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 « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby

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Louis T. Delmas
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« Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Vide
MessageSujet: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeSam 20 Déc 2014 - 19:12

Good morning sunshine !
Louis & Ruby

J’avais passé ma première nuit à Etretat, et c’était la première fois de toute ma vie que je m’étais réveillé sans personne pour me dire bonjour. D’habitude, chaque matin, je me levais pour découvrir mes parents dans la cuisine en train de préparer le petit déjeuner, mais cette fois-ci, il n’y avait que moi. Appuyé sur un coude, dans mon lit, je me penchai pour attirer mon fauteuil roulant vers moi et je m’assurai que les freins soient bien mis, avant de poser mes mains sur les accoudoirs et de me hisser dans ma chaise. Heureusement que mes bras fonctionnaient bien, et à ce niveau-là, j’étais le plus chanceux des malades. Ca n’allait pas durer et je le savais, mais pour le moment, je profitais de pouvoir bouger seul. Je fis rapidement mon lit, puis sortis de la chambre pour me rendre dans la cuisine. Je m’arrêtai dans l’encadrement de la porte et observai la cuisine en m’imaginant mes parents dedans. Ils auraient aimé cet appartement, parce qu’il était adapté et assez spacieux. Ils avaient beau me manquer, c’est moi qui avais choisi de partir et il fallait que j’assume, maintenant. Je m’avançai vers les armoires et les ouvris une à une en essayant de mémoriser où se trouvait tout ce dont j’avais besoin. C’était le genre de choses que je n’avais pas ramené de chez moi, parce que mine de rien, ça prenait du temps de monter tous mes bagages tout seul et je ne pouvais pas embarquer toute la maison. J’avais pas mal galéré d’ailleurs, mais j’avais fini par réussir à tout foutre dans mon appartement avant qu’il fasse noir. Pas mal, n’est-ce pas ? Je finis par sortir une assiette, un couteau et un verre du placard et je les déposai sur mes genoux, avant de me bouger jusqu’à la table, où je déposai tout ça. Je n’avais pas eu le temps de faire des courses, du coup, mais ils avaient prévu de quoi manger et de quoi boire, c’était plutôt sympa.

Une fois mon petit déjeuner pris et la table débarrassée, je me rendis dans ma chambre pour prendre de quoi m’habiller dans ma valise – que j’avais eu la flemme de vider, pour le moment – et rapportai tout ça à la salle de bains. Une chemise blanche avec un pull à col en V bleu roi par-dessus, ainsi qu’un jean tout simple. Je laissai couler de l’eau froide dans l’évier pour me rincer le visage avec – une vieille habitude pour me réveiller une fois pour toute – et me brossai les dents tout en laissant couler l’eau du bain pour pas me les geler après. Parce que oui, j’avais un bain ! Et heureusement, sinon j’aurais eu un peu de mal à atteindre le pommeau de douche. Ils étaient franchement bien équipés ici, même si c’était pas non plus du grand luxe. J’avais pas besoin de luxe de toute façon, on n’avait pas une maison très grande non plus, juste ce qu’il fallait. Je finis par me hisser dans le bain en m’appuyant le plus possible sur mes jambes – conseil du kiné. Ce n’était pas parce qu’elles étaient quasiment inutiles que je ne devais plus les utiliser, avait-il dit. Je ne comprenais pas vraiment à quoi ça me servirait vu que je ne remarcherais plus, mais soit, je suivais ses conseils sans broncher. C’était son boulot, après tout… D’un geste habile, je ressortis du bain une fois que j’eus terminé – parce que oui, j’avais l’habitude de prendre un bain tout seul, les amis, et j’y arrivais bien – et me séchai tant bien que mal, avant d’enfiler mes vêtements. Pour le moment, je m’en sortais plutôt pas mal, même si tout me prenait un peu plus de temps que quand je me faisais aider. Mais j’avais besoin d’un peu d’autonomie, il fallait que j’apprenne à vivre comme tout le monde, ou presque. Après avoir rapidement passé ma main dans mes cheveux pour les arranger un tant soit peu – bon, ils étaient en bataille tout le temps donc ça ne changeait pas grand-chose, mais c’était l’idée – je sortis de la salle de bains et soufflai un coup, parce que c’était toute une histoire, quand même.

Lorsque j’entendis mon portable sonner, je fis la course jusqu’au salon, décrochai rapidement et souris en entendant la voix de ma mère. « Loulou ! Pourquoi t’as pas appelé en arrivant ? » Je ris légèrement, puis me mis à tout lui expliquer, parce que je savais qu’elle ne me lâcherait pas avant de savoir comment ça s’était passé exactement. Je calai mon portable entre mon oreille et mon épaule et entrepris de mettre mes converses de la même couleur que mon pull, ce qui était aussi un peu galère avec le téléphone, mais pas impossible. Après une dizaine de minutes de conversation, elle me passa mon père, puis ma sœur, et c’est après vingt minutes que je raccrochai enfin, avant de fourrer mon portable dans ma poche. J’agrippai les clés de l’appartement, les déposai sur mes genoux, mis ma doudoune noire puis me rendis dans le couloir. Je verrouillai la porte derrière moi, puis pris l’ascenseur pour sortir du bâtiment. J’aimais bien ma nouvelle maison mais bon quand même, on étouffait à l’intérieur. En passant la porte qui menait à la cour, je souris encore une fois en respirant l’air de Normandie. Ca sentait le cheval par ici, dites-moi. Calmement, je me déplaçai jusqu’aux entrées des écuries, puis fis une pause parce que je fatiguais vite, mine de rien. Je tournai la tête pour observer les têtes des chevaux qui dépassaient des boxes, avant de poursuivre ma route jusqu’à un pré où se trouvaient deux chevaux en train de brouter. Je jetai un coup d’œil à ma montre. Dix heures. Je m’étais levé tôt, mais j’avais mis plus de temps que prévu à me préparer.

Pendant quelques minutes je restai là, à les observer. Un grand alezan et un petit isabelle, qui ne semblaient pas s’intéresser l’un à l’autre, trop occupés à mâchouiller de l’herbe. Lorsque l’isabelle s’approcha de la porte, un très léger sourire étira mes lèvres. En le regardant, j’avançai jusqu’à la barrière, mais je sentis mon fauteuil basculer un peu vers la gauche. Je baissai vivement le regard et remarquai que ma roue s’était enfoncée dans de la boue.

« Bordel… »

Je mis toute la force que je possédais dans mes bras et tentai de me hisser hors de la boue, mais c’était un peu mission impossible. Je n’étais pas assez fort et la boue était trop profonde. Je soupirai et retentai une nouvelle fois, puis une autre, puis encore une autre. Petit à petit, je m’essoufflais, mais je n’abandonnerais pas. C’était pas possible ça, quand même…

 


Emi Burton


Dernière édition par Louis T. Delmas le Mar 23 Déc 2014 - 23:53, édité 1 fois
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Alexandre L. Leroy
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« Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Vide
MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeDim 21 Déc 2014 - 19:55




« Good morning sunshine ! »

ҩ
Aujourd'hui c'était journée de relâche. Je ne faisais pas de semaines type, en réalité. Trois jours de journée, une journée de relâche, trois jours de nuit, une journée de relâche, enfin bref, vous imaginez un peu le rythme. À vrai dire ce n'était pas comme faire les trois huit à l'usine, puisque j'avais choisi un superbe métier, un métier de passion. Mais tout de même, j'étais assez contente de pouvoir avoir une journée pour moi, histoire de découvrir un peu l'académie, de faire des rencontres, m'occuper de sociabiliser encore plus mon chien, ce qui était un travail constant aux vues de sa nature de chien-loup. En tous cas, je ne m'étais pas levée très tard puisque j'avais fini par un poste de jour hier soir et que j'avais donc eu tout le loisir de me coucher à une heure décente. J'avais donc toute la journée – ensoleillée mais froide à mon avis – devant, ce qui me permettait un million de possibilité. J'avais donc commencé par un petit déjeuner dans les règles de l'art, Gulliver collé à mes pieds dès mon réveil. Cette boule d'amour tout à fait impressionnante était mon petit rayon de soleil matinal et c'était aussi mon meilleur moyen de ne pas m'ennuyer seule dans mon appartement. Bref, une fois le petit déjeuner avalé, je filais sous la douche. Au programme, shampoing et épilation, bref, un truc de filles et la deuxième partie du programme n'avait rien d'une partie de plaisir. Finalement, je sortis de sous le jet brûlant pour enfiler un peignoir et passer un coup de brosse dans mes cheveux, que je séchais finalement rapidement au sèche-cheveux de manière la plus naturelle possible, histoire que ça boucle joliment sans que je ne choppe la mort en sortant. Je finis par me sécher aussi et par filer dans ma chambre pour attraper quelque chose à enfiler dans mon placard. J'optais pour un slim bordeaux, un tee-shirt blanc très simple avec une photo en noir et blanc imprimée dessus et un long gilet en laine tressée crème, que j'enfilais rapidement. Je retournai finalement à la salle de bain pour me maquiller discrètement ; un peu de fard à paupière gris pâle, du mascara, une touche légère de gloss rouge pas trop voyant, et je pris le temps de ramasser la partie haute de mes cheveux en arrière pour les faire tenir avec une grosse pince noire toute banale. Vu le vent qu'on pourrait avoir, en Normandie, il valait quand même mieux que je ne laisse pas ma longue crinière bouclée se balader n'importe comment.

Voilà, il était peut-être neuf heures et j'étais déjà opérationnelle. J'attrapais une paire de boots noires – mais pas des boots d'équitation, des boots de ville en cuir – et mon long imperméable crème plutôt bien chaud, avant d'attraper la laisse de Gulliver qui sautait déjà dans tous les sens. Ce chien était une bombe de dynamisme. Et vu qu'il n'était pas vraiment petit, c'était parfait difficile de le laisser s'exprimer, surtout qu'il avait tendance à japper, une tendance que je me battais pour lui faire oublier. Finalement, je lui passais son collier en cuir noir qui ressortait bien sur son pelage roux, et instantanément il s'assit, parce qu'il savait très bien que s'il n'était pas un peu calme avant de sortir, je lui mettais une muselière, au cas où nous croiserions quelqu'un ou un autre chien. Avoir un chien de Saarloos était une aventure fantastique, surtout avec un caractère aussi peu typé que celui du mien – moins sauvage, moins impulsif que ses congénères, plus grégaire aussi, mine de rien, et moins méfiant –, mais aussi une contrainte car ils pouvaient parfois être lunatique et avaient une effroyable puissance dans les mâchoires. Le jour où Gully mordrait quelqu'un, cela ne serait pas sans conséquence. Bien sûr, pour le moment il n'en était rien, et à part japper ou gronder, il ne faisait pas grand-chose quand il était en colère. J'y veillais tout particulièrement. En tous cas, une fois mon chien assis et à l'écoute, je passais une main affectueuse sur sa tête, qu'il y frotta sans retenue. Je ris légèrement avant d'enfiler mes affaires et de prendre mon portable et mes clés. J'attrapais ensuite la laisse du chien-loup avant de sortir et de verrouiller mon appartement. Il était neuf heures vingt et mon programme était d'emmener mon chien se balader en forêt pour le défouler. Suite à quoi, nous passerions par les écuries visiter un peu. Une fois qu'il serait bien défoulé, il ne poserait plus de problème.

La forêt n'était vraiment pas loin de studios et s'y rendre fut rapide. Visiblement, Gully et moi y étions seuls, et je lâchais donc mon chien, qui partit comme une fusée pour regarder autour de lui et renifler de nouvelles odeurs. Il adorait la forêt, je le savais bien. Et d'un autre côté, c'était presque normal aussi, il avait cela dans les gènes. C'était un croisement plutôt pur de loup, il était à 50% chien et 50% loup, ce qui avait conservé de nombreux instants en éliminant les caractères héréditaires trop dangereux. Ça n'était pas à proprement parler un dominant avec les autres chiens, il n'aimait juste pas qu'on vienne l'embêter de trop. En fait, il n'aimait pas vraiment se sentir bousculé. À part ça, il était extra sociable avec ses jeunes congénères et il était capable de les sociabiliser d'une bonne manière par rapport à leurs aînés. Patience et souplesse, voilà ce qu'il avait avec les chiots. Avec les humains, c'était différent, parce qu'il se méfiait et avait toujours un peu tendance à gronder, crocs découverts, sur les inconnus. Avec son poil de loup hérissé sur le dos, il avait de quoi impressionner. Mais on travaillait justement à limiter les risques de réaction vive de mon chien, parce que mine de rien, il était super imprévisible quand je n'étais pas avec lui. Je vous le dis, il vaudrait mieux qu'on n'essaye pas de me cambrioler en pleine nuit parce que c'était un monstre de garde particulièrement dissuasif, et qui n'avait jamais hésité à se mettre entre moi et le danger, depuis qu'il était tout petit et que je l'avais récupéré, à trois mois, dans l'élevage de famille. Oh, ce n'était pas l'élevage de mes parents, mais plutôt celui de ma marraine. Bon, ça n'était pas une information très intéressante pour vous, j'en conviens.

Finalement, le rouquin revint vers moi, un énorme morceau de bois dans la gueule, la respiration un peu hachée mais les yeux encore pétillants d'énergie. Lorsqu'il me déposa le jouet improvisé sur le sol, je le lui lançai, et répétai plusieurs fois la manœuvre. À chaque fois, le résultat était le même ; il me le ramenai et repartait aussi sec. Néanmoins, au bout d'un moment, il se contenta de s'asseoir avec son bout de bois et de me regarder. Bien, ça lui suffisait. Je lui remis la laisse avant de sortir de la forêt, réfléchissant à ce qu'on allait bien pouvoir faire. J'avais dis d'emmener Gulliver faire un tour aux écuries et je comptais bien m'y tenir. Il fallait bien que mon petit chien apprenne à se tenir sage dans les écuries, de toute façon. Et depuis la forêt, le moyen le plus facile de rejoindre les écuries c'était de longer le cross puis les pâtures, choses que je fis en gardant mon petit monstre au pied le plus possible et en regardant avec distraction les quelques chevaux qui étaient dehors malgré l'état extrêmement boueux des terrains herbeux. Mon regard vagabond se posa sur un garçon en fauteuil roulant. Il semblait se démener à faire bouger son fauteuil, sûrement bloqué par la boue. Je me dirigeais vers le jeune homme, une expression légère sur le visage, tenant bien court Gulliver qui commençait à tirer pour aller voir ce qu'il se passait et certainement pouvoir gronder sur le jeune homme en prime. Néanmoins, une fois à proximité du jeune homme – qui devait avoir dans les environs de mon âge – j'attrapais le chien-loup par le collier, le tenant fermement à mes côtés. Je repoussais une mèche de cheveux sauvée avant d'interpeller calmement l'homme.

« Bonjour ! » Si jamais il me regardait, tout ce qu'il verrait était une jeune fille souriante et prête à croquer la vie. « Je peux vous aider ? »

Il n'y avait aucune pitié dans ma voix, juste une volonté naturelle de venir en aide à quelqu'un. C'était un peu ma vocation, en quelques sortes.  


Ruby ҩ Louis

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Dernière édition par Alexandre L. Leroy le Dim 28 Mai 2023 - 12:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeMar 23 Déc 2014 - 23:55

Good morning sunshine !
Louis & Ruby

J’avais un fauteuil roulant de course, hein, c’était pas ça le problème. Il manquait jamais de rien, il était comme neuf alors que ça devait bien faire deux ou trois ans que je l’avais, il me suivait sans broncher partout où j’allais, sans buguer des roues. Sauf que la boue, eh bien… C’était pas trop son truc. Tout comme le sable – même si ça collait moins – et l’herbe, même si l’herbe ça passait relativement bien. Mais la boue, c’était son pire cauchemar, à mon fauteuil. Du coup, je galérais à me sortir de là. Fallait dire aussi que mes épaules n’étaient pas vraiment au top parce qu’elles commençaient à faiblir elles aussi – très lentement – et puis je m’étais bien enfoncé, mine de rien. J’étais un pro du déplacement en fauteuil roulant parce que ça faisait presque dix ans que j’avais eu l’occasion de m’entraîner, et j’arrivais à le diriger exactement là où je voulais, il tournait magnifiquement bien et puis il était pas trop imposant, ce qui était pratique pour rentrer dans des endroits pas forcément adaptés. Et pourtant… Parfois j’avais besoin de quelqu’un pour m’aider. Et ça, c’était le genre de choses que je ne supportais pas. J’étais loin d’être du genre à râler pour le moindre truc pourtant, mais je tenais à mon indépendance et jusqu’ici, je n’avais jamais réussi à me débrouiller entièrement seul. C’est sûr que c’était quasiment impossible, mais j’espérais pouvoir tenir quelques jours sans me faire aider par qui que ce soit. Sauf que c’était sans compter les pâtures boueuses, quoi…

Du coup, je m’énervais sur mon fauteuil. Et j’allais me péter les bras si je continuais à pousser mes roues en vain comme ça. Je jurai intérieurement une bonne paire de fois, fis une pause de quelques secondes parce que j’étais en manque de souffle, puis repris. Fallait que j’y arrive. J’allais pas y passer la nuit, quand même ? Lorsque j’entendis quelqu’un lancer un bonjour joyeux, je tournai vivement la tête vers la personne. C’était une jeune fille, et visiblement, c’est à moi qu’elle s’adressait. Lorsqu’elle me proposa son aide, je soupirai et détournai la tête d’elle, tout en continuant à me tuer les bras. Lorsque je réalisai enfin que je m’en sortirais pas, je m’affalai dans mon fauteuil et passai une main sur mon visage. Je repris mon souffle pendant quelques secondes, puis me redressai et, le regard rivé sur le poney isabelle qui m’attendait toujours sagement, je dis doucement :

« J’suis tellement nul comme mec. » J’eus un rire exaspéré en secouant la tête, avant de continuer : « J’suis même pas capable de passer une journée entière sans me faire aider, ça craint. » Je fixai les chevaux dans leur pré pendant quelques moments, le regard sombre, ayant du mal à accepter ma défaite, puis me tournai vers la jeune fille avec un sourire un peu forcé, et surtout assez gêné. « Je suis désolé. J’aurais bien besoin d’un petit coup de main, oui. »

Si je commençais à être désagréable avec ma première vraie rencontre en Normandie, ça allait mal finir hein. Surtout que ça, c’était pas du tout mon vrai caractère… Lorsque mon regard fût attiré par un truc qui bougeait au pied de la brune, je me saisis et eus un petit mouvement de recul, même si bon, j’étais pas trop capable de bouger finalement. Les chiens c’était pas trop mon truc, même si je n’avais aucun mal à les apprécier quand je les connaissais bien. Mais là, du coup… Un loup pareil, c’était pas très rassurant. Il pouvait facilement me sauter à la tronche s’il voulait parce que j’étais beaucoup plus près du sol que les gens qui étaient capables de se mettre debout, alors… Le rythme de mon cœur s’accéléra un peu et, le regard rivé sur le chien, j’attendis que la jeune fille vienne me débloquer. Une fois que mon fauteuil fût sorti de la boue, je reculai de quelques mètres pour éviter de me retrouver nez à nez avec le loup, puis posai mon regard sur ma sauveuse, inquiet.

« Il est pas dangereux, au moins ? »

J’avais eu quelques expériences un peu flippantes. Comme un labrador qui avait posé ses pattes avant sur mes genoux et qui avait voulu me lécher le visage, par exemple. C’était rien de bien méchant, mais vu que j’avais un peu plus de mal à bouger que les autres, j’avais peur de me faire bouffer le visage au passage, et à ce moment-là, il ne me resterait plus rien de bien. Sans visage et sans jambes, j’aurais été le mec le plus minable du monde. Donc oui, ce chien-loup me faisait peur. Et j’assumais, en plus ! Bon, cette première rencontre, c’était un peu la catastrophe… J’étais de mauvais poil, j’avais failli – failli ! – envoyer bouler la seule personne qui m’était venue en aide et là je refusais de m’avancer plus que ça à cause de ce chien qui me fichait la trouille. C’était génial, tout ça…

 


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Alexandre L. Leroy
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« Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Vide
MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeVen 26 Déc 2014 - 0:22




« Good morning sunshine ! »

ҩ
Gully était plutôt en forme. Un peu comme moi d'ailleurs mais bon, le plus important c'était que j'étais sortie le défouler et prendre l'air et aussi continuer son dressage. À vrai dire, le dressage d'un chien de Saarloos n'était jamais totalement terminé, c'était plutôt un travail à temps plein car le moindre stimulus inhabituel pouvait enchaîner une réaction différente et parfois dangereuse, alors la sociabilisation et la mise en situation étaient deux points très importants au quotidien. Point du jour ; introduire Gulliver dans mon nouveau centre équestre. Que ce soit pour lui montrer les lieux ou pour le montrer aux occupants, d'ailleurs. J'étais tout à fait consciente qu'il pouvait impressionner et faire peur, à cause de ce mythe du loup, mais il était impensable de le laisser enfermé dans le studio. Tout comme, d'accord, il était impensable de le laisser rôder en toute liberté dans l'académie. En tous cas, il fallait que je l'habitue à être calme à mes côtés lorsque je passerais dans les écuries. C'est pour cette raison que je longeais les pâtures avant de me diriger vers le bâtiment principal. Seulement, entre deux, j'avais vu un jeune homme en fauteuil roulant, ayant visiblement du mal à sortir de la boue puisqu'il forçait pour sortir et semblait à bout de souffle. Je ne pouvais pas vraiment passer mon chemin dans ce cas-là. Après tout, j'étais infirmière, et donc habituée à venir en aide aux personnes malades ou blessées, et ce jeune homme en faisant forcément partie parce que je ne connaissais aucune personne parfaitement valide se baladant par plaisir en fauteuil roulant. Alors, pleine de bonne volonté et d'énergie, j'avais salué le jeune homme avant de lui demander s'il avait besoin d'aide. Sa première réaction, qui fut de m'ignorer royalement, ne m'étonna ni ne me piqua pas outre mesure. Je me contentais de me pencher sur mon chien, qui avait pour ainsi dire doublé de volume en grondant et je lui enfilais la muselière attachée à son collier, pour qu'il ne puisse plus être dangereux. Après tout, il était assez imprévisible quand même, des fois. Finalement, le jeune homme reprit la parole, se maudissant lui-même. Je tournais un regard calme vers lui, même s'il ne regardait pas du tout dans ma direction. Néanmoins, un frisson descendit le long de mon échine. Comment pouvait-on en arriver à se détester autant ? D'accord, j'en avais une idée assez personnelle. Mais ça n'avait rien d'agréable à entendre. Finalement, il se tourna vers moi, visiblement un peu gêné, et s'excusa. J'eus un petit sourire un soupçon compatissant avant de prendre la laisse de Gulliver plus courte.

« Il n'y a pas de mal. »

Je replaçais une mèche de cheveux derrière mon oreille, une nouvelle fois, avant de jeter un coup d'œil à mon chien. Il avait arrêté de gronder. De toute façon, avec sa muselière, il était beaucoup moins dangereux, d'un seul coup. À moins qu'il ne mette un coup de patte, il ne pouvait pas faire grand chose là. Néanmoins, le meilleur moyen de le rendre inoffensif était de le concentrer en lui parlant pour donner des ordres stricts et cohérents. Marche, assis, recule... Alors bien entendu, ça pouvait avoir l'air bête de plus parler à mon chien qu'au jeune homme que j'avais décidé d'aider mais c'était aussi un moyen de m'assurer l'entière coopération de Gully et qu'il ne soit plus un réel danger à ce moment-là. Je m'étais donc dirigé vers le fauteuil coincé, la laisse tellement courte que de toute façon mon monstre ne pouvait pas aller beaucoup plus loin qu'au pied, mais n'empêche, je lui donnais des ordres clairs et précis pour qu'il reste focalisé plutôt sur ma voix que sur le garçon piégé à sa hauteur et qu'il aurait volontiers éloigné de moi s'il l'avait pu. Pourtant, j'avais posé mes deux mains sur le fauteuil pour le décoincer d'un mouvement habile. J'avais l'habitude de bouger des engins pareils, maintenant, alors ça avait été assez facile de le sortir de la boue, et j'espérais bien ne pas l'avoir trop secoué, même si normalement il n'y avait pas vraiment de raison, j'étais plutôt douce en opérant. N'empêche qu'à peine le fauteuil fut décoincé, le jeune homme s'écarta, ne me laissant pas ajouter la moindre chose, et je compris à son regard braqué sur mon chien qu'il était le problème, sûrement une source de malaise, ce que je pouvais aisément comprendre. Après tout, des personnes tout à fait valides avaient peur de lui, alors pourquoi quelqu'un de coincé à sa hauteur agirait différemment que par peur ? Ma main se referma sur le collier de Gulliver et je plantais mon regard clair dans celui du jeune homme, un sourire rassurant aux lèvres.

« Il est plus imprévisible que dangereux mais en général il n'est dangereux que pour ce qui est dangereux pour moi. Et par sécurité je lui ai mis sa muselière, ça limite les risques. »

J'aurais difficilement pu être plus honnête à propos de mon chien mais... Il n'avait jamais mordu qui que ce soit, du moins jamais plus gravement qu'un pincement, un peu comme tout jeune chien est sujet à pincer quelqu'un mais... Même si entre lui et moi il n'y avait que de la confiance, je savais aussi que je ne pouvais pas dire aux autres personnes que mon chien était tout à fait inoffensif. Il conservait des instincts, même s'il tenait plus de son côté chien que de son côté loup. Mais il restait méfiant, et s'il se sentait acculé il ne fuyait pas, il attaquait. En étant prudent avec lui, on évitait généralement tous les soucis. Lorsque le chien-loup commença à tirer alors que je le tenais fermement, un « Gully, assis ! » franchit mes lèvres, sec et distinct, et l'effet sur le chien fut immédiat puisqu'il s'assit. Il était ce qu'il était, compliqué comme il pouvait l'être, certes, mais ça ne l'empêchait pas d'être obéissant, surtout lorsque j'employais certaines intonations bien distinctes. Là, en l'occurrence, je ne lui laissais pas franchement de choix, s'il n'obéissait pas ça allait barder pour son matricule, et c'était le genre de choses qu'il détestait assez pour ne pas tenter le diable. La main toujours fermement fermée autour du collier, je posais de nouveau mon regard sur le jeune homme. À bien l'observer, il avait quelque chose de plutôt mignon. Et j'avais la chance d'en avoir côtoyés pas mal, des mecs mignons, parce que je n'en rougissais plus aujourd'hui. Sinon, avec Aurélien, je serais déjà morte plus d'une fois, carrément. Enfin, le sujet n'était pas mon meilleur ami, mais plutôt le jeune inconnu en face de moi. Il y avait un de ces sourires avenant sur mes lèvres.

« Ne vous inquiétez pas pour le chien, il est un peu vif mais je le tiens. » Après tout, je voyais clairement qu'il était tout sauf rassuré mais bon, le but ce n'était pas de le faire fuir, le pauvre, alors que c'était moi qui étais venue à sa rencontre. « Je m'appelle Ruby Delcourt. » C'était devenu une habitude de me présenter à un patient par mon nom complet. Mais là, c'était un peu stupide et j'eus un petit rire nerveux. Oula en fait je devais quand même être un peu fatiguée pour réagir comme ça. « Excusez-moi, je me rends compte que tout ce que je viens de dire est sans intérêt... » Je me mordis la lèvre inférieure en détournant le regard. Non mais c'était vrai, il n'en avait sûrement strictement rien à faire, et voilà que je le bombardais de paroles. C'était un peu débile hein.  


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Dernière édition par Alexandre L. Leroy le Dim 28 Mai 2023 - 12:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeDim 4 Jan 2015 - 19:10

Good morning sunshine !
Louis & Ruby

Ca m’arrivait souvent, ça. D’envoyer bouler les gens qui m’offraient de l’aide. J’étais pas un mec méchant pourtant, mais ça faisait vingt ans qu’on me considérait comme étant différent et j’avais du mal à le supporter. Parfois je ne pouvais pas faire autrement, mais je ne voulais surtout pas qu’ils me prennent en pitié et qu’ils me traitent comme un gamin de cinq ans. J’avais l’impression d’avoir arrêté de grandir à cet âge-là, d’ailleurs, bien que j’aie appris à faire plein de choses entretemps. Alors quand la jeune brune m’avait proposé son aide, je l’avais ignorée, tout simplement. Je n’aurais pas dû et je le savais, surtout qu’elle avait l’air adorable, mais j’avais tendance à me détester quand j’étais incapable de faire quelque chose et mon humeur dans ces moments-là était… pourrie, c’était le moins qu’on puisse dire. Du coup, j’avais quand même essayé de gérer tout seul, mais la boue avait été plus forte que moi et j’avais été obligé de m’excuser auprès de la jeune fille pour finalement lui demander de l’aide. Ouais, c’était pas vraiment très sympa, je sais… Mais j’étais pas moi-même. C’était pas une excuse valable, mais tant pis, j’étais pas moi-même. Son « il n’y a pas de mal » me fit me sentir coupable. Elle était clairement trop gentille pour moi. La jeune fille se mit à donner des ordres à son chien, que je fixai d’un air inquiet. J’avais de bons réflexes alors je pourrais m’écarter un peu s’il tentait quoi que ce soit, mais… ce serait pas assez, quoi. Elle finit par poser les mains sur mon fauteuil – elle semblait s’y connaître, son geste était spontané et assez habile – et ça secoua un peu, mais j’avais vécu bien pire que ça. Je n’eus pourtant pas le temps de rester admiratif, parce que là pour le coup, je voulais tout faire pour m’éloigner de ce loup qui avait grondé quelques minutes plus tôt. Si je pouvais éviter de me faire bouffer avant la fin de la journée, ça serait bien… Il avait une muselière, mais je n’avais jamais eu très confiance en ces trucs-là. Vu sa force, avec un peu de détermination il aurait pu l’enlever, à mon avis, même si je me faisais peut-être des idées…

Du coup, une fois sorti de la boue, je m’empressai de m’éloigner du chien, en demandant à la jeune fille s’il était dangereux. Il en avait l’air, mais peut-être que c’était un bisounours… Dans ma tête c’était Bagdad en fait, parce que je voulais remercier la brune, mais j’avais peur en même temps, et puis je m’en voulais toujours de l’avoir laissée en plan et tout… Donc c’était un peu – beaucoup – le bordel. Elle agrippa le collier de son chien et elle me sourit, en m’expliquant qu’il était plus imprévisible que dangereux. J’avais donc intérêt à faire gaffe, mais d’une certaine façon, ses paroles me rassuraient un peu. Elle avait l’air tellement sincère et puis elle le tenait, donc ça devrait aller, non ? Lorsque le chien-loup se mit à tirer sur la laisse, Ruby lui ordonna de s’asseoir et il s’exécuta immédiatement, ce qui me rassura aussi. Ca, c’était encore plus rassurant que ses paroles. Je m’approchai un peu de la jeune fille et lui lançai dans un sourire rassuré :

« Bon ben, je m’approche, alors. Mais si je me fais manger vous m’emmenez aux urgences, hein ? »

Mon sourire s’agrandit un peu et je l’écoutai me rassurer encore une fois, ce qui me fit hocher doucement la tête. Si elle disait qu’elle le tenait, je la croyais. Alors qu’elle se présentait, j’eus le temps de regarder son visage pour la première fois. Elle était jolie, vraiment jolie. Elle avait quelque chose d’apaisant dans son regard et ça me plaisait. Alors que je comptais me présenter à mon tour, elle ajouta dans un rire nerveux que tout ce qu’elle venait de dire était sans intérêt. Je secouai la tête et m’avançai encore un peu vers elle, en lui adressant le sourire le plus adorable possible.

« Pas du tout ! Maintenant j’ai aussi votre nom de famille pour vous ajouter sur Facebook. » Je ris légèrement, avant de lui tendre la main d’un air amusé. « Moi c’est Louis Delmas ! Et ça vous dirait qu’on se tutoie ? Parce que le vouvoiement c’est pas trop mon truc. »

En plus elle avait l’air d’avoir à peu près le même âge que moi, donc ça ne devait pas trop poser problème, si ? J’avais ajouté mon nom de famille aussi, pour éviter qu’elle se sente ridicule. C’était d’ailleurs tout sauf ridicule mais elle ne semblait pas du même avis… Enfin, vous voyez ce que je veux dire, hein ? Bref ! J’observai un peu le chien, déjà un peu plus confiant mais pas tout à fait rassuré encore. Pour finir, je me reconcentrai sur Ruby et redevins sérieux, même si mon ton était tout à fait avenant.

« Je suis vraiment, vraiment désolé pour tout à l’heure… C’était pas du tout contre toi, c’est juste exaspérant de devoir compter sur les gens. » Je soupirai légèrement, avant de continuer : « Ca fait dix ans que je suis coincé dans ce fauteuil, et je suis toujours pas capable de m’en sortir tout seul dans ce genre de situations. Alors les gens me proposent leur aide, comme toi, et tout ce que je sais faire c’est les ignorer ou leur aboyer dessus. Un jour on va me laisser me démerder, et là on va rire. » Je restai silencieux pendant quelques secondes, puis relevai la tête vers elle, rayonnant, en lui lançant : « Bon, fini la déprime ! Je sais pas si tu comptais aller quelque part, mais moi j’étais en train de faire le tour de l’académie, alors… Ca me ferait plaisir que tu m’accompagnes. Comme ça, ça me laisse le temps de trouver quelque chose pour me faire pardonner. »

Oui parce que j’avais eu l’idée de l’inviter à boire un verre chez moi mais j’étais pas encore entièrement sûr de mon coup, alors fallait que je réfléchisse un peu, avant. Je sombrai dans mes pensées juste après, en me rappelant la façon dont elle avait pris mon fauteuil. Beaucoup de gens m’auraient demandé comment faire et m’auraient secoué dans tous les sens après, mais elle non.

« Comment ça se fait que tu savais comment t’y prendre avec mon fauteuil ? La plupart des gens ont peur de me casser, mais ça semblait pas être ton cas. C’est plutôt cool. »

Je lui souris gentiment et hochai la tête tout en avançant mon fauteuil au rythme de Ruby, le regard rivé sur le chemin pour éviter de me retrouver dans la boue encore une fois.


 


Emi Burton
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Alexandre L. Leroy
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MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeDim 4 Jan 2015 - 21:42




« Good morning sunshine ! »

ҩ
Prendre un revers d'une personne en situation de handicap restait monnaie courante dans mon travail. Après tout, plus que quiconque, je pouvais être au contact de ce genre de personnes à pathologies motrices plus ou moins handicapantes et longues à se rétablir, lorsqu'elles pouvaient se rétablir. Et généralement, c'était les personnes ayant le plus besoin d'aide qui l'acceptaient le moins bien. Bien sûr qu'ils pouvaient être totalement indépendants de l'aide médicale, et je l'avais vu dans de nombreuses situations pour lesquelles j'étais inutile quand on m'envoyait à la rescousse, mais parfois, il fallait vraiment faire quelque chose pour eux. Une porte un peu trop étroite pour qu'ils puissent manœuvrer tranquillement, une manœuvre qui les avait coincé, les aléas de la météo... Malheureusement, ils ne pouvaient pas gérer tous les paramètres, et généralement, ça les rendait irritable. En somme, la réaction de ce jeune homme n'avait rien d'extraordinaire et, même si j'en étais restée silencieuse, je ne l'avais pas pris pour moi. J'avais juste attendu qu'il capitule, parce qu'il était de toute façon définitivement coincé et ne ferait rien sans aide, malheureusement.

Ce qui était moins courant, c'était d'avoir mon chien avec moi pour venir en aide à quelqu'un. Et là c'était un très gros paramètre à gérer. Il fallait absolument qu'il reste avec moi, pour ne pas me gêner, et aussi pour ne pas risquer de blesser un jeune homme qui n'avait pas vraiment de moyen de se mettre à l'abri de lui. Si Gulliver n'était pas vraiment le genre méchant, un coup de griffe pouvait facilement partir et être très dangereux. D'autant plus que le jeune homme en question semblait plutôt nerveux, et ça jouait contre moi puisque le chien le sentirait. Mais j'avais plutôt confiance en mon monstre, il était assez fiable. Et finalement, cette manœuvre très classique se passa pour le mieux, entre les ordres donnés à mon chien qui restait au pied, et puis surtout la boue qui n'était pas trop collante. Non mais parce que bon, ma force physique avait ses limites et heureusement pour moi que ce garçon n'était pas très épais, parce qu'en y ajoutant le poids du fauteuil, la prise dans la boue et Gully qui tirait un peu, je n'aurais jamais réussi à le sortir si la boue avait été plus gluante. Finalement, ça avait été plutôt facile. Bon, d'accord, ça avait secoué un peu, sûrement mais.. ça aurait pu être bien pire, je le savais pour l'avoir déjà vu.

Finalement, une fois dégagé, le jeune homme s'écarta, et c'était difficile de l'en blâmer. Il était piégé à peine plus haut que la gueule pleine de crocs de mon croisé loup, et si ce dernier mettait les pattes avant sur ses genoux - ce qui était relativement facile pour lui - il aurait la gorge et le visage à portée de dents. Très peu rassurant, je m'en doutais, et c'est pour cette raison que je fis en sorte de garder mon chien au contrôle total. Et j'avais d'ailleurs été sincère en cherchant à rassurer le jeune homme. Gulliver n'était pas spécialement dangereux, mais il pouvait être imprévisible. Il pouvait rester calme comme lui sauter dessus, et pas forcément pour le mordre. Pour essayer de l'impressionner, pour lui faire un bisou baveux... C'était toujours une histoire de feeling et ça c'était difficile de le prévoir. Mais avec certaines précautions ça irait, bien sûr. Comme toujours rester entre mon chien et quelqu'un d'autre. Finalement, devant le contrôle que j'avais de mon petit monstre, le jeune homme sembla rassuré et se décida à s'approcher, avec une phrase qui m'arracha un sourire amusé. Je ne pus m'empêcher de répondre, bien sûr.

« Oh, ne vous inquiétez pas, je devrais même être capable d'effectuer les gestes de premier secours si nécessaire. »

Non mais avouez que c'était plutôt drôle quand même ! Demander à une infirmière de l'emmener aux urgences... Bon, d'accord, il ne connaissait pas mon métier donc ça n'était pas une marque d'humour volontaire mais... Moi ça me faisait un peu rire intérieurement. Bon bref, il n'y avait pas non plus vraiment de quoi y passer la journée... Surtout pas avec le casse pieds qui remuait à bout de bras et qu'il fallait tenir fermement. Finalement, je me présentais. Le nom en complet, s'il vous plaît. Et presque instantanément près, la gêne qui explose en petit rire. Non mais alors là, c'était vraiment pathétique ma pauvre Ruby. Ce mec s'en fichait totalement, que tu t'appelles Delcourt ou Dupond. A moins d'être super célèbre et d'avoir un nom avec du renom, j'aurais pu m'en tenir à mon prénom. Ça aurait été largement suffisant. Mais non, bien sûr, et je devais juste avoir l'air ridicule. Et pourtant, le jeune homme s'en amusa juste et eut une petite répartie qui me fit rire. Ah bah c'était vrai que pour Facebook c'était utile tout ça. Un rire léger m'échappa donc. Je serrais finalement la main qu'il me tendait tandis qu'il se présentait. Ainsi, il s'appelait Louis. Un prénom qui lui allait plutôt bien ! A ce qu'il ajouta, je hochais la tête avec un sourire. S'il préférait le tutoiement, c'était bon pour moi.

« Pas de souci pour le tutoiement, je suis pas trop amatrice du vouvoiement non plus. »

Bon dans mon métier je n'avais pas le choix et c'était naturel que de l'employer mais c'était vrai que dans ma vie de tous les jours, avec des personnes de mon âge ou presque, je revenais plus volontiers au tutoiement. Surtout qu'il avait l'air plutôt sympa, ce Louis, une fois le premier abord passé. Mais encore une fois, je comprenais qu'il ait préféré m'envoyer galeter une première fois que de capituler. Il y avait quand même un peu de fierté là-dedans, et ça n'était pas du tout néfaste, au contraire. Enfin bref, il avait l'air plutôt sympa, et comme première nouvelle rencontre en dehors du travail, on aurait pu s'attendre à pire quand même. Et finalement, il s'excusa pour son comportement, et c'est un simple sourire serein qui s'afficha sur mes lèvres. Non je ne profitais pas spécialement des excuses, que je n'attendais même pas. Non, je ne montrais pas de pitié. J'aurais bien assez vite l'occasion de lui expliquer pourquoi ses excuses n'étaient pas nécessaires. Parce que je comprenais. Cependant, lorsqu'il annonça qu'il était coincé dans ce fauteuil depuis dix ans, c'est non pas de la pitié mais simplement une expression désolée qui traversa mon visage. De la pitié, je n'en avais plus vraiment, et je savais que de toute façon il risquait de me la renvoyer dans les dents si je la lui montrais, mais je ne pouvais pas rester neutre. C'était triste pour lui, d'être coincé depuis aussi longtemps. Vraiment très triste, parce que ça voulait dire qu'il y resterait toujours. Et ça, c'était parce que la vie était une garce. La question qui me passa par la tête était de savoir si c'était consécutif à un accident mais... C'était indiscret et elle ne m'échappa. J'essayais aussi de reprendre un peu contenance, de sourire de nouveau parce que lui avait gardé le sourire mais... Même s'il était à peine plus qu'un inconnu, c'était triste qu'il soit coincé dans son fauteuil. Il en était même à me proposer de faire un tour avec lui. Un sourire sincère étira de nouveau mes lèvres, et je pus prendre la parole.

« T'étais pas obligé de t'excuser... Et d'un côté, je te comprends. J'aurais exactement la même réaction que la tienne, à ta place. Et si les gens ne comprennent pas, c'est qu'il ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur nez. » Et c'était vrai. Tous ces gens qui se disaient "oh mais quel caractère" ou "s'il ne veut pas de mon aide, tant pis" ne se demandaient généralement pas deux secondes quelle serait leur réaction dans une situation similaire. Bien sûr, certains se diraient qu'ils accepteraient l'aide avec reconnaissance mais... Quand on est resté coincé 10 ans, on doit espérer pouvoir se débrouiller, je pense. Je poursuivis finalement avec beaucoup de légèreté. « Je comptais justement faire visiter l'écurie à mon chien alors je t'accompagne volontiers. Mais cherche pas, t'as rien à te faire pardonner. Si tu savais par quoi je suis passée dans ma vie... Ça c'était une promenade de santé ! »

C'était vrai... Mon introversion. Mes mutilations. Le rejet des autres. Leurs attaques. Toute cette méchanceté gratuite depuis que j'étais enfant, qui ne s'était arrêtée qu'avec l'école d'infirmière. Cette peur panique du regard des autres, qui s'était envolée comme une plume soufflée par Aurélien. Définitivement, être ignorée par Louis n'avait pas été grand chose pour moi. Surtout pas après ma rupture toute récente. Ce n'était même pas une écorchure sur ma petite carapace. C'était... Rien, en fait. C'était déjà oublié pour moi. Je finis par tendre la laisse et me mettre en marche, à droite du jeune homme, mon chien à ma droite. Louis se calant sur le rythme de mes pas, je prenais garde à ne pas marcher trop vite, sans pour autant me traîner. Il était capable de suivre un rythme normal, j'en étais sûre. Après tout, s'il était en fauteuil depuis dix ans, il avait du apprendre. Et je me calais en fait un peu sur son rythme aussi, histoire de trouver un compromis. Après un petit temps de silence, le jeune homme posa LA question. Un petit rire très léger m'échappa. Ce n'était pas de la moquerie c'était... J'en sais rien moi, naturel, sorti tout seul.

« Difficile de te casser, tu ne m'as pas l'air d'être en verre, si ? » Je pensais que c'était une petite plaisanterie gentille qu'il pourrait prendre correctement. Après tout, il n'était pas forcément fragile pour être coincé en fauteuil roulant... « En fait je suis infirmière à l'hôpital d'Etretat. Donc ça fait partie de la formation. » J'avais un joli sourire pour lui, du genre très naturel. J'étais l'archétype de l'infirmière qu'on s'imaginait parfois - mais pas celle des fantasmes masculins -, douce, patience, gentille... Bref qui avait une vraie vocation à s'occuper des autres. « Du coup c'est aussi pour ça que t'as pas vraiment besoin de t'excuser... J'ai croisé des personnes beaucoup moins agréables que toi alors... T'es presque reposant ! »

Bon là Ruby t'abuse un peu non ? Fiche-lui la paix cinq minutes, le pauvre il va finir par ne plus te supporter en cinq minutes. Et puis vous parlez de liberté que je prenais, vous ! En fait je lui parlais comme j'aurais pu parler à Aurélien mais... Il était agréable, il me mettait à l'aise, je n'étais pas au travail... Difficile de ne pas être naturelle ! Et c'était toujours un peu comme ça. Quand le feeling ne passait pas trop mal, maintenant j'étais plutôt du genre à ne pas garder les choses pour moi, très à l'aise, tout ça. En fait c'était un contre coup d'avoir été sortie de ma bulle par Aurel. Il était adorable, mais il était lui - ce qui était bien - et donc il avait tendance à ne pas trop s'inquiéter de comment on le percevait. Il était franc, mon meilleur ami, et sa franchise était passée à travers moi avec mon absence de filtre. Je passais la main dans mes cheveux pour remettre un peu mes idées en place, parce que vu que j'enchaînais ça se barrait un peu en cacahuète mine de rien. Finalement, un cheval en main s'engagea sur le chemin et je me décalais, histoire de ne pas me faire bousculer, même si visiblement le cavalier gérait et s'était décalé. Sympa, vraiment ! Et Gulliver se contenta de marquer l'arrêt pour le regarder passer avant de reprendre son pas allongé et souple. Nous pouvions poursuivre notre chemin. Je me tournais vers Louis, un sourire aux lèvres.

« Et t'es ici depuis longtemps ou pas ? » Sourire contrit. Bien Ruby, parfait. « Je suis vraiment passée pro' pour les conversations sans intérêt... » Je levais les yeux au ciel, exaspérée par moi même. « Si je dis que ça fait un moment que j'ai pas eu l'occasion de faire des rencontres en dehors du travail, c'est une circonstance atténuante ? »

Bah oui... Mon ex n'était pas vraiment du genre nouveaux amis sur la fin, et j'avais passé tout mon temps libre avec lui pour essayer de réparer notre relation, sans succès. A part ça, j'avais travaillé, vu mes amis et ma famille avant mon départ, déménagé, repris le travail et consacré mon temps libre à Aurélien. On avait tous les deux un chagrin d'amour, je vous laisse imaginer à quel point ça nous faisait du bien de rester à deux ! Bref, Louis c'était ma première rencontre en dehors du boulot depuis un sacré moment, alors j'étais un peu comme rouillée. Et j'avais des idées inutiles à travers la tête. Tout plein. Bouh l'horreur ! 


Ruby ҩ Louis

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MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeMar 6 Jan 2015 - 7:35

Good morning sunshine !
Louis & Ruby

Les gestes de premier secours ? Peu de gens étaient capables de les effectuer, parce qu’il fallait quand même savoir comment s’y prendre. Quand la vie d’un homme était en jeu, on ne prenait pas les choses à la légère… Elle avait peut-être suivi une formation, quelque chose dans ce genre-là. Moi aussi je les connaissais, mais c’était simplement parce que j’avais passé un moment à l’hôpital et que les séances dans ce genre, où on apprenait les bons gestes, étaient assez souvent organisées pour occuper les patients. J’avais eu tendance à participer à chacune des activités organisées par l’hôpital parce que je n’avais aucune envie de passer la journée dans ma chambre, tout seul. Et j’avais passé des journées et des journées dans cet hôpital, alors… Oui, je connaissais tout ça. Mais encore une fois, j’étais plutôt impressionné par le fait qu’elle sache comment faire. On ne tombait pas sur ce genre de personnes tous les jours. Je me contentai de lui lancer un regard surpris en réponse, un petit sourire aux lèvres. Faudrait qu’elle m’explique ça un jour. Finalement, on en était aux présentations. Avec le nom de famille, s’il vous plaît ! Vu que ça semblait la gêner, j’avais ajouté quelque chose pour la faire rire, et c’était d’ailleurs pas faux. Pour Facebook, ça serait nickel de connaître son nom de famille. Elle accepta le tutoiement et je lui répondis, soulagé :

« Nickel alors, merci ! »

Ben oui quand même, ça me permettait de moins me concentrer sur ça, parce que parfois je commençais à tutoyer les gens sans faire attention et c’était plutôt moyen, pas vrai ? Pas de soucis de ce côté-là, donc. Je partis ensuite dans mes excuses envers Ruby, parce qu’elle n’avait pas du tout mérité mon comportement et si je ne m’excusais pas des dizaines de fois, je m’en voudrais à vie. J’en dormirais mal, même ! Et ne riez pas, ça m’était déjà arrivé quelques fois. Pas forcément avec ma famille ou quoi parce qu’ils me connaissaient par cœur et ils savaient qui j’étais réellement, mais avec les nouvelles connaissances, les nouveaux amis, c’était tout à fait différent. Il fallait qu’ils me voient comme Louis, pas comme Louis-ne-veut-pas-d’aide. Vous voyez le truc ? Lorsque je lui expliquai que j’étais coincé dans ce fauteuil depuis des années, son expression du visage changea. Pourtant, je n’y lus pas la même chose que dans les yeux des autres personnes à qui je l’avais dit. Il y avait de la tristesse, mais pas de pitié, ou alors vraiment très peu. Je parvenais parfaitement à lire sur le visage des gens parce que pendant un moment je n’avais eu que ça à faire – encore à l’hôpital, j’avais appris beaucoup de choses là-bas – et je m’étais amusé, dans ces moments-là, à essayer de comprendre ce à quoi ils pensaient. Ruby savait étonnamment bien comment s’y prendre, c’était étrange. Soit elle avait énormément d’empathie, soit il y avait autre chose, et il faudrait que je trouve ce que c’était. J’avais fini par retrouver le sourire à peine deux minutes après, puisque avec moi ça passait toujours de la déprime à la bonne humeur totale. Je n’avais pas vraiment laissé le temps à Ruby de répondre, mais elle finit par prendre la parole à son tour et je me tus donc, l’écoutant avec un léger sourire aux lèvres, celui que j’arborais presque tout le temps. Lorsqu’elle m’annonça que je ne devais pas m’excuser, je secouai la tête. J’étais pas d’accord. Puis, son commentaire par rapport aux gens qui ne comprenaient pas me fit rire doucement, et je répondis :

« C’est sûr que y’en a qui ont du mal à comprendre, mais je leur en veux pas. C’est pas seulement à eux d’essayer de comprendre, c’est aussi à moi d’essayer de leur expliquer. » Je fis une petite pause, puis repris : « Et si, il fallait que je m’excuse ! J’ai un caractère pourri quand je veux, et toi t’es super sympa, alors il le fallait. »

Petit sourire adorable, puis elle poursuivit et je me tus à nouveau. Silence quand elle parle, Louis ! Elle accepta ma proposition de faire le tour de l’académie puisque c’était justement ce qu’elle comptait faire avec son monstre, ce qui me fit sourire de plus belle. Décidément, je n’arrêtais pas. Alors comme ça, je n’avais pas besoin de m’excuser parce qu’elle avait vécu bien pire ? Je fronçais les sourcils, un peu inquiet, sur le coup. C’est sûr qu’il y avait pire que mon sale caractère, mais quand même… J’espérais qu’elle m’en parlerait un peu plus tard, même si je n’allais pas lui poser la question. Ca ne se faisait pas, c’était indiscret, et puis elle non plus ne m’avait rien demandé. Je réfléchis un petit moment, puis lançai joyeusement :

« Si j’ai rien à me faire pardonner, laisse-moi au moins chercher un moyen de te revoir ! »

Louis en mode charmeur on. Bon, c’était plutôt pour rire qu’autre chose, même si j’avais réellement envie de la revoir. Elle me comprenait, Ruby, et ça faisait du bien de parler à quelqu’un qui savait comment s’y prendre. Autant au niveau des paroles qu’au niveau des gestes, d’ailleurs. Nous nous mîmes en route tous les deux, avec Ruby entre son chien et moi, ce qui était plutôt rassurant. Je finis par me demander s’il aimait qui que ce soit à part Ruby, ce qui m’aurait fort étonné, mais ce n’était pas impossible. Je voyais mal ce chien se blottir dans les bras d’une personne autre que la brune, mais soit ! Un petit silence se fit et, encore plongé dans mes pensées, je posai à Ruby la question que je me posais depuis notre rencontre. La raison pour laquelle elle avait géré pour me sortir de la boue, alors que les autres avaient généralement peur de me casser. Elle rit, et sa réponse illumina mon visage, que je tournai vers elle en continuant d’avancer. On aurait sûrement dit un gamin, d’ailleurs, avec mes bouclettes et mon sourire d’enfant, mais j’avais fini par m’y faire à ce visage. Pas en verre… Difficile de me casser… Cette conversation me plaisait vraiment, vraiment, vraiment. Elle poursuivit en disant qu’elle était infirmière à Etretat et ça m’arracha un petit sourire faussement exaspéré tandis que je secouais la tête. J’attendis pourtant qu’elle termine avant de répondre, puis je soupirai et avec ce même sourire, je pris la parole à mon tour.

« J’ai toujours fui les hôpitaux, et les voilà qui viennent à moi ! » Je ris doucement, avant de reprendre : « Pas en verre, non, mais ça ils le comprennent pas vraiment… Pour eux je suis le mec fragile qui sortira plus jamais de son fauteuil de sa vie, qui aura jamais d’enfants parce qu’il fait peur aux femmes, enfin… Ce genre de choses. » N’ayant aucune envie de déprimer, tout ça était dit avec le sourire, presque sur le ton de la rigolade. « Très peu pour moi l’idée de m’en plaindre, parce que quoi qu’on dise, je suis pas le plus fort non plus… Mais je le vis très bien ! » Envolée la mauvaise humeur ! « Et pour ce qui en est des personnes désagréables… C’est vrai que y’en a beaucoup dans les hôpitaux. La frustration de pas pouvoir en sortir, je suppose. »

Et je savais de quoi je parlais. Je m’étais plus d’une fois fait traiter de p’tit con par des patients, mais fallait pas faire attention à ce genre de remarques… Et surtout ne pas le prendre pour soi. C’était pas vraiment de la méchanceté en fait. Juste de la frustration, ouais. Être enfermé entre quatre murs blancs toute la journée, c’était pas forcément joyeux comme situation. Lorsqu’un cheval en main apparut devant nous, je me décalai en même temps que Ruby, même si j’évitais de trop m’éloigner du chemin parce que mine de rien bah… la boue hein ! La brune reprit la parole une fois le cheval derrière nous, mais s’arrêta en disant que ses conversations étaient encore sans intérêt. Puis elle m’annonça aussi la raison, qui me fit rire doucement.

« Pas besoin de circonstance atténuante ! Ce que tu dis est très intéressant, tu sais. » J’eus un sourire amusé, mais loin d’être ironique. Je le pensais vraiment ! « Je suis arrivé hier, donc je découvre. Et je connais pas du tout mon chemin, alors j’espère que toi tu gères ! » Je ris une nouvelle fois, puis repris : « Et toi ? Si tu fais visiter les écuries à ton chien, c’est que t’es pas là depuis longtemps, j’imagine. Il s’appelle comment ton monstre, d’ailleurs ? » Ben oui quand même, elle avait oublié de me le présenter ! « Tu crois qu’un jour il m’aimera ? » Petite mine enfantine en souriant, encore et toujours.

Moulin à paroles bonjour ! Mais je me sentais bien avec elle. Je pouvais être moi-même sans avoir peur de me faire juger et c’était vraiment sympa. J’étais content d’avoir trouvé quelqu’un avec qui discuter, parce que je me sentais moins seul, comme ça. Loin de mes parents, de mon meilleur pote… C’était pas simple, mais là ça irait mieux, pour le coup. Finalement, la boue, c’était pas si mal !  




 


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MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeSam 10 Jan 2015 - 0:27




« Good morning sunshine ! »

ҩ
Donc il s'appelait Louis et, comme moi, il était plutôt du genre tutoiement. Moi ça m'allait parfaitement tout ça. Et puis il avait l'air franchement sympa. Lorsqu'il commença à s'excuser, un simple sourire calme m'étira les lèvres. Il n'était vraiment pas obligé de s'excuser. Je le comprenais parfaitement, personnellement. Bon, il ne devait pas le savoir ni le comprendre comme ça puisqu'il ne savait pas dans quelle filière je travaillais mais... Il n'était pas vraiment des plus désagréables dans le genre que j'avais pu connaître dans ma tout de même courte expérience professionnelle. Et si tous les patients avaient la décence de s'excuser pour avoir été particulièrement désagréables insultants, peut-être que j'aurais attendu des excuses du jeune homme. À force d'être traitée comme un élément du décor, j'avais fini par ne plus y faire attention. Et puis ma belle carapace toute neuve me permettait de mettre mon manteau de pluie et de laisser couler la méchanceté humaine sur ce manteau. Autant vous dire que je ne me focalisais plus vraiment sur l'absence d'excuses. Et lorsque j'appris de sa bouche qu'il était en fauteuil depuis dix ans, j'eus de la peine pour lui, une peine sincère, mais pas de pitié. De toute façon j'avais du m'endurcir pour devenir infirmière et réussir à laisser la pitié de côté. Je savais bien que je ne serais jamais endurcie au point de ne plus avoir mal au cœur pour les autres, mais si jamais un jour ça m'arrivait... J'aurais sûrement perdu mon humanité et ça serait juste horrible. Je répondis finalement au jeune homme, ce qui le fit rire. Ce qu'il répondit me fit rire à mon tour et je répondis rapidement.

« Il y en a qui ne comprennent pas vite. » J'eus un petit sourire en coin. Des bornés, il y en avait. « On a tous notre petit caractère. Je peux être super désagréable aussi, ça dépend des jours. »

J'eus un sourire sincère pour lui. Il avait de la chance que je me lève de bonne humeur, quand même, parce que sinon j'étais capable d'être quand même plutôt infecte. Mais bon, là ça n'était pas vraiment le cas et puis, quand même, quoi qu'il en soit, je lui serais venue en aide, même si j'aurais été bien moins aimable avec lui et que j'aurais quand même pu avoir une petite réflexion piquante, au final. Mais voilà, ça n'était pas le cas. Là il avait la version super agréable de petite Ruby rien que pour lui, ça gérait non ? Et finalement j'avais accepté de marcher un peu avec lui, de toute façon c'était un peu ce que j'avais prévu à la base alors un peu de compagnie ne pourrait pas me faire de mal, surtout que je manquais de nouvelles têtes amies dans mon répertoire, dernièrement. La réaction de Louis face à ce que j'avais ajouté, soit qu'il n'avait vraiment pas à s'excuser parce que j'avais connu pire et ça c'était bien vrai, m'arracha un rire léger. Mais c'était qu'il me faisait du charme ma parole ! Ce n'était pas désagréable du tout, mine de rien. C'est un sourire juste à croquer que je tournais vers lui.

« Si tu veux. »

Moi je trouve que c'était une belle réponse pour lui faire comprendre que j'accepterais avec plaisir de le revoir. D'accord, la phrase en elle-même pouvait paraître un peu sèche et tout ça, je l'avoue volontiers mais... Avec mon léger rire tout délicat qui l'avait précédé et mon sourire, un soupçon charmeur si vous le voulez, c'était tout de suite une réponse plus douce et moins froide. Nous nous mîmes finalement en route, trouvant un rythme mixte, si je puis dire, sur le chemin et j'avais pris soin de mettre Gulliver à l'opposé de Louis. Normalement Gully n'était pas un danger mais il valait mieux toucher du doigt le risque zéro plutôt que d'en prendre alors que c'était juste une précaution toute simple à prendre. Surtout qu'habituellement mon chien marchait à ma droite donc ce n'était pas vraiment la mort comme précaution, et ça pourrait peut-être rassurer Louis, qui était tout à fait en droit d'être nerveux à cause de la proximité d'un chien de Saarloos aussi typé loup que le mien. C'était une origine distincte qu'il ne pouvait nier. En tous cas, tout allait pour le mieux, et j'étais presque surprise de voir mon petit monstre se tenir aussi tranquille. Bon bah c'était vraiment bien tout ça ! Un vrai petit ange le Gully ! Et finalement Louis me posa LA question, c'était à dire de savoir comment ça se faisait que je m'y connaissais autant. La réponse ne se fit pas prier et, après un petit rire, je lui avouais que j'étais infirmière, après l'avoir taquiné gentiment sur le fait qu'il ne soit pas en verre. En fait je m'étais exprimée sans filtre, n'hésitant pas, comme toujours, à dire ce que je pensais réellement, et visiblement ça plaisait plutôt au jeune homme, sauf le fait que je sois infirmière mais à la limite je m'y attendais presque, à cette réaction ? C'était tellement prévisible que ça m'arracha juste un sourire amusé tandis que je l'écoutais me répondre. En fait, ce garçon, il devait avoir un sacré moral pour me débiter tout ce qu'il débitait sans que ça n'atteigne son humeur. Moi, à sa place, je n'aurais pas sa force mentale, c'était certain.

« Désolée pour toi... Tu préfères que je te repousse dans la boue et te laisse en plan peut-être ? Ou je peux aussi laisser mon chien te mordre et te laisser en plan si tu préfères. » Bon, heureusement que j'avais un sourire amusé et la voie un peu taquine sinon j'avoue que cette phrase était super pas sympa. Sauf qu'en fait ce n'était pas vraiment voulu. C'était juste de l'ironie, et pas cassante, enfin pas volontairement quoi. « C'est dommage qu'ils pensent juste comme ça. Ils perdent quelque chose à pas chercher à te connaître plus que ça. Je suis sûre que t'as des atouts bien à toi et ça ils le sauront pas. » C'était vrai. Rien que sa bonne humeur et ce qu'il avait de battant pour lui, parce que, mine de rien, pour faire face à une vie en fauteuil quand on a la vingtaine et garder bonne figure, il fallait être un battant. « C'est pas forcément le fait d'être désagréable qui me dérange. Je peux comprendre un mouvement d'humeur parce que l'hôpital c'est pas la joie et ça peut être déprimant ou exaspérant mais... Il y a aussi des patients plutôt insultants, et ça y'a aucune excuse. Malheureusement il y en a pas mal et du coup faut se blinder. »

Et oui, c'était avec les insultes que je devais bosser sur moi. Une saute d'humeur, je pouvais comprendre. La fatigue des malades, l'ambiance blanche et qui sent le médicament d'un hôpital, l'absence d'amusement et de joie dans leurs passages en chambre la plupart du temps, et puis aussi parfois les mines d'enterrement des proches qu'il fallait soi-même rassurer alors qu'on n'était pas sûr de soi... ça avait de quoi miner le moral et dans ce genre de situation, bien sûr que ça m'arriverait aussi d'aboyer sur quelqu'un. Une fois, pas deux, et pas continuellement. Après, certains patients étaient rendus irritables avec la douleur, aussi. Mais de là à se faire insulter, non, vraiment. Enfin voilà, j'étais un peu dans mes pensées, toujours à marcher avec Louis, lorsqu'un cheval passa, et bien que le cavalier en ait la totale maîtrise, je me mis sur le côté, tenant Gully avec moi pour éviter une bêtise qui ne vint pas. Louis aussi avait laissé de la place au cavalier, histoire de ne pas se faire bousculer, et quand nous reprîmes le chemin en dur, je réengageais la conversation, avant de me sentir encore une fois assez ridicule et de m'excuser. Décidément, aujourd'hui... Mais j'avais au moins le chic de faire rire Louis, sur lequel je tournais un regard un peu surpris. Quoi, qu'est-ce que j'avais dit de drôle ? Là je ne voyais pas vraiment. Finalement il éclaira ma lanterne et c'est un simple sourire qui étira mes lèvres.

« J'ai pas vraiment l'impression que ça soit intéressant mais si tu le dis... » Autant ne pas le contredire. « Ah ouais donc t'es vraiment un p'tit nouveau ! » ça aussi c'était plein d'intérêt Ruby, toutes mes félicitations ! « Je suis là depuis une quinzaine de jours je crois... J'ai déjà perdu le compte ! À mon arrivée j'ai eu la chance d'avoir quelqu'un pour me faire visiter donc je connais mon chemin mais... J'ai pas encore trop eu le temps de passer aux écuries avec mon monstre à cause du boulot. » Petit sourire amusé. « Le monstre en question s'appelle Gulliver. En fait il a un nom encore plus à rallonges que ça donc... C'est Gully, généralement. Et il aime pas vraiment la gente masculine quand elle s'approche à moins de dix mètres de moi. C'est pas après toi c'est... Une histoire d'instinct de dominance, il paraît. » Un petit rire m'échappa. « Mais après peut-être qu'il pourrait me surprendre, c'est tout une histoire de feeling et on peut pas vraiment prévoir ces choses-là. » Je passais une main sur la tête de Gully, cette fois-ci pas trop gênée d'avoir parlé beaucoup pour ne rien dire. Il m'avait tendu une perche, de toute façon, et puis depuis tout à l'heure toutes mes nullités étaient passées à la trappe et il paraissait que je n'étais pas si inintéressante que ça donc... Voilà ! « Allez hop, on commence la visite ! Le bâtiment à droite c'est le bâtiment des étalons. D'après ce que j'ai constaté, à part un ou deux, ils sont plutôt cools ! »

Je tournais un sourire pétillant de vie vers Louis. Plus par habitude qu'autre chose, je remontais mes manches de blouson et de gilet – il ne faisait pas très froid – avant d'attraper le collier de Gully et de m'engager vers l'écurie. Si Louis voulait visiter, autant entrer, non ? Il y avait juste une chose à laquelle je ne pensais plus, lorsque je remontais mes manches. Enfin, je n'y pensais pas toujours. Il s'agissait des cicatrices qui couvraient mes avant-bras, les dernières traces de la Ruby d'avant, effacée et rejetée, ronde et mal dans sa peau. Maintenant elles faisaient partie intégrante de moi, et j'avais tendance à les oublier quand je n'avais pas les yeux dessus et que j'étais bien. Un peu comme maintenant, en fait. Après, bien sûr, on ne voyait pas qu'elles. Mais ce qui était sûr, c'est que si l'œil s'accrochait dessus, alors elles devenaient impossible à omettre, à oublier. Elles étaient bel et bien là.


Ruby ҩ Louis

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MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeDim 11 Jan 2015 - 0:43

Fausse manip', réponse perdue, désolée... « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby 3564588544


Dernière édition par Louis T. Delmas le Jeu 22 Jan 2015 - 22:07, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeDim 11 Jan 2015 - 23:26




« Good morning sunshine ! »

ҩ
Eh oui, je pouvais être passablement désagréable. Petite Ruby fragile et introvertie, incapable de se défendre lorsqu'on l'attaquait avait disparu. Elle était loin, très loin même. Bien sûr, il en restait quelque chose. Je pouvais être très douce et patiente, j'étais un peu un loup solitaire par moments aussi, et je ne vivais pas mal la solitude même si je ne l'avais pas forcément choisie par moment. Mais j'avais aussi pris de l'assurance. Je ne me focalisais plus sur les remarques qu'on pouvait me faire. Je ne rougissais plus d'un compliment, j'en riais légèrement tout au plus. Je ne rougissais plus de regarder un garçon droit dans les yeux pour lui faire un numéro de charme. Je ne me laissais plus dicter ma conduite ou mes choix. Je ne laissais plus les choses m'écraser, en somme. J'avais aussi pris du répondant et du caractère, et je me savais assez venimeuse lors d'une altercation. En fait quand j'étais vraiment hors de moi, je cherchais à blesser les autres comme on m'avait blessé dans ma jeunesse. Ça n'était pas très fairplay mais... ça n'était pas non plus tout le temps, bien au contraire. Il fallait le faire pour me donner des airs de vipère mais bon, que voulez vous... Des fois j'étais capable de ça. Et je ne m'en cachais pas, avouant volontiers à Louis qu'il m'arrivait d'être passablement désagréable, ce qui sembla le surprendre un peu. C'était vrai qu'en me voyant comme ça on ne l'imaginait pas forcément directement mais c'était bien la vérité. Je répondis à son sourire. Mais à vrai dire je n'avais pas grand-chose à ajouter, alors comme depuis tout à l'heure je parlais un peu dans le vide sans grand intérêt on n'allait peut-être pas poursuivre dans cette voix-là.

Finalement, Louis sortit quelque chose qui me fit rire légèrement. Trouver une raison de se revoir... Avec grand plaisir ! Je le lui dis donc, sans l'ombre d'une rougeur sur mes joues, alors que certaines auraient pris un coup de soleil directement après avoir dit ce genre de choses. Il fallait dire que son petit numéro de charmeur et son physique n'étaient pas fait pour les âmes sensibles, il avait un vrai truc quand il faisait ça, et je l'avais bien capté. Il ne devait pas y en avoir beaucoup pour lui tenir tête et le rembarrer ! Bon, d'accord, soyons honnête, il y en aurait encore moins s'il était debout plutôt que coincé dans un fauteuil mais... J'étais quand même plutôt sûre de moi en disant que ça ne devait pas toutes les arrêter. Il était vraiment trop mignon pour n'intéresser personne. Surtout qu'il était vraiment sympa, avec tout ça, et puis il avait de l'humour. Bon, c'était peut-être de l'humour médical, en fait, donc peut-être que c'était pour ça que ça me parlait et que ça lui parlait aussi mais... En tous cas entre nous il y avait un genre de feeling qui passait. C'était sûrement le fait d'être deux personnes sympas et de bonne humeur – enfin maintenant – qui s'étaient rencontrées dans un lieu pas encore familier où elles ne connaissaient pas grand monde. De toute manière, même sans raison, c'était agréable. Je fus finalement amusée par sa moue lorsqu'il apprit que j'étais infirmière. Je l'avais vue venir gros comme une maison, celle-là ! Mais d'un autre côté je me voyais super mal lui mentir ou le lui cacher, ça aurait été vraiment débile et limite le prendre pour un con, quand même. J'eus donc une répartie, bon pas très sympa à la limite mais dite sur le ton de l'humour donc vraiment pas méchante finalement, et cela fit rire le jeune homme qui me répondit qu'il préférait la boue à Gully. Je ris à mon tour.

« Comme je te comprends ! »

Et c'était bien vrai ! Mon chien avait une dentition super impressionnante, et il m'avait déjà pincé quelques fois quand il était plus jeune. Autant vous dire que même sans vouloir être vraiment méchant, il faisait super mal alors si un jour il lui prenait l'idée d'arracher un bout de fesse à quelqu'un... Je ne doutais pas vraiment de sa capacité à pouvoir le faire, si vous voulez mon avis. Bon après on avait quand même la chance que ça ne soit pas vraiment dans son tempérament mais imaginez un peu quand même quoi ! Ça craignait à mort si jamais un jour il avait deux fils qui se touchaient... Je ne le baladais pas muselé pour rien, vous me direz. Je lui dis finalement qu'il devait avoir des atouts bien à lui pour intéresser les gens, que c'était dommage de s'arrêter à des préjugés, et le sourire triste qu'il eut me fendit le cœur. J'essayais de ne pas le marquer sur mes traits, parce que sinon ça ressemblerait trop à de la pitié et ça n'était pas du tout ce que je voulais. Je me contentais donc de l'écouter, et ça n'était pas vraiment la joie. Je pris en fait une véritable douche froide. Alors il pensait vraiment que je pouvais me fier à des préjugés ? J'en avais plus été la victime qu'autre chose dans ma vie, et même s'il ne le savait pas, ça m'avait un peu blessé que je sois une fille à préjugés à ses yeux. Non mais vraiment, si jamais j'en avais, est-ce que j'aurais attendu patiemment qu'il ne m'envoie plus sur les roses, tout à l'heure ? Après tout je n'étais pas sur mes heures de travail alors si j'avais simplement tourné les talons, personne n'aurait pu m'en vouloir. Mais soit, il ne me connaissait pas, pas encore, et j'aurais sûrement l'occasion de lui montrer que c'était faux. Je ne pus néanmoins retenir un petit soupir triste avant de l'écouter poursuivre. C'était vraiment triste, tout ça. Pourtant, je ne trouvais rien à lui répondre. À quoi bon ? J'esquissai un sourire un peu plus léger en retour du sien. Après un petit temps de silence, je lui expliquais la raison pour laquelle je n'avais vraiment pas mal pris son petit mouvement d'humeur. Certains patients qui se montraient insultants au delà de la compréhension. Ce que dit Louis m'arracha un vrai sourire, doux et joyeux. Quelque chose qui voulait simplement dire merci à travers un simple sourire. Ce qu'il disait, là... C'était pour entendre ce genre de choses une fois de temps à autres qu'on se levait, et par vocation aussi. Par altruisme. Par volonté d'aider.

« Tu vois, ça... C'est exactement la raison pour laquelle je me lève tous les matins. Juste pour qu'une fois, on me dise que je peux être utile. C'est une vocation, d'aider les autres. Si je fais mon boulot, c'est aussi pour apporter un peu de réconfort et d'espoir à des personnes que l'hôpital n'aide pas pour ça. C'est vrai, un hôpital, c'est sinistre. Tu vois, si dans la journée, je peux tirer à quelqu'un un sourire, j'ai l'impression d'avoir réussi ma journée. Et même si je devrais pas attendre de merci, ça fait du bien de l'entendre. » Un petit rire m'échappa, totalement doux. « J'aime bien ta philosophie, de manière générale. »

Puis vinrent mes questions sans intérêt. Non mais j'étais assez forte pour ça de manière générale, et je me sentais régulièrement débile en parlant mais... ça n'avait pas l'air de déranger Louis donc c'était le principal. Non mais bon, si je ne l'ennuyais pas trop ça pouvait passer, hein. Mais imaginez si j'avais commencé à l'user totalement... La honte et la poisse, tout à la fois ! Mais voilà, il n'en laissait au moins rien paraître et m'avait assuré que ce que je disais était intéressant donc... En me méfiant pour ne pas tomber dans l'ennuyeux et en me fiant à ce qu'il laissait apparaître, je lui avais répondu, avant de lui présenter Gulliver, puisque c'était vrai que les présentations n'avaient pas été faites avec mon monstre que je tenais bien et qui, étonnement, n'essayait pas de tirer pour déranger le jeune homme. Tant mieux pour moi, remarquez. Si mon chien pouvait éviter de me démettre l'épaule pour connaître un homicide ça n'était pas plus mal. Mais bon là du coup j'avais l'impression que le jeune homme ne le dérangeait pas plus que ça, et ça n'était sûrement pas plus mal. Si on se recroisait, ça pourrait présenter moins de soucis si Gully acceptait sa présence. Bon après pour le moment c'était difficile d'être fixé sur les émotions de mon chien mais c'était quand même moins flippant que s'il essayait de le manger depuis notre rencontre. Ce que Louis avait répondu m'avait fait rire légèrement et j'avais regardé mon chien, qui avait les oreilles dressées en direction du jeune homme. Ah ça, il le reconnaissait son petit nom ! Il avait légèrement incliné la tête sur le côté, visiblement curieux de ce qu'on lui voulait. Un autre rire m'échappa.

« Je crois que ça lui va parfaitement ! »

Non mais c'était vrai, il avait l'air de ne pas s'inquiéter de Louis. Un peu comme il ne s'inquiétait pas trop de Julien, la plupart du temps, à l'appartement. Les seuls moments où il avait pu sembler menaçant, c'était lorsque, durant une dispute, Julien m'empoignait par les bras. Il n'avait jamais été violent, mon ex, ne croyez pas ça. Mais dès qu'il posait une main sur moi dans un éclat de voix, mon chien bondissait en grondant. Il était plutôt dangereux, dans ces moments-là, en théorie, et pourtant il n'avait jamais attaqué. Enfin bref, le fait est que là... La bonne humeur était de nouveau au beau fixe pour le jeune homme, et c'était plutôt communicatif, tout ça ! Il était vraiment capable de me donner le sourire de manière efficace, et ça n'était pas du tout désagréable tout ça ! Avec tout ça, j'avais commencé par lui montrer le bâtiment des étalons, le plus proche de nous, et je m'y étais engagée. Bien sûr, je comprenais aussi cette impression que le jeune homme avait pu avoir en en côtoyant. Même pour moi, ils étaient impressionnants.

« Oui, je comprends. Je les trouve impressionnants aussi mais... Tant qu'ils sont en boxe on craint pas grand-chose ! »

Totalement vrai, non ? Surtout que l'allée était suffisamment large pour que Louis ne puisse pas se faire attraper par ceux dont la grille de tête n'était pas fermée. Il lui suffisait de rouler au milieu. Et puis bon, en théorie, quand la grille de tête était ouverte c'était généralement qu'ils n'avaient pas méchant fond mais des étalons étaient souvent plus imprévisibles que des hongres et des juments au niveau des dents baladeuses. C'était une petite expérience que j'avais déjà pu faire et je m'en souviendrais toute ma vie sûrement. Sur ces pensées, instinctivement, en m'engageant dans le bâtiment, j'avais remonté mes manches, ne pensant pas vraiment à la possibilité que Louis puisse remarquer mes pourtant pas si discrètes cicatrices. Des lignes droites, parallèles, tout le long de ma peau. Parfois, entre deux, une autre blessure, d'un autre sens, qui avait une autre signification, plus forte... Des marques facilement reconnaissables. J'avais continué d'avancer lorsque je sentis une main se refermer sur mon poignet et je m'arrêtais instantanément, me tournant vers Louis et faisant le lien immédiatement avec mes scarifications. Je me rapprochais de lui, le regard rivé sur son visage, même si lui fixait mes cicatrices. Je lui laissais le temps de s'exprimer, même si j'aurais presque préféré ne pas lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, étouffer les questions dans l'œuf... Mais il avait le droit de dire ce qu'il avait à dire, après tout c'était par ma négligence qu'il les avait vues. Lorsqu'il me regarda enfin, je lui souris, doucement, un peu rassurante. Je posais ma main libre sur la sienne.

« D'accord. Mais t'en fais pas pour moi, c'est du passé, tout ça. Ça s'est arrêté en quittant le lycée. J'ai été bien entourée pour ça, vraiment. Aujourd'hui ça va mieux, la vie reste une garce mais j'ai appris à l'affronter différemment. » Je soupirais et détournais le regard avant de le regarder de nouveau, le regard un peu pétillant. Allez, haut les cœurs, après tout j'allais mieux maintenant. « Je déteste faire tomber l'ambiance comme ça. Et je déteste qu'on s'inquiète pour moi. » J'esquissais un regard en coin. « Bizarrement je préfère quand on parle de toi, t'as un truc pour pas plomber l'ambiance, faudrait que tu m'apprennes ça, ça me serait utile. »

Et c'était vrai, en plus. Il avait vraiment un truc qui marchait pas trop mal, et là ça me serait vraiment super utile parce que je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi et je n'étais pas sûre que ce que je disais serait suffisant. Et c'était presque paradoxal. C'était lui, lui que la vie n'avait pas gâté, qui s'inquiétait pour moi, moi qui n'avais juste pas eu la force d'affronter les autres. À l'époque, il me semblait que c'était une force colossale que j'aurais du déployer pour ça, alors qu'aujourd'hui ça me paraissait tellement naturel d'aller au devant des regards noirs ou pleins de pitié... J'avais juste grandi un peu, entre deux, et ça avait écarté mes tendances dangereuses, avec l'aide et le soutien d'Aurélien, devenu un ami et un pilier. Finalement je posais mon regard sur celui de Louis, une idée venant juste de me traverser l'esprit.

« Tu veux vraiment visiter l'académie ? Sinon on peut remettre ça à demain et aller... Ailleurs, pour discuter tranquillement. Comme tu l'as dit, on a beaucoup parlé de toi et pas beaucoup de moi alors... »

Une esquisse un peu charmeuse étira mes lèvres. Le petit numéro de charme, c'était chacun son tour. Mais je cherchais surtout une diversion, un moyen de lui rendre un peu le sourire. Après tout, moi il me l'avait fait garder, le sourire, alors c'était à mon tour d'en faire autant.


Ruby ҩ Louis

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MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeJeu 22 Jan 2015 - 22:03

Good morning sunshine !
Louis & Ruby

Apparemment, je lui avais vraiment fait plaisir en la remerciant pour tout ce qu’elle apportait à ses patients tous les jours. Je venais de me rendre compte que je ne disais pas merci assez souvent aux gens qui s’occupaient de moi, en fait, et je voulais absolument qu’elle sache qu’elle faisait un super boulot. Pour ma part, je n’aurais même pas le courage de me lever chaque jour pour me faire râler dessus pour le moindre petit truc, alors… Oui, franchement, c’était un boulot admirable. J’essayais d’être tout gentil avec les infirmiers la plupart du temps, voire charmant avec les infirmières, mais parfois, c’était juste impossible. Passer des heures et des heures enfermé c’était plutôt pénible, surtout que j’étais condamné à l’hôpital pour le reste de ma vie. Bon, il y a quelques années j’y allais beaucoup plus souvent que maintenant, mais il fallait quand même que je passe chez le médecin une fois par mois – voire plus, de temps en temps – pour voir comment ça évoluait. Trop rapidement à mon goût, mais au final, pas si rapidement que ça. J’avais la chance de pouvoir utiliser mes bras comme une personne normale pour le moment, enfin plus ou moins. Parfois je ressentais quelques faiblesses au niveau des épaules, mais… j’avais pas de quoi me plaindre, en fait. Lorsqu’elle termina en disant qu’elle ne devrait pas attendre de merci, je secouai doucement la tête en souriant.

« Ben si, tu peux attendre un merci. C’est la moindre des choses, ça paraît évident de remercier les gens pour ce qu’ils font pour nous, mais… Je sais pas, c’est bizarre. Quand quelqu’un ramasse quelque chose qu’on a fait tomber pour nous le rendre après, on remercie la personne, non ? Et pourtant, quand les infirmiers font dix mille trucs pour nous, on leur dit pas merci. C’est pas logique. » Je souris de plus belle, tournant un regard amusé vers Ruby. « Voilà, je me remets à réfléchir tout haut. Faut m’arrêter, hein, parce que moi je m’en rends même plus compte. »

Un rire léger m’échappa, et lorsqu’elle m’avoua qu’elle aimait bien ma philosophie, je me contentai de lui adresser un sourire mignon, amusé. C’est vrai que la plupart du temps, j’étais plutôt en mode rires et bonne humeur, ce qui n’était pas pour déplaire aux gens autour de moi. En même temps, à quoi ça servait de passer des journées à se plaindre et à dire que le monde était injuste ? Il l’était, mais je m’en foutais complètement. J’allais vivre moins longtemps que les autres, mais j’allais profiter de ma vie dix fois plus qu’eux, ça vous pouvez en être sûrs.

Quelques éclats de rire suivirent lorsqu’on parla de la boue et de son chien, mais j’ai pas vraiment besoin de m’éterniser là-dessus, si ? Au risque de me répéter, je me sentais bien avec elle. Et franchement, j’espérais qu’elle aussi, parce que j’avais super envie de la revoir ! Finalement, nous nous étions engagés dans une allée des écuries et on avait commencé à parler des étalons. Tout en roulant au milieu de l’allée pour éviter de me faire arracher la tête, j’avais avoué à Ruby qu’ils me faisaient plutôt flipper, ces chevaux-là. Au moins, elle était d’accord avec moi ! Je hochai simplement la tête en réponse à ce qu’elle me dit à propos d’eux. Tout ça, c’était… pas très important face à la découverte que je fis juste après. Elles étaient relativement voyantes. Elles faisaient froid dans le dos, et je les avais remarquées. Elles ? Les cicatrices de mademoiselle Ruby. Et je lui en avais de suite parlé en prenant ses poignets entre mes doigts, d’ailleurs. Bon, d’accord, c’était incroyablement indiscret, mais… C’était comme un réflexe. J’étais protecteur, comme mec, et puis ça n’était pas rien, quand même. Je ne connaissais pas son histoire, je venais d’ailleurs juste d’apprendre son nom, mais je savais que c’était quelque chose à ne pas prendre à la légère. J’espérais juste qu’elles ne datent pas d’hier, ces scarifications, parce que sinon j’allais lui poser plein de questions sans même m’en rendre compte, hein, et ça ne lui plairait pas forcément. Parfois j’étais incapable de contrôler ce que je disais et ça avait tendance à agacer les copains, mais bon… j’y travaillais ! Elle s’approcha de moi alors que je fixais ses cicatrices en lui disant que j’étais là pour elle, puis je posai mon regard sur elle, à moitié inquiet, à moitié tout doux. Je la laissai parler, sentant sa main libre se poser sur la mienne, un contact qui me fit un peu bizarre. Ne me demandez pas pourquoi parce que je ne saurais pas vous répondre, mais… si vous voulez vraiment une raison, disons que je n’étais plus trop habitué à être aussi proche d’une fille. Les filles de mon âge avaient souvent tellement de rêves à réaliser qu’elles ne se voyaient pas passer du temps avec quelqu’un qui ne ferait que les ralentir, alors que, quand j’étais plus jeune, elles avaient plus de temps devant elles. Elles étaient insouciantes, elles vivaient au jour le jour et mes jambes qui ne fonctionnaient plus les laissaient assez indifférentes, au final.

« Tant mieux, alors. » lui répondis-je d’une voix douce, un léger sourire aux lèvres. « Mais je serai quand même toujours là pour toi, hein ! Et si un jour t’as envie de raconter des conneries, appelle-moi, j’aime bien ça. » J’eus un grand sourire amusé, avec mes yeux qui faisaient chinois. J’avais l’air un peu ridicule avec mes airs asiatiques quand je souriais alors que j’étais Français à cent pour cent, mais… bref ! Revenons à nos moutons, sinon je vais jamais terminer cette réponse, moi. Lorsqu’elle m’annonça qu’elle n’aimait pas faire tomber l’ambiance, qu’elle n’aimait pas non plus qu’on s’inquiète pour elle et qu’il fallait que je lui apprenne comment ne pas plomber l’ambiance, je ris doucement. « Ca marche ! Je t’apprendrai ça. Et je ferai même semblant de pas m’inquiéter pour toi, si tu veux. »

Oui parce que m’en faire pour les autres, c’était dans ma nature. J’étais comme ça, et y’avait rien à faire. Mais je ne la comprenais que trop bien puisque j’étais dans le même cas qu’elle, alors je voulais bien essayer de faire semblant, pour lui faire plaisir ! Finalement, elle me proposa d’aller ailleurs pour discuter un peu tranquillement, et son sourire charmeur m’en arracha un tout pareil.

« Bien sûr, de toute façon y’a trop de boue par ici, aujourd’hui ! » Je lui adressai un sourire tout à fait adorable, puis poursuivis : « Je t’invite chez moi ! Y’a pas grand-chose à manger et à boire, mais j’ai trouvé du Nesquick et du café ce matin, alors ça devrait le faire. »  

Bon, si elle n’aimait ni le chocolat chaud, ni le café ça ne le ferait pas trop par contre… Au pire, il y avait de l’eau et peut-être du jus d’orange aussi, même si je n’avais pas vraiment fait attention en passant dans la cuisine. Sans trop tarder, je fis demi-tour pour sortir des écuries et m’engageai sur le chemin qu’on venait de suivre, mais dans le sens inverse. Ben oui, j’avais un tant soit peu le sens de l’orientation quand même… Bon, et si je passais la description du trajet du retour ? Vous le connaissez, maintenant, ce chemin, et puis à part quelques chevaux qui m’avaient fait un peu flipper en passant un poil trop près, il n’y avait vraiment pas grand-chose de spécial à raconter. J’échangeai quelques futilités avec Ruby, histoire de détendre un peu l’atmosphère après ce sujet sérieux, mais là encore, rien de bien intéressant pour vous… Pour moi, par contre, si ! J’aimais bien ces petites conversations qui parlaient de tout et de rien, j’aimais bien déconner, rigoler, la taquiner. Ruby, c’était le genre de filles avec lesquelles je m’entendais super bien, même si pour le moment, on en revenait assez souvent au sujet de l’hôpital et que ce n’était pas forcément toujours très joyeux. Ca venait presque tout seul, en fait, mais ça passerait. Finalement, je m’engageai dans l’ascenseur pour monter jusqu’à l’appartement, sortis, déverrouillai la porte de mon chez-moi et reculai pour laisser Ruby entrer en première.

« Welcome ! » lançais-je joyeusement avec un petit accent français très léger impossible à cacher. J’étais plutôt bon en anglais, mais l’accent, ça… nope, pas possible. Je souris et entrai après elle, pour finalement fermer la porte derrière moi. Tout en me dirigeant vers la cuisine, je lui lançai : « Fais comme chez toi, surtout ! Je sais que pour le moment c’est pas très agréable comme endroit, mais je pense m’occuper de la déco bientôt. Même si j’ai jamais décoré d’appartement et que ça risque d’être moche à crever. » Monsieur moulin à paroles bonjour ! Je me postai devant le réfrigérateur, que j’ouvris. « Alors… nous avons du jus d’orange, de l’eau, du coca, du Nesquick et du café. Qu’est-ce que je vous sers, madame Delcourt ? »

Bon ben là pour le coup, j’étais la bonne humeur incarnée ! En plus je l’avais un peu taquinée par rapport au fait qu’elle se soit présentée en m’annonçant son nom de famille en plus de son prénom, mais c’était tout gentil. Aux taquets, donc, le p’tit Louis !




 


Emi Burton
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Alexandre L. Leroy
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« Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Vide
MessageSujet: Re: « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby   « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby Icon_minitimeMer 28 Jan 2015 - 23:26




« Good morning sunshine ! »

ҩ
Bien sûr que ça me faisait plaisir quand on me remerciait de mon travail ! Bon d'accord je ne m'étais jamais occupé directement de Louis mais s'il y avait bien quelqu'un qui devait pouvoir reconnaître le travail et la qualité du personnel soignant ça devait être lui. Il avait passé du temps dans les hôpitaux, et ça devait lui avoir montré pas mal de choses, mine de rien. Après, c'était aussi des remerciements à prendre de manière générale et pour toutes les personnes du corps médical qu'il avait du croiser mais le fait qu'il me l'adresse à moi et que mes patients habituels ne le fassent pas... Je ne sais pas, mais ça me donnait chaud au cœur et c'était très agréable. C'est pour cette raison qu'un sourire étirait mes lèvres lorsque je répondis à Louis qu'au final, c'était exactement pour ce qu'il venait de dire que je me levais tous les jours, même si je n'attendais pas forcément de l'entendre de vive voix. Après tout, c'était bien rare qu'un simple « merci » n'échappe à un patient, même s'il était moins rare de voir un sourire ou une phrase gentille de manière générale. Heureusement quand même qu'il y en avait de vraiment gentils à côté de certaines gueules de con que l'on avait à supporter ! Mais ce n'était vraiment pas pour ça que je devais attendre un merci. J'avais choisi ce métier par vocation, pas pour me faire mousser. C'était une volonté d'aider, pas une nécessité d'être reconnue utile. Même si ça faisait quand même vraiment du bien, des fois. La réponse de Louis me laissa matière à sourire. Ah, ça, pour remercier ceux qui ramassaient nos affaires... C'était comme ça que je m'étais retrouvée nez à nez avec mon meilleur ami... ça faisait très série américaine romancée, on est d'accord, mais c'était aussi trop mignon en même temps. En fait, quand il se perdait dans ses pensées, il était presque adorable, ce garçon. Ma réponse ne tarda pas non plus.

« C'est un peu différent... Généralement ça paraît tellement normal et naturel que les infirmiers soient là pour aider et soigner que ça finit par faire partie du paysage, alors que si quelqu'un ramasse quelque chose qui n'est pas à lui c'est... Moins normal parce qu'il n'y avait rien pour l'y obliger. Je pense que c'est parce que notre travail de personnel soignant est banalisé que je n'attends même plus un merci. Ça n'effleure l'esprit de personne, d'habitude. » Mon sourire était tout ce qu'il y a de plus vif. Je le vivais terriblement bien en fait. « Moi je trouve ça bien, que tu réfléchisses tout haut... C'est intéressant, de savoir ce qui te passe par la tête ! »

Et d'un sourire super espiègle en cadeau. Le reste de la conversation sur la boue et sur Gully se passa dans la joie et la bonne humeur. Difficile de faire autrement, puisque Louis était vraiment la bonne humeur incarnée. Bon, d'accord, des fois ce qu'il disait était sensiblement plus triste et pesant mais il avait juste quelque chose de magique pour remettre l'ambiance juste après, tant et si bien qu'au final, même si quand je repenserais à froid à ma journée j'aurais de la peine pour lui, pour le moment j'étais juste espiègle, taquine et simplement heureuse de ma journée. Rencontrer un mec agréable et pouvoir faire un bout de chemin papotant avec lui, il n'y avait que ça de vrai, à mes yeux ! Surtout que visiblement Gulliver n'avait pas encore décidé de le tuer, ce qui était, en soit, plutôt rassurant. Je n'allais pas mourir tout de suite en me mettant entre deux, c'était plutôt cool. On s'était finalement engagé dans l'allée des étalons et je ne pouvais que comprendre les quelques réticences de Louis. Un étalon et un fauteuil roulant, c'est extrêmement moyen comme mélange, j'étais tout à fait d'accord avec lui. Surtout que j'avais déjà appris à mes dépens que même pour moi la prudente ils pouvaient être dangereux et surtout imprévisibles. Mais bon, on avait la chance, à l'académie, d'avoir de larges allées pour que le jeune homme puisse se balader partout sans se faire décapiter. C'était mieux avec sa tête sur ses épaules, je trouve. Après ce n'est que mon avis mais de un c'est plus pratique et de deux sa bouille d'amour manquerait cruellement à son corps. Hum, je m'égare, là. Mais c'était pour repousser le moment où je devrais parler de la suite.

Car, oui, Louis avait parfaitement vu mes cicatrices par ma négligence. Je n'y faisais tellement plus attention que, dès que je me sentais à l'aise avec quelqu'un, il m'arrivait de ne pas me méfier et de les laisser apparaître. Comme là en relevant mes manches, par exemple. Bon, et l'été on ne voyait qu'elles dès lors que je mettais un tee-shirt et comme elles ne bronzaient pas elles pouvaient quasiment sembler phosphorescente tellement on les voyait mais... Là, en plein hiver, le jeune homme avec lequel je parlais n'aurait jamais du les voir, et je dus lutter contre moi-même pour ne pas me montrer désagréable et lui arracher mon poignet. Il ne méritait pas un revers de ma part. À la place, c'était les explications un peu penaudes, le malaise. Finalement, je cherchais à le rassurer, et mon principal argument était à la fois simple, efficace et cent pour cent sincère ; elles étaient anciennes et j'avais été épaulée pour m'éloigner de cette façon de m'exprimer bien trop dangereuse. Ça avait été trop tard, et j'étais déjà marquée de trop nombreuses cicatrices, mais au moins, j'avais arrêté, et mieux valait tard que jamais. Surtout que je savais qu'aujourd'hui, mes proches gardaient un œil sur moi, un œil inquiet, et comme je détestais ça, eh bien je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas replonger. Tout à fait honnêtement, le soir où mon ex était parti, je m'étais retrouvée assise sur le carrelage de la salle de bain de ce trop grand appartement trop vide, un couteau à la main... Et finalement j'avais appelé Aurélien, et même si je n'avais eu que son répondeur, le simple son de sa voix avant le bip m'avait fait revenir sur terre. Et j'avais simplement rangé le couteau, sans me blesser. Sauf que ça, bien sûr, personne ne devait le savoir, sinon j'allais juste me faire assassiner quand même. Finalement un petit sourire étira mes lèvres.

« Je prends note, alors... Tu sais pas dans quoi tu t'engages toi, le monde s'effondre autour de moi... Bon d'accord, je le vis pas mal mais bon ! » Non mais c'était vrai, cette rupture avait soufflé mon délicat château de carte ; ma vie et mes repères. Ne me restait ici qu'Aurel, et même si j'avais fait le choix de quitter Bordeaux, j'étais assez sûre que j'aurais vite besoin de parler à quelqu'un pour ne pas tout regretter. « Pour pouvoir t'appeler, me faudrait ton numéro, monsieur plein de bonnes idées ! » Un air espiègle passa sur mes traits, un instant, tandis que je le taquinais. Mais... Voilà, hein. « T'as pas à t'inquiéter pour moi... Pas pour ça, en tous cas ! »

J'étais un peu catégorique, mais dans le genre ton doux quand même. C'était juste une légère inflexion qui disait que, non, définitivement, je ne reviendrais pas sur ce que j'avais dit. Louis pourrait sûrement trouver un million d'autres raisons de s'inquiéter pour moi, en apprenant à me connaître. J'étais parfois un peu kamikaze et j'allais bien apprendre à monter à cheval. Sans compter que je pourrais me trouver un million d'autres sports à risque, me connaissant. Mais je ne voulais pas qu'il ait à s'inquiéter de quelque chose de mon passé, d'une période de ma vie à laquelle il ne m'avait même pas connue. J'eus un petit soupir, avant de lui proposer de faire autre chose qu'une visite. Après tout, s'il voulait réellement apprendre à me connaître, ce n'était pas en plein milieu de cette allée que je commencerais à me livrer ; et encore, si je daignais le faire, et là dessus je n'avais aucune certitude, malheureusement. Mais ça ne m'empêchait pas de jouer mon atout charme, loin de là même ! Et mon atout charme faisait ressortir l'atout charme de Louis. Je parle bien entendu de sourires si jamais quelqu'un à l'esprit un peu trop mal tourné, hein. Oh tiens du ch'ti dans la bouche d'une bordelaise, ça fait trop bizarre ! Bref, je m'égare et je fatigue, je crois. J'eus un petit rire au sujet de la boue, et la réponse franchit mes lèvres dans ce rire.

« C'est la boue tous les jours à Etretat ! » Du moins depuis mon arrivée. Finalement, la proposition du jeune homme me fit sourire. « D'accord, je devrais y trouver mon compte ! »

Et avec ça, un joli petit sourire très délicat. Je lui avais ensuite emboîté le pas, reprenant conscience de la présence de mon monstre mais bon... ça ne m'empêchait pas de parler de plein d'agréables voire d'amusantes banalités avec le jeune homme en prenant la direction des studios parce que petit chemin de gravillons blancs que vous devriez connaître au millimètre près, à force qu'on vous en parle ! Et puis bon, il n'y avait pas eu grand chose d'intéressant sur la route en elle-même, et nos sujets de conversation, non compromettants je précise, ne regardaient que nous ! Finalement, nous entrâmes dans le bâtiment des studios et, oh surprise, nous habitions le même ! Un rapide petit tour en ascenseur jusqu'à chez moi, où je n'entrais que le temps d'enlever muselière et collier à Gulliver, le laissant seul maître et seigneur des lieux le temps d'aller boire quelque chose chez ce charmant jeune homme que je venais de rencontrer, et me voilà de nouveau dans l'ascenseur, mode descente d'étages, jusqu'au studio de Louis. Finalement, je ne me fis pas vraiment prier pour entrer chez lui, même si après je n'osais pas vraiment m'aventurer à travers les pièces même s'il me disait de faire comme chez moi. Ça me paraissait quand même un peu déplacé. Je finis donc par le suivre dans la cuisine tandis qu'il parlait déco d'appartement. Un sourire étira mes lèvres. S'il savait comment j'avais galéré avec la déco' du premier appartement, celui que j'avais partagé avec mon ex... Je crois qu'il aurait un fou rire. Au final, je n'avais qu'un conseil à lui donner.

« Oh, tu sais, l'important c'est que ton appartement te plaise, c'est toi qui vas vivre dedans, après tout ! Et je parle en connaissance de cause, j'ai eu pas mal d'insomnies pour la décoration de mon premier appart' et au final c'est pas ce qui m'a donné le plus d'heures de sommeil à rattraper qui était le plus facile à vivre au quotidien ! »

Oh oui, parce que j'avais tellement essayé de gérer l'appartement et de faire plaisir à Julien, en même temps qu'en rendant ça à la mode et dans les couleurs du moment que... Pfiou ! J'avais finalement abandonné l'idée, repeint l'endroit dans nos couleurs qui n'étaient définitivement pas tendance et rajouté des cadres remplis de pêle-mêle de photos. Photos de nous, avec nos familles, nos amis... C'était ce qui nous ressemblait le plus, à cette époque, et si le mélange hétéroclite dans lequel on vivait dérangeait parce que ça n'était pas forcément à la pointe de l'esthétique, eh bien ça nous ressemblait et on aimait ça, un point c'est tout. Finalement, un petit rire m'échappa, quelque chose de vraiment très doux. Madame Delcourt, vraiment ? Mademoiselle s'il voulait, à la rigueur, mais madame ? Non ! Je venais juste de prendre dix ans avec sa bêtise, là, et c'était abuser ! J'allais le lui faire comprendre à ma façon pas bien méchante. Bon d'accord je ne le prenais pas mal du tout, c'était plutôt une raison pour continuer de se chamailler gentiment. Ça nous allait plutôt bien, je trouve.

« Un café, monsieur Delmas, s'il vous plaît ! Et avisez-vous encore une fois de m'appeler madame et je risque de vous le faire regretter ! »

Dit dans le rire, bien entendu ! Comment j'allais le lui faire regretter ? Aucune idée, pour le moment, mais il était peut-être chatouilleux ou avec des petits points faibles comme ça ? Honnêtement je ne pensais pas à pire « punition », c'était plutôt pour l'embêter qu'autre chose. En tous cas, j'observais autour de moi. Bon, l'espace était assez dépouillé mais... Avec des couleurs un peu plus vives et claires au mur, quelques bibelots et quelques photos sur les meubles et les murs... L'endroit pourrait être très sympa ! Mais pour l'instant c'était complètement vide, comme lieu, un peu comme ses placards si j'avais tout bien compris, et une idée jaillit de mon esprit.

« Au fait t'as quelque chose à manger au moins dans tes placards ? Sinon je peux t'emmener faire quelques courses après si tu veux, de toute façon moi mes placards commencent à se vider sérieusement ! Comme j'ai cru comprendre que pour le moment tu découvrais tes placards... »

Je ne voulais surtout pas qu'il pense que je lui propose ça par pitié. Je me doutais juste que pour un premier gros ravitaillement il serait embêté, à moins qu'il ait prévu le coup en faisant livrer ses courses par un drive d'hypermarché, je n'en savais rien... Mais n'empêche que je pouvais bien lui proposer d'aller faire des courses, de toute façon moi je devrais y aller alors être seule dans la voiture ou avec Louis... C'était plus agréable avec Louis, définitivement ! Donc non, ça n'était pas de la pitié, juste de la gentillesse spontanée ! Et ça c'était carrément dans ma façon d'être une p'tite Ruby toute chouuuuuuuute « Good morning sunshine ! » Louis & Ruby 2752390508


Ruby ҩ Louis