-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage


Alexandre L. Leroy
Alexandre L. Leroy
Admin Bloody; La plus méchante (a)

Messages : 5097
Date d'inscription : 04/05/2010
▌AGE : 27
▌LOCALISATION : Tu voudrais savoir hein?
▌EMPLOI : Flemmarde à plein temps!
▌HUMEUR : Un plus un ça fait trois :3


Carte d'identités
Pseudo: Bloody
Autres comptes: Grégoire E.-G. Carpentier ; Ruby C.-M. Delcourt
Personnages sur le compte: Alexandre L. Leroy ; Gwen Lemerle ; Gaël C.-J. Fournier ; Jérémy Y.-M. Ambroziewicz





« Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Vide
MessageSujet: « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin    « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Icon_minitimeMar 12 Avr 2022 - 19:38












Camille & Benjamin

« Ces chaînes qui nous enchaînent »

Dernièrement, les journées s’étaient vaguement ressemblé, longues et ennuyeuses. Enfin, je n’aurais peut-être pas du m’en plaindre intérieurement, vu le déferlement en préparation. Mais les raisons de se plaindre, avant cela. Primo, Ben était parti en formation professionnelle pour laquelle il avait du se séparer de son téléphone – ne me demandez pas pourquoi – et ça faisait donc déjà trois jours sans nouvelles de son côté. Bon je ne pouvais pas lui en vouloir, mais il commençait à me manquer sérieusement. Mettre mon cerveau sur pause devenait mission impossible, et même si j’avais confiance en lui, je me sentais inquiet et anxieux en permanence. Je ne supportais pas vraiment de ne pas l’avoir dans les parages. Surtout qu’il était loin, qu’il y avait donc de la route, et que je n’aimais pas ça du tout. Secundo, il y avait pas mal d’absences au travail et je faisais des journées de plus de 14 heures depuis quelques jours. J’enchaînais les rendez-vous – diagnostic, mise en place et suivi de protocoles, suivi de fin de traitements – ainsi que la paperasse qui allait avec et aussi les passages en chambre, les protocoles et l’information aux familles. Dans mon unité, il est aussi important d’être capable d’expliquer les choses, de soutenir les familles, que d’apprendre à rester froid. De manière générale c’était devenu assez facile, avec les années, de se détacher humainement, mais avec certains patients c’est toujours plus compliqué. L’oncologie n’est pas un domaine facile et drôle tous les jours. Tertio je n’avais pas eu la possibilité de sortir depuis un moment et je tournais en rond à la maison pour le peu de temps libre que j’avais devant moi. J’avais beau être épuisé, la fatigue ne daignait pas m’emporter le soir. Je veillais tard, avec mes nerfs à fleur de peau, et quand je me levais je n’étais pas mieux que la veille. Vivement que Ben rentre.

Mais j’aurais dû m’estimer heureux de cette routine. On était à la veille du retour de Ben et j’aurais pu croire que les choses seraient parties au mieux, ou du moins n’auraient pas empiré. J’aurais bien continué dans cet état d’esprit encore 24 heures, au final. Néanmoins, les choses ne se passaient définitivement jamais comme prévu. En arrivant au travail, dès 7 heures du matin, les choses étaient parties à vaut l’eau. Le plus jeune patient du service, un jeune garçon qui me rappelait beaucoup trop mon frère – même prénom, même âge, même saloperie invasive – s’était fortement dégradé dans la nuit. La vitesse avait été inimaginable, même pour l’ensemble de l’équipe médicale. Le cancer avait fini par prendre le dessus de manière violente, virulente, et on savait tous que le dénouement serait funeste en peu de temps. À la lumière des évènements, les parents avaient – encore – refusé un transfert en unité spécifique, tout comme lorsque la maladie avait été décelée. Nous n’étions pas spécialisé dans le pédiatrique, mais comme les parents avaient demandé qu’il ne soit pas transféré loin d’Etretat, où ils résidaient, nous nous étions occupé de cet enfant. Je m’étais beaucoup renseigné auprès de confrères en unités spécifiques, on avait adapté ce qui était nécessaire, et on avait suivi ce patient. Mais aucune amélioration n’avait jamais été visible. Les parents s’étaient toujours voilé la face, mais aujourd’hui il ne restait pas de doute possible ; Leur petit garçon était condamné, il ne supporterait plus le traitement dans ces conditions, il ne nous restait plus qu’à l’accompagner vers une fin de vie la moins douloureuse possible.

La journée avait été longue, et compliquée, le moral avait été loin d’être au beau fixe. L’état du petit garçon avait continué de se dégrader fortement, et, vers 18 heures, il était parti brutalement, malgré tout ce que nous avions pu tenter. Cette vitesse, c’était du jamais vu. Même pour les spécialistes. Malgré tout le détachement qu’on essayait d’avoir, dans ce service, la mort d’un enfant, c’était quelque chose d’une dureté irréelle. Surtout avec tout ce que ce patient en particulier avait fait remonter. Après avoir prononcé l’heure du décès et rempli les papiers nécessaires à la prise en charge du corps, après avoir vu avec la famille pour quelques signatures – qui avaient été difficiles, évidemment, et je détestais faire ça – j’étais parti m’enfermer dans mon bureau avec la tête de celui qu’il ne fallait pas emmerder. Mon chef de service était passé dix minutes plus tard pour me dire de prendre ma soirée. Il avait vu mon état de nerfs et les heures à rallonge que j’avais faites dans la semaine, il avait donc décrété que je n’étais plus apte à travailler aujourd’hui. Il me suffisait de garder mon téléphone de garde allumé ; pour le lendemain également, je n’irais travailler que si on me rappelait pour une urgence. Mes rendez-vous seraient reporté ; c’était un ordre. Alors, sans demander mon reste mais reconnaissant de pouvoir sortir d’ici avant d’exploser, j’avais emmené mon pc professionnel et mes affaires pour rentrer chez moi.

Sur la route, j’avais vaguement eu Elli au téléphone, et elle m’avait proposé de venir passer chez eux. J’avais décliné, pas d’humeur à voir du monde, pas d’humeur à voir les enfants. Je n’avais aucune envie de faire passer une mauvaise soirée à tout le monde. Mais j’avais promis d’être très sage, de l’appeler en cas de souci, et de toute façon de la rappeler le lendemain une fois que j’aurais la tête au clair, tout cela si elle me promettait de ne pas mettre Ben en alerte. Je ne voulais pas qu’elle lui envoie de message sinon au moment de reprendre la route, il risquait de faire des folies. Je préférais qu’il mette une heure de plus à rentrer plutôt qu’il n’arrive jamais. J’avais finalement raccroché en arrivant chez moi, après avoir promis que j’allais assez bien pour être raisonnable et sage ce soir. J’étais finalement rentré, relevant le courrier. En plus des factures et prospectus, une lettre était arrivée. Je la déposais sur la table de cuisine le temps de me débarrasser de mes affaires, avant d’envoyer un SMS à Ben. Il le lirait sûrement avant de reprendre la route. Je lui faisais rapidement part d’une journée très compliquée, en lui faisant promettre d’être sage sur la route. J’avais passé trois jours sans lui, une heure de plus ou moins ne changerait rien du tout. Après une bonne douche pour tenter d’éviter l’explosion, je finis par retourner à la cuisine, récupérer la lettre. Je finis par m’installer dans le canapé pour la lire, un fond de musique derrière moi.

L’enveloppe était lourde, et en l’ouvrant je découvris trois papiers et quelques photos. J’ouvris la première lettre, et fus ravi d’être assis pour la lire. Cela venait de l’épouse d’un de mes anciens compagnon d’arme. Le contenu était particulièrement sombre. En rentrant d’une virée entre mecs, deux des survivants du dernier convoi avait perdu le contrôle de leur véhicule et s’étaient tués. La nouvelle m’avait fait l’effet d’un coup de massue. Nous étions restés proches. Géographiquement, nous étions éloignés et ne nous voyions pas souvent, mais encore quelques mois avant j’étais garçon d’honneur au mariage de l’un, et présent au baptême du fils de l’autre. La lettre s’excusait de ne pas avoir appelé de vive voix, et du temps qu’elle aurait passé sur la route, mais je comprenais. À la place de Marie, la personne qui m’avait écrit, l’une des veuves, je n’aurais même pas trouvé cette force. S’il arrivait quelque chose à Ben … Un frisson d’horreur courut le long de mon dos. Mieux valait ne pas y penser maintenant. Toutes mes émotions bouillonnaient, sans dessus-dessous. J’ouvris les papiers suivants, les faire-parts de décès. Étaient cités les frères d’arme. Un élancement lancinant prit place au creux de ma poitrine. Les horaires et lieu des obsèques étaient cités. Je trouverais un moyen d’y aller, nécessairement. Mais avant cela, j’appelais Marie, pour prendre de ses nouvelles. En entendant sa voix, les choses n’allèrent pas mieux, mais épancher la peine, ça évitait toutes sortes de bêtises.

Je passai plus de deux heures au téléphone, l’esprit en vrac, les émotions en ébullition. J’avais tenté de faire bonne figure, mais c’était dur. La douleur s’entendait des deux côtés du fil. Puis j’avais raccroché, l’estomac retourné, des images que j’aurais préféré ne pas voir ressortir plein la tête. Mon cerveau ne s’arrêterait pas, ce soir, j’aurais beau faire ce que je voulais … Alors une idée peu rationnelle me passa par la tête. Je laissais tout en plan, attrapant plutôt une bouteille de whisky. Au programme : boire jusqu’à l’anesthésie. Ça n’avait jamais rien résolut, mais là ça me paraissait être la seule chose envisageable, plutôt que de détruire la maison ou de prendre la pire décision de ma vie. L’idée d’appeler à l’aide ne me passa même pas par la tête. Alors après avoir descendu une quantité suffisante pour arrêter mon cerveau, j’avais fini par me vautrer dans le canapé et sombrer dans le noir total, la bouteille posée sur la table basse, conséquemment descendue, à côté des faire parts et des photos. Le noir faisait du bien, le silence, le rien. C’était exactement ce dont j’avais besoin. Un temps indéfini. Jusqu’à ce qu’un bruit me fasse bondir sur mes pieds dans un réflexe de survie.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas


Benjamin Giron
Benjamin Giron

Messages : 36
Date d'inscription : 23/01/2016






« Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Vide
MessageSujet: Re: « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin    « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Icon_minitimeLun 18 Avr 2022 - 23:11






 « Ces chaines qui nous enchainent ». Benjamin & Camille


Les trois derniers jours étaient une belle piqure de rappel. Ben avait presque oublié ce qu’était de vivre en forêt, loin de tout, en groupe. Il se serait bien passé du fait de ne pas avoir de téléphone, de un parce qu’il était légèrement accro à cet objet et de deux car il aurait aimé partager quelques anecdotes avec Camille. Bien entendu, il allait tout lui raconter une fois rentré, mais ce n’était pas pareil. En plus de cela, ne pas avoir de nouvelles de sa moitié le contrariait. Avec le travail de Cam il arrivaient qu’ils ne fassent que se croiser, mais ils prenaient toujours le temps de se tenir au courant des dernières nouvelles, de projets, d’ennuis ou de petites joies. Trois jours ça allait vite c’étaient-ils dits… Benjamin ne pouvait pas dire le contraire, mais il avait hâte de rentrer chez lui et de profiter de quelques jours de repos en espérant que Camille n’ait pas un emploi du temps trop chargé.

Les heures passées sur la route pour rentrer permirent à Ben de repenser à ces quelques jours loin de la civilisation. Il ne l’avait pas montré, mais il avait morflé. Il s’était rendu compte qu’il était devenu plutôt casanier et que le confort c’était important pour lui. Il avait également appris que des jeunes de tout juste 18 ans c’était une plaie quand il était question de faire des efforts et surtout de coopérer. Ce petit stage en forêt, qui pourtant n’avait pas été particulièrement long, en avait fait craqué plus d’un. Benjamin avait toujours été un garçon de bonne humeur et prenant le bon côté des choses, préférant plaisanter plutôt que de se morfondre, il remarqua que ce n’était pas le cas de beaucoup de jeunes, ils préféraient, pour la plupart, se plaindre, râler et rejeter la faute sur les autres. Le gendarme leur avait fait passer ce besoin de n’être fautif de rien. A chaque incartade, de l’un deux, ils prenaient tous des exercices supplémentaires. A la fin du séjour tous avaient compris que prendre sur soi était bien plus bénéfique pour eux.

Heureusement, il n’y avait pas eu que des râleries mais aussi de bonnes parties de rigolades, de camaraderies comme il le voulait. Voir ces post-ados, jeunes adultes, découvrir qu’ils étaient plus forts mentalement que ce qu’ils pensaient était une fierté pour Ben. Bien sûr que ce n’était pas facile, mais s’ils étaient là c’était que chacun le voulait et il les avait amenés à se dépasser. Benjamin se souvenait de ses stages, de ses formations pour entrer dans la gendarmerie, cela n’avait pas toujours été facile, mais il en avait gardé quelques belles amitiés. La plupart des gens de son entrée n’étaient pas des amis, il ne fallait pas se voiler la face il ne vivait pas au pays des bisounours, mais il y avait des situations qui avaient aidé à créer des liens. Peut être que ces jeunes garderaient contact les uns avec les autres et que lorsqu’ils seront affectés et se croiseront ils se rappelleraient de ce stage comme il se souvenait des siens. Cela lui fit penser qu’il n’avait pas contacté Henri depuis longtemps et qu’il était peut être temps de lui envoyer un message, voire même de l’inviter à passer quelques jours en Normandie. Il allait devoir en discuter avec Camille.

Le message que Camille lui avait envoyé avant qu’il ne prenne la route lui revint en mémoire. Ben n’était pas idiot, il savait que le travail de sa moitié était loin d’être facile et que parfois il y avait de mauvaises journées, mais que Cam lui en fasse part par message ne l’avait pas spécialement rassuré. Comme demandé, il avait promis qu’il serait prudent et il l’était. Son esprit vagabonder d’une pensée à une idée, mais il restait concentré sur la route plus que sur son esprit vagabondant. Seulement ce petit rappel de ce message lui fit une drôle d’impression et son inquiétude monta d’un cran. Le sudiste dut faire un gros effort pour rester prudent et ne pas appuyer sur l’accélérateur. Il espérait bien que si ça n’allait pas Camille aurait la bonne idée de l’appeler, ou de prévenir Elli au moins. Ben inspira un bon coup et essaya de sortir cette impression de sa tête. Il augmenta le son de la musique et se concentra quelques instant sur les paroles avant de se mettre à chantonner tout en tapotant son volant des mains. Il s’inquiétait surement pour rien, il avait promis au nordiste d’être sage alors pas le peine de se prendre la tête.

Il dut s’arrêter à une station pour remettre du gasoil et quand il croisa son reflet dans la vitre de la voiture un mélange de grimace et de sourire lui barra le visage. Il avait presque oublié qu’il s’était mangé une énorme branche d’arbre la veille. Sa pommette était noire et toute égratignée et il avait son œil légèrement injecté de sang. Cette petite mésaventure, il en était certain, allait beaucoup faire rire Camille. Il n’y avait que lui pour entrainer des jeunes au milieu d’une forêt et oublier qu’il y avait des branches plus ou moins hautes. Benjamin n’avait pas ri quand il avait couru d’un point de ravitaillement à l’autre et qu’il avait détourné le regard de sa route une seconde parce qu’il avait entendu un des jeunes hurler… Son visage avait rencontré la branche de façon un peu trop vive et il en avait basculé en arrière. Par chance, il n’y avait personne pour voir ça et encore moins pour filmer. Son excuse le soir venu : une branche qu’il avait voulu casser et qui s’était rompu trop subitement. C’était un peu moins pire que de dire qu’il n’avait pas regardé ou il allait. Et tout ça parce que Jordan avait trouvé une grosse araignée dans son pull quand il av ait voulu l’enfiler.

Benjamin reprit la route et termina les derniers kilomètres en imaginant ce qu’il ferait en premier. Il hésitait grandement entre prendre une looooooongue douche bien chaude et se jeter dans le canapé pour ne plus y bouger avant plusieurs heures. Quand il se gara devant chez eux il n’avait toujours pas décidé, préférant voir son envie et son courage du moment. Il remarqua la voiture de Camille et se dit qu’une douche à deux pouvait bien être une bonne option. Une fois garé, il sortit son sac du coffre et alla le balancer dans l’entrée avant de fermer la porte. Il abandonna son sac là, de toute façon tout devait aller à la machine, et s’avança dans le salon, son habituel sourire aux lèvres en enlevant ses chaussures et les abandonnant elles aussi là ou elles étaient.

« Caaaaaaam, t’es là ? Je suis rentré »

Ben arriva dans le salon et la scène le laissa tout d’abord sans voix. Il ne lui fallut qu’une demi seconde pour comprendre que quelques chose clochait. Le niveau de la bouteille de whisky avait drastiquement baissé et même s’il arrivait au nordiste de comater dans le canapé, ce n’était jamais comme ça. La journée de merde dont il lui avait fait part était bien pire que ce qu’il lui avait dit. Benjamin s’approcha lentement, jeta un coup d’œil au contenu de la bouteille et son regard se posa sur les faires-parts. Son cœur se serra, il connaissait ses personnes. Apparemment la journée de Camille était l’une de ses journées qu’il était préférable d’oublier… Ben connaissait suffisamment sa moitié pour savoir qu’il devait être prudent, il vérifia la lente respiration de Cam et soupira presque de soulagement. Il passa derrière le canapé et secoua l’épaule de Camille.

« Eh Camille, mon chat… Réveille-toi ! »

Cette technique de semblait pas porter ses fruits et ce n’était pas très étonnant, avec la quantité d’alcool qu’il avait ingéré… Benjamin hésita, lui renverser un verre d’eau sur la tête, lui mettre des baffes ?! Avec ces deux solutions, il risquait de finir plus amocher que lorsque sa pommette avait rencontré la branche. Il alla dans la cuisine et revint avec une casserole et une spatule, il resta à distance et se mit à taper comme un malade jusqu’à ce que Camille ne se lève d’un bon.

« Camille Mael Masewicz ! Tu…p’tain tu m’as fait peur… »

Benjamin déposa ses ustensiles sur la table basse et croisa les bras sur sa poitrine. Il n’arrivait pas à savoir s’il voulait serrer Cam dans ses bras de toutes ses forces ou le taper jusqu’à ce qu’il capitule…
.
BY .SOULMATES

Revenir en haut Aller en bas


Alexandre L. Leroy
Alexandre L. Leroy
Admin Bloody; La plus méchante (a)

Messages : 5097
Date d'inscription : 04/05/2010
▌AGE : 27
▌LOCALISATION : Tu voudrais savoir hein?
▌EMPLOI : Flemmarde à plein temps!
▌HUMEUR : Un plus un ça fait trois :3


Carte d'identités
Pseudo: Bloody
Autres comptes: Grégoire E.-G. Carpentier ; Ruby C.-M. Delcourt
Personnages sur le compte: Alexandre L. Leroy ; Gwen Lemerle ; Gaël C.-J. Fournier ; Jérémy Y.-M. Ambroziewicz





« Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Vide
MessageSujet: Re: « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin    « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Icon_minitimeMer 20 Avr 2022 - 22:18












Camille & Benjamin

« Ces chaînes qui nous enchaînent »

Éteindre le cerveau. Atteindre le noir. Ne plus penser. Ne plus ressentir cette brûlure lancinante. Ne plus se rappeler. Cesser d’être. Cesser de vouloir changer les choses. Des journées pourries, j’en ai quelques unes à mon actif. Dans le privé, dans le pro. Surtout dans le pro dernièrement. Avec un boulot pareil, ça n’a rien d’étonnant, évidemment. Les décès sont monnaie courante. On a beau dire qu’il ne faut pas s’attacher, garder le plus grand détachement, traiter les dossiers et pas les personnes … Certains êtres humains nous touchent encore. Pour diverses raisons, évidemment. Une jeune maman qui apprend qu’elle a un cancer du sein au premier mois de son bébé, c’est difficile de lui annoncer. Un enfant également. Un enfant … Cette saloperie n’épargne définitivement personne. Des gamins malades, j’en ai beaucoup trop côtoyé depuis que je suis môme. J’ai passé trop de temps dans les hôpitaux, j’ai vu trop de douleur et trop de morts. J’ai des cicatrices trop profondes pour cicatriser un jour.

Cette journée ne me rappelle que trop bien d’autres mauvais souvenirs. J’étais un jeune, très jeune garçon à l’époque. Trop jeune pour encaisser tous les mois de traitement et la fatalité qui en a découlé. Rien n’avait été simple pour moi à l’époque. J’étais entre deux feux d’une grande violence. Ma mère qui ne faisait que me rabaisser quand j’étais chez elle – rarement puisque mon père avait ma garde – et ma famille qui explosait. Quand mon frère est décédé, ça a été un véritable tsunami. Mon père et ma belle-mère ont du s’en remettre, et je suis passé au second plan. Ma mère m’a enfoncé comme pas possible. La souffrance a été réelle, violente, douloureuse. Des années après, elle n’est jamais réellement passée. Elle est toujours aussi vive quand j’y pense. Je l’évoque rarement. Mieux vaut l’oublier. L’ignorer.

Et quand rien ne va, rien ne va, évidemment. La loi des séries, je connais trop bien. Elle me suit depuis des années. Ça va toujours par lot. Et la plupart du temps je réagis très connement. Y’a qu’à voir comment je les ai rencontrés, ces gars. Niveau cohésion, on fait pas beaucoup mieux que de survivre toute la durée d’un engagement, encore moins quand un convoi a fait peu de rescapés. Bordel, c’est à se demander si on n’est pas vraiment condamnés à se tuer sur la route, ces conneries. Et ça fait mal aussi, de perdre des amis de cette façon. Je me suis rarement senti si seul face à mes émotions. Évidemment, Ben ne pouvait pas être là, sinon la soirée aurait été bien différente. Il aurait su absorber le raz-de-marée que j’allais provoquer. Il aurait réussi à me faire parler, décharger, et ça m’aurait évité de me mettre dans un état pareil, surtout que ça ne m’était pas arrivé depuis très longtemps. Et que j’allais regretter ça très fortement au réveil …

Parlons-en, du réveil ! Alors qu’il n’y avait que le noir et le silence pour accueillir toute forme de conscience de ma part et que jusque là rien n’avait semblé m’effleurer – pas même Ben – un vacarme ahurissant fit reconnecter automatiquement mon cerveau. Le rebootage eu quelques années de retard sur la dernière mise à jour, cela dit. Je sautai sur mes pieds dans un réflexe, prêt à frapper ce qui allait passer à ma portée. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine et dans mon crâne, et lorsque la voix de Ben me parvint, je ne pus m’empêcher de grogner méchamment. Bordel mais il voulait me tuer, ce n’était pas possible autrement !

« C’est l’hôpital qui se fout de la charité ! » Je finis par adopter la même attitude que lui, bras croisés contre la poitrine, lui faisant clairement face. J’avais ma tête des mauvais jours, gueule de bois en plus. « Si tu cherches à me tuer, tu n’as qu’à réitérer surtout ! » Bon OK j’étais un peu en exagération quand même. Juste un peu. « Ou alors t’es vraiment suicidaire de me faire un truc pareil maintenant, j’arrive pas à trouver d’autres explications. »

Je finis par passer une main dans mes cheveu, nerveusement. Je suis on ne peut plus conscient d’être gratuitement désagréable, pour l’occasion. Et même si la dernière chose dont j’ai envie là, tout de suite, c’est de m’engueuler avec lui, Ben m’a vraiment fichu la trouille et ça a tendance à me mettre sur les nerfs. Je finis néanmoins par soupirer et secouer la tête. Je n’ai aucune envie de démarrer ma journée comme ça, elle va être assez désagréable comme ça. J’ai un batteur qui s’en donne à cœur joie dans ma tête, je n’ai aucune envie d’en rajouter en me prenant la tête avec mon homme, que je n’ai pas vu depuis plusieurs jours. Je l’observe quelques secondes, prêt à m’excuser, quand un détail me saute aux yeux. Je fronce les sourcils avant de faire en quelques enjambées la distance qui nous sépare et d’attraper son menton pour y regarder de plus près.

« Mais qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? »

Bon oui, comme d’habitude je sur-réagissai largement puisque ça le concernait. Mon côté protecteur était de plus en plus exacerbé en sa présence, d’une manière viscérale. Surtout après une journée de merde. Car même si j’avais réussi à éteindre mon cerveau pour dormir quelques heures, il n’avait pas attendu très longtemps avant de se remettre en route après mon réveil. Mais le point positif c’était que Ben était de retour, entier, bon un peu amoché mais il devrait y survivre quand même, objectivement, et je finis par caresser lentement sa mâchoire que je n’avais pas encore lâchée, ma main libre partant à la rencontre de sa hanche. J’avais besoin de contact, la pression s’échappant lentement de mon corps. Je fronçai finalement le nez.

« Je suis désolé de t’avoir inquiété. La journée a été … Pire. »
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas


Benjamin Giron
Benjamin Giron

Messages : 36
Date d'inscription : 23/01/2016






« Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Vide
MessageSujet: Re: « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin    « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Icon_minitimeJeu 12 Mai 2022 - 22:19






 « Ces chaines qui nous enchainent ». Benjamin & Camille


Son retour à la maison n'était pas tout à fait comme Ben l'avait imaginé. Retrouver son homme affalé dans le canapé, une bouteille quasi vide à côté de lui ne faisait pas partie des choses auxquelles il avait pensé. Bien entendu qu'il avait compris que Cam n'était pas au mieux de sa forme, que sa journée n'avait pas été terrible et qu'il aurait surement besoin de vider son sac. Sauf que là, ce n'était même pas possible puisqu'il comatait, imbibé d'alcool. Alors après avoir tenter un réveil de la manière douce, Benjamin était passé à un niveau beaucoup plus extrême tout en sachant qu'il pouvait y risquer sa vie. Ce ne serait agréable ni pour lui ni pour Camille, mais il était hors de question qu'il le laisse dans cet état, surtout qu'il ignorait complétement depuis combien de temps il était là.

La réaction de l'ancien soldat n'étonna même pas Ben, qui était content d'avoir laissé une certaine distance entre eux. Il avait appris, à ses dépens, que surprendre son homme n'était jamais une bonne idée et que s'il le faisait, il fallait une sacrée bonne raison. Comme lui, inerte dans le canapé. Ben reposa ses ustensiles et laissa Cam déverser sa colère, il n'était pas forcément très heureux d'entendre ce qu'il lui disait, mais il était quand même plus content de le voir debout, râler contre lui. Les bras croisés, il haussa un sourcil quand Camille lui dit qu'il devait être suicidaire. Alors s'il l'avait été, il aurait fait du bruit directement aux oreilles de Cam, hors il avait gardé une certaine distance et surtout, il n'aurait pas eu à faire tout ça s'il l'avait appelé pour lui dire à quel point ça n'allait pas. Même si Ben avait clairement envie de réduire la distance qui les séparait, il ne bougea pas, conscient que Camille avait besoin de se calmer un peu avant d'être envahi. Alors il attendit, silencieux, le regard posé sur cet homme qu'il aimait. Qu'il aimait vraiment, mais qui à présent l'inquiétait.


Ben ne s'attendait pas à ce changement de ton de la part de Camille. Il fallait dire qu'il avait complétement oublié l'état de son visage. Ce n'était rien, juste une grosse égratignure, comparé à ce qu'il avait vu de Cam en rentrant. Le sudiste ne quitta pas de son regard sombre le jeune homme, il réagit à peine lorsque ses doigts se posèrent sur son menton. Apparemment le nordiste était calmé, plus inquiet maintenant par le visage de son compagnon qu'en colère contre lui. Benjamin soupira et baissa son regard une seconde, lorsqu'il releva les yeux sur ceux de Cam, un rictus apparut sur ses lèvres. Il n'allait surement pas raconter tout de suite son exploit, mais l'idée de le faire l'amusait beaucoup.

"Mon visage a rencontré une branche de façon un peu vive... Mais c'est rien."

Ben décroisa les bras pour prendre la main de Cam posée sur son visage dans l'une et l'attirer par la taille de l'autre. Il finit par poser son front sur celui de son compagnon et serra sa main doucement. Les mots qu'avaient prononcé Camille n'étaient pas une surprise. Il en fallait quand même beaucoup à l'ancien militaire pour craquer à ce point. Ben lâcha sa main et prit le jeune homme dans ses bras, embrassant sa joue avant de coller son nez dans son cou.

"T'aurais dû m'appeler Cam, tu savais que je rentrais, s'il le fallait on aurait passé tout le trajet au téléphone..."

Ben se recula légèrement, juste assez pour planter son regard noisette dans le bleu de celui de Camille. L'une de ses mains vint caresser la joue du brun et glissa le long de son bras.

"Maintenant que je suis là, raconte moi..."

Ce n'était absolument pas de cette manière là que Benjamin avait pensé passer ses retrouvailles avec son homme, mais il sentait sa détresse et ne pouvait pas ne rien faire. Alors s'ils devaient passer des heures à discuter, si Cam avait besoin de faire un long monologue, s'il avait besoin de s'épancher, Ben serait là, une oreille, une épaule et un coeur pour lui.
.
BY .SOULMATES

Revenir en haut Aller en bas


Alexandre L. Leroy
Alexandre L. Leroy
Admin Bloody; La plus méchante (a)

Messages : 5097
Date d'inscription : 04/05/2010
▌AGE : 27
▌LOCALISATION : Tu voudrais savoir hein?
▌EMPLOI : Flemmarde à plein temps!
▌HUMEUR : Un plus un ça fait trois :3


Carte d'identités
Pseudo: Bloody
Autres comptes: Grégoire E.-G. Carpentier ; Ruby C.-M. Delcourt
Personnages sur le compte: Alexandre L. Leroy ; Gwen Lemerle ; Gaël C.-J. Fournier ; Jérémy Y.-M. Ambroziewicz





« Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Vide
MessageSujet: Re: « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin    « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Icon_minitimeMer 29 Juin 2022 - 22:12












Camille & Benjamin

« Ces chaînes qui nous enchaînent »

Les réveils en fanfare, ce n'était pas pour moi. Déjà quand je dormais de manière normale ça n'allait pas, là avec ma cuite monumentale, c'était on ne peut plus dangereux. Néanmoins, après une réaction certes excessive et désagréable, j'avais fini par me calmer un peu, et revenir dans des dispositions ... Disons plus raisonnables. Enfin, raisonnable, c'était peut-être quand même un grand mot aux vues de ma réactions somme toute encore disproportionnée face à l'état du visage de Ben. D'accord, ce n'était pas beau à voir, mais objectivement avec un peu de recul, sans œil était ouvert, de fait ce n'était pas si grave que cela. Mais que voulez-vous, avec lui mes réactions n'étaient jamais très mesurées, surtout quand c'était mon instinct de protection qui parlait. Alors évidemment je lui avais posé la question.

A son soupir et à sa façon de baisser les yeux, je dus faire un gros effort pour prendre sur moi et ne pas le secouer. Néanmoins son rictus faillit bien avoir raison de ma patience et je me retins à grand peine de grincer des dents. J'avais une certaine tendance au bruxisme quand mes nerfs étaient mis sous pression, ce n'était jamais très bon. La réponse de Ben me tira un petit rire nerveux. Ce n'était certainement pas rien, le connaissant, il devait y avoir une histoire derrière, mais je ne relevai pas vraiment. Je ne pus pourtant pas retenir une petite remarque sarcastique, n'hésitant pas à le chambrer au passage.

« Je vois que cette rencontre n'aura pas manqué de te marquer ... J'imagine qu'il y a des témoins, que je ne passe pas pour un homme violent ... »

J'avais fini ma phrase avec un sourire en coin. Autant je pouvais être un véritable danger - pour moi même ou pour autrui d'ailleurs - autant imaginer ne serait-ce qu'une seconde que je puisse blesser volontairement Ben, c'était de la folie pure. Lorsque mon compagnon m'attira à lui, je me laissais faire volontiers, fermant mes doigts avec plus de pression sur sa hanche. Lorsque le front de Benjamin toucha le mien, je fermai les yeux, inspirant profondément pour tirer le maximum de calme de ce contact. Il avait un effet assez prodigieux sur mes nerfs, et c'était tant mieux car cela lui permettait facilement de désamorcer les bombes en général. Il y en avait parfois bien besoin. A sa réplique suivante, je rouvris les yeux en grimaçant.

« Je n'avais pas du tout prévu que ça se termine comme ça ... » Je fis un vague signe vers la table basse, vers le courrier fatidique. « Je n'avais pas encore eu ça quand je t'ai prévenu. Et après je n'ai plus vraiment réfléchi. »

Ma voix avait faibli sur la fin de la phrase. Je me laissai cajoler par mon homme. Au final, j'étais loin d'être aussi solide que j'aimais le laisser paraître, et si une personne pouvait bien le savoir, c'était lui. Mais je n'aimais pas me sentir prix en faute comme ça, parfois j'avais quand même vaguement l'impression d'être un petit garçon se faisant gronder par un adulte, ce qui était un total paradoxe en connaissant l'asticot. Mais au moins je savais que je pouvais lui parler sans détour. Il était là, présent, disponible, comme il le confirmait là encore. Néanmoins, je fronçais un peu le nez.

« Je te propose qu'on en discute depuis la salle de bain. Maintenant que tu es là, il te faut surtout une douche, et elle s'impose pour moi aussi. »

Fallait avouer que là, ça sentait quand même un peu le fauve dans les parages. Avec l'odeur rance de l'alcool, le mélange n'allait pas tarder à me retourner l'estomac, qui n'avait déjà pas grand chose de conciliant pour rester à sa place. J'attirai Ben à ma suite, quittant le salon jusque la salle de bain, faisant fi de son bagage qui trainait dans l'entrée. Il y aurait bien d'autres moments pour faire mon maniaque. J'entrai alors dans la salle de bain, et en croisant mon reflet, je ne pus m'empêcher une autre grimace. J'avais quand même franchement une sale gueule, je comprenais mieux la vision qu'avait pu avoir le sudiste en rentrant. Je comprenais beaucoup mieux pourquoi il avait employé les grand moyens du coup. Je me détournais finalement de mon image, attrapant ma brosse à dents. Ma priorité était de remettre un coup de frais dans mon haleine de vieux fond de fût. Ce fut rapide, pas de quoi en faire un fromage. Une fois la bouche essuyée, je me tournai vers Ben.

« Voyons déjà voir si la branche n'a pas fait de dégâts ailleurs ... On s'occupera de mon énième pétage de plombs juste après. »

D'un air entendu, je retirai mon propre tee-shirt. Bien loin de moi les idées saugrenues pour le moment. Nous avions juste tous les deux factuellement besoin d'une bonne douche basique, mais là tout de suite je n'avais aucune envie de perdre Ben des yeux ne serait-ce que cinq minutes. Et je n'essayais pas d'éviter la conversation, bien loin de là, mais temps que je ne serais pas fixé sur le fait que mon compagnon serait entier, j'étais sûr et certain de ne pas me tirer cette question de ma tête déjà beaucoup trop remplie. Une fois la problématique résolue, j'étais tout à fait prêt à parler, et Ben risquait de ne pas être déçu de l'attente, car il risquait d'en apprendre vraiment beaucoup sur mes fractures intérieures qui ne cicatrisaient pas et moi ...   
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé







« Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Vide
MessageSujet: Re: « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin    « Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin  Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

« Ces chaînes qui nous enchaînent » † Camille & Benjamin

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
HeartBeat of Normandy :: Ville d'Etretat :: — Centre ville-