« Les cousins sont les premiers amis dans nos vies » † Emmanuel & Clarissa
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Alexandre L. Leroy Admin Bloody; La plus méchante (a)
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Sujet: « Les cousins sont les premiers amis dans nos vies » † Emmanuel & Clarissa Mer 15 Oct 2014 - 22:36
« Les cousins sont les premiers amis dans nos vies »
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Sans vouloir me plaindre... J'avais oublié les joies de l'avion, je vous assure. Et mon arrivée - définitive en théorie - en France était une véritable expédition que je n'avais pas connue depuis un moment. C'était avec une valise noire remplie de vêtements pour tenir un moment et de tout ce que j'aurais besoin de suite que j'avais pris la route. Le reste était expédié à destination dans la semaine suivant mon départ, en théorie. D'avance, je sentais que des choses allaient s'égarer en route. Mais soit. Ensuite, il fallait bien se dire qu'aucun avion ne décollait de Koumac pour Paris, et j'avais donc pris un taxi jusque l'aéroport de Nouméa. Les choses avaient donc commencé un long moment sur la route, tandis que je restais silencieux et songeur, les yeux rivés sur le paysage de mon enfance. Il risquait de se passer longtemps avant que je ne revienne sur mon île.
J'avais passé ma soirée à l'aéroport. Mon vol décollait vers minuit, de toute façon. Dîner dans un restaurant en tête à tête avec moi-même et ma bonne humeur à l'idée d'avoir une opportunité de travail, mais aussi mon léger blues à quitter le pays à durée indéterminée. Mais c'était bien la gaieté qui prenait le pas sur le reste. Après tout, je n'avais pas vraiment d'avenir ici... Pas de travail, aucune perspective d'avoir, pas de moyen de valoriser mon doctorat en chimie organique, il fallait bien que je me fasse à l'idée. Je partais pour une excellente chance. Et je partais d'ailleurs serein. J'avais d'ailleurs toutes les raisons du monde d'être serein ; j'étais à l'heure, j'avais un livre à peine entamé qui m'occuperait un peu pendant mes presque vingt-quatre heures d'avion ou trois heures de taxi. J'avais fait le nécessaire à mon embarquement avec un peu d'avance. je n'avais plus qu'à monter dans l'avion et à laisser passer le temps.
Et, sans vouloir m'étendre sur vingt-trois heures quarante de vol, à avoir vu le soleil se lever ou décliner au gré de notre position géographique, je dois vous dire que j'avais connu moins agréable. J'avais réussi à dormir. Pas assez pour me sentir reposé, mais au moins, au réveil, je ne me sentais pas totalement brisé, ce qui était agréable aux vues de la suite de la journée qui m'attendait. J'allais atterrir à quatorze heures quarante à l'aéroport Charles de Gaulle de Paris, vingt-trois heures quarante dans mon horloge biologique, puis un taxi m'emmènerait, dès quinze heures, en direction de l'académie équestre Horse Beautiful d'Etretat où j'allais vivre. Deux heures quarante cinq de voiture au programme. Arrivée théorie ? Dix-sept heures quarante-cinq, donc, et il faudrait que je passe à l'administration pour quelques broutilles, comme par exemple récupérer mes clés et signer des papiers qui n'avaient pas passé l'océan indien. Tout un programme !
Et un programme à scier un homme. J'étais en route depuis une journée complète, tout ce à quoi j'aspirais c'était de pouvoir m'effondrer dans un lit, avec mes grands yeux sombres un peu étonnés à cause du manque de sommeil, mes cheveux légèrement en bataille sur ma tête et mon tee-shirt froissé sous mon pull de laine et ma veste noire. L'aéroport de Paris m'avaient permis de prendre, une fois de plus, la température de la France. Il faisait gris et crachinait désagréablement, et j'avais tendance à croire que l'hiver n'allait pas me plaire, moi qui entrais à peine dans un printemps timide sur mon île. S'ils avaient pu me faire arriver six mois plus tard, que je quitte le début d'automne pour le printemps, ça aurait été évidemment plus plaisant. Sauf que je n'avais pas choisi. Bah, si je passai cet hiver, je les passerais tous, non ? En tous cas, la France m'accueillait bien, avec sa pluie. Heureusement, le taxi était à l'heure, et c'était compter sans l'amabilité des chauffeurs parisiens. Bien entendu, il fallait charger, et vite, comme s'ils n'avaient que cela à faire... L'impatience métropolitaine me faisait doucement sourire.
La route vers la Normandie se fit sous un ciel sombre. J'avais depuis un moment terminé mon livre et je somnolais dans le taxi, bien moins confortable que l'avion même si je n'avais pas voyagé en première classe. La route traînait en longueur sous le ciel monotone, et entre deux phases de sommeil léger, le paysage n'avait pas beaucoup d'intérêt à mes yeux. Dans cette voiture, là, tout ce que je voulais, c'était arriver, pour pouvoir me poser et dormir. Même si je savais pertinemment que ce n'était pas un programme envisageable pour tout de suite. Il me resterait des choses à faire avant de pouvoir profiter pleinement d'une nuit de sommeil réparateur. Surtout que j'avais bien dans l'idée que si je m'activais un peu, j'allais, comme souvent, chasser le sommeil, et emmagasiner encore du retard en sommeil. Si j'atteignais le point de non retour, il me faudrait la semaine pour m'en remettre. Et, honnêtement, j'avais d'autres occupations prévues d'ici à ma prise effective de poste lundi. M'habituer aux lieux qui devraient m'être familiers, aller signer mon contrat, m'occuper des affaires que je recevrais normalement. Et tout simplement démarrer ma vie normande.
Finalement, il n'était pas loin de dix-huit heures lorsque le taxi franchit la grande porte cochère, à l'ancienne, de l'académie, pour déboucher sur une cour carrée à l'anglaise, sur un lit de gravillons blancs. C'était vraiment comme sur les photos que j'avais vues sur le site internet de l'académie au moment de mon inscription. Je secouais légèrement la tête, pour sortir des brumes de mon sommeil, avant de passer une main dans mes cheveux ébouriffés. Allez, courage Manu, tu viens à bouts de ta journée. Je sortis finalement du véhicule, m'étirant avec délice sous le ciel grisâtre mais pourtant sans pluie d'Etretat. Je sortis finalement ma grosse valise et mon sac de voyage léger du taxi avant de régler la course, d'adresser un signe de tête courtois au chauffeur et de me diriger vers ce qui était visiblement indiqué comme l'accueil. Opération administration ! Mais avant ça petit message promis à ma cousine pour lui faire part de mon arrivée. Après tout, c'était un peu elle qui m'avait donné l'adresse de mon nouveau lieu de résidence.
Ce qu'il y avait de bien, avec l'administration d'une structure pareille, c'était que tout était rôdé, et que, contrairement à ce que j'avais d'abord cru, je n'avais pas passé tant de temps à brinquebaler mes bagages. Quelques petites choses à signer, des documents à remplir assez rapidement, mes clés à récupérer avec un plan des lieux, les petites explications de rigueur, quelques informations utiles pour quelqu'un qui arrivait dans la région. Dans le pays était plus exact, mais je connaissais déjà bien la mentalité française, pour avoir été élevé dans la même optique. La secrétaire avait en tous cas l'air bien agréable, et j'essayais de lui retourner mon sourire le plus aimable, mais avec vingt-quatre heures passées de voyage dans les jambes, j'étais tout de même difficilement au mieux de ma forme, et donc pas à cent pour cent de ma capacité à l'amabilité. Remarquez, j'aurais pu être de beaucoup moins bonne humeur d'après mon expérience avec les personnes en proie au décalage horaire. Je ne tardais néanmoins pas à prendre congés. Il me restait encore à m'installer un minimum dans mon meublé avant de pouvoir me laisser tomber tout bonnement dans mon lit pour dormir comme une souche douze heures d'affilée au moins.
Retour à l'air libre toujours chargé de mes bagages. Je remontais le col de ma veste, vaguement surpris par la fraîcheur relative qui m'assaillait. J'avais vraiment oublié que le climat normand était plus humide et plus frais que le climat calédonien. Mais, au moins, il ne pleuvait pas. Bon, d'accord, il ne pleuvait pas toujours, ça ce n'était qu'un mythe, et je n'étais pas le plus mal placé pour le savoir vu que j'avais passé des semaines ici pendant mon enfance. Ce n'était pas si mal loti côté météo, il suffisait juste de savoir un peu composer avec les aléas de Dame Nature. En tous cas, je m'étais armé de mon plan pour essayer de me repérer. Objectif ? Trouver mon studio. Option ? Décryptage de carte avec quarante-huit heures d'éveil consécutives. Bien. Donc... Où état le club-house, déjà, que je puisse me repérer..?
Emmanuel ҩ Clarissa
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Sujet: Re: « Les cousins sont les premiers amis dans nos vies » † Emmanuel & Clarissa Lun 27 Oct 2014 - 17:02
"Les cousins sont les premiers amis dans nos vies"
❝ Clarissa❞
Temps parfait, surement trop parfait pour un moi d'octobre, mais peu importait, le principal était le soleil brillant et réchauffant l'air de ses rayons, l'absence de nuage et la légère brise assez fraîche mais qui rappelait juste ce qu'il fallait que l'été était derrière. Clarissa entrait dans les écuries d'un pas lent, elle allait profiter de ce beau temps et surtout de cette pause dans son boulot pour monter un peu et aller faire une balade. La matinée débutait donc bien, la jeune femme se dirigea vers la sellerie afin de récupérer un licol pour sortir sa petite ponette, elle prit sa boite de pansage et s'arrêta là, pas la peine de se charger comme une mule, elle ferait un aller retour en plus pour récupérer la selle et le filet de la baie. C'est donc les bras chargés de matériel de pansage qu'elle se dirigea vers le box de Vent d'Automne. En arrivant près du box elle remarqua la porte de la jument voisine ouverte et en s'avançant un peu elle put constater qu'il y avait la brouette d'un des palefreniers juste derrière la porte, le palefrenier ne devait donc pas être loin. Et elle eut sa réponse quand elle passa devant le box, un jeune homme vêtu uniquement d'un vieux jean et avec son t-shirt pendant à la ceinture dudit jean qui retombait sur ses hanches de façon presque indécente. Clary resta un instant à observer le palefrenier et se sentit rougir de la pointe des pieds jusque la racine de ses cheveux. Elle se détourna rapidement et appela sa jument d'un petit bruit de langue, elle entra dans le box et ne put fuir le regard du palefrenier lorsqu'il s'arrêta devant la porte en lui souriant. Non mais il devait être nouveau celui ! Elle ne l'avait jamais vu et il était à tomber avec ses grands yeux clairs et ses cheveux châtains. Bon et puis surtout il avait un sourire à faire fondre un glacier et un corps de dieu grec. Clary sentit ses joues s'empourpraient et elle salua le jeune homme d'une petite voix, il lui répondit amusait et lui demanda si elle allait sortir la jument ou non parce qu'il devait nettoyer son box. La demoiselle sortit donc sa monture et entreprit de débuter le pansage, s'appliquant comme jamais, ne laissant rien passer à la jument, pas question d'avoir l'air ridicule ou d'avoir une remarque de la part du palefrenier.
Il ne tarda pas à sortir du box et remercia la blondinette qui lui répondit par un sourire un peu bête il fallait le dire. Elle ne tarda pas à aller chercher son matériel et sella et brida sa jument dans le calme mais en vitesse. Peut être que pour commencer elle allait passer par le manège quand même, histoire de tâter le terrain, voir si la ponette était réceptive ou non. Non mais elle n'était pas folle la blonde, elle tenait à sa vie et à sa hanche surtout ! Après avoir marché quelques instants avec Venty, Clary s'arrêta au milieu du manège et ressangla avant de mettre le pied à l'étrier. La mise en marche ne se passa pas trop mal, Clary était bien à cheval et elle avait une jument aux ordres, elle commença donc à trotter et elle était dans le fond du manège lorsqu'une voix la coupa dans ses réflexions, quand elle tourna la tête elle aperçut le palefrenier qu'elle avait rencontré quelques minutes plus tôt et elle soupira pour s'empêcher de rougir, ce qui n'était pas des plus facile. Quand il lui demanda s'il pouvait entrer pour monter un jeune cheval, Clary acquiesça et elle passa devant lui en affirmant que cela ne la gênait absolument pas. Elle fit repasser sa jument au pas et attendit que la barrière soit refermée pour reprendre son exercice au trot, elle enchaîna les changements de direction, les allures tout ça ne prenant soin de s'appliquer parce qu'encore une fois elle n'avait aucune envie de se ridiculiser. Les minutes passèrent dans un silence qui lui sembla trèèèèèès lourd, mais bon Clarissa était une jeune femme qui se sentait très vite mal à l'aise, pour bien il fallait qu'elle soit avec quelqu'un qu'elle connaisse très bien pour qu'un tel silence ne la gène pas, ou alors s'il s'agissait d'un inconnu en face d'elle, qu'il fasse la conversation. Pour finir le palefrenier, qui avait revêtu son t-shirt pour monter, lui demanda ce qu'elle comptait faire et quand elle lui répondit qu'elle irait bien en balade pendant une petite heure il lui demanda s'il pouvait l'accompagner. Dans sa tête ce fut très vite Bagdad, Clary eut le cerveau qui dérailla : pourquoi il voulait partir avec ?! Et si elle tombait ?! Bah au moins il y aurait quelqu'un pour lui faire du bouche à bouche... Non mais sérieux, pourquoi elle ?!
Bref, ils sortirent tous les deux du manège et empruntèrent le chemin des pâtures qui étaient désormais vides, pour aller en lisière de forêt. Clary ne connaissait pas très bien la forêt, elle se contentait donc de la piste habituelle et ça lui allait parfaitement. Tout en laissant leur monture marcher, ils commencèrent à discuter, ainsi la blonde appris qu'en effet il était nouveau, qu'il avait commençait début de semaine et qu'il se plaisait plutôt bien là. Elle lui apprit qu'elle était là depuis plus d'un an et qu'elle n'avait pas vraiment l'occasion de monter à cheval à cause de ses études et de son stage. Il finit par lui faire une remarque sur sa position à cheval, en réalité plutôt sur la position de son bassin, ce qui fit rosirent les joues de Clarissa, elle lui expliqua vaguement qu'un étalon lui était passé dessus alors qu'elle allait aider pendant que les écuries étaient en feu, ainsi elle avait eu fracture du bassin et qu'au bout d'un moment à cheval elle sentait une douleur apparaître. Ils décidèrent donc d'un commun accord de rentrer et profitèrent des bons petits chemins pour avancer un peu, en plus le fait de trotter enlever permettait à la demoiselle de faire passer la douleur, c'était parfait. Ils arrivèrent cote à cote à l'académie tout en riant de l'écart qu'avait fait Venty et la façon dont Clary avait failli atterrir sur les genoux de son compagnon de balade. Ils descendirent et se séparèrent là. Clarissa ne savait vraiment pas pourquoi et surtout comment elle avait réussi à se détendre autant avec ce gars, pourtant c'était le cas et elle se sentait toute légère, elle avait apprécié le moment, même si sur le coup elle s'était stressée toute seule.
La journée s'étira sans qu'elle ne puisse oublier cette matinée, elle ne vivait jamais ce genre de choses, jamais et que ça lui arrive comme ça... Elle était sur un petit nuage. Enfin ce fut le cas jusqu'en milieu d'après midi lorsqu'elle se dit que de toute façon ce mec ne s'intéressait pas à elle et qu'elle était juste en train de se faire un gros film, qu'elle s'empressait d'imaginer des choses alors que c'était simple, ils étaient montés ensemble et ça s'arrêtait là. Le fait qu'ils aient discuté et qu'ils aient ri était normal, ils n'allaient quand même pas rester silencieux pendant toute leur promenade. La jeune femme qui était alors dans son canapé devant son écran de PC en train de bosser soupira bruyamment et se baffa mentalement, elle était bien bête de penser à ça. La journée se termina et elle avait du mal à se concentrer sur ce qu’elle devait faire, son boulot devenait une vraie corvée, de grands yeux clairs la hantaient et puis elle se repassait son sourire, ses mains dans ses cheveux avant qu’il ne mette son casque. Oui elle avait l’air d’une psychopathe à tourner en rond dans son appartement en pensant à un homme qui ne devait absolument pas la voir comme elle elle le voyait. C’était une torture de cerveau ça et puis en plus de ça son corps avait tout à fait l’air d’accord avec son cerveau puisqu’elle ressentait un frisson à chaque fois qu’elle s’imaginait ses yeux posés sur elle, sa petite moue amusée ou son sourire sincère.
IL fallut plusieurs jours à Clary pour s’en remettre, elle en vint même à passer aux écuries alors qu’elle n’avait vraiment pas le temps et quand elle le croisait elle se sentait toute chose, beaucoup plus heureuse, alors quand elle prenait le temps de discuter avec, c’était le nirvana !. C’était ridicule de tomber amoureuse aussi vite et surtout d’un parfait inconnu. Mais elle n’y pouvait rien, elle essayait de se raisonner mais c’était mission impossible dès qu’elle voyait sa tête dépasser d’un box ou son dos musclé. La jeune femme était très partagée, elle passait son temps à se baffer mentalement et à baver en secret. Après quelques jours de ce manège, elle se rendit à l’évidence, elle ne l’attirait pas et elle était raide dingue de lui, ce qui était pire que problématique. Elle en devint assez désagréable et plutôt maussade, donc quand elle fut forcée par Cléia d’assister avec elle à une petite fête dans le club house, elle râla toute la journée et faillit vraiment ne pas y aller. Sauf que voilà, c’était sa petite Cléiounette et elle n’allait pas l’abandonner comme ça. Clary enfila donc une petite robe noire et bleu à rayures, une paire de collants et des bottines grises. Elle opta pour un maquillage sombre mettant ses yeux en valeur et un rouge à lèvre rose pâle discret. Une fois ses cheveux attachés à l’aide d’une pince et sa veste grise enfilée, elle descendit jusqu’au club house. Quand elle entra elle vit qu’il y avait beaucoup de monde et remarqua vite Cléia dans un coin, elle vit aussi son beau palefrenier qui discutait avec un groupe de filles. Clary ne put s’empêcher de penser qu’elles auraient du avoir une bassine pour récupérer leur bave. Bon d’accord, c’était de la jalousie, jalousie très mal placée mais elle n’y pouvait rien. Elle aperçut son patron et se dit qu’il serait mal venu de ne pas le saluer, elle prit donc la main de Clé’ pour l’emmener avec elle voir son patron. Ils discutèrent quelques instants puis monsieur de Bressac fut pris avec quelqu’un d’autre ce qui n’améliora pas l’humeur générale de Clarissa. Elle dit à son amie qu’elle devait prendre l’air cinq minutes et se réfugia dehors ou il y avait nettement moins de monde à injurier et surtout elle pouvait souffler toute cette jalousie qui l’habitait. Elle sentit l’air frais sur son visage et inspira profondément.
« Tu ne dis plus bonjour ? » La jeune femme tourna la tête et le vit là debout dans l’encadrement de la porte, elle ne put que hausser les épaules sous peine de se mettre à pleurer si elle ouvrait la bouche. Non elle n’était pas triste, enfin pas que, elle était surtout en colère contre elle-même de laisser son cœur s’éprendre pour quelqu’un qui ne la voyait que comme une vague amie. « Tu fais la tête ?! Ça va ? - Ça va, c’est juste que… j’ai pas trop la tête à être là… - Tu veux en parler ? - Non ça va aller, j’ai juste besoin d’être seule. » Le visage tourné vers lui, elle sentait qu’elle aurait un mal de chien à se défaire de ce qu’elle ressentait et encore plus en le voyant aussi beau dans son jean noir, sa chemise bleue et son gel dans les cheveux. Elle le quitta des yeux pour observer ses mains et soupira avant de relever la tête et de faire demi tour vers les bâtiments. Elle ne fit pas un pas qu’une main ferme lui attrapa le poignet et l’empêcha de s’enfuir, il la tira doucement à lui et lui remonta le visage afin qu’il lui fasse face. Clary sentit son cœur s’accélérer au point que tout le monde devait pouvoir l’entendre, elle avait le sang qui battait aux tempes et elle eut vraiment trèèèèès chaud d’un seul coup. Son cerveau se déconnecta et laissa les rênes à son corps qui resta figé. « Pourquoi tu fuis comme ça ? T’es pas facile à cerner Clarissa mais je pense commencer à comprendre un peu comment tu fonctionnes. » Il avait ce sourire craquant, ses lèvres toutes proches, son souffle sur son visage, la blondinette ne savait pas ce qu’elle devait répondre, elle n’osait pas bouger et surtout ne comprenait pas ce qu’il se passait. Il lui fallut le temps d’une respiration pour retrouver de la voix. « Je ne fuis rien, je suis réaliste c’est tout… » Le malaise de la jeune femme augmentait et elle ne savait pas si elle devait rester là ou partir, sauf que son corps n’avait aucune envie de bouger, il était très bien là ou il était, la main du jeune homme posait sur son poignet, sa chaleur tout près. Il finit par secouer la tête en souriant et quand il posa ses yeux sur la demoiselle, elle crut fondre sur place, ce fut encore plus le cas quand il se pencha et posa ses lèvres sur les siennes, douces mais légèrement pressantes et ce fut une explosion de sensation qui envahit le corps de Clary.
Le réveil sonna et Clary se retourna dans son lit. Elle en hurlerait presque de rage ! Non mais pas une seule fois elle pouvait terminer un rêve pareil plus loin qu’après le baiser ?! C’était pire que pour les films là ! La jeune femme se sentait mal du coup, elle en avait assez que son cerveau lui montre des histoires pareilles puisque de toute façon la vie était nettement plus pourrie ! Du coup maintenant elle n’avait plus aucune envie de bouger de son lit, préférant nettement garder les yeux fermés et s’imaginait une suite à cette belle histoire. Mais elle ne pouvait pas faire ça, elle avait une matinée de cours et pendant l’après midi elle allait devoir bosser, rien de bien réjouissant et surtout rien qui ne lui permettrait de rencontrer l’homme de ses rêves. Elle traina pourtant encore quelques minutes au lit, jusqu’à ce que son réveil ne sonne une deuxième fois. Là elle se décida à sortir et à aller à la salle de bain. Clarissa prit une longue douche, prenant le temps de se laver les cheveux, cela lui permit de repenser à son rêve, à la façon dont tout c’était déroulé et elle se dit que c’était beau de rêver mais que plus le temps avançait et plus ça jouait sur son moral. D’accord elle était célibataire et alors ? Il y avait des tas de gens qui vivaient très bien leur célibat. Sauf qu’elle n’était pas la plupart des autres gens, elle était elle et elle n’en pouvait plus, au point d’avoir des idées bizarres en tête. La jeune femme se rinça tout en réfléchissant plutôt à sa journée et se dit qu’elle allait avoir du mal à se concentrer durant la matinée, elle se rappela soudainement aussi de la date et sauta presque de joie, aujourd’hui c’était l’arrivée de son cousin Manu !
Un peu de meilleure humeur qu’au réveil, elle sortit de la douche, se sécha rapidement et s’habilla avant d’aller déjeuner. Elle continua son rituel du matin jusqu’au moment ou elle prit les clés de sa voiture, ça c’était bon, même très bon ! Elle descendit sur le parking, son sac de cours à l’épaule et monta dans la Scenic grise que ses parents lui avaient gentiment donnée. Elle se dirigea vers la fac la musique à fond, chantant faux mais personne ne pouvait l’entendre alors peu importait. En arrivant elle se sentait nettement mieux déjà, rien de tel que de la musique pour se remonter le moral. Elle salua quelques amis de fac et s’installa dans l’amphi, prête pour endurer 4h de cours. Ce n’était pas forcément ce qu’elle préférait les cours mais il fallait passer par là et surtout le plus souvent elle arrivait ainsi à se rendre compte du problème qu’elle avait rencontré dans un dossier et que Gabriel avait du reprendre. Et puis il fallait passer par là de toute façon alors elle s’y faisait et acceptait, non sans râler, le fait de devoir rester sur les bancs de l’école.
Arrivée le midi, elle se précipita dehors et hésita entre manger au restaurant universitaire ou rentrer à son appartement, elle opta pour la seconde option et reprit donc la route, toujours la musique à fond. Le fait d’avoir le permis était juste jouissif, elle se sentait tellement plus libre ! Elle était libre d’aller ou elle voulait et quand elle voulait, pas besoin d’attendre le bus ou de craindre de le rater, pas la peine non plus de déranger ses parents qui n’avaient quand même pas que ça à faire. Clary se retrouva chez elle et décida de se faire un sandwich et d’embarquer quelques cours afin d’aller manger au club house, ça sera toujours plus dépaysant que son salon ou sa cuisine, c’est donc avec son sac de cours et un sandwich en main qu’elle descendit et tout en marchant elle repensa à son rêve, ça il allait le hanter pendant quelques temps c’était certain. Clarissa s’installa pour le déjeuner et tout en mangeant elle relut son cours du matin et corrigea quelques fautes qu’elle avait faites. Elle prit ensuite un autre cours et commença à faire une fiche de révision, il y avait pas mal de notion importante mais depuis longtemps la blonde avait appris à synthétiser suffisamment pour ne pas se retrouver avec une tonne de feuille à bosser.
Une fois ce cours terminé, Clary rassembla ses affaires et retourna dans son studio, s’installant à la table de la cuisine, avec un léger fond sonore, pour terminer un dossier qu’elle devait rendre la semaine suivante à son patron et qui lui avait posé problème jusqu’au cours de la matinée. Elle fit ensuite une pause gouté et s’accorda une demi heure de télé avant de reprendre le dossier et de le clôturer, au moins c’était ça en moins à faire ! Sauf qu’elle fut coupée en pleine cloturation de dossier par un message de Manu qui lui disait qu’il était arrivé. Clary sauta de sa chaise et alla à la salle de bain histoire de se refaire une petite beauté. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas vu son cousin et même s’ils étaient de la même famille elle avait envie de faire bonne impression. Elle se remaquilla donc rapidement et enfila un pull en laine gris et noir par-dessus son débardeur avant d’enfiler une paire de bottines grises à talon et de récupérer portable et clé. Elle était sur le pas de la porte lorsqu’elle eut la soudaine envie de mettre du parfum, elle fit donc demi-tour, direction la chambre et s’embauma de parfum à la mure. Elle passa devant le miroir, replaça ses cheveux et sortit de son studio en souriant. Bon elle espérait qu’elle ne ferait pas attendre Manu parce qu’il ne faisait vraiment pas chaud pour quelqu’un venant de l’hémisphère sud et en plus de ça il devait en avoir pleins les pattes avec son voyage. Pressée mais pas suicidaire, la jeune femme fut prudente sur le trajet en direction de la cour et elle prit soin de ne pas se fouler la cheville ou juste de ne pas buter dans ses pieds.
Quand elle sortit de son bâtiment, elle aperçut un homme seul, avec ses bagages au milieu de la cour, ce ne pouvait être que Manu. Son sourire s’élargit et elle pressa un peu le pas, ses boucles blondes flottant dans son dos. Quand elle fut assez proche pur qu’il l’entende sans qu’elle ne crie, Clary s’adressa à son cousin, amusée.
« Alors le dépaysement est pas trop grand ?! Tu m’as l’air un peu perdu pauvre Manu ! »
Elle finit par parcourir les derniers mètres et fit la bise avec joie à son cousin. Cela faisait vraiment longtemps qu’elle ne l’avait pas vu et il avait changé depuis tout ce temps. Il avait bien sur le même regard sombre et les mêmes cheveux noirs, d’ailleurs elle se demandait comment c’était possible qu’elle soit aussi blonde que lui soit brun et que ses yeux soient aussi clairs que ceux de Manu soient aussi sombre. Il devait y avoir un truc quelque part quand même ! Clarissa remarqua les clés dans la main de l’homme et elle fut soulagée qu’il soit déjà passé par l’administration, elle n’avait pas envie d’attendre dehors, il faisait vraiment pas chaud. Elle se trouvait donc face à son cousin et se sentait un peu petite là, mais bon ça avait toujours était comme ça, elle n’avait que des cousins, et un frère, plus grand qu’elle. Et là même les talons qu’elle portait ne pouvaient rien. Clarissa finit quand même par jeter un œil à la feuille que tenait Emmanuel et constata qu’il s’agissait d’un plan.
« Si tu veux je peux tout de suite de montrer les bâtiments importants, ou alors on va directement à ton studio et tu te débrouilles plus tard tout seul… A toi de voir. »
La jeune femme leva les yeux sur son cousin et haussa légèrement les épaules. Elle était vraiment contente de le voir là ! Et puis même s’ils avaient presque 10 ans d’écart, ils s’étaient toujours plutôt bien entendus et la distance ne les éloignait pas tant que ça. En tout cas elle avait hâte qu’il lui raconte un peu sa vie en Nouvelle Calédonie, mais elle n’allait quand même pas l’assaillir de question maintenant car elle se souvenait qu’après chaque retour en France son oncle et sa tante avait du mal avec le décalage horaire, elle allait donc laisser un peu de temps à Manu, par contre après elle allait le harceler d’un tas de questions !
(c)ARAMIS
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