Qui dit automne dit octobre, et qui dit octobre dit Halloween. En effet, Etretat se préparait petit à petit à fêter cette fête plutôt commerciale au final, mais que tout le monde aimait bien, les enfants en particulier. C’était l’occasion de ramener autant de bonbons qu’ils le voulaient et de tous les manger par la suite et ça me rappelait de bons souvenirs de quand j'étais tout petit. Il y a quelques jours, en marchant dans la rue, j’avais reçu une invitation pour l’événement qui se déroulerait à la fête foraine à Etretat pour l’occasion, et comme je ne connaissais pas grand monde ici, ça me tentait bien, au final. Ca ne m’emballait pas des masses malgré tout, mais pourquoi pas. C’était une bonne occasion de rencontrer des gens – des filles, en particulier – et pour sortir un peu parce que mine de rien, à part l’équitation et mon boulot, je ne foutais pas grand-chose dans ma nouvelle vie.

Bref ! Me sentant obligé d’être un minimum préparé pour la fête, j’avais été chercher un costume quelques jours avant. Enfin, costume, c’était un grand mot, puisque j’allais être facilement reconnaissable mais le fait que la maison hantée soit gratuite pour les gens déguisés, ça me motivait. Pour le coup : pantalon noir, t-shirt noir et veste rouge, ainsi qu’une longue cape noire allant de mes épaules à mes pieds, sans trainer sur le sol. Plutôt simple comme costume, mais c’est aussi le maquillage qui ferait beaucoup d’effet. Mais ça, c’est pour après ! Après avoir été chercher tout ça, j’avais hésité à inviter Elisha à aller à la fête avec moi, comme on s’était retrouvés par hasard à Etretat, mais je m’étais ravisé, puisqu’elle avait maintenant un copain et m’avait entièrement oublié. Enfin, pas vraiment oublié, mais en tout cas, elle était heureuse avec son Alexandre, visiblement, et je devais faire avec. La nouvelle m’avait déchiré le cœur, mais j’avais refusé de le montrer, ce n’était pas du tout mon genre et très peu pour moi l’idée d’avoir la honte devant la fille que j’aimais. Mais soit, elle l’aimait, je l’aimais, et j’étais mal barré. C’était tout simple ! Je n’étais donc pas passé la voir et j’étais rentré chez moi, sans faire quoi que ce soit d’autre.

Passons maintenant au jour dont je voulais vous parler, celui du fameux événement à la fête foraine. Quelques heures avant le début de celui-ci, je m’étais rendu dans mon appart’ histoire de me préparer un peu quand même, parce que je préférais être prêt à temps plutôt que d’être en retard. Ponctuel, l’Aurel, hein ? En plus ça rime  Puisque je revenais d’un shooting photo, j’entrepris de me démaquiller avant de faire quoi que ce soit, ça m’éviterait d’avoir l’air con par la suite, en sortant de la douche alors que tout aurait coulé. Je passai ensuite sous celle-ci, me lavant les cheveux au passage, prenant bien mon temps, pour le coup. Il me restait plusieurs heures avant de devoir partir, alors pas de soucis à ce niveau-là. En sortant de la douche, je me passai une serviette autour de la taille et me postai devant le miroir, armé d’un sèche-cheveux. Côté beauté, je connaissais pas mal d’astuces, puisque les shootings, ce n’était pas ce qui manquait dans ma vie. J’avais l’habitude d’être coiffé et maquillé dans tous les sens alors là, j’avais un peu d’expérience quand même. Je me séchai donc les cheveux tout en me faisant une sorte de petite mèche, qui faisait un tout petit peu Justin Bieber quand il était petit, mais en beaucoup moins fort quand même. J’ai du mal à vous expliquer, et je viens de réaliser que je me suis comparé à Justin, j’ai honte  Mais en gros, c’était un truc un peu comme sur la photo un peu plus haut, vous visualisez ?  Bien, alors continuons ! Pour que ça tienne, une fois tout le bazar séché, je mis un peu de gel dans mes cheveux mais pas de là à ce que ça soit brillant comme pas possible. Ni trop, ni trop peu, en fait. Voilà pour les cheveux ! Je sortis alors le peu de maquillage qu’il me restait – d’habitude, aux shootings, ils en avaient sur place, mais j’en gardais toujours un peu dans ma salle de bains – et pris une poudre visage blanche, qui ferait parfaitement l’affaire ce soir. Avec précision, je me tamponnai tout le visage avec, ainsi que le front en prenant bien soin d’éviter mes cheveux. Non parce que bon, les cheveux blancs, c’était pas encore pour maintenant !  J’entrepris de me faire le cou aussi, parce que sinon ça ne le faisait absolument pas. Je vérifiai tout ça, puis sortis mon crayon noir d’un des tiroirs et entourai mes yeux de cette couleur, un peu exagéré mais tout en faisant gaffe à ce que ça soit propre et bien fait. Pas trop mal, tout ça ! Pour finir, une petite touche de rouge à lèvres bien flash – d’ailleurs, je le sortais d’où, celui-là ? C’était le genre de truc que je n’utilisais jamais – et le tour était joué.

Je passai rapidement dans la chambre et pris mon ‘costume’, pour le ramener à la salle de bains. J’ôtai la serviette et m’habillai avec les vêtements cités un peu plus haut, pour finalement vérifier une dernière fois l’état de mon maquillage et de mes cheveux. J’étais vraiment fier du résultat là, pour le coup, parce que j’étais un peu effrayant mais pas trop, et puis sans vouloir me vanter, je n’étais pas horriblement moche comme allaient l’être certains. Je passai au salon et jetai un coup d’œil à l’horloge, qui affichait sept heures moins le quart. Magnifique, ça me laissait juste le temps de prendre la voiture et de me rendre dans le centre du village. J’enfilai encore des chaussures noires toutes simples, pris mon portable, mes clefs et sortis de mon studio, plutôt content de sortir, finalement, même si je n’avais pas été plus enthousiaste que ça avant.

Dans l’académie, je croisai plusieurs personnes déguisées mais je ne reconnus personne. Après tout, je ne connaissais que Sha’ ou presque, alors avec les déguisements en plus, non, je ne savais pas. Je me dirigeai vers la cour de l’académie et déverrouillai mon Audi A3 cabriolet, donc je n’étais pas peu fier. J’avais énormément économisé pour l’avoir et mes parents m’avaient offert l’autre partie de l’argent, et j’étais maintenant l’heureux propriétaire de cette superbe voiture. Après avec mis le moteur en route, je m’étais dirigé à toute vitesse vers le centre d’Etretat, qui était magnifiquement décoré. La fête foraine était effrayante et sombre, mais assez éclairée pour pouvoir admirer les costumes des gens présents. Ils étaient tous magnifiques. Loups-garous, sorcières, zombies et créatures méconnaissables, mais horrifiantes. Et là, plus à l’écart, se tenait une ravissante petite vampire, comme moi, qui illumina mon regard. Elle était sublime, pire que ça même. Ma prochaine victime ? Très certainement, chers amis. Le sourire charmeur, je me déplaçai vers la jeune femme, passant derrière elle ni vu ni connu. Cette soirée était censée être effrayante, alors pourquoi ne pas commencer tout de suite ? Le plus silencieusement possible, je l’approchai et en arrivant près d’elle, je posai ma main sur son épaule, toujours un sourire à fondre aux lèvres.

« Bonsoir, belle vampire. Je te paye un verre ? »

J’étais franc, et puis quoi ? Elisha avait un copain qui ne risquait pas de me laisser l’approcher, alors autant partir à la chasse tout de suite. Non mais attention, en plus, je n’étais pas méchant et je n’allais pas lui faire de mal, à cette fille, c’est juste que ça m’amusait de l’effrayer un peu au début, puis je serais tout mignon avec elle. Je n’allais pas en profiter, bien sûr que non, juste tenter une ou deux techniques de drague, voilà tout. Tout en la regardant d’un regard charmeur, je lui soufflai :

« Moi c’est Aurélien. »

La veste:

Aurélien & Co'

 Halloween, quelle drôle de fête, ne trouvez-vous pas ? Dans ma famille, à Bruxelles, nous n’avions pas vraiment l’habitude de la fêter et pourtant, j’adorais. Je ne dis pas que je n’étais jamais allée de porte en porte pour demander des bonbons avec mes cousins, mais nous ne l’avions pas fait souvent et pour nous, Halloween se résumait à cela. Alors autant vous dire qu’à l’invitation pour une soirée à la fête foraine le soir de cette fête terrifiante, je n’avais pas hésité une seule seconde à y aller. En plus, grâce à l’excitation, mon humeur était plutôt au top, contrairement à l’habitude, et je n’allais même pas faire chier mon monde ! C’est pas beau, ça ? Après avoir rendu une petite visite à Saigon, l’hongre welsh qui m’était confié pour l’instant, j’étais partie en ville pour choisir un beau costume d’Halloween, que je louerais, pour le coup. Le magasin débordait en tenues de sorcière, de diablesses, de mariées maudites, de toutes ces choses là. Et je confirme que ces déguisements étaient tous aussi effrayants les uns que les autres. Mais, en même temps d’être terrifiante, je voulais aussi être belle, voir même sexy, si vous voulez. Alors le costume qui attira mon attention était celui d’une araignée, complètement noir, avec des toiles un peu partout. En prime, de longues bottes noires à talons qui me serviraient pas mal puisque je n’étais pas la plus grande des filles, il fallait l’avouer, et un pendentif argenté en forme d’araignée, exactement le même que sur la robe, si on peut appeler ça comme ça. Il ne me fallut que très peu de temps avant d’opter pour ce déguisement et je l’avais donc ramené dans mon petit studio, toute fière de ce que j’avais trouvé.

Comme il me restait beaucoup de temps à tuer, j’avais fait le ménage dans mon appart’, j’avais tout nettoyé et rangé à fond, jusque dans le moindre recoin. Bon, l’avantage, c’était que c’était tout sauf grand alors j’avais rapidement fait le tour, mais au moins tout brillait et ça sentait bon dans chacune des pièces. Après ça, je m’étais plongée dans un bon livre que j’avais commencé il y a quelques jours, et je n’avais pas vu le temps passer. Lorsque j’avais levé les yeux vers l’horloge accrochée au mur, je m’étais levée ni une ni deux pour aller me préparer.

Du coup, passage sous la douche, enfilage de costume – il m’allait à ravir, c’était top ! – et coiffage des cheveux. Pour le coup, je les laisserais retomber librement sur mes épaules, les laissant boucler naturellement. Comme sur ma photo un peu plus haut, voyez-vous. Je passai ensuite au maquillage, qui n’était pas très compliqué, pour le coup. Pas mal de noir en-dessous des yeux, un coup de rouge à lèvres sombre et, petite surprise, des lentilles de contact rouges qui rendaient trop bien sur le costume entièrement noir. Je souris en voyant mon apparence dans le miroir, parce que pour le coup, j’avais géré. Tout était parfait et j’étais à la fois effrayante et jolie, ce qui était le but. Je passai au salon et pris mon sac à main noir que je n'avais pas acheté pour l’occasion, mais qui n’était pas non plus trop voyant donc ça allait. J’y mis mon portable, mon portefeuille, le maquillage que j’avais utilisé pour éventuellement en remettre, une brosse à cheveux – j’en mettais toujours une – et des mouchoirs pour je-ne-sais quelle occasion.

Toute contente, je sortis donc de mon appart’ et me dirigeai vers le parking de Horse Beautiful, déverrouillant ma voiture noire qui allait juste trop bien, pour le coup. A toute vitesse, je me dirigeai vers le centre d’Etretat, plus précisément vers la fête foraine qui se voyait de loin. Ca s’annonçait génial, d’ailleurs, parce que rien que la décoration était magnifique. Je roulai quand même plus doucement en arrivant parce que bon, cette fête accueillait beaucoup d’enfants, puis j’essayai de me trouver une place, ce qui n’était pas chose aisée. Finalement, j’en trouvai une assez loin de la fête foraine mais tant pis, je ferais avec. Par ci, par là, je rencontrai de petits monstres ou des citrouilles, ainsi que des araignées, comme moi, que je saluai en souriant. « Regarde papa, elle est comme moi ! » Ils étaient vraiment trop choux. Je n’étais pas du genre à aimer les enfants, mais là, pour le coup, oui, je les trouvais mignons.

En arrivant à la fête foraine, donc, je pus observer les magnifiques décorations ainsi que la musique terrifiante qui se fit entendre. Les attractions habituelles étaient éclairées d'orange ou de rouge et les attractions provisoires également, d’ailleurs c’était certainement celles qui auraient le plus de succès. Un peu plus loin se dressait la terrifiante maison hantée, qui était gratuite pour les personnes déguisées. J’allais devoir y faire un tour, tiens. Tout en observant les attractions, donc, je n’avais pas vu l’homme, ou plutôt le Jigsaw géant qui se retourna et me fonça dedans. Je levai donc les yeux, prête à râler, puis sursautai et ne pus m’empêcher de lâcher un petit cri aigu. Mon dieu qu’il faisait peur, lui

« Non mais ça va pas la tête ! » une fois remise du choc, quelques secondes après, je le regardai avec mes lentilles de contact rouges qui ne manqueraient pas de faire leur effet, ou en tout cas, je l’espérais. Un sourire malicieux aux lèvres, je lui lançais : « Plutôt réussi, le costume ! Par contre, c’est dommage que vous ne voyiez rien avec et que ça vous oblige à foncer dans les gens… » Rire léger, puis je réalisai que je papotais sûrement avec un parfait inconnu. Mouais, avec tout ça, je n’avais aucune idée de qui se trouvait devant moi ! Le regard interrogateur, j’entrepris donc de le lui demander : « Plus sérieusement, je parle à qui, là ? »

Oui parce que bon, si c’était quelqu’un que je connaissais, fallait éviter de dire des conneries quand même hein. Ma réputation, s’il vous plaît ! Lorsque je vis une serveuse passer avec des coupes contenant un liquide rouge très ressemblant à du sang, je l’arrêtai rapidement et lui déposai deux euros sur le plateau, avant d’accepter deux coupes, d'en tendre une à mon interlocuteur et de prendre une gorgée de la mienne, chose qui laissa une trace rouge sur mes lèvres. J’évitai soigneusement de la nettoyer avec ma langue et préférai refaire le petit sourire malicieux que j’avais fait un peu plus tôt, à l’égard du Jigsaw.

Le costume:

Cassiopée & Co'

 Et bim, défonçage d’un inconnu ! Enfin, c’était plutôt lui qui m’était rentrée dedans mais en même temps, je n’avais pas trop regardé où je marchais alors nous étions en tort tous les deux. C’était comme ma rencontre avec Alexey, qui s’était passée exactement pareil. D’ailleurs, si cette personne-ci était aussi agréable à côtoyer que lui, je rentrerais plus souvent dans les gens, franchement, c'en était presque amusant. Bon, même si j’avais été prête à râler, le costume du type avait joué en sa faveur puisque ma colère s’était transformée en peur et j’avais donc frôlé l’arrêt cardiaque en voyant son masque. Non mais quelle idée de choisir un déguisement pareil, aussi  J’avais donc évité de l’engueuler parce que de un, j’étais de bonne humeur et de deux, nous étions tous les deux en tort. Je complimentai alors son costume qui était super réussi et qui faisait visiblement l’effet voulu, puis il me retourna le compliment et je souris, amusée. Moi, j’étais reconnaissable mais lui juste pas du tout. Alors mon éternelle curiosité reprit le dessus et je ne tardai pas à lui demander qui se cachait sous ce costume de Jigsaw terrifiant. Parce que bon, je ne voyais ni ses yeux, ni aucune partie de son visage alors c’était un peu dur de deviner qui c’était, et en plus, c’était peut-être un parfait inconnu. Je ne connaissais pas énormément de personnes en France alors bon… La seule certitude que j’avais, c’était qu’il était vraiment très grand par rapport à moi, mais c’est tout. Et le petit fourbe qui ne répondit pas à ma question ! Il préféra accepter la boisson que je lui avais offerte et je bus un coup, puis me rendis compte qu’il allait galérer, avec son masque. Je n’y avais même pas pensé ! Douée, la petite Cassiopée. Maintenant, il allait être obligé à enlever son masque et me montrer qui il était vraiment. Je souris à l’idée, puis, comme prévu, il entreprit d’ôter ce truc trop flippant. Le voir galérer me fit légèrement rire. Y’a pas, il m’amusait, ce gars. D’ailleurs, il m’avait tendu sa coupe, que j’avais acceptée le temps qu’il fasse son truc. En passant, je bus encore une gorgée de la mienne, tout en laissant une petite trace rouge sur mes lèvres. Et n’empêche que c’était drôlement bon, cette boisson, même si ça avait l’air plus dégoûtant qu’autre chose. Je regardai autour de moi le temps qu’il finisse d’enlever son masque, puis, quand je l’entendis soupirer d’aise, je me reconcentrai sur lui. Mais nan ?  C’était Alexey !  Je fis une tête étonnée, puis un grand sourire s’afficha sur mes lèvres.

« On est obligés de se rentrer dedans à chaque fois qu’on se voit ? »

Je ris, amusée, puis je sentis sa main sur ma joue et son pouce sur mes lèvres, pour enlever la trace de… bah de sang, on va dire ? Chose qui m’arracha un petit sourire tout mignon. Voilà, il avait compris ce que j’attendais de lui ! Mais n’empêche que je ne m’attendais pas à ce qu’il enlève son masque et à la base, je ne savais pas qui il était, donc pas sûre que j’aurais fait pareil en sachant que c’était Alexey qui était en face de moi. Mais finalement, ça ne semblait pas du tout le déranger et du coup, tout allait pour le mieux. Je repris une gorgée du liquide, nettoyant cette fois la trace rouge toute seule, parce que fallait pas exagérer non plus. Il fit de même et me demanda alors si je passais une bonne soirée, ou si je venais d’arriver. Je haussai les épaules et lui répondis avec entrain :

« Je viens d’arriver, j’ai encore fait aucune attraction. Et puis c’est nul toute seule, donc j’attendais de trouver quelqu’un pour y aller ensemble. »

Il avait intérêt à y aller, le petit – enfin, le grand – Alexey, parce que sinon j’allais râler et ce n’était pas une bonne chose pour lui ! Mais bon, avant de l’entraîner dans mes conneries, je terminai ma boisson et déposai la coupe vide sur le premier comptoir que je rencontrai. Parce que oui, en papotant, on s’était mis à marcher, et je préférais largement voir la vraie tête de mon interlocuteur plutôt que ce masque épouvantable. Une fois les deux coupes entièrement vides, j’attrapai la main d’Alexey et l’entraînai vers une montagne russe encore assez soft pour commencer, mais qui nous procurerait déjà quelques jolis frissons.

« Viens, faut qu’on la fasse ! » une fois devant, je m’arrêtai et le regardai d’un air défiant,  toujours en souriant. « Cap ou pas cap d’y aller ? Parce que si t’es pas cap je vais être obligée de te rire au nez, mister Alexey… »

Cassiopée mode bonne humeur powa !  Je ne savais pas d’où je tenais toute cette énergie, mais c’était sûrement la somme de l’adrénaline de la fête, de la bonne ambiance et de l’excellente compagnie. Et j’étais sérieuse, en plus, pour le truc de lui rire au nez ! Parce que moi, les montagnes russes, j’adorais ça, alors s’il n’y allait pas c’était tout nul. Et puis au pire, s’il avait réellement peur, j’étais là pour le rassurer, non ? Enfin… plus ou moins  

Le costume:

Cassiopée & Co'

 Il me proposait vraiment de passer la soirée avec lui ? Han mais c’était génial, ça ! Surtout que je savais qu’il était tout sauf désagréable à côtoyer, très sympathique et tout ça. Donc passer la soirée avec un mec pareil ne me dérangeait absolument pas et m’enchantait même beaucoup. Ca vous change, hein, de me voir motivée et aux taquets comme ça ? Moi aussi, à vrai dire ! Et je vous jure que ça me faisait un bien fou de rire et de m’amuser un coup comme ça. Non pas que je n’étais pas pleine de vie d’habitude, mais mes sautes d’humeur n’amélioraient en rien les liens que j’avais avec d’autres personnes et je passais souvent pour la râleuse de service, donc comment vous dire que ça me saoulait… Mais voilà, avec Alexey, j’avais fait en sorte que notre première rencontre se passe plus ou moins bien et ça jouait visiblement en ma faveur. C’est donc avec bonne humeur que nous avions entamé la conversation et que nous nous étions mis à marcher, la coupe de liquide rouge dans les mains. D’ailleurs, je le fis rire en lui demandant si on était vraiment obligés de se rentrer dedans à chaque fois qu’on se voyait. Non parce que sinon, ça risquait d’être comique, avec un bleu en plus à chaque rencontre ! On allait finir en Schtroumpfs en moins de deux. Je lui annonçai alors, suite à sa question, que j’étais seule et que j’attendais d’avoir trouvé quelqu’un pour faire les attractions ensemble, parce que c’était nul sinon. Il me dit alors de ne plus chercher et me proposa de passer la soirée ensemble, chose qui me fit sourire. Je hochai la tête et lui répondis simplement :

« Ca marche ! »

Bon bah, c’était top, tout ça ! En ayant fini nos verres, nous les avions déposé sur un comptoir à proximité et voilà que je me retrouvais les mains libres, mais pas pour longtemps. En effet, j’avais déjà agrippé celle d’Alexey pour l’entraîner jusqu’à une montagne russe, toute contente parce que j’adorais ça. Je l’avais alors mis au défi d’y aller avec moi et je lui avais dit que s’il n’osait pas y aller, je serais obligée de lui rire au nez. Bah oui, parce que les mecs ça voulait toujours faire le beau et tout mais y’en avait plein qui avaient peur de ce genre de trucs, alors j’avais hâte de voir ce qui en était pour Alexey. Il eut un sourire vantard et me traita de « jolie » en me demandant si je savais que je parlais à un Russe. Alors comme ça, les montagnes russes, ça le connaissait ? J’éclatai de rire et lui lançai donc, toute joyeuse :

« Mais quel crâneur, ma parole ! »

En général, je détestais ce genre de comportements mais là c’était plus mignon et adorable qu’autre chose, et puis j’avais la banane, en plus de ça ! Donc pour le coup, ça m’avait fort fait rire et j’étais loin de me douter que monsieur Alexey avait une peur bleue de tout ce qui était montagnes russes ou manèges. Mais bon, il avait décidé de ne rien me dire alors je ne pouvais tout simplement pas me douter de quoi que ce soit. De ce fait, nous nous retrouvions donc dans une montagne russe encore assez calme pour commencer, d’ailleurs on y voyait même quelques jeunes enfants courageux et pour ma part, je ne stressais qu’un tout petit peu. Le rythme de mon cœur s’accéléra et une fois en haut de la grande montée, je criai un bon coup pour évacuer l’adrénaline, et puis tout simplement parce qu’une montagne russe sans gens qui crient, ça ne le faisait absolument pas. C’est étrange, parce que je n’entendais rien du côté de mon ami ! A croire qu’on l’avait perdu en cours de route. Une fois le wagon retourné à son point de départ, je constatai que non, il n’était pas mort et qu’il était toujours avec moi. D’ailleurs, en allant récupérer son masque, je le vis tituber un peu, ou en tout cas c’est ce que je crus voir. J’eus un léger sourire attendri en le voyant, puis, lorsqu’il revint, il m’adressa la parole avec un sourire en coin.

« T’as l’air un peu pâle, Alexey… t’es sûr que ça va aller ? »

Sourire mi moqueur mi attendri, pour le coup. J’étais sérieuse en plus, il n’avait presque plus besoin de remettre son masque tellement il était tout blanc. Mais bon, je préférai laisser tomber l’affaire parce que visiblement, je l’avais déjà assez ennuyé comme ça, malgré le fait qu’il fasse le dur. Après, je pouvais me tromper hein, mais j’avais vraiment l’impression qu’il souffrait en silence. Il aurait à me supporter toute la soirée, le pauvre choupinet ! En plus, une Cassiopée de bonne humeur ça donne une petite boule d’énergie qui papote tout le temps et qui sourit à la moindre occasion ! C’est fatigant, hein ?  En réponse, à sa question, donc, je lui lançai :

« Y’a un banc là-bas, idéal pour observer les gens. »

J’avais pointé du doigt l’endroit en prononçant la phrase, et voilà que déjà, je l’avais pris par le bras, l’entraînant vers le banc libre en question. Bon, le truc d’observer les gens, c’était plus une excuse pour qu’il vienne qu’autre chose, parce que mine de rien bah, sa tête… ça me faisait légèrement peur. Et puis l’idée de m’asseoir sur un banc avec lui me plaisait bien, au final, ça nous permettrait de papoter un peu tranquillement. En arrivant, donc, je m’assis, et attendis qu’il fasse de même. Je soupirai légèrement et me mis donc à observer les gens, un léger sourire en coin aux lèvres. Tout à coup, une bourrasque de vent fit s’envoler quelques gobelets en carton vides et me fit frissonner, m’obligeant à me recroqueviller à moitié sur moi-même.

« Fait caillant dans cette région… »

Petit belgicisme utilisé tiens, pour la peine. D’ailleurs, je ne pensais pas lui avoir dit que j’étais Belge, ou alors pas directement. Peut-être qu’il l’avait deviné grâce à mon accent, pourtant pas très prononcé, mais on ne sait jamais…  

Le costume:

Cassiopée & Co'

 Bon bah, voilà que je me retrouvais sur le banc avec le charmant Alexey à mes côtés, qui n’avait pas l’air très bien suite à la montagne russe qu’on avait faite. Et inutile de me dire que c’est le maquillage pour l’occasion parce que je ne vous croirai pas, il n’avait pas cette mine-là juste avant ! Alors oui, il devait vraiment avoir peur ou, du moins, être un peu malade. Une fois arrivés au banc, Alexey s’était affalé dessus et avait penché la tête en arrière, un geste qui me fit légèrement secouer la tête en souriant. Ils n’étaient pas possibles quand même, ces hommes. Toujours à faire leurs malins alors qu’ils avaient grave la trouille. Même si en général, ça m’énervait pas mal de côtoyer des gars qui se comportaient de cette façon, là je trouvais ça plutôt mignon parce que d’un côté, je me disais qu’il m’avait suivie pour me faire plaisir et ça, ça n’avait pas de prix. Une bourrasque de vent me fit alors frissonner et je soufflai une légère phrase disant qu’il faisait caillant dans cette région. Non pas qu’à Bruxelles il faisait plus chaud, mais là c’était vraiment horrible. Tout en regardant les gens, je sentis soudainement quelque chose appuyer sur mes épaules et je tournai vivement la tête, souriant. Mais c’était qu’il était gentleman, en plus ! Il me fit une remarque sur ma tenue et me rassura en disant que lui connaissait bien le froid. Je ne pus m’empêcher de répondre du tac-au-tac, un petit sourire amusé aux lèvres :

« Si le froid te connaît autant que les montagnes russes, on est pas sortis de l’auberge. » je ris légèrement, puis repris mon air sérieux mais tout mignon. « Merci pour la veste, et c’est vrai que j’aurais dû penser à prendre un gilet ou un manteau… »

Je soupirai légèrement et fermai les yeux, profitant de la chaleur que me procurait la veste de mon nouvel ami. C’était clairement mieux comme ça, et puis l’idée d’avoir sa veste à lui sur les épaules me plaisait bien. Je reposai alors mon regard sur les passants et saluai d’un signe de tête une personne que j’avais déjà croisée dans les écuries et qui était plutôt reconnaissable, malgré le déguisement. Par contre, impossible de vous dire le nom de la personne, je n’en avais aucune idée. Après le petit moment de silence qui avait suivi l’action du jeune homme, ce dernier reprit la parole et m’avoua quelque chose, hésitant. Je tournai mon regard vers lui, un sourcil levé, et lorsqu’il m’annonça qu’il avait, en réalité, une peur bleue de tout ce qui était montagne russes ou manèges, mon sourire se fit tendre et compréhensif. Il me l’avouait enfin ! Lorsqu’il ajouta qu’il était atteint par un vertige qui faisait qu’il ne pouvait même pas monter debout sur le banc, je lui répondis le plus naturellement du monde :

« A ta place j’aurais peur rien qu’en me mettant debout, vu comment t’es grand ! »

Non, ce n’était pas dit méchamment, ni sur un ton moqueur ni rien ! D’ailleurs, un sourire avait étiré mes lèvres juste après cette petite phrase et j’avais doucement ri. Y’avait pas, ce mec me mettait de bonne humeur, même pire que ça. Parce que bon, d’habitude je râlais tout le temps et d’ailleurs je l’avais fait en le rencontrant, mais là pour le coup, c’était complètement différent et ça me faisait un bien fou. Une nouvelle fois, je redevins sérieuse et je lui dis donc avec un sourire bienveillant :

« T’aurais dû me le dire tout de suite, que tu as peur de tout ça. Je me sens coupable, maintenant ! Et puis chacun son truc, hein, c’est pas comme si c’était la honte internationale, tu sais. »

Ben oui, quand même, j’avais peut-être dit que je me moquerais de lui s’il ne venait pas, mais je n’étais pas sérieuse du tout en disant ça et je n’aurais jamais dû le mettre au défi, finalement. Mais bon, je n’avais pas à m’en vouloir complètement parce que c’est lui qui m’avait suivie, aussi, alors voilà. Bref ! Je remis doucement la veste en place, qui avait un peu glissé, un sourire en coin aux lèvres. Je passai une main dans mes cheveux et remis une mèche derrière mon oreille, avant de me reconcentrer sur le jeune homme.

« T’es sûr que tu veux pas ta veste, hein ? Parce que si t'attrapes un rhume à cause de moi, je vais vraiment me sentir mal après. » j’hésitai un peu, puis j’eus un sourire malicieux tout en me rapprochant un peu de lui et je posai ma tête sur son épaule, tout en disant : « Et on peut trouver d’autres moyens pour avoir plus chaud, d’ailleurs. »

Hey, vous là ! Arrêtez de rigoler, je suis entreprenante comme fille, et alors ? Ce n’est pas comme si je m’étais collée à lui non plus hein, je m’étais simplement rapprochée, voilà tout. Alors au lieu de faire des commentaires à la mord-moi le nœud, mêlez-vous de vos affaires, bande de nouilles    
 

Le costume:

Cassiopée & Co'

 J’étais arrivé à la fête d’Halloween. Voilà, inutile de vous réexpliquer toute la préparation parce que j’ai une flemme incroyable et vous avez des yeux, vous avez lu, donc passons directement à un moment plus passionnant de la soirée. Pas le plus passionnant, j’en conviens, mais j’allais tenter de draguer une petite brune – c’était le cas de le dire, puisqu’elle n’était vraiment pas grande par rapport à moi – et j’estimais mes chances de réussite à… un sur deux. Cinq sur dix. Cinquante-cinquante, si vous préférez. Ni très grandes, ni très petites, c’est comme le verre à moitié vide ou à moitié plein. C’est pareil, mais moi, je visais plutôt le verre à moitié plein, après tout fallait positiver et ne pas partir sur une défaite prévue à l’avance. Bref ! Je m’étais donc avancé vers la brune, l’approchant par derrière pour l’effet de surprise qui allait trop bien avec le thème de la soirée, puis posai ma main sur son épaule en lui proposant un verre. Une technique de drague bien banale, mais avec le regard charmeur qui allait avec et le ton que j’avais pris, ça devait faire un minimum d’effet, normalement. Sauf si la jeune femme était extraterrestre, là, ce n’était pas pareil. Elle se redressa un peu – sans sursauter, zut alors – et se retourna alors, tombant nez à nez, enfin plutôt nez à torse avec moi. Je la vis lever les yeux et m’observer d’un regard que je ne saurais pas trop vous décrire, puisqu’elle portait des lentilles rouges, mais il me sembla y voir un peu de méfiance. Comme si elle voulait mettre une certaine distance entre elle et moi pour éviter de se faire manger par la suite. Non mais j’allais être gentil, hein ! Je n’étais pas du tout du genre à faire du mal aux filles, simplement à essayer de les faire craquer, c’est tout. Elle me répondit alors quelque chose qui m’arracha un sourire amusé et intrigué, alors comme ça je n’apprécierais pas ce qu’elle pouvait uniquement boire ? Le costume qu’elle avait enfilé me poussa à croire qu’elle parlait du sang, et j’eus donc un sourire mystérieux en lui répondant :

« Ca tombe bien, on a les mêmes goûts en matière de boissons. »

J’allais finir par lui attaquer le cou, si elle continuait. Surtout qu’elle était fort jolie et que malgré son air méfiant, elle ait l’air plutôt sûre d’elle, ou en tout cas, c’est ce qu’elle se forçait à montrer. Non ? Sauf que je me retins tant bien que mal, il ne fallait pas brusquer les choses, plutôt se la jouer discret et patient. Pour qu’elle ait un minimum confiance en moi – c’était un bien grand mot, mais ça allait m’aider à la rassurer – je me présentai rapidement sous mon vrai nom. J’avais déjà essayé de ne pas être honnête pour ne pas qu’on me retrouve par la suite, mais là, c’était différent. Etretat était un petit village et on finirait sûrement par se recroiser, alors à quoi bon d’essayer de rester anonyme. Elle me répondit alors d’une voix presque inaudible qu’elle s’appelait Jane et j’eus un nouveau sourire charmeur, la détaillant du regard. Ses cheveux bruns étaient longs, bouclés et retombaient sur ses épaules, elle avait les lèvres rouge écarlate et de fausses dents en plastique plutôt classes et qui la rendaient très attirante. Je m’approchai un peu d’elle et lorsque la serveuse passa, je lui pris deux coupes d’un liquide que je n’aurais pas su identifier, après avoir payé la somme nécessaire. Je tendis une coupe à la jeune femme et lui soufflai :

« Parce que je me vois mal boire ton sang tout de suite. » Voix mystérieuse et presque effrayante, mais que j’essayai de rendre le plus doux possible. J’adorais tester différents types d’approche et j’observais les réactions des filles que j’abordais, puis j’enregistrai dans ma mémoire certaines choses à faire ou à ne pas faire. Ca m’éclatait, et je le faisais depuis très longtemps. Je levai ma coupe et incitai la jeune femme à se faire entrechoquer les deux verres, tout en portant un toast très court : « A toi. »

Regard de tombeur, léger sourire en coin, adorable et mystérieux, yeux plantés dans les siens. Si là elle ne craquait pas, c’était qu’elle était vraiment tenace, comme fille. Mais ce n’était pas plus mal, au moins ça me ferait de l’entraînement. Je pris une gorgée du liquide et m’essuyai doucement les lèvres avec ma langue, avant d’entamer une conversation, n’oubliant pas l’expression du visage charmeuse.

« Alors, Jane, tu habites à Etretat ou tu es juste de passage ? »  

Aurélien & Co'