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 « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin

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Alexandre L. Leroy
Alexandre L. Leroy
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« Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin Vide
MessageSujet: « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin   « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin Icon_minitimeJeu 25 Mai 2023 - 17:20

Cléia & Valentin
« Tirer un trait sur le passé. »
Je m’étire lentement en me réveillant. Il est encore assez tôt, mais la grasse matinée, ce n’est pas tellement dans nos habitudes. Ces derniers temps, je passe quasiment tout mon temps en déplacement, d’une conférence à l’autre, et un garage ça ne se tient pas tout seul. Mais je suis pour le moins ravie, pour une fois, de me réveiller dans le même lit que ma moitié. En tournant les yeux vers lui, je peux, pour une fois, profiter du fait qu’il ne soit pas encore réveillé pour l’observer en train de dormir. Val est pour le moins détendu dans ces cas-là, et ça a tendance à me changer. Depuis qu’il tient le garage, il a tendance à être un peu plus préoccupé certains jours. Le voir si détendu me donne l’envie de glisser les doigts dans ses cheveux bruns, ce que je me retiens à grand peine de faire. À la place, je préfère sortir du lit, me glisser sans le moindre bruit dans la salle de bain et enfiler une tenue rapidement. Il est encore tôt, mais il fait un temps sublime et la boulangerie n’est pas si loin. Juste au bout de la digue. Je laisse une petite note sur la table de la cuisine, prévenant que je vais faire une petite course et que je serais bientôt rentrée. Des croissants pour le petit-déjeuner, ça ne sera pas une bonne idée par hasard ?

Je sors de notre petit appartement de centre-ville avec mon sac à main ainsi qu’un panier en osier pour mettre les petites choses que j’ai prévu d’acheter. Aujourd’hui, c’est marché des producteurs sur la digue dès le matin. Je compte bien nous prendre quelques fruits, légumes et yaourts locaux pour remplir le réfrigérateur. Quand j’ai le temps de faire ce genre de choses, j’aime beaucoup en profiter. Et puis, vu les horaires qu’on fait tous les deux, tout moyen de détente est bon. Et comme je suis pour quelques jours sur Etretat, je vais pouvoir gérer de bons petits repas pour Valentin. Je flâne donc en faisant mes courses, sans perdre trop de temps pour autant. J’ai mes petites habitudes, et cela va relativement vite quand même. Mes emplettes me mènent jusqu’au bout de la digue, tranquillement. J’ai un panier plein au moment où je me décide à faire demi-tour. Ça n’a duré qu’une vingtaine de minutes tout au plus.

Il y a quelques touristes partout autour. C’est plutôt calme, et je prends le temps d’observer les passants. Tout le monde à l’air si paisible que cela fait un bien fou de se balader de la sorte. Je prends néanmoins le chemin du retour, un joli sourire collé aux lèvres, mon panier de provisions bien calé sur le bras. Soudain, mon téléphone sonne, et je le tire de la poche de mon jean, m’imaginant qu’il s’agit du toulousain qui se demande où j’ai bien pu passer. Il a toujours été protecteur, et ça ne se calme pas avec les années. Néanmoins, c’est un numéro de portable non enregistré qui s’affiche. Curieuse, surtout vu l’heure, je décroche néanmoins, quelques fois que ce soit important. J’aurais du m’abstenir.

« Allô ?
- Bonjour Cléia … »

Cette voix déclencha immédiatement des frissons le long de mon dos, et je regardais autour de moi, presque certaine qu’il était là. Les larmes me montèrent aux yeux, en même temps que les souvenirs me revenaient en tête, des souvenirs affreux et que je faisais en sorte de cadenasser depuis longtemps.

« Je m’attendais à ce que tu sois heureuse d’avoir ton père au téléphone … J’ai eu du mal à retrouver ta trace. Ton numéro de téléphone n’a pas été facile à obtenir.
- Tu n’es pas mon père, et je ne veux plus jamais avoir de tes nouvelles. »

Ce sont les seuls mots qui sont capables de sortir de ma bouche. Je tremble de tous mes muscles. Je raccroche, pratiquement comme un automate. J’ai le réflexe de bloquer le numéro, et c’est à peu près la seule chose dont je me rappelle clairement. Le reste est un flou total, un mélange entre le chemin du retour en sécurité et les moments du passé. Un passé qui n’a pas réussi à rester enfermé. Un passé que je veux oublier, et qui est en train de me rattraper. Un passé dont je refuse de parler avec mon compagnon. Un passé que je suis en train de ramener jusque chez moi. Un vrai frisson de répulsion me traverse l’échine en passant la porte de chez nous. Mon estomac fait des loopings. Je me sens vraiment mal.

Je ferme non sans mal la porte derrière moi avant de me diriger au radar vers le salon. Je dépose mon panier sur la table, complètement hermétique à ce qu’il se passe autour de moi. Je dépose ma veste sur le coin du canapé, avant d’enlever mes chaussures. Mes gestes sont mécaniques, hachés. J’ai des larmes plein les yeux, la gorge serrée, et j’arrive à peine à rester sur mes pieds. Mais si je m’assieds, je sais que je vais exploser au vol. Je sais que je vais m’effondrer. Et c’est hors de question. Je passe mes mains avec nervosité dans mes cheveux avant de me mettre à arpenter la pièce, les yeux rivés sur mon téléphone. Mes lèvres s’agitent dans un murmure inaudible. L’envie de faire voler ce téléphone à travers la pièce et de hurler me traverse l’esprit et m’agite. Je crois que ma santé mentale ne tient plus qu’à un fil.
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Benjamin Giron
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« Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin Vide
MessageSujet: Re: « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin   « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin Icon_minitimeSam 27 Mai 2023 - 17:35



“Depuis tout petit, je sais une chose : que la vie nous abîme tous. On n'y échappe pas. Mais je suis en train d'en découvrir une autre : qu'on peut se réparer. On se répare les uns les autres.”



« Tirer un trait sur le passé ». Valentin & Cléia
Le lit semblait particulièrement vide lorsque Val' sentit le sommeil le fuir. Il se retourna, entrouva un oeil et constata l'absence de Cléia. Ce n'était pas quelque chose d'inhabituel, ils ne s'attendaient pas toujours au réveil, leurs journées étant déjà bien trop courtes. Valentin se redressa et jeta un oeil au réveil posé non loin. Il n'était pas tard, mais apparemment Clé avait décidé qu'elle avait suffisamment dormi et qu'elle n'allait pas le réveiller. Silencieux, il se leva tout en écoutant les bruits alentours. Pas un son. Il rejoignit la cuisine et constata un petit mot indiquant qu'elle revenait vite. L'appel du café étant le plus fort, il mit en route la machine avant de retourner dans la chambre pour enfiler quelque chose. Se balader entièrement nu chez lui à longueur de journée lui était passé et il préférait se couvrir un minimum, ça évitait aussi de devoir courir enfiler un jogging en catastrophe lorsque le facteur déposait un colis. Val en profita pour ouvrir volet et fenêtre avant d'aller récupérer son café, de s'installer contre le plan de travail et de vérifier ses mails, messages et appels en absence.

Le garage marchait toujours aussi bien, sa capacité à toujours essayer de trouver une solution à n'importe quel problème était réputée et en plus de cela, ils n'étaient pas nombreux comme garagistes sur le secteur. Encore moins nombreux à être capables de s'occuper de voitures, motos, quads et scooters. L'avantage d'être aussi polyvalent était que le travail ne manquait jamais, l'inconvénient c'était qu'il était bien trop demandé par rapport aux heures dans une journée et aux jours dans une semaine. Surtout qu'il devait en plus de cela s'occuper de la paperasse. Bine entendu, il avait à présent un comptable qui lui permettait de souffler un peu de ce côté là, mais il y avait encore tellement de chose encore à faire. Après de longs mois à galérer pour trouver un rythme, le jeune homme en était arrivé à prendre la décision de se garder obligatoirement une journée de repos par semaine - et oui, travailler sur sa propre moto ou sa propre voiture comptait comme du repos - et une demi-journée de formalités en tout genre. Ce n'était pas encore suffisant, mais il avait choisi cette option et devoir trainer un peu dans le bureau quelques soirs par semaine plutôt que de se dégouter de ce qu'il avait à faire. Avoir les mains dans le moteur était toujours quelque chose qui le faisait vibrer, il aimait le challenge, il aimait aussi rendre service, ce qui n'avait pas toujours été le cas.

Toujours était-il qu'il avait essayé d'alléger un peu sa journée pour profiter de sa moitié qui n'était vraiment pas souvent là ces derniers temps. Pour le moment il n'y avait pas de mauvaises surprises, pas de message sur la messagerie, pas de mail. Il allait pouvoir flâner un peu durant la matinée avec Clé et c'était parfait. Comme le programme s'annonçait plutôt propre, Val opta pour une longue douche chaude pour attendre le retour de la jeune femme. Il prit un malin plaisir à embuer toute la salle de bain en traînant sous l'eau chaude, se déliant les muscles et profitant de la bienfaitrice chaleur sur ses articulations mises à rude épreuve. Il sortait juste de la douche lorsqu'il entendit la porte d'entrée s'ouvrir. C'est avec le sourire aux lèvres et une serviette autour de la taille, l'eau perlant encore dans ses cheveux courts et sur son torse, qu'il rejoignit la jeune femme dans le salon. Son fin sourire disparut relativement vite, il allait sortir une âneries, pour ne pas changer, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Il connaissait suffisamment Cléia pour comprendre à sa posture, à ses gestes, que quelque chose clochait. Il s'était passé quelque chose, il en était certain.

Elle semblait ne même pas remarquer sa présence. En trois foulées il était face à elle, avec la plus grande délicatesse il se plaça face à elle. Depuis le temps qu'ils étaient ensembles, Val avait appris bien des choses à ses dépends et il était maintenant capable d'une douceur et d'une délicatesse sans pareille avec sa moitié. S'il ne la connaissait pas, il aurait eu envie de la questionner, peut être plus brutalement qu'il n'aurait dû, à la place, il frôla son épaule du bout des doigts, descendant jusque sa main. Il voyait dans son regard qu'elle était complétement bouleversée et il n'avait qu'une envie : l'entourer de ses bras pour la protéger et la rassurer. Son sang bouillait littéralement dans ses veines, mais c'est avec le plus grand des contrôles qu'il se força à prendre une voix calme, posée.


"Cléia... Qu'est ce qui ne va pas ?"

Il n'avait aucune idée de ce qu'elle avait pu vivre avant qu'ils ne se rencontrent. Il avait bien eu quelques toutes petites bribes, mais n'avait jamais insisté. Il s'était toujours dit que si elle en ressentait le besoin, elle lui dirait ce qu'il avait à savoir, mais jusqu'à présent elle ne s'était pas livrée. Alors là il était un peu perdu, ne saisissant pas ce qui avait pu se passer pour la mettre dans pareil état. En tout cas elle semblait accrochée à son téléphone, lentement, il fit glisser ses doigts sur le dos de sa main, sur son poignet et les glissa dans sa main afin de récupérer l'objet qu'il déposa sur la table basse à côté. Ses yeux se posèrent sur le visage de la jeune femme, il était inquiet et ne savait pas vraiment comment réagir. Cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas vu aussi vulnérable et bouleversée.
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Alexandre L. Leroy
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« Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin Vide
MessageSujet: Re: « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin   « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin Icon_minitimeDim 28 Mai 2023 - 11:48

Cléia & Valentin
« Tirer un trait sur le passé. »
La journée a pourtant tout pour être parfaite … Le soleil est au rendez-vous, la température est juste ce qu’il faut pour être qualifiée d’agréable, Val a trouvé le moyen de caler son planning de façon à ce qu’on ait du temps à deux, et je ne dois potentiellement passer au laboratoire que pour récupérer un rapport de thèse de l’un de mes élèves, mais ça peut toujours attendre demain, car ledit étudiant part pour quelques jours et n’a donc pas besoin d’un retour en urgence. Je suis donc à la base de très bonne humeur pour attaquer, et le marché local me paraît être une idée parfait, surtout si cela s’accompagne d’un pain au chocolat – une chocolatine pour un certain quelqu’un – pour le petit-déjeuner en amoureux. En partant, je me dis qu’avec un peu de chance, le toulousain ne sera même pas encore levé quand je rentrerais et que je pourrais le surprendre avec un petit-déjeuner au lit.

J’imagine que c’est trop beau, de rêver, et que je n’y ai même pas le droit. Car ce coup de téléphone inopportun a fait voler en éclat tous mes rêves d’une belle journée en amoureux, transformant un moment qui s’annonçait parfait en un véritable enfer. C’est fou comme seule une voix et quelques mots peuvent absolument tout changer … Autant entendre la voix de mon compagnon a toujours – enfin je pense qu’aujourd’hui ce sera l’exception qui confirme la règle … - quelque chose d’apaisant au possible pour moi, autant entendre la voix de cet homme qui m’a élevé pour mieux me briser m’a renvoyé ce que j’essaye d’oublier depuis plus de dix ans en pleine tête en une seconde à peine.

Je suis complètement au radar quand je rentre, mes émotions sans dessus-dessous, mes pensées en vrac et mon estomac complètement vrillé par une angoisse sourde. J’ai fini par croire qu’ils ne me chercheraient pas, que je pourrais vivre ma vie, et pendant près de dix années, cela a été le cas. Et aujourd’hui il a fini par retrouver ma trace … Ce qui veut sûrement qu’elle aussi est au courant … Un frisson glacé parcourt mon échine, et je me rends à peine compte que j’ai fini par rentrer chez moi et déposer mes affaires. C’est quasiment comme si je n’étais pas vraiment là. C’est si irréaliste et violent que j’ai complètement déconnecté. Mon agitation monte de manière croissante, à mesure que je me rends compte des implications que ça a. Bordel, Val va …

Je fais pratiquement un bond en arrière quand les doigts de Val m’effleurent, mais à force, il a l’habitude, et ça ne l’empêche pas de laisser ses doigts glisser le long de mon bras. Je lève mes yeux sur lui, de grands yeux clairs hantés par bien plus de démons qu’il n’en a jamais vus chez moi, et pourtant, il en a vu, au compte de toutes les étapes – les épreuves – qu’on a franchies à deux. Il n’est peut-être pas réellement au courant de mon passé, mais il doit bien se douter de quelques choses, quand même. Après tout, je suis quand même un cas à moi toute seule, et il en a vu pas mal.

Sa voix est calme et posée, et j’ouvre la bouche, incapable de lui répondre, tout mon corps tremblant sous l’assaut de toutes ces émotions noires et crasseuses. Ma respiration est particulièrement rapide et forte, signe de la montée incontrôlable de mon angoisse, angoisse exacerbée par la main de mon compagnon qui court sur ma peau. Je le laisse néanmoins descendre encore un peu, et un véritable déclic se fait dans ma tête lorsqu’il saisit mon téléphone. Je recule. Face à lui, en qui j’ai toute confiance, je recule, juste assez pour me mettre hors de sa portée.

Je suis pour le moment incapable de supporter son contact, pas en me sentant aussi sale, aussi mal. Mon cœur se brise, je sais que je risque de le blesser en faisant cela, néanmoins, je ne veux pas que la crasse que j’ai la sensation de sentir courir sur ma peau, au souvenir de tous ces contacts dont je n’ai pas voulu de la part de cette homme qui m’a élevé, puisse être associée au contact de cet homme que j’aime et avec lequel je n’ai pas su être honnête. Je sais que mes yeux se remplissent de larmes, et je suis incapable de continuer à soutenir son regard. Je détourne les yeux, resserrant mes bras autour de moi en signe de protection. Même si tout tourne dans ma tête sans s’arrêter, je sais que je dois m’expliquer. Que je lui dois une explication. Et vite. Même si Val a énormément changé depuis qu’on est ensemble, même s’il a découvert des trésors de patience à mes côtés, je sais que si je le blesse, j’ai intérêt à avoir une très solide explication. Et là, ce sont quand même presque dix années de non-dits qui flottent autour de nous. Mes yeux se posent sur la table, sur le téléphone, et une grimace de dégoût se peint sur mes lèvres. Je ferme les yeux, et balance pêle-mêle ce qui accepte pour le moment de sortir.

« Je pensais qu’il me foutrait la paix, qu’après douze ans il n’essaierait plus mais … Je sais pas comment il a eu mon numéro … Quand j’ai entendu sa voix, je me suis tout repris en pleine face … J’ai l’impression de sentir sa peau partout sur la mienne … Tout ce qu’il a sali … J’arrive pas à m’en empêcher … Je veux pas pouvoir associer quoi que ce soit d’aussi répugnant avec toi ... »

Ma voix se brise et je resserre plus fort mes bras autour de moi. J’avance vers la table pour poser ma main sur mon téléphone, comme pour le protéger du regard de Val. Bordel, là, je sais que si je me tais, ça va m’étouffer et ça pourrait me tuer. Mais je sais aussi que si je parle, mon homme pourrait se mettre dans une rage noire. Je sais qu’il a parfois un caractère explosif, couplé à un vrai instinct de protection. Oh bordel, je sais à quel point il pourrait disjoncter, et ça ajoute encore à mon angoisse. Je tire le téléphone vers moi, le passe dans la poche arrière de mon jean, et recule une fois encore hors de sa portée. J’inspire un grand coup et je prends ma décision. Si je ne lance pas maintenant, je ne me lancerais jamais. Je rassemble mes esprits, et j’y vais.

« J’ai une confiance aveugle en toi, tu le sais … » Je relève mes yeux pleins de larmes vers lui, le regardant enfin, et ça me coûte tellement … « Tu sais aussi qu’il y a énormément de choses dont je n’ai jamais réussi à te parler ... » Cette fois, les larmes coulent sur mes joues. C’est maintenant ou jamais. « Mais t’es le seul à qui je devrais en parler. Pour que tu saches à quel point tu mérites mieux que moi. Tu mérites une fille qui traîne pas une telle merde derrière elle, qui serait prête à fonder une famille avec toi ... » Ma voix ne tient plus qu’à un fil. « Parce que ça, moi je ne te le donnerais jamais. Ni demain ni jamais. J’en suis pas capable. Pas après tout ça. » Mes ongles s’enfoncent dans mes bras, laissant de petites marques en demi-lune sur ma peau. Certaines marquent laissent perler une goutte de sang, tellement j’enfonce avec violence mes ongles. J’ai besoin d’extérioriser dans la douleur physique tout ce qui est resté coincé sur mon cœur. Et qui y restera coincé, sauf à une condition. « Je te dois des explications. Mais seulement si tu me jures que tu ne feras rien de stupide, parce que j’ai besoin de toi avec moi. Val, t’es la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. C’est grâce à toi que j’ai trouvé un moyen de vivre, et pas juste de survivre. Tu m’as sauvé la vie. » Je m’avance d’un pas relevant la tête pour le regarder. Je garde une distance pour éviter tout contact physique, pour le moment c’est au-dessus de mes forces, et ça ne fait qu’ajouter à mon mal-être. « Je te dirais tout ce que tu veux savoir, mais seulement si tu me jures que tu ne vas pas bousiller ta vie à cause de moi. » Et je dis ça parce que je le connais. Je connais une bonne partie de son passé, de ses conneries, et je sais que pour moi, il est capable de bien pire. Et je refuse de détruire l’homme fantastique qu’il est devenu en le laissant déconner. Plutôt mourir.
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Benjamin Giron
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« Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin Vide
MessageSujet: Re: « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin   « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin Icon_minitimeDim 25 Juin 2023 - 12:56



“Depuis tout petit, je sais une chose : que la vie nous abîme tous. On n'y échappe pas. Mais je suis en train d'en découvrir une autre : qu'on peut se réparer. On se répare les uns les autres.”



« Tirer un trait sur le passé ». Valentin & Cléia

L'expression de Cléia interpelait réellement Val, il ne l'avait pas vue ainsi depuis tellement d'années. Etait-ce à cause de sa sortie matinale ? Ou bien d'un problème au travail ? Sa meilleure amie ? Les pensées du toulousains se bousculaient et il était à deux doigts de perdre son sang froid. Mais ce n'était pas la solution, il le savait, alors il prit sur lui et fit tout ce qu'il put pour être doux, délicat. La réaction de la jeune femme ne l'étonna pas particulièrement, mais cela le vexa, elle n'avait plus ce genre de réaction depuis si longtemps... Avait-il fait quelque chose ? Le regard qu'elle posa sur lui était tellement hanté, son besoin de la protéger le pousser à l'entourer de ses bras, faire barrière de son corps, mais il se contenta de lui demander ce qui se passait. Il voulait comprendre. Mais les mots semblaient rester coincés dans sa gorge, elle était là devant lui, toute tremblante, angoissée et incapable d'expliquer quoi que ce soit. La tension monta en Val, il pouvait se contrôler mais cela devenait difficile, sa marche se serra et desserra plusieurs fois, mais il continua de frôler le bras de Cléia avec une extrême douceur, jusqu'à lui récupérer son téléphone. Il ne s'attendait pas à un tel geste de recul lorsqu'il lui retira l'objet des mains. Ses sourcils se froncèrent de surprise et il voulut dire quelque chose, mais cette fois ci c'était lui qui se retrouvait sans mot. Que pouvait-il dire de toute façon ? Il ne comprenait absolument pas ce qui se passait, pourquoi elle était dans cet état.

Valentin avait suffisamment galéré et merdé pour avoir compris que lorsque Cléia s'échappait à son contact il n'était pas nécessaire d'insister, cela empirait toujours les choses. Alors il se retrouvait là, en serviette et à moitié trempé encore, dans le salon, à observer la femme qu'il aimait sans pouvoir faire quoi que ce soit pour l'aider. Il était totalement démuni et cela l'inquiéter car il n'y avait rien à faire à part attendre. Et voir la jeune femme baisser les yeux et se refermer sur elle même ne le rassura pas. Son instinct lui dictait de faire quelque chose, de la rassurer, de l'encourager à parler, mais il savait que les mots ne suffiraient pas et qu'il devait lui laisser un peu de temps. De nouveau sa mâchoire se crispa à plusieurs reprises et il croisa les bras sur son torse. Ce rendant compte qu'il s'était lui même renfermé dans cette position, il décroisa les bras et passa une main dans ses courts cheveux. Il réfléchissait à différents scénarios et essaya de se souvenir de quelque chose qu'il aurait pu dire ou faire pour qu'elle ne refuse tout contact avec lui. Son calme apparent commençait à disparaitre, une certaine agitation prenait place. La tension montait en lui, il le sentait, il savait également que cela n'aiderait en rien, mais c'était plus fort que lui.

Les mots finirent par franchir les lèvres de Cléia et Valentin essaya de suivre tant bien que mal. Il s'agissait donc d'une personne de son passé, avant qu'ils ne soient ensembles, avant même son arrivée à Etretat si cela faisait 12 ans. La suite de ses explications fit bouillir d'autant plus le sang dans ses veines. Sa mâchoire ne se desserrait plus et ses poings se serrèrent, faisant apparaitre les veines de ses avant bras. Il n'appréciait pas du tout ce qu'il entendait. S'il comprenait correctement ce qu'elle venait de lui dire, une personne de son passé l'avait contactée, une personne qu'elle exécrait. Un personne qui semblait lui avoir fait subir des choses qu'elle n'avait pas voulu. Val' se recula de lui même d'un pas, il n'était pas question qu'il ne s'en prenne à elle, mais la tension était telle dans son corps qu'il n'était pas certain de rester sage encore bien longtemps. Le sudiste suivit des yeux les mouvements de la jeune femme, incapable de dire quoi que ce soit après ces informations. Il ne pouvait qu'attendre plus de précision de sa part.

Lorsqu'elle reprit la parole, Val' se concentra sur chaque mot qu'elle pouvait prononcer. Il acquiesça quand elle lui demanda s'il savait qu'elle lui faisait confiance et une nouvelle fois quand elle lui rappela qu'elle avait encore des secrets pour lui. Il savait tout cela, il avait appris à vivre avec, préférant le bien être de sa moitié que de devoir la forcer à raconter des choses qu'elle n'était pas prête à dire. Devant la détresse de Clé', il desserra les poings et essaya de détendre les muscles de ses bras et de sa mâchoire, mais cela lui demandait tellement. La voir les larmes roulant sur ses joues, les yeux emplis de détresse, le rendait réellement inquiet et décuplait son envie de la protéger. Il se força néanmoins à rester immobile et écouta la suite, assez perplexe. Et il faillit la prendre par les épaules pour la secouer alors qu'elle venait de lui dire qu'il méritait mieux, qu'elle trainait beaucoup trop de choses derrière elle pour qu'il ne veuille rester avec elle. Sa mâchoire se crispa mais il reprit le contrôle et préféra la laisser poursuivre. Tout ce qu'elle disait le blessait, d'accord il ne connaissait pas toute son histoire, mais il avait choisi d'être avec elle tout de même. Et il se doutait que ce n'était pas un passé fait de princesses, licornes et petites fées. Ils avaient eu des conversations, il y avait eu des allusions et Val' avait toujours tout accepté, peut être pas en connaissance de cause, mais il avait accepté.

Plus Cléia parlait, plus le toulousain avait envie de la prendre dans ses bras, de la rassurer, de lui répondre qu'elle n'avait aucune crainte à avoir sur son amour. Mais il restait là, debout, les bras ballant à essayer de gérer toutes ses émotions pour ne pas brusquer la jeune femme. Quand elle lui dit qu'elle avait des explications à lui donner, mais qu'il devait jurer d'être sage et de ne pas faire de conneries, Val s'inquiéta sincèrement. Ils se connaissaient bien, très bien même, et si elle lui demandait cela, c'était que ce qu'elle s'apprêtait à révéler ne lui plairait pas du tout. Lorsqu'elle s'avança un peu et qu'elle posa de nouveau ses yeux sur lui, une part de lui était un peu soulagée, elle ne le fuyait pas complétement. Ce qu'elle ajouta fit disparaitre ce léger sentiment de soulagement, pour un peu plus d'inquiétude encore. Il l'observa un instant, en silence, essayant d'appréhender la chose qu'elle allait lui dire. Il savait que son passé n'était pas glorieux, qu'elle avait subi des choses qu'il n'avait pas voulu imaginer. Et là, elle allait tout lui révéler. Ou en tout cas une partie importante. Valentin soupira, il n'avait jamais brisé une promesse à Cléia, mais il se doutait que cette fois ci, avec l'insistance avec laquelle elle voulait lui faire promettre, il n'était pas certain de réussir à tenir cette promesse.


"Cléia... Je... tu sais que je tiens toujours mes promesses... tu sais aussi que je t'aime et qu'il n'y a rien de plus important que toi."

Les mots avaient du mal à sortir, les pensées se bousculaient, il ne savait pas s'il devait lui faire ces promesses, il ne savait pas s'il les tiendrait... Il passa ses mains des ses cheveux avant de les glisser sur son visage, résigné.

"Je te jure de faire de mon mieux Princesse."

Il ne pouvait pas faire autrement. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle allait lui dire et il n'avait aucune envie de lui mentir. Elle le connaissait suffisamment pour savoir tout ça.
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Alexandre L. Leroy
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MessageSujet: Re: « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin   « Tirer un trait sur le passé. » † Cléia & Valentin Icon_minitimeLun 10 Juil 2023 - 13:42

Cléia & Valentin
« Tirer un trait sur le passé. »
Il est impossible de ne pas sentir la tension monter chez Val. Il y a énormément de choses que je pourrais faire pour le calmer, comme par exemple accepter son contact, mais c'est physiquement impossible dans mon état. Mes nerfs sont à deux doigts de craquer, et je sens ma peau brûler, j'ai tellement envie de me l'arracher que je ne peux rien supporter de plus dessus. Je rêve de nettoyer mes souvenirs sous l'eau brûlante, mais je sais également qu'il ne s'agit pas d'une solution viable. Je ne peux pas continuellement fuir ce foutu passé qui me pourrit la vie. Alors même si je vois Valentin chauffer comme une cocotte minute, si je vois bien que mes réactions le blessent toutes plus les unes que les autres, je ne peux pas m'arrêter, parce que je n'ai pas de retour en arrière possible. je n'ai pas d'autres solutions à portée de main. Me terrer dans un trou de souris les 12 prochaines années de ma vie en espérant qu'ils m'oublient n'est plus du tout une solution que j'envisage. J'en ai marre de me pourrir la vie. J'en ai marre de souffrir comme ça et de ne plus savoir avancer. Même si j'ai du mal à parler, même si ça me demande un effort colossal, c'est ici le moindre mal. Mais ça reste un mal. Implacable, vicieux, écrasant et insidieux.

Même s'il est difficile pour moi de réunir tous mes esprits, je commence à sortir quelques mots. Ils ont l'air de faire plus de mal que de bien dans la situation, mais ils ne peuvent pas rester bloqués. Au moins, Val est conscient qu'il compte pour moi. C'est déjà un bon pas. J'ai beau fuir son contact, j'ai beau avoir l'air d'une sacrée folle, il n'en doute pas, c'est beau, une telle preuve d'amour. Je ne sais pas ce que j'ai fait dans mes précédentes vies pour avoir la chance de l'avoir rencontré dans celle-ci, mais c'est une sacrée chance. Après un début de vie si chaotique, je me suis souvent estimée chanceuse de la suite de ma courte et misérable existence. Jusqu'à cet appel. Et tout doucement, même si je vois Val à deux doigts d'exploser, et que je me demande sincèrement comment il fait pour ne pas péter un plomb, je commence à me livrer. Ma condition pour lui expliquer réellement la situation n'est pas si exceptionnelle. Pourtant, je vois qu'elle bloque.

Je peux presque voir les rouages tourner dans le cerveau du toulousain. Il me connaît comme je le connais, et il sait cette réciprocité. Alors il est évident à ses yeux que si je lui demande cette promesse, c'est qu'il risque d'avoir une envie cuisante de passer à travers. Mais s'il a des défauts, il n'est pas menteur, et surtout pas avec moi. Il est brut de décoffrage, il a le sang chaud, il n'a pas sa langue dans sa poche, mais jamais, jamais, il ne trahirait volontairement sa parole. Je sens sa prudence dans ses mots. Je la comprends. Après tout, est-ce que je suis réellement en droit d'attendre ce genre de promesse ? Ses mots m'apaisent un peu, je sens leur sincérité. Il est avec moi tel qu'il l'a toujours été. Un soupir - presque de soulagement - franchit mes lèvres à cette demie promesse. C'est toujours mieux que rien, et ça me soulage. Je ferme les yeux un instant, pioche dans le fin fond de ma détermination, et démarre. Il est plus que temps de crever l'abcès.

« Je t'aime. Je sais que ce que je te demande est compliqué. Mais ça compte énormément pour moi que tu essayes au moins. » Je commence à brûler d'envie de le toucher, juste pour lui prouver qu'il n'est en rien le fautif de cette histoire, mais si je le fais, ça risque de faire fondre ma détermination à crever l'abcès. Et si je ne me lance pas aujourd'hui, c'est fini. Je refuse que ça me tue à petit feu. Alors je me lance. « Tu devrais t'asseoir. Même s'il n'y a rien qui te choque en général, là je pense que j'ai de quoi faire. » Pour ma part, je suis incapable de m'asseoir. Ce que j'ai à raconter taquine beaucoup trop mes nerfs pour que j'en sois capable. Mes gestes sont encore saccadés et mécaniques, et même si mes larmes sont taries, ma respiration n'est pas encore calmée pour autant. Bien loin de là. Je me lance assez vite, en me retenant comme je peux de marcher de long en large dans l'appartement. Je m'appuie plutôt contre un mur, mes yeux ne sachant pas tellement où se poser. « Je suis fille unique. Je suis originaire de Nancy. Et je ne souhaiterais pas mon passé à la pire raclure de l'univers. » Le fait de commencer à parler fait remonter des tas de souvenirs, et mes ongles s'enfoncent plus fort dans ma peau. « Mes parents ne méritent pas vraiment d'autre titre que celui de géniteurs. C'est pour ça que je ne parle jamais d'eux. J'ai fui Nancy à dix-huit ans pour enfin avoir la paix et qu'ils ne puissent plus m'atteindre. Jusqu'à aujourd'hui, j'avais réussi à brouiller les pistes, mais va savoir comment, mon père a trouvé mon numéro de téléphone. » J'ai un ricanement complètement désabusé. Bordel, en plus d'être en panique, je commence à être en colère maintenant, je ne donne pas cher de ma santé mentale avec toute cette merde. Je griffe mon bras en réaction à mes émotions qui m'étouffent. « Il a osé me dire qu'il pensait que je serais contente d'avoir de ses nouvelles. Mais la seule nouvelle qui pourrait me rendre heureuse venant d'eux deux, c'est d'apprendre qu'ils sont passés sous un train. Ce serait un juste retour de karma au moins. » Je pense que Val ne m'a jamais entendu quelque chose d'aussi cru et d'aussi méchant depuis que l'on se connaît. Je ne suis pas une adepte de la réponse par la violence, bien au contraire, et pas du tout du genre à souhaiter du mal à mon prochain. Mais là faut avouer que pour mes géniteurs, ce serait un juste retour de bâton quand même. Quoiqu'il serait peut-être de bon ton que je rentre dans le vif du sujet, car pour le moment, je ne fais que tourner autour du pot, et ça risque de mettre les nerfs de mon homme à rude épreuve.

« Ma mère a commencé à me battre dans l'indifférence paternelle totale vers 8 ans. Depuis mes cinq ans, j'avais 4 activités extra-scolaires de compétition et les attentes d'un niveau scolaire exceptionnel. Quand j'ai commencé à ne plus être la meilleure en tout, les coups ont commencé à pleuvoir de manière systématique. Mais là où elle a été futée, c'est qu'elle a toujours évité les zones visibles, donc personne n'a rien vu. Et j'étais tellement terrorisée que je n'ai rien dit. C'est un exploit qu'elle ne m'ait jamais rien cassé. »
Mon regard est incapable de se poser sur Valentin, pas pendant que je balance mon passé. Cette partie-là n'est encore pas la pire, et pourtant j'aimerais bien. Rien que pour ça, ils sont bien loin de la catégorie des parents de l'année. Puis un vrai frisson de répulsion traverse mon dos. Je me prépare à raconter le pire, et même si ça me prend un peu de temps, je refuse de ne pas le faire. « Et puis la puberté est arrivée, et c'est cette fois dans l'indifférence maternelle la plus totale en plus des coups, que mon père a commencé à avoir un comportement on ne peut plus inapproprié avec moi. » Cette fois, mes bras tremblent à ce souvenir. C'est la pire partie de ma vie, et même si je veux être honnête avec Valentin, même si je lui ai promis la vérité, les mots restent coincés. Cette fois-ci, je sais que je ne pourrais pas aller plus loin. Je sais que je n'aurais pas les mots. Mais mon compagnon est loin d'être bête, et je lui en ai dis assez. En en disant plus, je pourrais lui mettre une sale image dans la tête. Je suis peut-être bien occupée de bousiller royalement ma relation amoureuse. Mais il devient impossible de faire demi-tour maintenant. « Ils m'ont complétement bousillée. Je ne sais même pas comment j'ai réussi à survivre à tout ça ou à avoir la force de m'en aller. A l'époque, si Clary n'avait pas été là pour me soutenir, je pense que la seule chose que j'aurais eu en tête c'était d'arrêter de souffrir, purement et simplement. J'ai vécu toute ma vie dans la peur, des coups, des contacts, de l'échec, des conséquences de mes actes. J'ai commencé à revivre tout doucement en arrivant à Etretat, mais j'ai mis longtemps à commencer à me reconstruire, et pourtant j'ai l'impression que tout pourrait s'effondrer comme un fichu château de cartes ... » Ma voix n'est qu'un faible murmure. Mes yeux sont fixés sur le sol. Il ne faudrait pas grand chose pour que je vole en éclats. 
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