Deux caractères qui se rencontrent. |PIREMLI|

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Deux caractères qui se rencontrent.
Privé.
Piremli && Minnie.

Minnie avait toujours mené une vie au pas de course. Ses journées étaient particulièrement longues, surtout en ce moment. L’hôpital avait plus que jamais besoin d’elle et de sa présence, les urgences étant fréquentes à cette époque de l’année. Pur hasard ? Ou bien était-ce le temps ? Quoi qu’il en soit, la jeune femme avait fort à faire, que ce soit entre le cheval qu’on lui avait confié, Ange Noir et son travail parfois plus que prenant. Minnie résidait bien à Horse Beautiful, même si c’était parfois difficile d’y croire. En effet, elle était médecin et non professionnelle dans le cheval comme la plupart des habitants de ce lieu magique. La jeune irlandaise était quelqu’un de sérieux, brillant, obstinée par moment, douce et attentive, calme et réfléchie. Et bien qu’elle n’ait pas choisi l’équitation comme principal métier, elle restait une excellente cavalière qui appréciait la compagnie des chevaux. Ce n’était que plaisir, joie et entraînement. Il n’y avait pas d’argent en jeu ; ce n’était que le simple fait d’être en leur compagnie.
La jeune femme marchait dans les couloirs de l’hôpital et s’arrêta devant son bureau. Rapidement, elle se changea, quittant sa blouse blanche et prit son manteau et son sac. Quelques minutes plus tard, elle était sur le parking et grimpait au volant de sa voiture, une Mercedes plutôt discrète qui était arrivée d’Irlande par bateau quelques jours plus tôt. Min’ démarra et ne mit qu’une dizaine de minutes à atteindre la cours de Horse Beautiful. Elle descendit et monta chez elle se changer et déposer ses affaires. Rapidement, elle quitta ses chaussures à talons et enfila son pantalon de cheval, des chaussettes épaisses, ses bottes et prit soin de mettre un gros pull et son manteau dont les poches étaient toujours remplis de bonbons à la pomme. Puis, satisfaite, la jeune femme repartit en direction de l’écurie, histoire d’y flâner un peu. Pénétrant dans le bâtiment, elle croisa des palefreniers qui s’affairaient et quelques cavaliers qui partaient travailler avec leurs montures respectives. Minnie les salua poliment et gentiment, comme à son habitude.

Elle n’était pas encore arrivée à la sellerie qu’une voix la héla, derrière elle.

« Minnie ! »

Elle se retourna, cherchant la source de cette exclamation. Le directeur s’avança vers elle, l’air préoccupé.

« Je voulais vous voir justement. J’aurais quelque chose à vous demander.
- Oui ?
- Accepteriez-vous de prendre en charge un deuxième cheval ? »

La jeune femme sourit. Elle aurait pu refuser, car avec Ange Noir, elle avait déjà bien du travail… Mais laisser un cheval sans cavalier, c’était déloyal.

« Bien sûr ! De qui s’agit-il ?
- De Piremli. Ça m’ennuie de vous confier un second cheval non débourré mais peut-être que vous parviendrez à vous en sortir… Elle est assez douce et enjouée normalement.
- Bien, je vais m’en charger dans ce cas !
- Parfait. »

Il la laissa là, retournant à ses affaires. La jeune irlandaise soupira imperceptiblement et marcha en direction du box de la jeune jument pour voir ce qu’il était possible de faire. Elle avait énormément de travail à faire en ce moment mais une jeune jument à débourrer, ça devrait aller. Surtout qu’elle allait devoir commencer avec les exercices de base. Elle contempla la feuille laissée par le directeur sur laquelle était inscrit le descriptif du cheval.

NOM : Piremli de Kessedag.
ROBE : Isabelle.
ÂGE : 2 ans.
NOTES : Pas assez manipulée depuis son plus jeune âge. Sevrage difficile. Mère protectrice avec elle. Encore à l’apprentissage du licol. Bon potentiel.

Pendant qu’elle lisait le papier, elle arrivait progressivement devant le box de la fameuse pouliche. La jeune irlandaise s’approcha en appelant sa nouvelle monture d’une voix douce. Elle passa la tête par-dessus la porte du box et découvrit la vedette du jour. Elle était assez mince et fine : on voyait nettement ses origines arabes. Elle sourit : cette petite jument, elle l’appréciait déjà. Fourrant la main dans sa poche, elle sortit un bonbon à la pomme qu’elle tendit par-dessus la porte du box, la main bien à plat pour éviter de se faire mordre, même si elle portait des gants en cuirs.

Dans l’allée paisible somnolait une petite jument isabelle. Couchée en vache en plein milieu de son box, Piremli avait les yeux dans le vague et l’encolure à peine relevée. Enfin, en réalité ce n’était pas tout à fait une jument. Non, ce n’était encore qu’une petite pouliche de deux ans, mais par moment encore bien plus jeune dans sa tete, faute de son sevrage difficile. Il fallait avouer que sa mère n’avait jamais été très simple, et cela Piremli ne le comprenait pas. Elle savait que c’était pour sa protection que Pilgrim, l’une des pur-sangs arabes de l’académie, ne faisait ça que pour son bien. Mais pourquoi était-elle si bornée ? La pouliche elle pensait plus comme son père Piazor.

Lui n’avait pas peur des humains… il les aimait bien d’ailleurs d’après ce que Piremli savait. Bien entendu il avait tout de même une sacrée réputation au sein de l’écurie : les palefreniers refusaient désormais de l’approcher, trop dangereux qu’ils disaient ! Mais ça c’était simplement parce qu’ils ne savaient pas comment l’akhal-téké fonctionnait, rien de plus. Au contraire Pilgrim ne laissait personne approcher. Elle était têtue et agressive, même avec le bipède là euh… Dan ! Celui-ci avait tenté mainte et mainte fois de venir s’occuper de la pouliche dès sa naissance, mais la plupart du temps sa mère le renvoyait violemment et ce dernier préférait alors fuir avant de finir blessé. Bref tout cela pour dire que Piremli avait de temps en temps des comportements très enfantins, beaucoup plus qu’elle ne devrait en tout cas.

Cette nuit avait été longue pour elle. En effet, depuis quelques temps, la petite croisée tournait et virait plutôt que de se reposer. Cela faisait un an qu’elle était séparée de sa mère et qu’elle avait un box pour elle toute seule mais pourtant par période elle agissait encore comme un poulain tout juste sevré. La solitude y était pour beaucoup. En ce moment elle ne voyait pas grand monde, ou apercevait juste les cavaliers venus s’occuper des autres, et elle se retrouvait obligée d’attendre, de rester dans son box. Il était rare qu’elle sorte. Les palefreniers lui faisaient peur avec leurs licols qui serrent et qui grattent ~~et qui puent !~~ par conséquent, lorsqu’ils la faisaient sortir, il s’arrangeaient pour lui faire un chemin barricadé jusqu’au rond de longe et se contentaient d’ouvrir la porte de son box pour qu’elle y aille d’elle-même. Cependant, ils ne pouvaient le faire que lorsqu’ils étaient sur que cela ne gênerait personne. C’était donc souvent en fin de journée quand tous les chevaux étaient de nouveau dans leur box. Et comme en fin de journée les palefreniers ne pensaient généralement qu’à rentrer chez eux, il était donc rare que Piremli ait droit à son petit tour !

Toute la nuit durant, la pouliche avait alors enchainé les actions. Par moment elle s’était tout de même forcée un peu à dormir mais cela ne durait jamais bien longtemps. Entre temps elle tournait en rond dans son grand box devenu un peu plus étroit à présent puisqu’elle avait grandit en un an. Elle tournait, virait, jouait dans la paille… puis sa crise passée Piremli repensait à sa mère. Etait-elle par là ? Elle savait que désormais, elle avait un petit frère, elle devait donc s’en occuper, mais lorsqu’elle avait un coup de blues, c’était sa mère qu’elle voulait, peu importe qu’elle soit occupée ! C’est pourquoi, de temps en temps pendant la nuit comme pendant la journée, Piremli se mettait à appeler en vain, au grand dam des autres chevaux qui finissaient souvent par s’énerver.

- Mamaaan ? MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!!

Bien entendu, sa mère ne lui répondait jamais. Elle ne devait pas être dans la même allée qu’elle et ne l’entendait donc surement pas. En revanche, ses voisins eux lui répondaient et bien souvent avec hargne. Entre les « c’est pas bientôt fini ce boucan ?! » et les « tu vas la boucler y’en a qui voudraient dormir ! » Piremli avait tendance à rendre l’écurie bien agitée et bruyante !

Bref, ce matin là, la pouliche avait tout de même fini par s’allonger afin de se reposer un peu. Elle entendait de temps à autre les bruits de pas de bipèdes venus s’occuper de tel ou tel cheval, des bipèdes distribuant les rations matinales et des chevaux qui s’éveillaient petit à petit. Elle ne bougeait pas davantage pour autant. Non, rien ne la perturbait à cette heure là, surtout après une nuit tout à fait détestable. Néanmoins, elle entendit quelqu’un l’appeler et une tête apparut peu après par-dessus la porte de son box. Etonnée, la pouliche la regarda avec les oreilles en avant, mais ne bougea pas plus. Pas question de se lever d’un coup là comme ça juste parce qu’un humain se présentait !

Mais finalement une friandise se présenta dans la main de la jeune femme et Piremli se décida enfin à se lever. Elle déplia ses antérieurs, prit appui dessus, puis poussa sur ses postérieurs avec puissance, toujours un peu gauche quand même malgré ses deux ans. Ensuite elle s’ébroua rapidement afin de faire tomber la paille qu’elle avait un peu partout, et daigna s’approcher de la main qui semblait l’attendre. Là, elle goba le bonbon comme l’aurait fait son père et passa sa tête par-dessus la porte de son box pour regarder un peu ce qui se passait dans l’allée. Elle n’était pas encore très haute, par conséquent elle dépassait tout juste de la porte et ce n’était pas toujours pratique ! D’un autre coté ses parents non plus n’étaient pas très grands, alors elle n’avait pas à s’en faire…

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Minnie contempla la petite jument isabelle. C’était une jolie petite créature toute mignonne avec des airs d’ange. Sa robe dorée lui donnait réellement des airs de joyau, chose qui ravissait notre jeune irlandaise. Elle ne s’était pas levée tout de suite pour venir voir l’humaine qui s’était présentée devant elle. Minnie la comprenait : ce n’était pas facile d’être séparé de sa maman, qu’on soit un animal ou un humain. Une mère était indispensable. Un palefrenier qui passait par là, lança à Minnie un :

« Elle nous en fait baver la nuit. On entend qu’elle et elle énerve l’écurie. »

Minnie sourit. Elle aimait bien cette petite finalement. Elle goba la friandise avec une certaine gourmandise ce qui ne fit qu’accentuer la bonne humeur de la jeune femme. La pouliche passa donc la tête par-dessus la porte du box : elle dépassait tout juste ce qui donnait un trait comique à la situation. La jeune irlandaise lui caressa doucement le chanfrein, d’un geste tendre et affectueux, comme elle l’aurait fait avec un enfant.
En s’approchant un peu plus, elle put voir que la robe jaune de l’isabelle était couverte encore de quelques brins de paille. On lui avait dit que sa précédente cavalière l’avait habituée à être un peu brossée. Normalement, elle n’avait pas oublié ça. Elle se recula quelques instants et alla jusqu’à la sellerie pour aller chercher une boîte avec tout ce qu’il fallait dedans. Des brosses neuves : Minnie avait pour habitude d’utiliser des brosses différentes pour chaque cheval. Oui, c’était une drôle d’habitude, mais ça permettait de limiter les risques de contagion entre les chevaux, et dans l’écurie familiale, ils faisaient tous ça. Donc, ça ne paraissait pas si absurde que ça pour elle.

Elle revint tranquillement vers le box de la petite jument avec sa mallette qu’elle posa à côté. Elle l’ouvrit sous l’œil inquisiteur de sa nouvelle monture – qu’elle ne pouvait chevaucher pour l’instant – et sortit une brosse dure – enfin pas si dure que ça en fait. La jeune femme s’approcha de la porte, ayant pris au passage quelques bonbons et fourra le tout dans ses poches. Puis, elle ouvrit le loquet avant de se glisser à l’intérieur du box. Elle prit bien soin de refermer le loquet. Pas la peine d’avoir un poulain en liberté se promenant dans la cour et allant gaiement à l’aventure.
Minnie sourit et tendit une main rassurante à la pouliche.

« Alors toi ? Il parait que tu fous le bazar la nuit ? Il ne faut pas. Tu réveilles tout le monde sinon. »

Elle continua à parler, histoire que la pouliche se familiarise avec sa voix douce et rassurante.

« Je m’appelle Minnie, et je vais m’occuper de toi à partir de maintenant si tu veux bien. J’espère que tu me feras un meilleur accueil que l’autre étalon qu’on m’a confié. »

Son autre main se glissa jusqu’à sa poche et elle sortit la brosse qu’elle tendit lentement à la pouliche.

« Tu reconnais ça ? »

Piremli se trouvait à présent face à une jeune femme qu’elle ne connaissait pas. Cela dit, elle n’était pas tellement timide ! Non, elle avait d’ailleurs un peu trop tendance à aller « parler » à tout le monde et cela n’était pas toujours le mieux pourtant. Néanmoins, malgré les quelques soucis qu’il lui était arrivés avec un tel caractère que le sien, la pouliche recommençait sans cesse, se fichant du reste comme de l’an quarante ! ~~et pis c’est quoi l’an quarante d’abord ?!~~ Elle avait eu ensuite droit à une caresse de sa part, juste sur le chanfrein ce qu’elle appréciait plutôt pas mal bien qu’elle n’en ait pas trop l’habitude. Néanmoins elle se laissa faire, reluquant la bonne femme qu’elle avait sous les yeux comme elle le pouvait.

Des bruits de pas se firent alors entendre au loin dans l’allée. L’humaine ne les entendaient probablement pas encore, ces bestioles là n’avaient pas une très bonne ouïe d’après ce qu’avait remarqué Piremli ! Un homme arriva alors quelques instants plus tard et raconta quelque chose à la jeune bipède qui se trouvait en sa compagnie. La pouliche eut alors l’impression de se retrouver seule. Oui, ce n’était qu’un laps de temps de quelques secondes, mais maintenant que quelqu’un était venue la voir, pas question de faire comme si elle n’était pas là, non mais oh ! Baissant donc les oreilles, Piremli regarda ailleurs, boudant à moitié. Elle avait horreur qu’on l’ignore mais était championne pour faire pareil !

Mais la jeune femme fila soudain, laissant cette fois la petit De Kessedag réellement seule. Non mais voilà… les humains étaient tous pareils ! Piremli l’observa alors depuis son box. Elle la vit entrer dans une pièce au fond de l’allée, puis en ressortir assez rapidement avec des affaires qu’elle glissa dans sa poche . Par la suite, elle entra ensuite dans le box, refermant la porte derrière elle. Finalement ce n’était pas plus mal ! Ben oui, avec la taille de naine que faisait Piremli, elle ne se voyait pas passer son temps avec la tête par-dessus sa porte de box ! Pis quoi encore, c’était chiant !

Reculant alors un peu pour lui laisser le champ libre, la pouliche ne la lâcha pourtant pas du regard : elle était trop curieuse ! Et puis comme elle ne la connaissait pas, elle avait plein de choses à découvrir sur cette jeune femme, elle en était certaine. Tout d’abord… penser comme papa ! Ben oui parce que si elle devait penser comme sa mère ça serait tout de suite moins drôle, elle ne verrait jamais personne ! Quoi que son père était pas mal non plus dans ce domaine -_-‘ ! Bref… penser comme papa qui décide de découvrir une nouvelle personne… Déjà euh… il faisait quoi en premier ?? Ah oui, le sniffage intensif, la pouliche ne l’avait pas fait encore. C’était donc le moment de s’y mettre !

* Yahouu !! *

S’approchant de Minnie, elle posa alors son petit nez tout doux sur ses vêtements et la machine se mit en route. Reniflant tout ce qu’elle pouvait, la mini jument fini par arriver à ses cheveux. Ben dis donc, elle sentait vachement bon la dame ! Par la suite, elle se fit agresser par un cheveu qui trainait sur l’épaule de la demoiselle, se collant alors sur ses naseaux et ne voulant plus en bouger. Cela agaça très vite la pouliche qui commença par remuer son bout du nez pour tenter de le faire disparaitre, en vain. Coriace celui-là nan mais ! Vraiment mécontente à présent, Piremli se mit alors à remuer la tête dans tout les sens, s’ébrouant plusieurs fois de suite, jusqu’à ce que cette « chose » la lâche enfin. Puis d’un regard noir, elle contempla la jeune femme silencieusement.

* J’suis sure qu’tu l’as fais exprès d’abord ! -_-‘ *

« Alors toi ? Il parait que tu fous le bazar la nuit ? Il ne faut pas. Tu réveilles tout le monde sinon. Je m’appelle Minnie, et je vais m’occuper de toi à partir de maintenant si tu veux bien. J’espère que tu me feras un meilleur accueil que l’autre étalon qu’on m’a confié. Tu reconnais ça ? »

Euh… ouhou ! Allo la terre !! Piremli ne comprenait pas un traitre mot de ce qu’elle entendait. Figée le regard sur la jeune femme, elle fit tout ce qu’elle put pour déchiffrer le message, mais c’était impossible. Ben oui mais bon… elle n’avait jamais appris la langue des humains aussi alors forcément ! Pour finir, elle se retrouva avec une brosse sous le nez et redressa vivement la tête en plaquant ses oreilles contre sa nuque avant de regarder à nouveau froidement son compagne du jour. Non mais ça commençait à bien faire avec leurs trucs à la noix ! C’était une manie qu’ils avaient tous ces bipèdes ou quoi ?!

* MAIS EUUUUH ! Pourquoi vous me collez toujours des trucs qui schlinguent sous les naseaux ! *

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Quand Minnie était entrée dans le box de la petite jument isabelle, cette dernière s’était tout de suite affirmée par un petit caractère bien trempée. Visiblement d’une nature curieuse, elle commença par renifler de haut en bas la jeune irlandaise qui dut faire un effort pour ne pas éclater de rire devant tant d’impatience. Mais il ne fallait pas la vexer… Car déjà Minnie avait eu droit à une séance de boudage en arrivant. Enfin, visiblement, elle ne restait pas fâchée bien longtemps.
Cette petite jument lui faisait penser à un cheval dans l’écurie de son père qu’elle avait connu lorsqu’elle avait 14 ans. C’était un hongre alezan brûlé, très grand, très beau, très… vous voyez quoi ! Il était monté par une vieille dame, riche bien entendu, qui avait toujours cet air pincé et qui à chaque fois qu’elle venait à l’écurie était tirée à quatre épingles : robe de cavalière pour la monte en amazone, chignon ultra serré, petit chapeau…. Bref, vous avez compris. Or ce que cette chère madame ignorait et que la jeune fille que Minnie était à l’époque avait découvert, c’était que ce joli hongre avait tendance à faire des bêtises incroyable quand il s’imaginait tout seul au box. En fait, il faisait les mêmes bêtises que Piremli. Mais passons.
La jeune jument venait de finir sa séance de reniflage et tentait vainement de se débarrrasser d’un cheveu agressif ! Mon dieu mais quelle audace de la part du cheveu ! Se livra alors sous les yeux de la jeune femme un combat acharné contre une petite jument isabelle et un… cheveu. Quel combat épique mes amis ! Mais quelle bataille ! Piremli gagna donc et regarda sa nouvelle cavalière avec un regard chargé de reproches. Mais non elle ne l’avait pas fait exprès. Bon d’accord, elle n’était pas intervenue, mais faut dire qu’elle bougeait dans tous les sens ! C’était un coup à se prendre un coup de tête, moi j’vous l’dis ! Minnie lui jeta cependant un regard d’excuse et repentant.

Elle lui présenta alors la brosse. Piremli la renifla et secoua la tête, mécontente : bon ben au moins elle l’avait sa réponse ; oui la jument avait déjà vu ce genre d’objet. Elle laissa retomber sa main le long de son corps. Bon…. Maintenant il allait lui falloir une idée. Ben ouais, parce qu’elle n’allait pas approcher la brosse comme un bourrin et brosser le pelage tout doux de la jeune jument. Enfin, tout doux, c’était relatif puisqu’elle devinait une couche de terre par endroit. Elle allait bien l’enlever cette terre. Et puis au moins, elle se sentirait mieux.
Puisque Piremli connaissait cet objet, elle n’en avait donc pas peur visiblement. En fait, ça la dérangeait surtout parce qu’elle n’aimait pas ça. Mais lui avait-on déjà gratté les oreilles avec ? Juste derrière, par là ! Les chevaux adorent ça pourtant. Minnie n’était pas encore à court d’idée quant au problème de la brosse. La jument était toute proche et elle n’avait qu’à tendre le bras pour poser cette dernière contre Piremli… Oui mais c’était quand même… un peu une méthode de sauvage. Du coup, elle changea de tactique carrément et sortit de sa poche un bonbon à je ne sais quel goût qu’elle présenta à la jument, paume bien à plat.

« Huuum. Je ne sais pas comment on va faire si tu refuses que je te brosse. T’a quand même pas envie de ressembler à … un cheval tout sale et tout pas beau ? »

Sachant pertinemment que la jument ne comprenait pas un seul mot de ce qu’elle racontait, Minnie parlait juste pour qu’elle s’habitue au son de sa voix et se mette un peu plus en confiance avec elle. un palefrenier passa et s’amusa un instant à regarder la jument et sa cavalière dans le box et la seule pensée qu’il eut, c’est que ces deux-là allaient bien s’entendre tant elles étaient différentes.

Sujet: Re: Deux caractères qui se rencontrent. |PIREMLI| Sam 8 Jan 2011 - 23:59

Piremli en avait raz le bol de ces fichues méthodes qu’utilisaient les humains. Et vas-y que je te colle un truc sur la tete ~~qui gratte et qui pue en plus~~, et vas-y que je te colle un truc sous le nez ~~qui schmecte en prime~~, etc etc… ils étaient tous pareils et ça c’était le pire ! Tous sortis du même moule quoi… et pourquoi ils faisaient ce genre de choses alors là, c’était une bonne question. Question à laquelle Piremli ne pouvait pas répondre ni même ses parents. Ben oui, elle leur avait demandé !
La grande interrogation… pourquoi les bipèdes faisaient-ils toutes ces choses là à leurs montures alors qu’eux même ne le faisaient jamais. Oui, parfaitement ! La pouliche n’avait jamais vu un bipède renifler un des trucs auxquels elle avait droit, jamais, jamais ! Bon d’un autre coté, les humains avaient un odorat très peu développé d’après ce qu’avait compris Piremli. Et pas que l’odorat d’ailleurs. Non, tous leurs sens étaient faibles… en fait, ils étaient sous-développés tout court ! Mouais, c’était ça le hic. Mais si ça se trouve, c’était pour ça qu’ils leur faisaient sentir à eux. Parce qu’ils ne pouvaient pas sentir eux même alors ils avaient besoin d’aide… ouais vu comme ça ça pouvait passer à la limite.

Bref, la jeune femme sembla soudain déroutée. Bah ouais mais c’était un peu le but quand même ! Après tout, Piremli n’était pas la fille de Piazor pour rien. Mais bon, il fallait la comprendre aussi… pourquoi elle reniflerait un truc complètement puant et tout ? Aucun intérêt franchement… non seulement c’était pas agréable mais en plus c’était carrément dégueu !! Un bonbon se montra alors soudainement sous ses naseaux :shock: et la pouliche en oublia tout le reste. Ravie, elle se jeta dessus et le goinfra en deux temps trois mouvements dans le genre trop contente ! Miam… c’était bon les friandises !
La petite croisée entendit alors de nouveau la voix de la bipède qui se trouvait toujours dans son box et redescendit sur terre. Qu’est-ce qu’elle baragouinait encore celle-là ?? En tout cas, elle n’avait pas sa langue dans sa poche… mais elle avait une voix agréable, c’était une bonne chose ! Piremli était certaine que si la jeune femme revenait souvent s’occuper d’elle, elles finiraient par bien s’entendre. Bah oui, elle avait l’air sympa et tout… Bon par contre, à condition qu’elle arrête de lui coller des trucs crado sous le nez aussi !

Finalement, la mini-jument laissa un peu l’humaine de coté pendant quelques instants. En effet, elle avait quelque chose de plus important à faire : son flanc droit là grattait !! Se pliant alors en deux, enfin façon de parler, Piremli commença une séance de grattage à coups de dents. Voilà, ça c’était cool et détendant ! Rien de tel que de soulager ses gratouillis de cette manière. Cela ne dura tout de même pas éternellement. Non, après quelques secondes, une minute ou deux tout au plus, Piremli se retourna à nouveau vers Minnie et l’observa sans bouger.

* Bon alors, on joue à quoi ?? Je m’ennuie moi ! *

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