Comment ça va dans la tête ?

Erylis est une jument dans la fleur de l’âge, elle est plutôt posée, à la limite de la fainéantise, il faut savoir la remuer si l’on veut vraiment travailler. Par contre en extérieur il n’y a pas réellement de problème, naturellement allante, avec des allures rasantes et une bonne impulsion. Erylis n’est pas spécialement grégaire, elle tolère très bien l’absence de compagnon durant une balade ou le travail, par contre en pâture elle a tendance à défoncer, ou à sauter les barrières si elle est seule. Sinon c’est une jument intelligente avec un bon potentiel à l’obstacle ou en dressage. Le seul hic est qu’elle reste une jument et que les jeux en groupes ce n’est vraiment pas son truc, elle a tendance à attaquer si elle se sent menacer, et elle pourrait même aller jusqu’à poursuivre un autre cheval toutes dents dehors parce qu’il l’a un peu trop approchée. Pour finir elle est très attachante, à venir faire des bisous dans le cou, elle est respectueuse de son cavalier et si elle dépasse un peu les bornes il suffit d’une remontrance orale pour qu’elle se remette à sa place. En soit elle n’est pas très difficile à vivre.

Nuit du 21 avril 2003 du côté de Strasbourg, une jument hennit, le moment est venu, elle le sent, elle le sait. Les contractions sont proches et elle ne peut plus attendre. Après des heures de travail, là voilà à la fin de son dur labeur. Et c’est ainsi que vit le jour une petite pouliche grise, presque noire, union d’une vieille jument trotteuse et d’un étalon arabe, une petite perle que son naisseur nomma Erylis. La pouliche grandit en pâture avec sa mère et une autre jument et son poulain, elle apprit à jouer, à respecter les autres, mais aussi elle fut au contact des hommes, plutôt farouche au début, elle n’en restait pas moins intelligente et calme. Elle passa les deux premières années entre une grande pature et son box, et même si elle fut séparée un temps de sa mère, elle était toujours plus ou moins proche.

A l’âge de 3 ans son naisseur commença le travail à pied, il la longea, l’emmena même en dextre en balade afin qu’elle ne voit le monde extérieur, et c’est ainsi qu’elle découvrit le monde. Er’ fut vendue durant sa troisième année, elle n’était pas débourrée mais ce fut une jeune femme d’une petite vingtaine d’années qui l’eut. Elles débutèrent ensemble le travail assez fastidieux qu’était le débourrage et la jument eut le bonheur d’avoir une propriétaire calme et réfléchie capable d’analyser les comportements de sa future monture. Erylis ne fut donc nullement traumatisée et elle apprit même à apprécier ce contact avec l’homme. C’est avec cette même propriétaire que la jument apprit les bases en dressage, en obstacle, qu’elle fit quelques concours d’endurance. Elles progressèrent ensemble durant 8 ans, mais la demoiselle grandit, devint une femme et dut assumer beaucoup plus de choses, elle se décida à vendre Erylis au moment de l’annonce de sa seconde grossesse, elle ne pourrait avoir deux enfants et une jument en plus de son travail, de son statut de femme mariée… Elle choisit de vendre la demi sang à l’académie en étant sure qu’elle serait bien et que les cavaliers étaient compétents ou tout du moins bien encadrés.

Maintenant que je te connais, je veux plus te connaitre.