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 J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫

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MessageSujet: J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫   J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫ Icon_minitimeDim 8 Sep 2013 - 17:13

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J'y pense encore encore, toujours encore, et ça tourne en rond ♫

Sha et Aurélien → Je sais la sentence pour l'indécence de mes pensées ♫


Elle se sentait bien, en ce moment. Je ne dirai pas le mieux qu'elle pouvait, parce qu'il reste toujours des parts d'ombre même si tout nous paraît clair. Ses pensées volatiles tournaient d'une préoccupation à une autre, Alex, sa famille, ses souvenirs de bien avant, sa famille, des fois le braquage, des doutes qu'elle n'arrivait pas à faire taire. Elle avait l'impression de brasser beaucoup d'air sans qu'il y ait beaucoup de choses faites ou de changées. Elle se sentait en équilibre sur une corde raide dont l'une des extrémités était proche de casser, mais continuait de tenir, de repousser ses limites et d'essayer de se réparer pour la maintenir dans les airs. Derrière une légèreté à laquelle tous croyaient, il y avait un nuage sombre qui trouvait sa place, grandissait, contaminait toute sa conscience. Bientôt, il serait vu, et toutes les feintes pour essayer de le cacher seraient vaines. Elle le combattait de son mieux, s'obligeait à s'aérer la tête pour ne plus y penser, lui échapper et voir cette obscurité refluer. Tantôt elle y arrivait, tantôt elle perdait, sans aucun signe d'affaiblissement dans l'un des deux camps. Ils étaient de force égale et elle redoutait qu'il dure toute sa vie.
Oui bon, on va pas parler de tout ça tout le long hein... Son arrêt à cause du braquage n'avait pas duré longtemps, à peine trois semaines le temps que ça se remette. Là, c'était son jour de reprise. Enfin reprise... Même en arrêt, elle avait été capable de ramener des pièce à restaurer chez elle parce qu'elle avait besoin de le faire. Elle aimait son métier et il n'y avait qu'avec les deux bras cassés qu'on aurait pu la condamner à ne pas le faire ! Comme ce n'était pas le cas, elle avait désobéi et puis elle avait continué à réparer, recoudre, rembourrer... Sans qu'on s'en aperçoive. Sauf quand on la voyait aller dans la sellerie avec des pièces dans les mains et ressortir avec d'autres différentes. Heureusement, Osvald n'avait pas calculé qu'elle continuait de bosser... Donc bref, aujourd'hui était son jour de reprise de boulot, et même si elle avait triché, elle était contente que ce soit officiel. Elle pouvait recommencer à le faire en public et non en cachette, dans la sellerie qui était son lieu de prédilection au lieu de son studio.
Elle prit sa mallette qui contenait son attirail de chirurgienne du cuir, pour aller dans la sellerie. L'odeur du cuir, du savon glycériné et de la graisse mêlés l'assaillit, et elle eut un petit sourire en sentant ces odeurs familières. Ça lui avait manqué... Travailler ailleurs qu'en sellerie était inhabituel et elle retrouvait enfin son milieu de travail de prédilection. Elle s'assit directement à sa place habituelle, avec un tréteau devant elle. Ça faisait pas un grand espace de travail, mais elle avait toujours bossé comme ça. Un licol en cuir cassé au niveau de la têtière à cause d'un cheval qui avait tiré au renard avec, tout d'abord. Ça allait être un peu long, avec le cuir qui était très épais, et il n'était pas sûr qu'elle arrive à sauver cet enrênement. Elle pouvait toujours essayer. Sinon, il était peut-être possible de le recycler en autre chose, ou pour réparer un autre objet. Étonnamment, elle ne pensait plus à autre chose qu'à ce qu'elle devait faire, et non à sa vie, ce qui l'inquiétait ou l'excitait. Il ne restait que la concentration, et quelques souvenirs qui revenaient par touches, sans qu'elle n'essaie de les ressasser elle-même. Ils n'étaient pas forcément désagréables, mais ça la gênait un peu d'y repenser alors qu'elle était en couple désormais. Même si il s'était passé un événement il y avait peu avec Alex, elle avait du mal à ne pas sentir coupable de penser à ses amours passées... Mais si elles lui revenaient, ce devait être pour une bonne raison.
Elle s'aperçut avec étonnement qu'il ne lui restait plus de fil. Et m-J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫ 2338790890 …Elle n'avait plus qu'à retourner dans son studio pour en chercher ! Ça l'embêtait de tout laisser en plan, mais bon, elle n'avait pas le choix. Elle se leva et sortit dans la cour pour aller vers le bâtiment ou se trouvait son studio... Et retourna dare-dare à l'intérieur. Il y avait un homme dans la cour. Là n'était pas le problème, elle n'avait en aucun cas peur des hommes hein ! Mais c'est juste qu'elle l'avait reconnu, et la surprise l'avait faite fuir. Pas pour longtemps. Pour l'instant, il lui tournait lui dos, mais elle savait parfaitement que c'était lui. Pas besoin d'y regarder beaucoup, elle connaissait cette silhouette par cœur, quoique elle était devenue plus forte. Il avait dû se muscler pendant ces deux ans... Ça ne le changeait pas de beaucoup. La stupéfaction disparue, elle sortit et s'avança dehors. Les graviers qui crissaient sous ses pieds ne la rendaient pas discrète, et il allait forcément se retourner. Elle n'était pas très loin de lui, il allait forcément la reconnaître. Il l'aurait sûrement pu avec mille autres filles lui ressemblant ! Elle était maintenant curieuse de voir ce qu'il était devenu depuis tout ce temps, et toute en joie de le retrouver. Des souvenirs remontaient à la surface comme des bulles qui éclataient.

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Louis T. Delmas
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MessageSujet: Re: J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫   J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫ Icon_minitimeDim 8 Sep 2013 - 20:04






J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond.
Aurélien & Elisha

Ca ne faisait que très peu de temps que j’avais débarqué à Etretat, mais je m’y plaisais déjà beaucoup et je m’amusais pas mal, tout en me la coulant douce malgré tout. Pas besoin de trop me fouler au début, de toute façon mes horaires de travail variaient et les shootings se faisaient rares, pour l’instant. Ca recommencerait plutôt mi septembre et j’aurais du boulot toute l’année, on m’avait même annoncé que je serais sur la couverture d’un magasine plus ou moins important donc autant vous dire que tout allait pour le mieux ! J’étais heureux d’avoir beaucoup de boulot comme ça parce que mine de rien, ça rapportait plutôt bien et j’avais de quoi me payer beaucoup de choses. Mon studio sur Etretat, déjà, des cours d’équitation, des vêtements que j’achetais en plus de ceux que je portais pour les shootings, enfin plein de choses dans ce genre-là qui me permettaient de vivre une vie plutôt luxueuse, sans pour autant être un gars pourri gâté. En effet, je payais tout moi-même, mes parents n’intervenaient jamais, ils avaient arrêté à mon dix-neuvième anniversaire, réalisant que je pourrais me débrouiller tout seul désormais. Au début, ça m’avait fait un peu peur mais j’avais appris à gérer tout ça tout seul comme un grand. C’est bien, n’est-ce pas ? Bref, on n’est pas là pour parler de mon argent, alors passons !

Je m’étais levé vers midi ce jour-là, puisque je m’étais couché tard – ou tôt le matin, comme vous voulez. Je n’avais rien à faire de ma journée, alors peu importe, de toute façon ! J’avais pris un rapide brunch qui me permettrait de tenir jusqu’au soir, puis j’étais passé à la douche pour me laver les cheveux en prime. J’avais ensuite enfilé ma tenue du jour, à savoir un t-shirt Guess noir à inscriptions blanches, un jean bleu foncé et un sweat à capuche gris avec inscriptions bleues. Y’a des petites photos en bas de la réponse, donc pas besoin de faire une description plus détaillée, hein ? J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫ 337664734 Petit coup de brosse dans les cheveux, coup de déo, un peu de parfum et le tour est joué ! Je ne savais pas exactement ce que je ferais dans la journée pour m’occuper, mais j’allais commencer par faire un tour à HB, histoire de voir un peu ce qu’il y avait à faire et puis pourquoi pas aller monter après.

Après avoir enfilé une paire de Vans turquoises, je pris mon portable et mes clés et sortis de mon studio, verrouillant la porte au passage. Comme chaque habitant d’Horse Beautiful, j’y vivais seul, et très peu pour moi l’idée qu’on puisse fouiller dans mes affaires comme ça. Bref, je meuble, je meuble ! Non mais en plus, cette réponse va être toute pourrie, je le sens. Surtout que bon, la petite RPG’iste derrière son écran elle a plus beaucoup d’inspiration donc c’est galère ! Je descendis donc les escaliers, puis me dirigeai vers la cour d’HB, sortant une cigarette de ma poche arrière. Je l’allumai rapidement à l’aide de mon briquet et tirai dessus une première fois, laissant la fumée se disperser dans ma bouche. Je vous vois déjà arriver avec vos « rohlala, il fume, c’pas bien ça ! » mais je le faisais depuis un moment et honnêtement, je ne comptais pas m’arrêter, sauf si un de mes proches me le demandait très gentiment. Non parce que bon, on finit tous par mourir un jour, alors un an de plus ou de moins, qu’est-ce que ça fait ? Oui, c’était ma manière de penser, et beaucoup de gens m’en voudront peut-être, mais tant pis. Je continuai à marcher un peu, tout en prenant des bouffées de ma clope. Je m’arrêtai alors pour observer un cheval qui passait par là, accompagné d’un palefrenier, que je saluai d’un signe de tête, au passage. Un léger sourire étirait mes lèvres, le soleil me faisait juste trop du bien et puis j’étais content d’être là, d’avoir changé de vie. J’allais beaucoup me plaire ici, je le sentais, d’ailleurs je me plaisais déjà alors ça sentait bon, tout ça ! Lorsque j’entendis des pas derrière moi, je tirai une nouvelle fois sur ma cigarette et me retournai tout en faisant le geste, puis, en voyant qui se trouvait là, je ne fis plus attention à la fumée. Lorsque celle-ci se mit à piquer dans ma gorge, je toussai quelques coups, avant de reporter mon regard sur la fille la plus sublime de la terre.

Je ne pensais pas la retrouver ici, c’était d’ailleurs tout à fait improbable. Et pourtant, elle était là, devant moi, plus belle que jamais, ravissante. Elle me regardait, elle m’avait vu, elle m’avait reconnu. Elle, Elisha Bezeyr, mon premier amour, celle que j’avais aimée et que j’aimais toujours, même après toutes ces années. J’avais du mal à m’attacher à une fille, d’habitude c’était plutôt elles qui s’attachaient à moi et j’en profitais la plupart du temps, mais là, c’était tout à fait différent. Sha’, c’était la première fille qui avait vraiment compté à mes yeux, et ça dès le premier regard. Il m’avait fallu du temps avant de pouvoir lui parler sans qu’elle me fuie, mais j’avais réussi. Puis elle avait disparu, comme ça, du jour ou lendemain. Je savais où elle allait, elle me l’avait dit. Mais elle ne m’avait pas dit ce que j’étais censé faire. L’oublier ? Passer à autre chose ? Ou alors continuer à penser à elle chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde de ma vie ? Attendre son retour avec impatience ? J’avais choisi la deuxième option, oui, celle de ne pas l’oublier. Et peut-être que je n’aurais pas dû, parce qu’au final, ça m’a plus fait mal qu’autre chose. Un gros vide dans mon cœur, voilà ce que c’était. Et peut-être qu’en apparence, j’étais toujours le mec incapable d’aimer, mais au fond, j’étais fou amoureux. Fou amoureux d’un fantôme, d’une personne qui s’était enfuie sous mes yeux plus d’une fois et cette fois-ci pour de bon, d’une personne qui ne donnait pas de ses nouvelles. N’avais-je donc jamais compté pour elle autant qu’elle ne comptait pour moi ? N’étais-je qu’un gars comme tous les autres, pour elle ? Je pensais ne jamais avoir de réponses à mes questions. Sauf que là, ça allait peut-être changer. Ce qui m’étonnait beaucoup, c’est qu’elle ne m’ait pas fui, elle était toujours là, silencieuse. Pour ma part, je l’étais aussi, pendant quelques secondes. Mes sentiments étaient partagés. D’un côté, j’avais envie de la prendre dans mes bras, de sourire, de lui dire à quel point elle m’avait manqué. Mais d’un autre côté, je lui en voulais de ne pas avoir appelé pour dire comment elle allait, de ne pas avoir pris de mes nouvelles, de m’avoir laissé tomber lâchement. J’avais envie de lui dire à quel point elle m’avait brisé le cœur, mais je n’allais pas le faire, j’allais me retenir. Je me contentai de serrer la mâchoire et de la regarder, sans dire un mot. Je songeai à fuir à mon tour, cette fois-ci, comme elle l’avait si souvent fait avec moi, et honnêtement, cette idée me semblait vraiment attrayante. Je finis par jeter mon mégot de cigarette par terre et je l’écrasai avec mon pied, puis reposai mon regard sur Sha. Je me grattai doucement l’arrière de la tête, puis soupirai légèrement et lui tournai le dos, m’éloignant lentement. Je n’étais pas sûr de mon coup, et je n’aurais peut-être jamais dû faire ça, mais je l’avais fait et j’en payerais les conséquences. J’espérais qu’elle me rattrape, je l’espérais vraiment. Mais je n’y croyais plus trop, honnêtement, ce n’était pas son genre. C’était elle qui fuyait, d’habitude, pas moi. Alors on n’allait quand même pas inverser les rôles, si ? Hm, peut-être bien. Au moins, maintenant, elle voyait ce que ça faisait. Mais je l’aimais tellement, cette fille. Beaucoup trop, sûrement.  



Un t-shirt & un pull & des chaussures.:

©️ Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart


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MessageSujet: Re: J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫   J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫ Icon_minitimeVen 18 Oct 2013 - 20:11

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J'y pense encore, toujours encore, et ça tourne en rond ♫

Aurel et Elisha→Je sais la sentence pour l'indécence de mes pensées ♫


Bazar en tête. Ça dansait le freestyle dans ce qui servait de cerveau à l'Israélienne. Elle avait trop de changements dans sa vie ces derniers temps – copain, famille, amis, embrouilles, vous en voulez encore, allez voir ailleurs si on y est – et elle avait du mal à suivre. Son traumatisme crânien y était un peu pour quelque chose encore, les séquelles à court terme n'avait pas encore tout à fait disparu et elle avait du mal à se concentrer et faire la part des choses. Sauf dans l'exercice de son métier. Là, elle savait parfaitement et même instinctivement ce qu'elle avait à faire. Le cuir n'avait plus aucun secret pour elle et elle pouvait l'utiliser dans presque n'importe quelle situation. Renforcer, réparer, créer ou même décorer, parfois. Et changer de métier, elle n'y pensait pas. Il lui arrivait de se dire qu'être sellier-bourrelier était une seconde nature, une partie d'elle, ce pour quoi elle était faite. Être garde républicaine m'avait été aussi pendant un temps, mais pas autant qu'elle l'aurait cru. Évidemment, elle avait adoré cette période de sa vie qui lui avait ouvert des horizons, d'autres façons de penser et de monter à cheval, de découvrir beaucoup de gens qui pensaient tous différemment et lui avaient appris à voir les choses sous différents angles... Si, ç'avait été la plus enrichissante de ses expériences professionnelles. Et c'était là aussi qu'elle avait trouvé le métier de sa vie. Non, elle n'oublierait probablement jamais la garde.
Même perdue dans ses pensées et ses souvenirs, elle restait concentrée et assurée dans ses gestes sur ce licol – irrécupérable, malheureusement – et pouvait vagabonder assez librement dans ce qui lui revenait de ses « jeunes années ». C'est en se rendant compte après avoir désossé le licol qu'elle n'avait plus de fil que ses pensées s'éteignirent, comme une télé s'éteindrait lors d'une coupure de courant, pour laisser un vide. Contrariée de voir qu'elle n'avait pas pensé à remettre du fil en prévision de l'épuisement de l'autre, elle abandonna son atelier à contrecoeur pour aller en chercher dans son studio. Elle faillit se réviser en voyant qu'un homme était dans la cour, et en reconnaissant à la silhouette et l'allure qui il était. Elle avait du mal à se dire qu'il était venu ici. Ils avaient totalement perdu le contact, de leur faute à tous les deux en fait... Elle avait évidemment appelé, lorsqu'elle en trouvait le temps, parce qu'il lui manquait et qu'une relation comme la leur ne s'oubliait pas, mais leurs appels s'étaient raréfiés, jusqu'à « ce numéro n'est pas attribué ». Sur le coup, elle n'avait pas percuté ce qu'il se passait jusqu'à ce que, après plusieurs rappels soldés par la même réponse mécanique, elle comprenne qu'il avait dû changer de numéro. Elle lui en avait voulu, sur le coup, mais s'était ensuite rendu compte qu'en fait, ça avait été un mal pour un bien. Elle ne l'avait jamais vraiment oublié, mais elle était passée à autre chose. Vraiment ? Alors pourquoi avait-elle l'impression que son estomac faisait des vagues ?
Finalement, après avoir remarqué qu'il n'avait pas vraiment bougé, elle s'avança un peu. Un pas, un autre, et encore un autre. Bien sûr, il l'entendit. Elle ne s'était pas trompée : c'était bien Aurélien... Avec une cigarette. Elle la fusilla du regard. Il voulait se pourrir de l'intérieur ? Même séparée de lui, elle se sentait comme responsable de lui... Sans savoir vraiment comment. Elle avait aussi l'impression d'être encore rattachée à lui. Et sans vouloir se l'avouer, ce lien qu'elle sentait l'inquiétait. Elle ne savait pas ce qui allait advenir, ni comment leurs relations allaient évoluer, dans le bon ou le mauvais. Par habitude comme avec la plupart des hommes dont elle se sentait proche, elle fuyait son regard. Timidité, volonté de mettre un peu de distance aussi. Il avait quelques années seulement, elle aurait fui dans la direction opposée à celui qui la regardait avec intensité. Là, elle restait figée, et indécise. Devait-elle le rejoindre, attendre qu'il le fasse, l'interpeller de là où elle était, faire le coup du fuis-moi je te suis, suis moi je te fuis, que savait-elle encore ? Ah ben, c'est lui qui commençait le jeu... Sans que son visage ou son regard se durcisse, elle pensa de suite « Pour qui il me prend ? ». Il croyait peut-être qu'elle allait tomber dans le panneau, aller le rejoindre alors qu'il s'en allait ? Il la connaissait bien mal, s'il croyait qu'elle allait réagir ainsi. Pour faire bonne mesure, elle croisa les bras en le toisant de loin, avant de partir vers les studios. S'il vivait à Étretat, et même à Horse Beautiful, elle allait forcément le recroiser. Ce n'était pas si grand.
En ressortant de son studio, elle retourna à la sellerie au pas de course, et voulut entrer avant de se stopper. Il s'était téléporté dans la sellerie pendant qu'elle était partie. Il avait soit fait exprès, soit sans savoir qu'elle y travaillait. Après tout, il ne savait pas qu'elle était devenue sellier-bourrelier. Bon, du coup, il était temps de se retrouver... Et elle savait que c'était à elle de faire le premier pas. C'était elle qui était partie, après tout... Alors c'était à elle de renouer, aussi. Elle avait presque l'impression de devoir approcher une bête capable de l'attaquer au moindre geste qu'on pouvait prendre pour agressif. Elle s'avança d'un pas, presque prudemment, avec l'air de marcher sur l'emplacement du mine sur le point d'exploser. Et sans même s'en rendre compte, avec comme un trou de quelques secondes à peine, elle se retrouva dans ses bras, contre son torse, avec l'impression de ne pouvoir le lâcher sans qu'il disparaisse, comme une illusion.

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Louis T. Delmas
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MessageSujet: Re: J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫   J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫ Icon_minitimeMar 29 Oct 2013 - 15:27




« J'y pense encore,

toujours encore et

ça tourne en rond. »

  Impossible. Non, ce n’était décidément pas possible de retrouver Elisha ici, dans un trou perdu, dans une académie d’équitation pas si connue que ça, finalement. Et pourtant, si. Elle se trouvait là, à quelques mètres de moi, et elle m’avait reconnu. Ce n’était pas dur, parce que je n’avais pas beaucoup changé, j’étais juste devenu plus mature, plus grand, plus adulte par rapport à la dernière fois où elle m'avait vu. Je l’avais tout de suite reconnue aussi, il ne m’avait pas fallu beaucoup de temps pour le faire. Et aucun de nous deux savait comment gérer la situation, s’il fallait aller se parler ou non, s’il fallait s’ignorer et continuer chacun de notre côté ou même une autre option, complètement différente. Je ne savais pas comment l’aborder et j’étais partagé entre plusieurs sentiments contradictoires qui m’empêchaient de faire quoi que ce soit. Lorsqu’elle vit  la cigarette que je tenais entre les doigts, elle me fusilla du regard, et mon visage continua d’afficher une expression qu’on n’aurait pas vraiment pu définir. Quelque chose entre la colère, la tristesse, mais aussi la joie de la retrouver. Peu importe ce qui en était, elle n’avait pas le droit de m’en vouloir pour la clope, ce n’était pas à elle de me dire ce que je devais faire ou non. D’ailleurs, c’est ce sentiment-là qui prit le dessus et même si je n’aurais pas dû attacher autant d’importance au regard qu’elle m’avait lancé, je l’avais fait quand même et c’est cette idée-là qui m’avait permis d’agir. Pas comme elle l’aurait voulu, sans doute. Après un bref moment d’hésitation, je lui avais tourné le dos et je m’étais éloigné, la laissant en plan. Certainement pas la bonne chose à faire, j’en conviens, mais je n’avais pas le courage de lui parler, pas encore. Je n’étais pas prêt du tout à faire face, à assumer, à lui adresser la parole après toutes ces années de silence radio de notre part. On s’était appelés, au début, soyez-en sûrs. Après tout, elle me manquait et je ne me voyais pas vivre sans elle. Mais sans que je ne sache pourquoi, nos appels devenaient de plus en plus rares, puis vint le moment où je perdis tous mes contacts à cause d’un bête portable cassé. Curieusement, je n’avais plus cherché à retrouver son numéro par la suite. Je ne saurais vous dire pourquoi, mais c’était sans doute la meilleure chose à faire, autant pour elle que pour moi. Continuer chacun de notre côté, partir dans une direction opposée pour ne plus jamais se recroiser après, et être heureux chacun de notre façon. Sauf que le destin en avait décidé autrement, et il nous avait maintenant réunis tous les deux, ici, à Etretat. Et je lui avais tourné le dos, refusant d’accepter ce cadeau du destin, bêtement, lâchement. Et elle ne m’avait pas suivi, pas retenu, pas rattrapé.

J’étais parti où bon me semblait dans l’académie, après tout je ne connaissais que très mal les lieux et je ne savais pas où je me dirigeais. Peu importe, du moment que je parte dans la direction opposée de celle de Sha’. Je ne voulais plus la voir, pour l’instant, ou en tout cas pas dans les minutes qui suivaient. C’est donc par hasard que je me retrouvai dans la sellerie, la première porte qui se trouvait sur mon chemin. L’odeur de cuir m’envahit les narines et, curieux, mais pas amusé pour autant, je fis le tour de la pièce. Du matériel de bonne et de moins bonne qualité, des selles usées et des selles neuves, ainsi qu’un vieux licol déposé un peu à l’écart. Il était dans un sale état, celui-là. Je passai doucement mes doigts sur les filets accrochés aux portants, observant les noms des chevaux qui se trouvaient à côté. J’en connaissais quelques uns, et d’autres m’étaient tout à fait inconnus. Les noms étaient inscrits d’une écriture élégante, sûrement par une femme, d’ailleurs. Certains étaient décorés de petits cœurs, très certainement dessinés par les jeunes cavaliers qui avaient trouvé leur bonheur dans la cavalerie. C’est lorsque j’entendis le bruit de la porte qui s’ouvrit que je me retournai, curieux, et je fronçai les sourcils en y voyant Elisha. Encore une fois, je restai là, sans bouger, sans dire un mot, jusqu’au moment où elle se précipita vers moi et se blottit contre moi. Tout de suite, je refermai mes bras autour d’elle et posai mon menton sur sa tête avec beaucoup de facilité, puisqu’elle était assez petite par rapport à moi. Je lui caressai doucement le dos et fermai les yeux, profitant de cet instant. Que c’était bon de la retrouver vraiment, et qu’est-ce que j’étais  content qu’elle ait osé faire le premier pas, cette fois. Ce n’était pas dans ses habitudes et pourtant, elle l’avait fait. Je resserrai un peu mon étreinte sur elle et lui soufflai doucement :

« Bonjour, Elisha. »

Cette fille, je l’aimais. Je l’aimais grave. Je n’avais jamais cessé de l’aimer, ni de penser à elle à partir du moment où elle était partie. Son départ m’avait fait mal, j’avais eu l’impression qu’on m’avait arraché une partie du cœur. J’avais comme un gros manque, un vide, dans ma vie. C’était mon premier amour et rien que ces deux mots-là veulent tout dire, sachant que je ne m’attache vraiment que très rarement. J’éprouvais de l’amour envers ma famille, mes amis, éventuellement, et envers cette fille. Aucune autre ne lui arrivait à la cheville et ça, je le pensais depuis le moment où je l’avais vue. C’était elle, l’amour de ma vie, et elle seule. Je ne savais pas si ces sentiments étaient réciproques, mais il n’y avait qu’elle qui comptait à mes yeux. Je me mis à caresser doucement ses cheveux, un geste qu’elle appréciait beaucoup, dans mes souvenirs. Ma voix douce brisa alors le silence.

« Ca fait un bail. »

Mes paroles étaient courtes et banales, mais en réalité, je ne savais pas trop quoi dire. La retrouver était quelque chose de magique et j’avais peur de casser ce moment avec des paroles inutiles, chose dont j’étais tout à fait capable. Alors je me tus et continuai à effectuer ce geste, fort apprécié par la plupart des filles. Je n’espérais qu’une chose : c’est que la porte de la sellerie reste fermée et ne s’ouvre pas tout de suite, parce que je n’étais pas sûr de pouvoir supporter l’idée. J’étais seul avec elle et je voulais le rester, au moins pendant quelques minutes. Parce que bon dieu, qu’est-ce que je l’aimais.
 



Aurélien & Elisha

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MessageSujet: Re: J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫   J'y pense encore, toujours encore et ça tourne en rond ♫ Icon_minitime

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