien content de l'avoir trouvée cette petite, hein ? Elle te semblait si tendre. Comme ta petite Shannon. Tout comme elle. Sauf que Shannon était fragile. Elle, elle est forte, tu le sais, tu le sens. Tu le veux, car tu as besoin d'elle. Comme un oiseau a besoin de voler, comme une plante a besoin d'eau, comme un lézard a besoin de lumière. Tu es comme un homme dans le désert. Elle est ton oasis. Ton puits. Mais comme dans tout puits, il ne faut pas trop te pencher au bord si tu ne veux pas tomber. Car ta déchéance t'emmènerait bien plus profond que le coeur de la Terre, bien plus profond que ton propre coeur. Elle ne court plus. Elle reste là, plantée au milieu et toit tu continues à trotter en cercle autour d'elle. Tu allonges tes foulées gracieuses, et tu t'évades. Où vas-tu ? Dans le néant non ? Tu galopes dans les ténèbres, et tu cherches. Où vas-tu ? Où vas-tu, toi, impuissante créature face à l'immensité de l'univers ? Tu cours comme un aveugle. La peur tu la sens, la peur tu la vis. Tu es la peur. Entité étrange, entité profonde. Entité malsaine. Tu hennis. Fort. Un hurlement de terreur. Et la voix d'Océane elle-même ne te ramène pas à la réalité. Tu es perdu dans le noir, avec un gouffre devant et un gouffre derrière. Et tu tombes, tu t’abîmes dans ce puits sans fin. Ta prestation de funambule est terminée, essaie de respirer. Au bout du tunnel la lumière. Tu peux la suivre. Parce que ce n'est pas encore ta mort. Un battement de coeur. Une respiration. Tu inspires comme quelqu'un qui vient de passer une minute sous l'eau. Tu ne t'es pas noyé dans le néant. Mais tu es par terre. Tu es tombé. Ton corps entier est recouvert d'une pellicule de sueur. Et tu as peur encore. Tu voulais l'emmener loin cette jeune fille. Mais tu t'es perdu seul. Ne pleure pas.

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