Bientôt, tu pourras t'appuyer sur moi, et jusqu'au bout du monde je t'emmenerai ||Calisto||

Le petit étalon pie regardait autour de lui avec nonchalance. Il s'ennuyait tout à fait. Cela faisait des semaines que sa cavalière n'était pas venue. Alors, malgré les sorties quotidiennes, il s'ennuyait à tout bout de champ. Sa robe avait perdu de son luisant, ses yeux avaient perdu de leur vif éclat si adorable. Il avait perdu son fier port d'étalon. Il ne ressemblait plus qu'à un vieil hongre de club blasé. Pourtant, c'était un entier encore jeune. A peine avait-il eut 8 ans la veille. Il n'avait presque jamais travaillé et ne pouvait donc pas être aussi blasé qu'il ne le montrait.

Un bruit de grincement tira Danger de sa triste occupation. Oui, il "s'amusait" à étaler son foin sur le sol, à le mêler avec sa paille avant de tout trier pour grignoter, tout cela lentement. L'entier tourna sa tête expressive dans la direction de ce bruit. Il vit juste la porte des bâtiments pivoter en grinçant sur ces gonds mal huilés. Une ombre peu commune entra, en même temps qu'une vague de soleil et de tiédeur. C'était l'ombre d'une chaise, comme on en trouvait dans les maisons des Bipèdes. Sauf que cette étrange chaise roulait. Un humain à l'allure maigrichonne était dedans. Son odeur n'était pas classique. Dan' sntait quelque chose de presque faible en lui, comme si, dans sa nature de cheval sauvage, il n'aurait pas du survivre. L'étalon pie, intrigué, ronfla des naseaux avant d'hennir doucement, interressé par ce qui lui apportait ainsi un peu d'attraction dans cette journée monotone, comme les autres d'ailleurs.

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Un échec... Un échec cuisant. Calisto avait mit tant de coeur à travailler sur le cas de Blood Boy mais aujourd'hui on le trouvait trop faible pour continuer. Le jeune homme était en colère contre lui même, il était dégoûté de son incapacité à faire quoique ce soit. En attendant on lui avait donné un autre cheval et le mannequin devait se préparer pour aller lui rendre visite. D'un geste rageur il était passé du lit au fauteuil puis à la douche. Celle-ci le calma doucement et le métisse se mit à songer qu'il n'avait pas à se montrer ainsi devant l'étalon. L'animal avait un drôle de nom mais instinctivement Calisto savait que la bête ne serait pas "dangereuse", on le prenait pour un incapable ici; comme partout ailleurs. Il en avait assez de ces regards compatissants et comme un étalon en cage, il enrageait de ne pas avoir su montrer son potentiel, de ne pas avoir pu. Néanmoins la douche froide détendit ses muscles et Calisto accepta doucement le fait qu'il était handicapé.

Il détestait l'admettre mais c'était irrémédiable et il lui fallait aussi accepter sa faiblesse pour avancer au lieu d'aller à son encontre avec imprudence. Au fond les dirigeants de l'académie avaient eu raison. Si ça se trouvait le fait qu'il eut été en "couple" avec Blood Boy était simplement dû à un bug informatique ou une erreur sur papier... Pas à cause de son "incapacité" jugée hâtivement. Le jeune homme soupira, il n'en saurait pas plus de toutes manières alors inutile de se lamenter et autant passer à un autre projet! Après s'être renseigné sur Danger il saisit que l'animal qui venait de fêter son 8 ème anniversaire était un bon petit qui s'ennuyait ferme présentement. Personne n'avait cherché à réveiller son potentiel; exactement comme lui. Cet animal lui ressemblait... Il souhaitait sûrement montrer ses capacités mais personne ne le prenait au sérieux.

Hâtif de rencontrer l'animal cette fois, le jeune homme poussa sa chaise jusqu'au box où il rencontra le cheval hennissant qui n'avait pas l'air en grosse forme avec son poil terne. Dans le manège une surprise attendait l'étalon: un gros ballon d'éthologie, son objet favori, là au moins l'animal ne s’ennuierait pas. Laissant l'étalon flairer son fauteuil puis ses béquilles, il passa sa main délicate, presque féminine sur le museau de la bête.

-Alors toi aussi on t'as recalé au rang des incapables... Hein mon vieux. Bon un pansage pour commencer, ça te dit?

Le jeune homme sortit de son sac une radio puis il mit une petite musique entrainante quoique douce pour ne pas abîmer les oreilles de l'étalon. Le but était de divertir un peu l'animal et de le faire sortir de son profond ennui. Calisto savait tout cela car il s'était renseigné sur Danger, une chose qu'il faisait toujours méthodiquement pour chaque animal sous sa responsabilité.

L'étalon pie regarda l'homme approcher dans son étrange engin roulant. Il ronfla de nouveaux des naseau, curieux et désormais interessé par ce qui lui arrivait. Il laissa son visiteur, arrivé à sa hauteur, passer une main délicate sur les naseaux duveteux qui frémissaient doucement. Il écouta le cavalier parler et, sans savoir pourquoi, Danger apprécia les paroles douces. Il sentait que son cavalier était un peu comme lui, un oublié, un relégué au rang des "seconds rôles", juste parce que chacun d'eux avait son histoire par moment douloureuse. L'étalon hocha la tête, comme pour approuver les paroles, bien qu'il n'en ait pas compris la moindre.

*Nous sommes pareils, au fond. Des oubliés. Des pauvres hères qui pourraient disparaitre sans que le monde ne s'en retourne. Tous les deux, nous pouvons devenir quelqu'un!*

Il l'aimait déjà, ce garçon un peu fragile. Pourtant, ce qu'il fit ensuite fit bondir le cheval au fond de son boxe. Le démarrage de la musique l'excita un peu mais, au bout de quelques secondes, juste le temps que ses oreilles s'habituent au son rythmé mais doux, le petit entier revint vers la porte, les oreilles pointées, à attendre que quelque chose se passe. Une petite sortie lui ferait du bien!

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-Oh allez, n'aies pas peur, je ne l'ai pas mis bien fort

Fit le jeune homme en riant, sa voix cristalline s'élevant à peine plus haut que la petite radio. Le jeune homme passa une main réconfortante sur le museau de la bête lorsque celle-ci revint, visiblement intriguée. Et voilà au moins il n'avait plus cet air misérable et blasé. Il en fallait si peu, pourquoi personne ne se donnait cette peine? Parce que ce petit étalon ne payait pas de mine? Pffft c'est sûr qu'en le laissant s'embourber dans son ennui, il n'allait pas avoir le poil luisant, l'oeil vif et le panache rêvé. C'était comme pour lui, il fallait réveiller son potentiel, l'aider. Calisto voyait bien que l'étalon avait envie de sortir, il se dépêcha donc de penser le cheval mais sans bâcler non plus; ayant recours à la fin à l'un de ses fameux massages décontractants. Sans savoir ce qu'en pensait l'étalon, le jeune homme veillant à maintenir un rythme énergique sans que ce soit violent toutefois attrapa son fauteuil, il se laissa glisser dedans puis maintient la longe de la manière la plus sécurisée possible bien qu'il doive faire confiance à Danger car en cas de ruade ou de coup de folie, il se retrouvait embarqué. Sauf que Calisto ne pouvant guère faire mieux n'avait pas le choix que de compter sur l'animal pour ne pas l'entrainer. Enfin bizarrement l'idée ne l'effrayait pas, il s'en moquait même. Qu'importe si sa vie basculait, elle n'avait plus beaucoup de saveur. Son seul regret serait que l'étalon ou un autre éventuellement en cause soit piqué par sécurité dans ce cas là. Ses parents seraient tristes mais ce seraient bien les seuls et ils se relèveraient ensuite, forcément.

Il n'avait pas de pensées suicidaires contrairement à ce que l'on pouvait croire au premier abord, non pas du tout même car le cavalier aimait la vie, sincèrement! Mais il avait décidé de la vivre à fond du coup; de se moquer de ce qui pouvait lui arriver du moment qu'il s'autorisait tout ce qui lui plaisait. Aucune limite! Il valait mieux mourir pour avoir voulu vivre pleinement que survivre sans éprouver le moindre intérêt à respirer. S'occuper d'animaux était sa passion alors personne ne devait l'en empêcher, et surtout pas son handicap; il ne voulait pas d'aide et refusa d'un signe de tête et d'un regard sévère celle que lui proposait un palefrenier avec insistance. Danger était sous sa responsabilité, personne ne lui le prendrait ou ne s'en occuperait à sa place. Il emmena le cheval dans le manège car il pleuvait dehors; là l'attendait le ballon d'éthologie. Avec ses béquilles le jeune homme se déplaça assez difficilement dans le sable mou bien qu'il restait une certaine grâce spéciale dans ses mouvements, il toucha l'objet du bout des doigts et tapa doucement dedans avec une des tiges de métal pour montrer à l'animal que ce n'était pas dangereux puis ressortit sa petite radio et la ralluma; pas plus fort que tout à l'heure.

[HJ: je t'ai fais le pansage et sortir... Sinon on n'avancerait pas, néanmoins si ça te gênes dis le moi et je changerai! Je n'ai pas joué tes réactions par contre, voir si tu appréciais ou pas, pour que tu puisses choisir. Si tu voulais t'emballer ou autre pendant le trajet ou faire intervenir quelque chose ou quelqu'un dis le moi, je modifierai. ]

L'étalon accepta la main du cavalier, la poussant juste par jeu avec le bout de ses naseaux fins et doux. Lorsqu'il vit le cavalier esquisser un mouvement pour sortir le panser, il le suivit calmement et sagement, heureux qu'on lui accorde de l'attention à un moment où il en avait besoin. Il resta sans bouger à l'attache, les yeux mi-clos, simplement content. Par moment, il soupirait d'aise, surtout lorsque la main experte et douce passait l'étrille en caoutchouc sur des endroits sensibles. Ceux-là, il ne savait guère les atteindre seul, alors il appréciait d'autant plus le pansage. Lorsque l'étrille passa sous son encolure, sur son garrot et au niveau de ses reims, il ronfla des naseaux en étendant l'encolure de bien-être. Il tira la lèvre supérieure dans une mimique bien caractéristique de cet aise, mais si comique aussi! Et je peux même vous dire qu'il aurait apprécié une gratouille derrière les oreilles, à l'emplacement de son véritable point "à gratouille". Mais il apprécia tout, même le massage, ce prêtant ax cajôleries avec calme et bonne humeur.

Lorsque le jeune handicapé décrocha la longe de l''anneau dans le mur, l'étalon doré et crème s'approcha de lui pour mettre ses naseaux à la base de son cou et lui faire des papouilles avec le bout des lèvres. Il finit par le suivre en trottinant, sans tirer, l'encolure dressée, martelant de ses sabots ferrés depuis trois semaines à peine le sol en béton. Et ce son sonnait clair, car tous les regards se tournaient vers eux. On pouvait entendre par moment "J'avais pas vu Danger comme ca depuis un bout de temps" car il était vraiment que l'entier, dont la robe brillait déjà mieux, avait plus fière allure comme cela. Il caracolait, fier et digne, derrière son cavalier un peu particulier.

Le "couple" arriva tranquillement au manège. Là, Danger fut libéré, le temps que son cavalier troque son fauteuil pour une paire de membres en métal. Pendant qu'il arrivait avec un peu de mal dans le sable relativement mou, lsa monture se défoula, galopant comme il l'aimait: à toute vitesse, avant d'effectuer un "sleeding-stop" pour faire volte-face et repartir à toute allure. Par moment, il adoptait le petit galop des chevaux de type western avant de bondir de nouveau en ramassant sa puissante croupe. il enchaina ruades et sauts de moutons avant de s'arrêter, les naseaux frémissant et les oreilles pointées vers Calisto. Il venait de taper dans un gros ballon avec ses membres de fer et Danger était intrigué. Il alla donc à sa rencontre dans un trot trainant, loin d'être pressé.

Le pie posa d'abord sa tête contre son cavalier avant de s'intéresser à la balle. Il avança vers elle et la renifla, car il n'en avait jamais vu de semblabes. Il la poussa ensuite et recula en la voyant rouler vers l'avant. Il finit tout de même par aller vers et la pousser de nouveau, cherchant à comprendre pourquoi elle faisait tout cela!

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Cet étalon était adorable. Il posa sa tête sur son nouveau compagnon de "jeu" et s'approcha finalement de la balle. Pendant que Danger faisait connaissance avec l'objet Calisto se remémorait avec satisfaction les compliments des palefreniers étonnés. Oui, ils n'avaient jamais vu l'animal ainsi parce que personne ne s'était donné la peine d'en faire quelque chose. Dire qu'un pansage, un massage et quelques mots doux avaient suffit pour rendre un peu de sa superbe à l'entier, on voyait bien que les gens ne se foulaient pas! Et lorsque Danger serait mieux dans sa tête si ça se trouve, beaucoup qui ne le regardaient même pas allaient se battre pour l'avoir une fois le travail achevé. Calisto revint au quadrupède qui essayait probablement d'apprivoiser la bestiole ronde. Le jeune homme sourit puis rit, sa voix claire accompagnant la radio. Il regrettait de ne pas pouvoir courir car il aurait bien joué au foot avec l'étalon. Mais il parvint tout de même à revenir auprès du ballon et shooter dedans, interpelant le mâle pour qu'il comprenne l'idée de "jeu".

-Allez Danger, hop, vas-y défoule toi

Sans trop l'exciter non plus Calisto essayait d'instiller cette notion dans l'âme de la bête. Il se donna un air énergique et un peu compétitif, arrivant comme il pouvait sur la balle, faisant semblant de la conserver puis la jetant et agissant comme s'il fallait faire une course pour l'attraper. Voilà qui devrait faire revenir Danger à l'état de poulain heureux. Les limites étaient pourtant clairement énoncés, Calisto ne se permit pas de trop approcher le cheval afin que ce dernier, en miroir comprenne que c'était une des règles et malgré sa vitalité il ne criait pas ni ne gesticulait trop pour éviter une excitation dangereuse. Tout cela était basé sur le respect.

Tous deux s'entendaient vraiment bien. Le rire clair du cavalier plaisait au bel entier qui lui répondit d'un mélodieux hennissement. Et lorsqu'après avoir parlé, son cavalier vint et poussa la balle, un instant de jeu fit surface dans le comportement de Danger. Naturellement, il bondit vers la balle, sans s'approcher de son cavalier, par souci de respect. Il bondissait toujours plus vers la balle, le devançant sans le moindre mal pour pousser la balle à son avantage. Au bout d'un moment, il avait complétement devancé Calisto et il lui bloquait l'accés à la balle en jouant. Il plaçait son corps devant la balle, pivotant pour garder un contrôle total dessus. Une personne moqueuse lança, avant de partir sans avoir le courage de se montrer:

-Prit à son propre jeu. Pfff.... Minable!

Danger comprit la pique et releva la tête avant d'hennir fort et clair. Il secoua la tête avant de pousser la balle vers on cavalier, les oreilles pointées, l'oeil pétillant. Vif et alerte, le pie commençait néanmoins à se désintêresser de cette balle, car il était simplement plus fait pour le travail que pour le jeu.

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-La victoire à tout prix n'est pas vraiment gagné. Et peut-on vraiment gagner dans un jeu où l'on déclare dès le début qu'il n'y a ni gagnant, ni perdant?

Le jeune homme chercha de ses yeux vifs comme ceux de l'étalon la silhouette mais celle-ci avait apparemment trop de lâcheté pour se montrer. Se désintéressant de l'individu, Calisto se tourna vers l'entier qui semblait s'ennuyer de la balle. Il chercha un autre moyen de l'occuper et pensa finalement au travail. Un palefrenier lui amena la selle et le filet de l'entier; le brun aurait préféré aller les chercher mais ça aurait été trop long. Remerciant celui qui avait enfin montré un peu de gentillesse envers cet étalon et ce drôle de bonhomme handicapé qui selon beaucoup n'avait rien à faire dans cette école.

L'espagnol commença alors à sceller l'entier, il mettait plus de temps et quelques fois les objets lui échappaient des mains mais il était patient et doux, sachant travailler sans s'énerver malgré ses quelques échecs. Le reste du temps ses mains étaient plutôt sûres et agiles. Il avait apprit avec le temps à jongler entre ses béquilles, son maintien et harnachement. Présentant le filet flambant qu'il avait lavé avant de venir à l'étalon, il passa doucement son doigt dans la bouche de ce dernier pour l'inviter à l'ouvrir et lui mettre le mord.

Calisto répondit, bien que la personne soit partie. Il sembla remarquer que le petit entier s'ennuyait. Il demanda à un palefrenier de lui apporter le matériel du cheval car, si jamais il y était allé lui-même, il aurait dû laisser sa monture seule et il aurait perdu un temps fou. Donc un jeune homme agréable et serviable revint le plus vite possible, chargé du harnachemnt complet du Paint Horse. Il était composé d'un tapis chocolat avec un liséré crème et une belle broderie au nom de l'équidé à qui il "appartenait", de la même couleur. Une selle brune, lourde et massive, de type classique, mixte à prédominance dressage l'accompagnait, dessus était posée une sangle avec un élastique. Le tout brun, évidemment. Et, sur l'épaule de l'homme, trônait un filet brillant, comme flambant neuf, sentant bon la graisse et le glycérine. L'étalon regarda son matériel arriver, content. Il alla vite près de son cavalier, qui venait de recevoir le matériel.

Calisto avait un peu de mal, pour seller de pie. Pourtant, il ne lâchait pas prise et, au fur et à mesure qu'il manipulait le matériel, ses gestes se firent plus assurés et plus rien ne glissa de ses doigts. Pour l'aider de son mieux, Dan' ne bougeait pas d'un centimètre. Il baissa même la tête une fois que les rênes passèrent au-dessus de ses oreilles pointées. Lorsque les fins doigts du jeune homme passèrent dans sa bouche pour demander en douceur 'ouverture de ses mâchoires, il ouvrit bien volontier et plaça de lui-même le mors dans sa bouche. Il la referma tranquillement et attendit qu'on finisse de lui enfiler son filet, qui ne se fermait que d'une muserolle simple, allemande et surmontée d'une "moumoute" en peau de mouton naturelle, sensée protéger la fragil peau rose, et d'une sous-gorge un peu trop lâche.

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