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 « L'homme est parfois assez fou pour préférer le chagrin à l'oubli. » † Laszlo & Eden

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Alexandre L. Leroy
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« L'homme est parfois assez fou pour préférer le chagrin à l'oubli. » † Laszlo & Eden Vide
MessageSujet: « L'homme est parfois assez fou pour préférer le chagrin à l'oubli. » † Laszlo & Eden   « L'homme est parfois assez fou pour préférer le chagrin à l'oubli. » † Laszlo & Eden Icon_minitimeMar 16 Sep 2014 - 20:45




« L'homme est parfois assez fou pour préférer le chagrin à l'oubli. »

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Bon, eh bien... Si on dressait un bilan de tout ce qu'il s'était passé depuis que j'étais arrivé à Etretat, je n'étais pas à plaindre. Commençons par le côté boulot, si vous le voulez bien. La boutique, bien que petite, donnait dans une ruelle par une façade typique et élégante, et elle était lumineuse. Les touristes n'hésitez pas vraiment à entrer, à faire leur tour, et j'avais vendu au moins de quoi rentabiliser l'affaire pour les mois d'été. En même temps, vendre mes propres productions, c'était facile, puisque j'en parlais à la fois avec enthousiasme et passion, et puis surtout, avec mon savoir-faire. Je savais vendre mes œuvres, en somme. Et puis, j'avais un contact de plus en plus facile avec les gens, n'hésitant pas à leur faire une petite démonstration de mon talent, ou plutôt de ma formation. Allez savoir pourquoi, le fait de savoir que c'était un jeune comme moi qui faisait tourner la boutique d'un métier voué à la disparition, ça jouait en ma faveur. Donc, niveau travail, tout allait pour le mieux.

Niveau privé, maintenant. Eh bien, j'ai le plaisir de vous annoncer que les choses allaient pour le mieux. Même si cette vie m'était totalement étrangère et que je passais le moins de temps possible dans mon studio, je commençais à m'y accoutumer progressivement, ou du moins elle ne me faisait pas déprimer. Et puis, avec Clémence, tout allait pour le mieux aussi. Nous étions complices et elle me soutenait dans mon projet. D'après elle, cette boutique c'était exactement ce qu'il me fallait et, à l'entendre, il était tout à fait évident que tout irait bien pour moi. Mais elle repartait faire ses études à Paris, et je ne la suivrais pas. Si au départ j'avais cru que ses études auraient signé notre rupture, mais finalement, je me sentais bien de laisser une chance à la distance. Je lui faisais plutôt confiance, donc je n'avais pas trop peur pour ma fierté. Et puis, elle était définitivement amoureuse de moi, comme depuis le premier jour. Moi, je commençais à m'attacher un peu plus, à avoir quelques sentiments suffisamment importants pour envisager de continuer. Et puis, si ça n'allait pas, nous pourrions toujours arrêter.

Pourtant, au jour de son départ, il était convenu qu'elle reviendrait un week-end d'octobre si jamais elle n'avait pas trop de travail. Au cas contraire, ce serait à moi de fermer la boutique pour deux jours et de la rejoindre. Nous aurions sûrement pu trouver une date plus proche, mais on se laissait un peu de recul. Après tout, avec la distance, on ne savait pas trop à quoi s'attendre non plus. De toute façon, on restait en contact. Evidemment. Finalement, c'était le milieu de la matinée et je finissais de descendre les bagages de Clémence, que j'avais chargé dans le taxi qui l'emmènerait à Paris. Et oui, on était descendu à Etretat avec ma voiture... Une de ces amies descendait avec la voiture de Clém', de toute façon elles étaient colocataires et avaient toujours partagé une voiture pour deux. Ainsi, j'envoyais ma copine par taxi, puisqu'elle avait catégoriquement refusé que je ferme la boutique pour pouvoir la conduire à bon port. Et je n'avais pas vraiment eu envie de me battre avec elle pour un détail. Si elle préférait un taxi, soit, elle ne pourrait en aucun cas dire que je ne lui avais pas proposé à plusieurs reprises de l'emmener moi-même. Je l'aurais fait avec plaisir, même.

Finalement, lorsque ses deux valises, sa vanity et ses deux cartons de bricoles furent embarqués dans le taxi, Clém' se glissa près de moi, et par un réflexe vieux comme le monde, je passais mes bras autour d'elle, l'attirant contre moi dans une étreinte. Oh, c'était loin des grandes effusions, mais ce n'était pas un adieu. Ce n'était qu'un au revoir, et puis il y avait les SMS, les coups de téléphone le soir, Skype... Ce n'était pas comme si nous n'aurions plus de contact du tout. Il n'y avait que le physique qui nous serait impossible. Bon, on devrait y survivre, en théorie, non ? Mais bien sûr que oui. Ça ne m'empêchait pourtant pas d'être le mec parfaitement attentionné qui embrasse tendrement sa copine en s'assurant que tout va bien pour elle avant le départ. Ma petite blonde semblait en avoir gros sur la patate, en tous cas. Peut-être bien qu'elle aurait préféré rester ici, finalement. A force de paroles douces et de sourires rassurants, pourtant, elle retrouva l'ombre d'un sourire et monta en voiture. Puis le taxi démarra et quitta l'académie, me laissant seul dans la cour.

Un soupir franchit mes lèvres. Bon, d'accord, j'avais un pincement au cœur de l'avoir vue partir. Et là j'avais l'air bête au possible, planté au milieu des graviers. Je passais une main sur ma nuque, distraitement, avant de secouer légèrement la tête, pour me reprendre. Bon, et bien, si tout allait pour le mieux, je pourrais retourner à la boutique cette après-midi, finalement. Cette idée remonta un peu mon moral qui était descendu d'un étage et étira un sourire sur mon visage. Ouais, allez, positivons ! Il suffisait que je rentre chez moi me changer et embarquer de quoi manger à la boutique, et je pourrais me vider la tête et l'esprit en faisant ce que je faisais le mieux ; tailler le bois et lui donner une seconde vie. Je me retournais donc, direction mon studio. Bâtiment B, troisième étage. J'avançais jusqu'à la courette commune des deux bâtiments d'un pas vif et plutôt léger. Je manquai néanmoins de me figer. Un visage que j'aurais reconnu entre mille venait de m'apparaître. Mon cœur manqua un battement et un élancement familier le parcourut. Mon regard se fit incertain et je m'arrêtais finalement fasse à la gitane, à quelques pas d'elle, attendant presque de savoir comment l'approcher. Elle était partie. Elle avait brisé quelque chose, entre nous, inconsciemment, involontairement. Pourtant, je ne pouvais pas laisser trop le silence s'installer, même si je savais qu'elle ne répondrait pas.

« Salut, Eden. »

Ma voix était un souffle d'incertitude et d'attente. Même si au fond je lui en voulais, je ne savais même pas où nous en étions. Et si j'étais maintenant un étranger, à ses yeux ? Bien que je lui en veuille pour m'avoir brisé le cœur en me laissant sans un regard en arrière, je ne supporterais pas cette idée. Ça serait me poignarder une seconde fois.


Laszlo ҩ Eden