Arrivée, Libre

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Les yeux clos, je me tenais debout, et pourtant, j'étais totalement endormi. Mes naseaux laissaient s'échapper des nuages de brumes chaudes. Les lourdes pierres sous les roues du camion faisait un bruit dérangeant, me sortant de mon sommeil toute les dix minutes. Encore une fois, je sursautais et mis quelques secondes a me rappeler ou j'étais ; Dans un van. Je soupirais, lassé du voyage. Mais où m'emmenait-il ? Je tendis l'encolure, essayant d'atteindre une petite poignée de foin s'échappant du sac face a moi mais n'y parvint pas. Je m'y résignais et hénnis puissamment, impatient. C'est dans l'heure qui suivait que le camion s'arrêta enfin. Je pu alors sentir plein de nouvelles odeurs, autre que les vaches. Mais des chevaux! Des hennissements accueillants se firent entendre, et j'y répondais avec joie, grattant le sol d'un antérieur. La lumière m'éblouis soudainement et mon propriétaire approchait, décrochant rapidement la longe attaché a l'anneau d'attache. Je le suivais de prêt et me retrouver dans une grande coure de ferme où plein de têtes sortirent d'un tout petit espace clos avec un toit. Il y en avait plein ! Ainsi que plein de bipèdes qui défilaient autour de moi, curieux. Mais qu'avait-il ? Légèrement intimidé par tout ce monde soudain, je refusais de sortir du camion. La voix puissante et rocailleuse de mon propriétaire ce fut entendre et tout le monde reculait, plus aucun bruit ne circula. Je pu alors sortir sans craindre quoi que ce soit mais surveillais tout de même tout ce monde. Le vieux paysan tandis ma longe a un homme de grande taille tout souriant, sans doute le chef arême de son vu que tout les plus jeunes étaient derrière lui. Le camion redémarra, surpris, je fis un petit bond de travers, retombant sur les pieds du dominant qui maugréa quelques mots désobligeant avant de me repousser. Voila que la machine partait dans un bruit infernal, m'abandonnant là.

Stan courait de cheval en cheval. En effet, aujourd'hui la plupart des cavaliers de l'académie avaient inscrits leur montures à sa liste de parage ou de ferrage selon le cas. Pourquoi fallait-il toujours qu'il s'y mettent tous en même temps ?! Débordé, voilà comment le jeune bulgare se trouvait ce matin là. Enfin... c'était toujours pareil. Tout les deux moins environ il se retrouvait avec les trois quart des chevaux à faire au nombre qu'ils étaient, cela lui prenait plusieurs jours, voire même une semaine complète ! Une semaine de dur labeur où il avait l'impression de ne plus voir personne... une semaine où il lui semblait qu'il ne faisait que ça : il se levait, déjeunait et se préparait puis allait travailler, rentrant seulement pour manger. Le soir il avait le dos en compote et le cerveau au ralenti. Il se contentait alors de se doucher, de manger et de comater un peu devant la télé avant d'aller dormir. De toute manière qu'aurait-il fait d'autre ? Milju l'avait plaqué peu de temps auparavant après seulement six mois de couple... au moins lorsqu'il était overbooké il n'avait pas le temps de penser à elle !

Bref, les mains gelées par le froid et le dos douloureux à peine en milieu de matinée, Stan se dit qu'il pouvait bien faire une petite pause et aller boire un café au club house avant de perdre l'usage de ses mains ! Sortant donc des écuries pour traverser la cour et ainsi rejoindre la pièce chauffée qui l'attendait, le bulgare aperçu une masse impressionnante de gens autour du directeur. Ce qu'ils regardaient tous, lui ne pouvait pas le voir, mais une fois que tout le monde commença à retourner à ses affaires, Stan vit enfin ce qui intriguait tant les autres : un poney shetland ! Ce genre d'animal n'était pas courant par ici... enfin pas dans ce modèle là en tout cas ! Mais il fallait avouer qu'il était mignon. Bref, le café !! Entamant quelques pas en avant, le directeur fini par le repérer.

- Stan ! Vous tombez bien, tenez, voilà une nouvelle recrue !

- Euh...

Sans un mot de plus, le directeur lui mit la longe dans la main et s'en alla directement vers son bureau. Sur le cul et ne sachant pas quoi faire sur le moment, le jeune homme le regarda alors partir en silence, les yeux grands ouverts, puis il reporta enfin son attention sur la petite boule de poils qu'il tenait désormais. Ce dernier avait l'air perdu... normal après tout ! Surtout que visiblement il passait de main en main sans même une caresse... d'ailleurs Stan se permit alors de lui flatter un peu l'encolure puis se demanda ce qu'il allait en faire.

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Je regardais le camion s'éloigner, songeur. Allait-il revenir me chercher ? Qu'allait-il m'arriver ? Je soupirai, lasse, pensif, puis fis quelques pas timides vers sa direction. Peut être qu'au fond, j'étais bien dans mon grand pré a vache ? Parcouru de remord, je posai mon sur le bitume sous mes pieds. Je senti qu'au bout de ma longe, tout s'agitais, et que l'homme qui me tenait partait. Je le suivis donc avant de réaliser que j'étais tenu par un second homme. Mais que ce passait-il ? Je me cabrais de toute ma hauteur, restant très peu impressionnant, agacé. Pourquoi personne ne m'explique ce qu'il se passe ? Je senti une main chaque contre mon encolure, je reposais donc mes antérieurs sur le sol, soucieux. Non, je ne me laisserais pas faire comme ça! Je me mis a tourner rapidement autour du bipède, ne sachant que faire, et me mit a tirer sur la longe de toute mes forces pour le faire lâcher. J'étais peut être petit, mais plutôt fort! Finalement, j'entrepris de ruer. Décidément, je paraissais totalement sauvage, mais il faut dire que je n'ai pas l'habitude de ça! J'ai vécu des années dans le même pré, a être touché seulement l'été, et là, tout d'un coup ! Mes pieds mal parés me forcèrent a m'arrêté, la douleur m'envahissant les membres. Saloperie. Contrarié, je plaquais mes oreilles contre ma nuque et attendit. Attendit quoi ? Peut être que le camion revienne. J'avoue que cela ne m'aurait pas déplu, bien au contraire. J'appuyais mon front contre la jambe du bipède, comme désespéré, fixant le sol. De plus, ici, il n'y avait que des grands chevaux apparemment. J'entendrais des moqueries jour et nuit par rapport a ma taille. Chienne de vie. Je vais devenir le shetland le plus détesté et le plus malheureux qu'il soit au monde. Je ronflais, jetant un dernier coup d'oeil a la route. Il avait maintenant totalement disparu, laissant derrière lui un fin nuage de poussière.

"Alors Stan, on est baby sitter. C'est qui lui?"

Stan venait de se faire à moitié arraché le bras par le poney qu'il tenait en longe. En effet, celui-ci n'avait pas l'air d'apprécier ses caresses ! Il avait tout d'abord commencé par lui tourner autour, puis avait finalement tirer un bon coup, le traînant sur quelques mètres avant que le jeune homme ne reprenne le dessus, puis il avait fini par lui balancer un coup de cul. Heureusement pour lui, Stan était à ce moment là sur le coté et avait échappé de peu à un joli coup de sabot. Non mais qu'est-ce que c'était que ce machin là ?! Petit mais costaud, et visiblement assez dangereux... il faudrait qu'il prévienne Leo de ne pas laisser son filleul s'en approcher sans être accompagner, sait-on jamais. Mécontent, le jeune bulgare tira alors d'un coup sec sur la longe en fronçant les sourcils. Non mais, il n'allait pas se faire enquiquiner par une demi portion !

- Hey, le nain de jarrrdin, tu te calmes oui !

Le calme revint petit à petit mais Stan ne savait toujours pas quoi faire de cet énergumène. En fait d'ailleurs, il ne connaissait même pas son nom ! Une jeune femme arriva alors et s'appuya contre lui. Sa présence était la bienvenue. Non seulement il avait l'impression d'arriver à rien ces derniers temps, mais en plus avec le départ de Milju il était vraiment perturbé. Il se sentait mal, perdu et c'était dans ces coups de temps là qu'il avait réellement besoin de son amie.

"Alors Stan, on est baby sitter. C'est qui lui?"

Se forçant à sourire, le bulgare tenta alors de lui répondre avec nonchalance.

- En fait j'en sais rrrien... le dirrrecteurrr me l'a collé dans les pattes, c'est tout ce que je sais !

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