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 Je reviens te chercher ♫

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Zack Guevara
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MessageSujet: Je reviens te chercher ♫   Je reviens te chercher ♫ Icon_minitimeJeu 15 Aoû 2013 - 22:11


Je reviens te chercher ♫


Citation ▽Citation
Bordeaux – Etretat six heures de route environ. Je venais de passer une petite semaine avec les parents, j'avais profiter d'eux sans Nath' ça faisait du bien. Je me revoyais à deux ans avant que le frérot naisse. Tous les regards était braqués sur moi j'étais le centre d'intérêt et c'est vraiq que ça remontait le moral. Enfin, et bien que j'ai passé un excellent séjour, les sujets portaient souvent sur l'acte que je devais effectuer sous le joug de mon père. Non, je n'allais pas commettre de meurtre ni quoique ce soit du genre, je devais juste aller voir le cadet au fin fond d la Normandie pour lui apprendre quelque chose qui ne lui ferait certainement pas plaisir et qui le bouleverserait aussi.

Je pris donc la route, le cœur lourd, tout en suivant les indications du GPS, Calcul de l'itinéraire en cours, adresse trouvée, L'Aiguille, 76790 Etretat, France. Le moteur se mit à vrombir, c'est sûr que ma nouvelle acquisition allait en faire rougir ou pâlir plus d'un. Une porsche cayenne turbo S, 550chevaux sous le capot, eh voui... Rien que ça. 'fin bref, régulateur de vitesse et tout le toutim en marche, j'avalai les kilomètres sans vraiment me rendre compte de la route. Par contre, plus j'avançais, plus je me demandais comment j'allais annoncer ça à Nath'. Bien que nous soyons pas proches, que nos relations soient tendues par moment, c'était vraiment difficile de dire ça sans état d'âme. Et là, à Etretat je n'aurais pas mon verre pour relâcher cette pression. Je devrais certainement, retrouver un studio pour reconstruire ce que j'avais lâché en Californie. Personne ne saurait ce que revenir me coûtait. Je devais pourtant le faire pour mon père, affronter ça serait trop dur pour lui. Et puis, j'avais toujours été proche de lui alors je ne pouvais refuser.

J'arrivai à Etretat en début d'après midi. Je n'avais pas encore manger, mon ventre criait famine, seulement, je ne voulais pas aller manger avant d'avoir vu Nath'. Question de principe, et d'envie aussi, l’oppression qui me rongeais m'empêcherait de grignoter. Bref, je me garai sur un parking non loin de l'adresse que j'avais renseignée, je verrouillai la voiture, puis me dirigeai d'un pas nonchalant vers l'Aiguille. L'Aiguille, petite boutique dont mon frère était le gérant. Je m'arrêtai néanmoins devant la vue que m'offrait la côté. Les vagues qui venaient se briser sur la plage, ainsi que sur les rochers, le soleil caressait la surface de la mer et les embruns remontaient des effluves d'eau salée à mon nez toujours vorace de nouveau parfum. Enfin, pas si nouveau que ça le parfum, mais vous m'avez compris, j'aimais sentir le doux parfum des vagues chauffées par un soleil d'été. Voilà.

Je repris ma marche quelques minutes plus tard, et soupirai avant de pénétrer dans le petit magasin de stylisme. Le bruit caractéristique de la cloche, me fit sourire et bientôt je verrais apparaître le minois de mon frangin adoré. Oui, bon pour le « adoré » j'exagère peut-être mais bon. Avant que celui-ci n'arrive, je jetai un coup d'oeil à ses oeuvres. Eh bien ! Il était doué dans tout ce qu'il entreprenait. C'est pas vrai, hein. Y'avait pas une discipline où il pêcherait un peu ? Que je sois le meilleur ? Ben non, bien sûr que non... Que voulez-vous, il avait les dons, moi je sais pas trop ce que j'avais en fait. :smile:Quand j'entendis des bruits de pas, je tournai la tête en cette direction, puis regardai mon frère comme un chien de faïence ne sachant pas comment aborder la conversation.

► Nath' & Manu'
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Dernière édition par Nina E. Chevalier le Mar 20 Aoû 2013 - 17:19, édité 1 fois
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Alexandre L. Leroy
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MessageSujet: Re: Je reviens te chercher ♫   Je reviens te chercher ♫ Icon_minitimeJeu 15 Aoû 2013 - 23:49




Je reviens te chercher

Une journée type. Debout à six heures. Douche et habillage. Il faisait beau à Etretat, quoiqu'un peu frais, sûrement. J'avais opté pour un jean sombre, légèrement près du corps et une chemise grise et noire. Je faisais dans le sobre et le sombre, quand j'allais travailler, mais c'était tout le temps comme ça. Une fois habillé, ce fut petit déjeuner rapide : café au lait, gâteaux secs, jus de fruit. Le tout avalé sur le pouce, dans la cuisine, dans le plus grand des silences. Ouais enfin j'étais seul chez moi donc le silence c'était presque normal, puisque je n'avais pas allumé la télé. Bref. A huit heures moins le quart, j'avais pris le bus jusque la patinoire. De là j'avais fais trois quarts d'heure en tenue de sport, que j'avais embarquée dans un sac. Pas de quoi suer une goutte, juste quelques tours de piste en gardant les pieds au sol. Besoin de réfléchir, comme régulièrement. Et surtout de me mettre un tas de choses positives en tête.

A neuf heures, j'avais fais l'ouverture de l'Aiguille, la boutique de prêt-à-porter dont j'étais le gérant depuis mon arrivée dans cette petite ville. D'ailleurs, c'était une mutation qui m'avait conduit ici. Enfin bref, passons. La matinée passa difficilement. Claire était en congé, aujourd'hui, et c'était bien mérité. Elle avait passé une semaine sans moi dernièrement suite à mon hospitalisation, alors là, c'était un peu à moi de bosser, quand même ! Mais bon, sans elle, je m'ennuyais... Il n'y avait pas de rires dans la boutique. Sa voix ne résonnait pas à travers la pièce pour me demander de venir pour un client qui parlait mille fois trop vite pour elle. Alors j'avais surtout passé du temps à l'arrière de la boutique, dans notre petite pièce attenante, à travailler. Je faisais pas mal d'esquisses pour la prochaine collection. J'avais aussi continué un travail d'art fin ; une robe de mariée. La conception était de ma jeune collègue et moi. Là je m'étais attaqué à une couture très difficile. En jeune diplômée, si talentueuse était-elle, Claire manquait d'habitude pour ce que je réalisais aujourd'hui. Cela viendrait avec l'habitude, mais bon, sur cette robe, on n'avait pas le droit à l'erreur.

Enfin voilà, avec ça et les quelques clients qui étaient là, j'avais pris une demi-heure de pause repas, dressant mentalement les comptes de la matinée. Deux commandes de sorties où les acquéreurs étaient très contents du résultat, une nouvelle commande pour un tailleur féminin, quelques couples de touristes qui avaient vu la boutique et avaient visité, pour repartir avec des renseignements sur les ramifications ailleurs en France. J'avais tout de même vendu un long imperméable à une jeune femme et deux chemises pour homme dans les autres couples. Une bonne matinée, au prix de ce que j'avais vendu. Nous étions dans le bénéfice. Cette idée me faisait sourire. Des journées maigres, il y en avait, ça... Mais quand au contraire on était dans le vert, c'était toujours un plaisir ! Et puis moi, en tant que gérant, ça me faisait d'autant plus plaisir que ça donnait une image dynamique de mon travail dans la boîte. Brefouille. J'étais retourné me mettre derrière pour dessiner au calme. Il restait des pièces de la nouvelle collection à mettre au point, mais aussi tout simplement à décider. Donc je travaillais bien. L'après-midi était à peine entamé lorsque la sonnerie - ainsi que le signal visuel - caractéristique d'une nouvelle entrée ne se manifeste. Je levais rapidement le nez de mon travail avant de sortir de mon antre.

Dans la boutique, c'était un jeune homme, seul. Cheveux sombres et mi-longs. Peau pâle. Plus grand que moi. Je l'observais rapidement, sans froideur. Je n'étais pas non plus armé de mon sourire le plus avenant mais je n'avais pas non plus le visage fermé. Non mais il ne fallait peut-être pas abuser quoi. Mon frère et moi avions beau avoir beaucoup de mal à nous entendre, parfois, il restait simplement mon aîné. Donc pas la peine de lui montrer les crocs non plus ! Au contraire même, on allait éviter de faire de nos retrouvailles un fiasco total. u alors il était juste de passage ? Enfin n'empêche que je pris la parole le premier.

« Salut ! Je ne savais pas que t'étais rentré du Californie ! »

Plutôt banal mais bon, ce n'était pas méchant et le ton détendu que j'avais pris n'était pas du tout forcé. Mouais, enfin, c'était limite comme idée pour lancer la conversation quoi Je reviens te chercher ♫ 1990738599


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MessageSujet: Re: Je reviens te chercher ♫   Je reviens te chercher ♫ Icon_minitimeMar 20 Aoû 2013 - 12:07


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Citation ▽Citation
Les retrouvailles n'allaient certainement pas être celles rêvées par tous les gosses. En effet, quand t'es jeunes tu te sautes dans les bras, tu t'enlaces, tu passes outres les petites querelles et tu profites des bons moments passés avec ta famille. Plus quand tu deviens plus âgés. Tu ne joues plus aux hypocrites, tu assumes tes choix, tes envies, et aussi tes pensées.  Je souriais comme à l'accoutumée, un peu forcé néanmoins, je ne venais pas pour l'agresser, pour une fois. Non j'avais bien plus important que ça à faire. Je le suivis du regard jusqu'à ce qu'il arrive vers moi et me dise qu'il n'était pas au courant de mon arrivée, enfin surtout que j'avais quitté la Californie. Du tac au tac je lui répondis

Ben c'était pas tout à fait prévu vois tu.

Malgré moi mes mots se firent glaçant, moi qui ne voulait pas être hostiles ben c'était raté. Pourquoi, je ne pouvais pas lui parler gentiment, surtout qu'il n'y était pour rien dans l'annonce que je devais lui faire. En secouant la tête je m'excusai

Pardon, c'était pas prévu que mes mots sortent aussi acérés que ça.

J'eus un petit sourire gêné avant de passer une main derrière ma nuque. Oui, c'est clair j'étais très mal, non pas à cause des mots que je venais de balancer à Nathan mais surtout par ceux qui n'avaient pas encore franchi la barrière de mes lèvres. Je soupirai avant de proposer à mon frangin une petite balade.

T'aurais du temps à me consacrer là ? Juste une petite dizaines de minutes ?

Oui, vu la révélation que je devais faire, je ne voulais pas qu'un impromptu arrive et entende cette phrase. Attendant sa réponse, je passai mes yeux sur les créations qui étaient étalées dans la petite boutique. Certaines ressemblaient beaucoup à celle que Nath' pouvait créer, d'autres beaucoup moins. Elles paraissaient détenir une touche beaucoup plus féminine. Je ne m'hasarderais pas à le lui demander mais je me doutais qu'une nana devait faire partie des murs à présent.

Quand le petit frère m'eut répondu, j'ouvris la porte de la petite boutique, puis commençai de marcher vers la digue, après avoir attendu que Nath' ferme la porte de son magasin. Je marchais d'un pas mal assuré, la phrase que je devais dire me rongeais l'esprit et je ne pouvais penser à autre chose. Du coup, quand les sable commença de caresser nos chaussures et que nous fûmes quasiment seuls, je posai mon regard sombre sur mon petit frère. Un regard que je voulais rassurant, et pour une fois tout ce qu'il y a de plus fraternel. Je passai une main sur mon visage avant de déclarer

Bon, ben quand faut y aller.... Je pense que tu devrais t'asseoir.

J'hésitais beaucoup, je pense que de toute ma vie jamais Nathanaël ne m'avait vu comme ça. Oui, même si j'étais d'un naturel rêveur, je n'avais pas pour habitude de douter de moi, c'était vraiment la première fois que je ne savais pas comment me dépatouiller. En même temps, j'avais sur les épaules une énorme responsabilité. Je soupirai de nouveau avant de lâcher la bombe.

Voilà, quelques temps après ton accident de train, j'ai appelé les parents et tout est allé très vite après. J'ai vendu ma galerie d'Arts. Je suis revenu sur Bordeaux pendant une semaine, et aujourd'hui je suis là pour t'annoncer que maman à la maladie d'Alzheimer. Papa ne voulait pas te le dire, il avait trop peur de ta réaction, et maman ne veut pas en parler. Du coup, c'est moi qu'on a envoyé a feu.

Je passai de nouveau une main sur ma joue puis sur ma bouche. Le mal était fait, je ne pouvais plus rien faire à par recueillir les petits morceaux de Nath'.  J'essayais de sourire pour le réconforter mais au fond cette nouvelle m'anéantissais. D'accord j'étais soulagé que mon frère le sache, et que je n'ai plus le poids de cette annonce, mais au final qu'il le sache ou pas ça n'enlevait rien au problème. Bientôt notre mère ne se souviendrait plus de nous. Car d'après les médecins, la maladie allait beaucoup plus vite que d'habitude et il ne lui restait plus beaucoup de temps avant qu'elle ne soit complètement séniles. Mais, ça je me gardais bien de le dire à Nathan. S'il me questionnait je le lui dirais, mais sinon, je le garderais pour moi. Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie plus qu'il ne l'était déjà.

► Nath' & Manu'
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Alexandre L. Leroy
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MessageSujet: Re: Je reviens te chercher ♫   Je reviens te chercher ♫ Icon_minitimeVen 23 Aoû 2013 - 13:02




Je reviens te chercher

Mais mais mais mais mais ! Vous parlez d'une surprise ! Depuis quand je ne l'avais pas vu, mon frère ? Bon, d'accord, entre nous c'était comme entre chien et chat, mais bon, ça restait mon frère et même si on s'entendant mal, je crois qu'aucune de nous deux ne vouait non plus une haine mortelle à l'autre. Des fois, on était capables de rester dans la même pièce sans hausser le ton. Rare mais possible. La preuve, pour le moment, à la boutique, c'était calme. Par contre, le voir sur mon lieu de travail alors que je ne savais même pas qu'il n'était plus aux Etats-Unis me surprenait. J'avais donc essayé de lancer une conversation décontractée. Peine perdue, Manu' m'avait sauté à la gorge. Par réflexe, mon visage se ferma. Il était sérieux, là ? Il venait dans la boutique où je bossais pour me lâcher des bombes en pleine tête pendant que moi je faisais des efforts ? La porte était juste derrière lui ! Si j'avais eu un fond plus méchant, je l'aurais invité sur le champ à foutre le camp. Sauf que je me contentais de lui afficher la même hostilité. Faut pas pousser dans les orties non plus ! Mais finalement, il s'excusa, et mon regard perçant posé sur le sien, je hochais la tête. J'enchaînais donc sur autre chose, moi même un peu moins avenant, sans pour autant devenir hostile.

« J'imagine que ce sont les parents qui t'ont donné l'adresse de la boutique ? »

Merci papa, merci maman, mais des visiteurs comme mon frère, non merci. Pourquoi cette mésentente entre nous ? Oh et bien c'est lui qui avait lancé les hostilités. Depuis tout petit il ne m'aimait pas, de toute façon. J'en prenais plein la tronche par mon père, déjà, alors quand il s'y mettait, c'était la mort. Soit disant j'étais le chouchou de notre mère. Il n'avait pas pire connerie à dire, lui ? Lui c'était le chouchou de notre père, et même lui le disait ouvertement. Il avait un fils et quelque chose qui se baladait entre deux, d'après lui. Patinage et garçon, d'après lui, ça ne rimait pas. Petit ça allait, mais vers quinze ans, c'était pesant. Il me voyait déjà installé avec un copain ou quelque chose du genre, alors autant vous dire que quand on perd l'appui de son père et qu'en cadeau votre frère vous dédaigne, vous cessez les efforts et vous vous enfermez dans ce que vous aimez. Et moi, ce que j'aimais, c'était le patinage. Enfin bref, ça, c'est juste pour meubler. Je voyais bien que Manu' n'était pas super à l'aise, mais je ne m'en formalisais pas outre mesure. Mais avec la question qu'il me posa, je devins à la fois intrigué et méfiant.

« J'ai quelqu'un qui vient dans trois quarts d'heure récupérer une commande, en attendant, je suis tout à toi. »

Je pris une feuille et inscrivis de mon écriture souple et élégante que la boutique était fermée de manière exceptionnelle en début d'après midi et rouvrirait donc vers trois heures. Je glissais cette feuille de façon à ce que mon écriture soit visible sur la porte vitrée de l'entrée avant de fermer et de suivre mon frère. Nos pas nous menèrent progressivement vers la plage et j'étais resté silencieux. Non, on n'était plus des gamins. Les relations étaient toujours aussi tendues entre nous et je sentais bien que ça n'irait pas en s'améliorant. Si lui me reprochait d'avoir été le chouchou et de toujours tout avoir réussi, moi je lui reprochais de m'avoir repoussé et de ne pas avoir été là pour moi lorsque j'avais besoin de lui. Une fois sur la plage, je fixais mon regard clair sur l'horizon. La phrase qu'il annonça, me proposant de m'asseoir, me fit secouer la tête.

« J'ai été assis suffisamment longtemps dans ma vie pour pouvoir rester debout. »

Petit piqûre de rappel sur un ton simplement sans appel. Ni froid, ni méchant. Juste qui ne laissait aucune place à la discussion. Je restais debout, et point barre. Je croisais rapidement le regard d'Emmanuel. Il était trop différent de d'habitude. Il ne s'était jamais comportait comme mon frère lorsque nous étions seuls, alors pourquoi aurait-il commencé aujourd'hui ? Il y avait anguille sous roche. Alors je ne dis rien, et attendis juste. Là par où il commença, je fus limite pris de panique. Il avait vendu sa galerie ? C'était excessivement grave, alors. Et là, la révélation. C'était une douche froide et le sol qui se dérobait sous mes pieds. Je me décomposais sur place. Ça, ça faisait très mal. Là, tout de suite, ce qu'il me fallait ? Des patins. C'était redevenu mon meilleur exutoire et il n'y avait que sur la glace que les peines et les frustrations m'abandonnaient. Je répondis à mon frère, sûrement pas comme il s'y attendait. Ma première réaction ? La colère. Pas contre lui, non. Mais pourtant, mon ton grondait lorsque je repris la parole.

« Il avait peur de quelle réaction ? Que je lui en veuille, peut-être ? Comment voulait-il que je réagisse ? Comme je suppose que tu vas devoir les appeler pour leur dire comment le pauvre petit Nathanaël a pris la nouvelle, tu pourras leur dire que je vais m'arranger pour passer le week-end à Bordeaux. A maman que je suis désolé et surtout que j'aurais aimé être au courant plus tôt, pour passer plus de temps avec elle quand elle est venue à Etretat. Et à notre père que s'il a toujours peur de ma réaction, eh bien ! Qu'il ne soit pas là quand je viendrais, parce que de toute façon, toi tu as eu un père et moi j'ai eu un mur de glace qui prenait malin plaisir à m'écraser. »

Puis silence radio. Pas le moindre grief contre lui. Je détournais le regard, observant de nouveau la mer étale. Je n'avais pas crié. Je n'avais pas montré ma douleur. Juste que j'étais en colère que mon père ne m'ait rien dit. Cette fois encore c'était Manu le premier au courant, et s'il n'avait pas voulu me le dire je n'en aurais rien su avant qu'il ne soit trop tard. Mais là, j'avais fermé les poings et laissé une grimace douloureuse déformer mes traits, un instant. Puis j'avais respiré. Je ne me ferais pas si vite à l'idée, mais il fallait que je monte un mur pour ne laisser transparaître à la boutique. Et le mur commencerait à se monter maintenant.  


Nathanaël ҩ Emmanuel

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MessageSujet: Re: Je reviens te chercher ♫   Je reviens te chercher ♫ Icon_minitimeMar 27 Aoû 2013 - 11:48


Je reviens te chercher ♫


Citation ▽Citation

Pourquoi c'était toujours moi qui était envoyé au casse-pipe ? Non mais c'est vrai, à chaque fois qu'il y avait quelque chose de grave c'est à moi qu'on laissait le soin d'annoncer les mauvaises nouvelles. Peut-être parce que je m'étais si bien retranché derrière un mur que mes émotions ne paraissaient pas et que je pouvais passer pour l’indifférent de service ? Oui, sûrement ! Du coup, quand Nath' ma lança une phrase banale, je n'eus pas le temps de peser mes propos et la glace se forma entre nous. C'est pas comme ça qu'on allait réussir à se réconcilier, hein. Je m'excusai alors et le regard de mon frère se radoucit un peu avant qu'il ne me demande si c'était les parents qui m'avaient donné l'adresse. Je hochai juste la tête en signe d'acquiescement puis, je soupirai. Je n'étais pas venu pour parler du temps et d'autre, du coup, je précipitai un peu les choses en voulant savoir si mon frère était libre quelques minutes.

Je le laissai mettre en place un petit mot à la fenêtre comme quoi, le petit magasin serait fermé exceptionnellement entre midi, puis il me suivit jusqu'à la plage. Sur tout le trajet aucun des deux ne prit la parole, comme si l'un, comme l'autre avions peur de déranger ou tout simplement, le malaise était trop omniprésent pour relativiser. C'est donc, une fois arrivé sur la plage que je rompis le silence. Je n'avais pas réfléchis en lançant la phrase, mais Nathan rattrapa mes dires aussi vite que je ne les avais envoyés. En effet, son ton sans appel me remémora ses jours, mois, même peut-être années de fauteuil. Il avait raison, il pouvait rester debout, bien que la nouvelle soit assourdissante. Le teint de mon frère devint livide, je pouvais aisément deviné ce qu'il avait en tête. Tout ce qu'il voyait à ce moment là c'était la patinoire et pouvoir virevolter sur des patins. Sur ce point ci, on était pareil. Moi, c'était le verre, lui la glace. Et soudain, la libération de toute cette colère, là aussi je pouvais le comprendre. Lui et mon père n'avaient jamais été proches, et Nath' avait toujours souffert de cette complicité qu'il y avait entre mon père et moi. Tout comme j'étais jaloux de celle qu'il avait avec notre mère. C'est ainsi que petit à petit nous n'avions plus été comme des frères mais plus comme des connaissance liées par le sang.

Tout ce que me dis Nathanaël sous le coup de la colère me fit frissonner, pourtant un sourire naquit sur mon visage, puis une secousse de tête. Non, je n'étais pas obligé de les appeler et non je n'avais pas l'intention de le faire. Je n'étais pas dans leurs histoires. Je n'allais pas tout le temps faire office de porte paroles. Surtout, que c'est souvent sur lui qu'on tape quand ça va pas. Du coup, quand le frangin eu fini sa petite tirade j'essayai de le rassurer. La fin de sa tirade m'avait quand même brisé le cœur.

Tu sais, Papa m'a juste dit de t'en faire part car il avait peur de ta réaction, après il ne m'a pas dit que je devais les appeler pour savoir comment tu le prenais. Je sais que c'est déplacé de sa part de m'avoir envoyé, mais il sait qu'il n'a jamais été un père pour toi, il ne savait donc pas comment réagir à l'annonce de cette nouvelle. Même si lui et moi étions très proches cela ne l'empêchait pas d'avoir eu peur pour toi, tu es quand même son fils. D'accord il n'accepte pas ton métier, pour lequel il dit que c'est un métier de gonzesses et qu'il ne serait pas étonné de voir que tu sois avec un mec un jour, mais au delà de ça, il t'aime quand même !

Je restai ensuite silencieux quand le contact de nos yeux se rompit. Je soupirai, je n'avais pas crié, mais je ne savais plus quoi lui dire moi. Je n'avais jamais été proche de mon frère alors quand une nouvelle comme ça vous tombe sur le coin du nez, comment vous devez vous comporter ? Je n'en avais aucune idée. Je suivis Nath' des yeux quand son regard se posa sur la mer. Les poings serrés un instant, puis plus rien. Je fis alors, un geste que je n'avais jamais fait et je passai un bras autour des épaules de mon frère. Je le serrai quelques secondes juste le temps de lui proposer

Ca te dirait qu'on aille patiner quand tu auras fini le boulot ? Je pense qu'on a pas ma de chose à se dire, non ?



► Nath' & Manu'
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MessageSujet: Re: Je reviens te chercher ♫   Je reviens te chercher ♫ Icon_minitimeDim 8 Sep 2013 - 21:02




Je reviens te chercher

Allons à l'essentiel. Cette nouvelle m'avait scié en deux. D'un côté la peine et la peur, la sensation qu'on allait perdre notre mère bien trop tôt. De l'autre côté, la rage sourde, la colère furieuse contre mon père, incapable de me faire face. Non, pas mon père, me repris-je. L'homme qui avait donné de lui pour me donner la vie et pouvoir me pourrir derrière ça. Me mettre plus bas que terre. Se foutre de moi. Me mettre la honte aux réunions de famille. Me prouver que j'étais moins que rien et que j'aurais du m'étaler à ses pieds. Me montrer que je lui devais tout. M'anéantir dans mes propres choix. Il n'avait jamais été autour de la patinoire, pas même au championnats importants. Aux France, brièvement, même pas jusqu'à la remise des prix. Mais pas aux Europe. Il s'était moqué de mon titre d'espoir masculin, de mon titre de champion régional, de champion de France. M'avait rappelé mon cuisant échec aux championnats d'Europe, alors que les cicatrices et les séquelles s'en chargeaient bien assez à sa place. Alors, oui, j'avais explosé. Mais qui aurait pu m'en vouloir ? Je ne m'en prenais pas à mon frère, je le lui disais. Qu'il aille lui répéter. Ça faisait bien longtemps que je n'avais plus peur de mon géniteur. Mon ton était mauvais et j'attendis la réplique de mon frère.

Ce qu'il répondit me fit ricaner. Ouais, bien sûr, c'est ça. Il savait qu'il n'avait pas été un père ? Il était d'autant plus impardonnable qu'il s'en était rendu compte ! Il ne méritait que mon dédain et que je le foule au pied comme lui l'avait fait pendant toutes mes jeunes années. Je restais son fils ? C'était clair que Manu n'était pas là les innombrables fois où il me disait que je lui faisais honte. Je savais très bien que si je touchais encore quelque chose au testament ce serait grâce à ma mère, et pas à mon père, parce qu'il serait capable de tout donner à son fils prodigue. Et ce n'était décidément pas moi. Mais d'un autre côté, il fallait que j'évite d'en mettre plein la tête de mon frère, qui, d'un autre côté, n'y était pour rien si notre père avait été un véritable pourri avec moi, pardonnez le terme peu flatteur pour mon paternel mais au final c'était bel et bien ça. Je ne pus m'empêcher de rétorquer de mon ton neutre :

« En attendant, il n'a strictement jamais été là pour moi et pour preuve, il n'était pas là le jour où je me suis planté alors que c'était les championnats d'Europe. Dis-moi que c'est n'importe quelle échéance, que tu me jalouses ou pas ! En tout cas moi j'aurais été fier d'avoir mon père dans les gradins pour une fois et j'aurais peut-être eu toute ma tête à patiner... Je referais pas le monde, je sais... Et à l'occasion tu le rassureras, vas, c'est pas un mec que je leur présenterais, mais bel et bien une fille et, confidences pour confidences, j'en connais une merveilleuse... »

Sans accuser mon père d'être responsable de mon accident, il ne fallait pas abuser ! Je m'étais planté seul et j'assumais, mais je n'avais pas eu la tête entièrement à cette vrille mille fois trop ambitieuse en fin de programme après un enchaînement pareil. Et puis je ne voyais pas trop pourquoi j'aurais caché à mon frère qu'en effet, une jeune fille me plaisait bien. Nous n'étions pas si proches, et je ne me confiais pas à lui pour avoir ses conseils, mais d'un autre côté, je n'avais aucune raison de le lui cacher. Ça ne l'avancerait à rien de savoir que ma collègue m'attirait, plus pour son mental que pour son physique, quoi qu'il n'y ait pas à rechigner là-dessus. Par contre le truc bizarre, c'est quand Manu' passa le bras autour de mes épaules. Ça me surprit et j'eus l'idée de me défendre, de me dégager de cette étreinte, mais ça serait mal venu, vraiment. J'effectuais une pression sur son épaule, du genre rassurant. Ça irait, il le fallait, de toute façon. Le temps d'accuser le coup et ça serait passé, non ? Peut-être. J'espérais. J'avais l'ombre d'un doute, tout de même. Puis mon frère me proposa quelque chose et je secouais la tête.

« C'est pas la peine de me prendre en pitié Manu', j'ai passé l'âge... Je serais à la patinoire ce soir, oui, mais te sens pas obligé de m'y rejoindre, on aura d'autres occasions de se voir que sur la glace. »

C'était peut-être froid à vos yeux, mais ma voix était chaude et mon frère me connaissait quand même assez pour savoir que si je repoussais sa proposition, ce n'était pas pour être méchant, mais juste parce que je savais qu'il n'aimait pas la glace et que donc je n'allais pas lui imposer ça. S'il était de retour en France et bien soit je le verrais à Etretat, soit à Bordeaux, faire de la route ne me dérangeait pas plus que ça, si j'étais certain de ne pas me bouffer la gueule avec Emmanuel. Enfin, ce n'était pas non plus une science exacte, voyez-vous, mais bon, quand je partais dans cette optique en général j'étais plus conciliant et quand j'étais plus conciliant ça allait mieux. Un pas en avant c'est mieux qu'un pas en arrière. Enfin, avec tout ça, mon regard clair restait sur la mer et même si j'avais un léger sourire à l'intention de mon frère... Bah il y avait surtout ce masque assez impassible derrière lequel cacher ma peine !


Nathanaël ҩ Emmanuel

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