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 « Life is a joke. Love is a game. » † Grégoire

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Grégoire E.-G. Carpentier
Grégoire E.-G. Carpentier
Admin Bloody; La plus méchante (a)

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« Life is a joke. Love is a game. » † Grégoire Vide
MessageSujet: « Life is a joke. Love is a game. » † Grégoire   « Life is a joke. Love is a game. » † Grégoire Icon_minitimeSam 23 Jan 2016 - 9:46


Grégoire Elliott Gaspard Carpentier

I'm untouchable darkness, a dirty black river to get you through this. In the mouth of madness, down in the darkness


Nom : Carpentier
Prénom(s) : Grégoire Elliott Gaspard
Surnom(s) : Greg
Âge : 24 ans
Date & Lieu de naissance : 14 juillet 1991 à Chamonix
Situation familiale : En couple
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
Particularités : Mes yeux sont de couleur changeante. On les devine parfois gris, verts, bleus. Tout dépend de la lumière, il paraît. Par contre tout le monde s'accorde à dire que j'ai de superbes yeux clairs, et ça, ça me plaît !
Habitudes : Je passe mon temps dans mon bar. Mon passe-temps favori est de tester de nouveaux cocktails ○ Je profite de mes heures creuses pour jouer de la guitare et chanter. Je compose un peu, rien que pour moi et ceux qui auront la chance de m'écouter, et c'est toujours relativement personnel ○ Je suis sportif et j'essaye de m'entretenir. Je n'ai pas le temps d'aller en salle de sport trop souvent mais je fais en sorte de me bouger, pour rester un peu athlétique
Métier-Etudes : Patron & Barman à l'Edelweiss
Groupe : Habitant
Avatar : Flo Delavega

Anecdotes

Je suis un cascadeur, un baroudeur, et si je vous racontais tout, j'en aurais pour l'année. J'ai tendance à tenter le sort et la chance se met rarement de mon côté. Je suis un adepte des sports extrêmes, des montées d'adrénaline, et des folies en tous genres. Je saute en parachute, fais du hors piste en ski, concours en freestyle en snowboard, descends les rivières en rafting et fais du hors-ball, entre autre. De toutes ses activités, j'ai eu des accidents plus ou moins graves, et pas mal de passages aux urgences pour ce que l'on appelle des traumatismes bénins. De ce fait, j'ai pris en horreur le corps médical de manière général, parce que je ne supporte plus vraiment leur façon de me moraliser.
Il n'y a qu'une seule personne que j'écoute un minimum, et c'est Louis, mon meilleur ami. Pour le protéger, je suis prêt à toutes les folies, et pour lui faire plaisir, je suis aussi capable, de temps en temps, de me retenir de faire une folie. Nous sommes extrêmement fusionnels, et si j'ai besoin de l'aval ou de l'avis de quelqu'un, ce sera de lui dont ça me touchera le plus. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui.
J'avais arrêté le horse-ball mais je me suis créé une bonne occasion de reprendre : j'ai eu la possibilité de racheter mon ancien cheval, Avalon, et de monter une équipe d'adultes pour aller en compétitions. Pour le moment nous sommes trois, avec un cheval vraiment vert au ballon dans le lot, mais bon, il y a un peu de potentiel, autant chez les chevaux que chez les joueurs, qui sont déjà de vrais cavaliers, alors on va aller tout déchirer ... la saison prochaine sûrement, pour cette année on va déjà essayer de se mettre en route tous ensemble.
Dernièrement, j'ai fait un saut en parachute un peu foireux, à Etretat. En fait je suis resté pendu par les pieds à l'avion et il a du atterrir d'urgence, manquant de peu de me tuer. Je m'en suis tiré plutôt bien : des contusions, une commotion cérébrale bien casse-pieds et un sermon comme jamais par Louis. j'avoue que je suis un peu refroidi mais franchement, je ne sais même pas comment c'est techniquement possible un truc pareil !
Actuellement, je sors avec ma saisonnière. C'est une fille charmante, et plutôt très intelligente. Entre nous, ça a tout de suite collé, sauf qu'elle a commencé par bosser pour moi, et que je ne mélange pas vie privée et vie professionnelle, du moins j'évite. Et finalement j'ai réussi à l'embarquer pour les vacances chez moi, à Morzine. En tout bien tout honneur à la base, surtout pour qu'elle cesse de me tanner pour que je fasse un mini concert dans mon bar. Et c'est pendant cette semaine qu'on s'est mis ensemble. OK, ce n'est pas le grand amour, mais à deux, on est bien. Je crois pouvoir dire qu'on est heureux. Avec nos vies respectives, on se voit relativement peu, mais c'est d'autant meilleur.


Caractère

Je n'ai jamais eu le goût de la mesure, je crois. J'ai toujours croqué la vie à pleines dents. Oh, j'ai certes eu des milliers de craintes, dans ma jeunesse, et certaines auraient sûrement pu me paralyser et me laisser sur place mais... J'ai toujours positivé, et poussé les gens à positiver avec moi. Comment ? Oh, un peu d'humour, d'autodérision, la faculté de sourire à tous bouts de champ, d'un million de sourires, d'un sourire différent pour chaque occasion. Mais, presque continuellement, un sourire étire mes traits. Pour me mettre de mauvaise humeur, il faut le faire. J'ai eu tendance à être un fêtard, dans ma jeunesse. En même temps j'ai grandi dans le bar à ambiance de mes parents, connaissant les soirées à thème, les soirées où des chanteurs ou des groupes, locaux ou avec un peu plus de notoriété, venaient en show dans le bar, sur le parquet usé et dans les larges sièges en cuir rouge capitonnés. Ça ne m'a pas vraiment aidé à avoir la plus calme des jeunesses, mais ça m'a au moins permis de mettre en avant mon caractère. Au fil des années, accoudé au bar parental, j'ai attrapé la tchatche avec la clientèle. J'ai un sacré relationnel, et je peux vous dire que ça ne m'a pas rendu timide pour deux sous. Je ne suis pas non plus rapidement gêné dans une conversation. J'ai aussi appris à jouer de mon atout charme. J'aime plaire à ces dames mais... Je ne finis généralement pas mes soirées accompagné. Pas à la première rencontre, en tous cas. En fait, à force d'avoir passé des soirées accoudé au comptoir, je ne suis pas simplement devenu quelqu'un de parlant et un charmeur... Je suis aussi devenu quelqu'un capable d'écouter beaucoup, longtemps, pour peu que la personne fasse à moi me fasse vraiment sentir qu'elle a besoin de parler. Je pourrais me reconvertir en psy, un jour, j'en suis persuadé ! Même si ce n'est vraiment pas dans mon tempérament. Pour vous prouver un peu mon goût pour la mesure, je devrais aussi vous parler de ma passion pour les montées d'adrénaline. Je suis sans conteste un sportif, et j'aime particulièrement les sports extrêmes, qui me font me sentir vivant comme jamais. En fait, je l'ai bien compris ; je n'ai qu'une seule vie, et je compte bien en profiter. Mais voilà, même sous mes airs de garçon parfaitement à l'aise dans mon environnement, loin d'être timide et un peu cascadeur et baroudeur, j'ai des défauts, et des vrais.

Par exemple ? Je déteste qu'on me fasse remarquer que j'ai tort, ou alors qu'on essayer de me mettre un peu de plomb dans la cervelle. Ce que j'aime le moins ? C'est que des inconnus ne cessent de me dire que mes activités sont dangereuses. En fait, je déteste clairement qu'on remette en question mes capacités, et ce quelque soit le domaine. Je sais que je ne suis pas infaillible, et j'ai déjà quelqu'un qui me le rappelle assez souvent pour que je ne me sente pas trop pousser des ailes et que je ne me jette pas du haut de la Dent D'Oche ou de la Tête de Géant sans au moins un parapente. Donc voilà, pour ceux qui voudraient s'amuser à jouer ma conscience un peu protectrice, sachez que j'en ai déjà une. Et il vaut mieux pour moi, d'ailleurs, parce que l'un de mes autres défauts est mon absence de peurs pure et dure. À croire que je ne vois pas le danger, et c'est un peu ça. J'ai aussi d'autres défauts, et l'un de ceux qu'on peut facilement deviner est mon égoïsme. Enfin, ce n'est pas vraiment ça, mais un peu quand même ; je sais que je fais peur à mes proches lorsque je me décide à un nouvel exploit un peu extrême, parce qu'ils connaissent bien les risques. Sauf que, voilà, ça ne m'empêche absolument pas de le faire. Je n'en fais toujours qu'à ma tête, et je sais que ça ne leur plaît pas mais c'est comme ça, je pense à moi d'abord la plupart du temps. Je suis aussi du genre impatient. J'ai eu la chance de toujours avoir ce que je voulais – si c'était raisonnable, et de temps à autres je le suis, raisonnable – quand je le voulais, alors ça ne m'aide pas vraiment à avoir le goût de la patience.

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Inventé ou scénario : Inventé ^^
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Dernière édition par Grégoire E.-G. Carpentier le Sam 23 Jan 2016 - 10:11, édité 1 fois
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Grégoire E.-G. Carpentier
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« Life is a joke. Love is a game. » † Grégoire Vide
MessageSujet: Re: « Life is a joke. Love is a game. » † Grégoire   « Life is a joke. Love is a game. » † Grégoire Icon_minitimeSam 23 Jan 2016 - 9:47


Histoire




Surprise, me voilà aux commandes ! En même temps, qui mieux que moi pourrais vous raconter ma vie bien chargée ? Alors laissez-moi me présenter. Je m'appelle Grégoire. Mes deuxièmes prénoms sont Elliott et Gaspard, et me viennent de mes grands-pères. Ma mère est une anglaise, arrivée en France pour faire ses études à Paris. Mon père était un gamin de Morzine, monté à Paris pour découvrir la vie. Ils se sont rencontrés par le plus pur des hasards et c'est comme ça qu'ils ont commencé à se fréquenter. Huit mois plus tard, ils sortaient ensemble. Il leur a fallu un peu de temps pour se lancer, mais au moins, j'ai été élevé par un couple fusionnel. Quoi que, pour le moment, je vous plante le décor, parce qu'on n'en est pas encore là. Ma mère n'est jamais repartie en Angleterre. À la fin de ses études, mon père a voulu l'emmener dans sa région natale, et c'est comme ça qu'ils ont atterri à Chambéry. Ma mère était professeur d'anglais au collège, et mon père était barman. Quelques mois après leur installation à Chambéry, ils décidèrent de se marier. Et moi, j'arrivais encore quelques mois après ça, pour combler mes parents de bonheur. Je n'ai pas de souvenirs de ma petite enfance. Du moins pas de vrais souvenirs. Parfois, une image me passe par la tête, un son, le souvenir d'un rire. Mais rien de plus concret que ces petites images rapides, rappel d'une enfance joyeuse. D'ailleurs, les photos sont là pour le prouver. J'ai toujours eu un sourire accroché aux lèvres, il faut croire. C'est vrai, tous les enfants ont parfois des photos sur lesquelles ils ne sourient pas, parce qu'ils ont été pris au naturel, ou parce qu'ils avaient leur chagrin ou leur caprice. Il n'existe pas une seule photo de moi où je manque d'un sourire, et mes parents m'ont souvent dit que je n'avais jamais été un bébé pleureur ou capricieux, mais plutôt un enfant rieur, un bébé souriant et capable de grimaces pour faire rire la galerie. Et déjà un véritable baroudeur qui n'avait peur de rien. J'ai fait mes premiers pas les mains agrippées à l'échine du grand beauceron qui a partagé mon enfance. Et puis, j'ai commencé l'école. J'ai toujours été un garçon un peu turbulent et dissipé, mais plutôt discipliné. Il n'était pas nécessaire de me punir à tous bouts de champ pour que je me montre un peu plus calme. Juste quelques rappels à l'ordre. Parce que j'avais beau être assez électrique, essayer d'escalader le grillage de la cour de récréations, monter sur des endroits où je n'avais pas le droit de mettre un pied... Ce n'était pas pour être méchant ni pour épater la galerie. C'était peut-être déjà le début de mon âme de baroudeur.

Comme vous pouvez l'imaginer, j'étais un enfant sociable et entouré de copains et de copines. En même temps, à la maternelle, il y a peu d'enfants solitaires. Sinon c'est qu'ils auront de gros problèmes relationnels plus tard. Oh, après, il y a des enfants solitaires... Mais je l'ai remarqué, et ça commence plutôt vers le CP, quand on se mélange avec des grands, des vrais grands, et puis... Et puis quand on commence tous à quitter la naïveté primaire de l'enfance pour devenir de petits adolescents en devenir. Enfin bref, ce petit état de psychologie infantile ne vous aide pas, je présume, surtout que je n'ai pas vraiment été touché par ce cas-là. Pas du tout, même, parce que bon, avec le sourire facile que j'avais, mon côté joueur et un peu tête brûlé qui fait plein de bêtises, des copains d'école, j'en ai toujours eu beaucoup, et c'était agréable. J'ai toujours aimé me sentir bien entouré. Et puis, j'avais à peine plus de trois ans et demi lorsque je perdis mon grand-père paternel. Autant vous dire que je n'ai pas vraiment réalisé. Je me suis senti triste, surtout dans les mois de l'année qui suivirent. Au début, je ne comprenais pas vraiment que papy ne reviendrait pas. Mais, au fur et à mesure des mois, quand on allait voir mamie et que papy n'était plus là, je compris progressivement. Et c'était vraiment triste, pour moi, parce que je n'avais pas connu papy et mamie du côté de maman. Elle s'était mis en mauvais termes avec eux lorsqu'elle avait décidé de rester avec « son français ». Pourtant, un truc dans ce décès fit changer ma vie ; l'héritage que papy avait laissé était destiné à papa, pour qu'il puisse accomplir un rêve de gosse ; s'acheter son bar. C'est comme ça qu'on a déménagé à Morzine, en fait. Comme papa y avait grandi, il voulait se rapprocher de mamie, maintenant qu'elle était toute seule. Et puis, maman pouvait se faire muter dans un collège bien plus près sans problème ! Donc il a racheté un vieux bâtiment quasiment à l'abandon, au pied des pistes de ski, bâtiment qui ne servait que de local pour la station de ski en période, et il l'a totalement transformé. C'est comme ça que l'« Étoile d'Or » ouvrit ses portes, quelques mois plus tard, et que nous déménageâmes dans ce petit village avec si peu d'âmes à l'année. Mais peu importe, à vrai dire, parce que c'est au milieu de ce peu d'âmes que j'ai rencontré celui qui deviendra au fil des années mon meilleur ami et ma conscience.

Comment je l'ai rencontré ? Oh, imaginez bien qu'après l'école et après le travail, pas mal de personnes passaient au bar de mon père. Les uns venaient boire une bière, les autres venaient grignoter une gaufre et un chocolat chaud pour le goûter. Et moi, bien entendu, je traînais par là, parce qu'à quatre ans, en pleine maternelle, je n'avais pas de soucis de devoirs à faire. Et en fait, de temps à autres, il y avait ce petit garçon qui venait avec ses parents. Avec ses bouclettes brunes, ce n'était pas difficile de le reconnaître. Nous allions à l'école ensemble. Il était une classe en dessous de moi, mais on était dans la même cour de récréation. Sauf qu'il ne faisait pas parti de ces garçons qui chahutaient un peu il était toujours... Calme, en vérité, et ça m'a toujours étonné, jusqu'à ce que je sache pourquoi. Sauf que je n'ai pas changé. En fait, notre première rencontre a donc eu lieu dans le bar de mon père, Parce que, hardi comme je l'étais, je suis allé vers lui pour lui demander comment il s'appelait, et s'il voulait venir jouer avec moi. J'avais des voitures et des playmobiles, sur une table dans un coin. Il a souri, m'a répondu et, avec l'accord de ses parents, est venu jouer avec moi. Alors on s'est assis et on a joué, comme deux enfants. On connaissait juste nos prénoms, mais c'était mon copain. C'est drôle comme une rencontre aussi insignifiante peu faire changer une vie. Parce que, clairement, il a fait changer ma vie. Vous comprendrez sûrement mieux les choses un peu plus tard. Enfin voilà comment le lendemain matin, et tous les matins d'école qui suivirent, j'allais proposer à ce garçon de venir jouer avec mes copains et moi.  Après tout, c'était un copain aussi. Et c'est comme ça qu'on a un peu appris à se connaître. Voilà comment, à quatre ans, j'ai rencontré un garçon que je côtoie encore, à vingt-trois ans. En fait, il n'y a plus grand chose à dire entre lui et moi avant quelques années, parce que vous savez bien comment ça se passe, une amitié entre gamins. Des hauts et des bas. Surtout des hauts, je vous avouerais. Mais rien qui ne mérite d'être détaillé en quatre cents mots minimum. Je peux donc en profiter pour vous expliquer comment je suis devenu le casse-cou que je suis aujourd'hui. Et c'est super simple ; en premier lieu, on m'a mis sur des skis à quatre ans, et j'ai goûté à de premières sensations de vitesse. Et puis voilà, le truc pratique, c'est qu'en habitant au pied des pistes, je pouvais super facilement skier tous les jours, et donc attraper assez vite un bon niveau, même si avec mon côté tête brûlée et mon absence de peurs, j'ai pris de sacrés gadins. Je ne compte plus vraiment les bleus et les escarres, mais je compte les heures de plaisir avec les skis chaussés. Et si le ski avait été mon seul sport, comme je me serais ennuyé, l'été ! Alors, j'ai fait un peu d'équitation, histoire de m'occuper, et mon père m'a aussi mis au rugby. Remarquez, aujourd'hui je n'ai pas vraiment la carrure d'un rugbyman, ça vous permettra sûrement de comprendre comment, à douze ans, j'ai arrêté ça. J'en avais un peu marre de me faire broyer, parce que j'étais un peu une crevette dans mon genre et que je commençais à en avoir marre de me faire casser la tronche à tous bouts de champ, clairement.

Et en fait, je pense que je vais reprendre le cours normal de mon histoire à mes dix ans. À cet âge-là, j'ai commencé la guitare. Pourquoi ? Oh, parce que j'adorais ces groupes qui venaient se produire dans le bar familial et qu'ils m'avaient donné envie de jouer un peu de musique. Bon, je n'ai pas tout de suite été très doué mais... ça n'était pas trop catastrophique et, aujourd'hui, je suis plutôt doué, sans vouloir me vanter, même s'il faut que je travaille régulièrement sous peine de voir mes capacités diminuer assez sérieusement. Enfin bref, on reprend à mes dix ans, j'ai dit, et pas uniquement pour la guitare. Non, c'est aussi vers cet âge-là que j'ai compris certaines choses. En fait, c'est à cet âge-là que j'ai commencé à comprendre un peu pourquoi ce garçon, cet ami, avec lequel j'avais grandi et que j'appréciais tant, était différent. Oh, il était joyeux et facile à vivre, et nous rigolions beaucoup tous les deux. On avait nos rêves d'abordages de bateaux pirates et de courses de voiture, comme tous les enfants de notre âge... Mais il ne faisait pas la course, à l'école. Il ne skiait pas non plus, l'hiver. Il ne faisait pas de sport, en fait. Pourtant, sa petite sœur, elle, en faisait. En fait, je venais de prendre conscience de ce qu'on m'avait expliqué gentiment plutôt. Il était malade, malade des muscles, et le sport, ce n'était pas pour lui. J'avais eu du mal à comprendre, un peu avant, mais en le voyant tomber parfois, je comprenais mieux. Pourtant, vous voyez, je n'ai pas changé, avec lui. Quand il voyait ces personnes le regarder comme s'il fallait le mettre sous verre, il s'énervait, parce que lui, il voulait être normal. Il voulait qu'on fasse comme si tout était normal. Alors je l'ai fait. Bien sûr, quand certains grands venaient le bousculer, je ne pouvais pas m'empêcher de le défendre. Mais même si ça avait été un ami qui pouvait se défendre, je l'aurais fait. C'était une réponse instinctive que tout enfant connaît ; on ne touche pas aux copains.

C'est donc vers dix ans que j'ai commencé à vraiment m'accrocher à ce garçon aux cheveux bruns. Après tout, on n'avait pas mal grandi ensemble, déjà, et puis on se connaissait bien. On s'est beaucoup rapproché, parce qu'il ne supportait pas qu'au fur et à mesure de l'évolution de sa maladie, les gens changent autour de lui. Je faisais l'effort de ne pas faire comme tout le monde. Et tout doucement, sa force pour se battre était devenue la mienne, et on était vraiment devenus inséparables. L'une des premières choses qu'il a fait changer chez moi, c'est mon moral. J'avais beau être souriant avant, j'avais pu avoir tendance à me plaindre. Et lui, continuellement à positiver alors qu'il aurait eu toutes les raisons de désespérer, il avait fait de moi le genre de guerrier du moral que je suis aujourd'hui. Oh, Rome ne s'est pas faite en un jour, vous savez. Il m'avait fallu du temps avant d'avoir cet état d'esprit, mais au final, lorsqu'il avait un coup de blues et qu'il n'y croyait plus vraiment, c'était moi qui l'obligeais à positiver. Avec ses parents, bien sûr, mais parfois ses parents avaient du mal, et je les comprenais. Alors je faisais mon possible pour leur faciliter un peu la vie à tous. Vous voyez comment, partis de petites voitures dans le bar de mes parents, on en était arrivés à devenir aussi proche. Le hasard fait bien les choses, il faut croire. Certains d'entre vous l'auront sûrement compris, je vous parle de Louis. Louis et sa bouille d'amour. Louis et sa bonne humeur constante. On avait tout pour s'entendre. Et plus on grandissait, plus ça s'avérait vrai. Petit à petit, il a commencé à venir passer la journée à la maison, moi j'allais passer mes soirées chez lui. Oh, mes parents l'auraient volontiers accueilli quelques jours de temps à autres à la maison ! Seulement, notre maison était haute et étroite, et elle ne comportait pas de chambre au rez-de-chaussée. Vu les difficultés grandissantes qu'il avait pour se déplacer, c'était beaucoup plus pratique de toujours retourner dormir chez lui, ce qui ne m'empêchait pas du tout d'y aller. J'avais de la chance que mes parents l'apprécient, mais aussi que ses parents m'apprécient. Et c'est un peu comme ça que nos parents sont plus ou moins devenus amis.

Même si j'ai fait en sorte d'être un battant pour Louis, lorsqu'il perdit l'usage de ses jambes, ça me mina totalement. C'est sûrement sur cette période là, sur cette seule période-là de ma vie, que je perdis le sourire. Oh, lorsque j'étais avec lui, je me poussais à l'entrain ! Mais lorsqu'il n'était pas là, ça n'était plus ça. Je n'avais peut-être que treize ans, à ce moment-là, mais je comprenais bien que ça voulait dire que la maladie évoluait. Je m'étais sûrement fait des illusions, avant, sur une possible guérison, sur une maladie qui arrêterait d'évoluer... Mais c'était une utopie et elle m'était retombée sur le nez sans que je ne vois les choses venir. J'ai donc totalement planté mon année scolaire, mais ça c'était dérisoire. Il fallait que j'apprenne de nouveau à composer avec mon meilleur ami, parce qu'il supportait encore moins que je l'aide. Bien sûr qu'au début il en avait vraiment besoin, on n'apprenait pas à se servir d'un fauteuil du jour au lendemain. Mais il n'a jamais vraiment apprécié, et on a parfois eu de sacrées prises de tête. Au fond, je le comprenais, bien sûr. Mais il aurait pu comprendre que j'essayais de faire les choses pour qu'il soit à l'aise, pas pour le rendre dépendant. Heureusement, nos maux ne duraient jamais bien longtemps, et finalement j'ai réussi à trouver un juste milieu, à l'aider lorsqu'il me le demandait, à le laisser se débrouiller lorsqu'il le voulait. C'était un peu comme trouver ses marques avec un nouvel ami, parce que je le sentais un peu changé, mais au fond ça restait Louis. Et après une période d'adaptation un peu dure, j'ai retrouvé mon meilleur ami tel que je le connais aujourd'hui. Tel que je l'avais connu avant. C'est à cette période là que j'ai commencé à être littéralement toujours fourré chez lui, d'ailleurs. Il restait plus souvent à la maison, mais ça ne nous empêchait pas d'avoir de bons moments. Un jour, c'est tout bête, mais il était là, installé derrière son piano, à jouer comme si sa vie en dépendait. Et moi, j'étais assis en tailleur, au centre de la pièce, sur un simple tapis, et je l'écoutais. À un moment, il m'avait regardé parce qu'il était fier de ce qu'il faisait et qu'il avait raison parce que c'était magnifique. Et ce jour-là je lui avais retourné un sourire splendide avant de lui dire, simplement « apprends-moi ». Et j'ai appris à jouer du piano. Oh, si vous saviez comme je suis nul ! Je manque de patience pour l'exercice. Mais j'en sais juste assez pour l'amuser. D'ailleurs, ça m'arrivait souvent, lorsque l'ambiance était maussade, d'approcher du piano et de pianoter un air un peu bête peut-être. Généralement, il me râlait dessus et ce mettait lui-même au piano. Et au final, ça le détendait, et ça détendait l'atmosphère. Oh, il n'était pas le seul à pouvoir être tendu, parce qu'il m'arrivait à moi aussi d'être en petite forme. Et ces jours-là, je pouvais aussi compter sur lui pour me mettre de bonne humeur. C'était ça, l'amitié. Ça et puis se connaître par cœur, partager un tas de trucs. C'était ce qui nous arrivait.

J'avais quinze ans quand j'ai commencé à faire tourner les têtes des filles. Louis, lui, avec ses petits airs mignons à souhait, avait un peu d'avance. C'était presque une compétition entre nous. Un véritable petit jeu. Sauf que, là où c'était beaucoup moins drôle, c'était que les filles se lassaient plutôt vite de lui, et que j'ai une paire de fois du ramasser les morceaux. Ça ne m'a pas vraiment donné envie de m'intéresser trop longtemps aux filles. Surtout que voilà, quand je n'étais pas chez Louis, j'étais au bar de mon père, alors j'ai vite compris comment leur faire un peu de charme, à ces demoiselles. En fait, c'est vers mes quinze ans que tous mes « vices » me sont apparus. Le côté charmeur et instable avec les filles, mais aussi le goût du risque. J'ai fait pas mal de sauts en parachute, par exemple. Un peu d'ULM, aussi, même si ce n'est pas assez fort pour moi. De la voltige en avion. Du rafting. Du parapente. Du saut à ski. De l'alpinisme. De l'escalade. Du snowboard, bien sûr. Du horse-ball, aussi. De la plongée en haute mer. De l'hoverboard une fois. Du windsuit, beaucoup plus tard. Autant vous dire que je suis un touche à tout des sensations fortes. Au grand damne des mes parents, d'ailleurs, parce que je suis tellement casse-cou que je suis une paire de fois rentré sérieusement esquinté. Remarquez ça ne m'a jamais empêché de recommencer. Je suis rapidement devenu un addicte de l'adrénaline, du vide et des choses folles. Et j'ai pris une paire de claques derrière les oreilles de la part de mon meilleur ami, qui savait que je me mettais en danger inutilement et qu'un jour je pourrais bien rentrer en ayant perdu quelque chose définitivement. Sauf que voilà, on n'a qu'un seule vie, et que je comptais bien profiter de celle-là à fond !

Enfin, quand même, heureusement des fois que Louis était là pour jouer ma conscience. Sans lui, il y aurait des choses que j'aurais abandonnées depuis un moment, quitte à me mettre mes parents à dos. Je pensais par exemple à mes études ; je n'étais pas un acharné scolaire, loin de là même. Je faisais en somme le stricte minimum pour garder ma jolie petite tête hors de l'eau. Et c'est à coups de pieds au cul que j'ai obtenu le baccalauréat économique et social sans mention et un DUT en techniques de commercialisation. Mais je me voyais mal dans un bureau. Donc à dix-huit, j'ai pris ma guitare et j'ai fait les bars, histoire de me faire un peu d'argent de poche. Et ça a plutôt pas mal payé, d'ailleurs, parce que je me suis mis une somme plutôt confortable de côté. Mais voilà, le monde de la musique professionnelle, les albums, les gros concerts, les fans hystériques, ça ne m'intéressent pas vraiment. Ce que j'aime, c'est les ambiances intimes, les petits comités, les fou rires entre deux chansons parce qu'une connerie a été lancée par quelqu'un dans le public. Et j'avais bien entendu deux ou trois groupies sur chacune de mes soirées, mais ça... C'était presque flatteur, même si elles avaient tout pour être usantes. En somme, j'ai pu être con comme la lune, dans ma jeunesse. Demandez leur avis à mes parents, si vous voulez. Ou à mon meilleur ami, si vous le croisez. Con mais pas méchant. Con mais moi-même. Con comme un gosse qui aurait oublié de grandir. Qui pourrait m'en blâmer ? Je ne veux pas perdre mon âme dans cette pourriture qu'est la vie, et pour ça je reste moi-même, j'accroche un sourire à mes lèvres et je ne fais que ce qui me plaît. Ce n'est pas ça, vivre heureux, d'après vous ? Je n'ai jamais rien eu pour être malheureux, dans ma vie, et je veux m'accrocher à ça, m'accrocher à mon insouciance. J'aurais bien assez le temps de me bouffer les doigts sur comment je vais finir le mois avec ma bonne femme qui me casse les reins et mes deux gosses qui me prennent tout mon temps. Cette vie-là, je la veux le plus tard possible, parce qu'il serait utopique de penser que je peux y échapper. Personne n'échappe un jour ou l'autre à être obligé de se poser pour avancer. Sinon je serais bien malheureux, seul à mon comptoir de bar, à quarante-cinq ans, vous ne pensez pas ? Enfin, pour le moment, ma vie est merveilleuse. Et elle prend un nouveau départ.

Entre l'argent que j'ai su mettre de côté et l'argent que mes parents ont pu mettre à ma disposition, sans compter l'emprunt monumental que j'ai du faire, et vu pendant combien de temps Louis a parlé de partir à Etretat avant de le faire... Eh bien, j'ai eu tout le loisir de racheter une vieille maison à l'ancienne et typique, laissée à l'abandon, à deux pas du centre et des ruelles. Cette ville manquait d'un bar, à mon goût. Un bar à ambiance, ou chanteurs et groupes locaux pourraient se produire. Un bar comme celui de mon père, en somme. Et moi, j'adore ce monde, cette ambiance, et je sais déjà ce que ça va me demander. Être propriétaire d'un bar, à vingt-trois ans, ça n'est pas rien, je vous l'accorde. Mais, vous savez, je suis bien entouré, et je pourrais toujours me tourner vers mon père pour un conseil. L'« Edelweiss » est mon petit bout de paradis, ma fierté, ma réussite. Il faut l'avouer, ce bar marche du tonnerre, à Etretat. C'est un lieu convivial, et j'en suis le plus heureux des hommes. J'ai pris mes quartiers dans l'appartement du dessus, et c'est parfait ainsi. En fait, depuis que je suis à Etretat, ma vie a assez peu changé, si ce n'est les quelques détails dont je vous ai parlé, niveau anecdotes. Mais pour sûr, si la neige me manque terriblement, et la montagne plus encore, j'ai beaucoup cette nouvelle vie qui s'offre à moi, et je la croque encore à pleines dents, pour longtemps !

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« Life is a joke. Love is a game. » † Grégoire

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