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ft Ulrick & Piazadora

Il était tôt ce matin quand les bipèdes s'occupant actuellement de moi était venu me chercher pour me conduire dans un van. J'allais encore changer de propriétaire et j'étais loin d'être enchanté. Je me rebellais légèrement au moment de monter dans le véhicule mais un coup de chambrière sur la croupe me rappela rapidement à l'ordre et je montais finalement dans le van sans faire d'histoire. Le voyage sans déroula sans heurt depuis la Moselle où j'avais été vendu. Je ne savais pas où j'allais mais j'y allais d'un bon pas. Le passage dans la capitale fut un peu long à cause des bouchons mais nous réussîmes à en sortir rapidement. Après un ultime arrêt sur une aire de repos sans que je puisse me dégourdir les pattes, le van entra dans un chemin plein de cailloux. J'aurais reconnu entre mille ce chemin de cailloux mais je ne voulais pas espérer d'être de retour là où j'avais grandit alors je préférais me dire que c'était un chemin de cailloux comme les autres. Le van finit par s'arrêter dans une cour et je pus enfin sortir. Douce mélodie que celui des fourches et des cris des palefreniers dans les écuries. Douce découverte: j'étais de retour à Horse Beautiful. Et là, une odeur: Ulrick, mon premier cavalier. Descendant rapidement du van, j'essayais d'échapper aux deux hommes pour rejoindre mon ancien cavalier qui se trouvait dans les parages. Ne pouvant m'échapper, je me mis à hennir pour me faire remarquer d'Ulrick. Mon hennissement si caractéristique couvrit les bruits alentours si bien que si Ulrick s'y trouvait, il était obligé de m'avoir entendu. J'étais de retour chez moi. Je ne savais pas que c'était Cécilia Osvald, la propre soeur d'Ulrick qui m'avait racheté après avoir fait des recherches pour savoir ce que j'étais devenu. J'étais un cadeau de la frangin pour mon ancien propriétaire.

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Ulrick et Piazadora → J'y crois pas ! C'est vraiment toi ?

Aujourd'hui, c'était ce qu'on appelait dans le jargon des palefreniers, la corvée. Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous explique : C'est quand on cure tous les boxes les uns après les autres pour les débarrasser de la paille, du fumier et pour certains, des copeaux. Corvée, parce que c'était pas toujours agréable de suer, de respirer l'odeur du fumier et des crottins même si avec l'habitude, on faisait plus attention. En général, si tout se passait bien, on finissait la journée harassé, avec le T-Shirt dégueulasse et au moins déchiré à un endroit et de la paille plein les chaussures. Parfois avec des bleus si on sortait Danger, mais en général c'était moi qu'on chargeait de faire. Et c'était moi qui récoltait tous les hématomes à moins qu'il ne latte un pale' qui passait trop près, ou qu'il charge. Et il finissait dans le rond de longe renforcé pour qu'il ne se sauve pas. Là, encore, ça allait. C'est à dire qu'il avait chargé en sortant du box et qu'il avait tiré tout du long sans me faire faire le drapeau alors que je l'emmenais, alors qu'il était en licol. On était en progrès, même si un sabot partait parfois. Bref, le fauve était sorti, et on pouvait continuer. Pour aujourd'hui, je faisais équipe avec Kayleigh pour enlever le plus gros du fumier sans entrer dans les détails et les mettre dans la remorque au milieu de l'allée de l'écurie 3, avant de laisser la place à Elliana et Maël qui devaient retirer ce qui restait. Irydessa et Chléo devaient sortir et rentrer les chevaux qu'on allait curer ou dont les boxes étaient enfin propres et paillés. Pailler, c'étaient deux autres que je ne connaissais pas et qui étaient là même si ce n'était pas leur boulot. Jonathan et Amrita. L'un coach en CSO, l'autre éthologue.
Il était à peu près quatorze heures, et on avait bientôt fini de faire l'écurie quatre. Il restait ensuite la cour, et l'écurie des chevaux et poneys de club. On pensait finir vers dix-huit heures. Assez tard, en fait. Les autres n'allaient pas pouvoir dire qu'on n'avait rien fichu aujourd'hui ! Danger était rentré, et avait sûrement dû cavaler dans son rond pendant un temps parce qu'il était tout humide sur l'encolure et le poitrail. Du coup, il était resté assez calme en longe une fois encore, si ce n'était d'avoir attaqué trois fois avec les deux, et trois claques qui suivaient. Chaque fois avec la main qui en réchappait de justesse. Comme quoi, même en progrès, il restait assez imprévisible et pourquoi pas dangereux. Apparemment, il avait attaqué un nouvel arrivé en lui attrapant la main au passage, sans raison, alors qu'il passait devant son box. M'enfin, c'était rien de bien grave. Heureusement. Je me trouvais dans l'avant dernier boxe à droite de l'allée dans le même box que Kayleigh. Il était presque vide et on allait passer au suivant. Elle poussa un cri en voyant une souris sortir du tas qu'elle avait fait et s'enfuir dehors. Au même moment, un van un peu délabré entra dans la cour. Tiens ? On ne m'avait pas mis au courant... Je braillai dans l'écurie :
« Qui c'est, ce cheval qui arrive ? Ou alors y'en a un qui part ? »
La deuxième option m'aurait franchement étonné, parce que là j'aurais vraiment dû être au courant parce que les chevaux, mis à part ceux de Dan et Angélique, c'était moi que ça regardait. Ça devait donc être un nouveau... ou une nouvelle. Les autres sJe chargeai donc gentiment Kay' de continuer sans moi pour un temps. Entre-temps, le cheval était sorti et se débattait entre plusieurs grooms. Euh, il était dangereux pour avoir besoin de trois ? Non parce qu'il – elle était toute petite et eux très costauds... Elle finit par abandonner la bataille pour hennir un grand coup, un appel. Cela n'eut pas l'air d'arranger les choses pour eux, qui resserrèrent encore leur pression sur elle. Sauf que je l'avais reconnue, cette jument. Son hennissement et désormais, sa morphologie maintenant que je la voyais mieux. Allez savoir pourquoi Piazadora, une petite jument que j'avais débourrée, était revenue. Et comment n'avais-je pas pu la reconnaître dès le début ? Peut-être parce qu'elle avait un peu changé. Ses muscles avaient un peu fondu, elle avait l'air rachitique et sèche. Je vis les grooms qui commençaient à être brutaux avec elle, et mon irritation monta tout de suite.
« Laissez-la tranquille ! Et lâchez-lui la grappe, elle ne s'enfuira pas. »
Je m'approchai ensuite pour prendre la longe, et assez suspicieux, je l'inspectai. Mon regard devint noir devant la trace qu'elle avait sur la croupe. C'était celle d'une chambrière qui l'avait fouaillé, j'en étais bien sûr. Je les toisai, presque menaçant.
« Je peux savoir ce qu'elle a sur la croupe ? On ne dirait pas franchement une piqûre ou un hématome. La moindre séquelle sur cette jument, et je vous traîne en justice. »
Ils n'en menaient pas spécialement large, avec un air un peu honteux. Ce qui ne fit que décupler ma colère, ils l'avaient apparemment maltraitée en deviner les conséquences possibles. Ça allait chauffer. Un peu plus et je les chargeais comme Danger en était capable. Il déteignait, dites-moi

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ft Ulrick & Piazadora

Les hommes qui m'accompagnaient étaient nerveux. Ils n'avaient certainement pas du apprécier mon hennissement mais j'étais de retour chez moi après tant d'années d'absences et cela faisait du bien de savoir que je serais bien mieux traité qu'avant. Car les palefreniers de Horse Beautiful avaient peut être changés mais l'académie mettait un point pour que les chevaux soient bien traités. Alors que les hommes commençaient à être nerveux, l'un d'entre eux ressorti la chambrière qui m'avait frappé ce matin quand j'avais refusé de monter dans le van. Au même moment, un homme sortit des écuries et je l'aurais reconnu entre milles. Il avait changé mais la démarche et la stature, elles, étaient toujours les mêmes. Ulrick était toujours là. Comme j'étais contente. Alors que j'allais m'élancer vers lui, un des grooms donna un grand coup dans la chambrière me faisant faire quelques pas en arrière, jusqu'à ce que ma croupe se retrouve contre le van. Ulrick, au secours!!!! J'en pouvais plus des grooms et alors qu'un passait à côté de moi, j'essayais de le mordre. Il me donna tout de suite une grande claque sur le nez, me faisant baisser les oreilles. Nan mais il était malade celui là. Devant mon cavalier, il osait me frapper. Mais ma rébellion fut de courte durée car, assez vite, Ulrick vint prendre la longe que tenait l'un des grooms. Et la métamorphose fut instantanée. De jument "dangereuse" avec les oreilles en arrière, je devins tout de suite une jument en alerte et très câline. La preuve, je vint tout de suite posé mon nez sur l'épaule du jeune homme avant de soupirer. Il m'avait terriblement manqué pendant toutes les années où nous avions été séparés. Mais tout avait été ma faute... Si je n'avais pas fait la con pendant un concours, Ulrick ne serait pas tombé, je ne me sentirais pas coupable et je ne refuserais plus de sauter. Mais voilà, j'avais fait la con et Mr Osvald grand père avait préféré le vendre, étant devenu inmontable à l'obstacle. Mais j'étais de retour et Ulrick allait pouvoir s'occuper de moi, me redonner confiance et peut être, me faire sauter à nouveau. J'avais déjà hâte.

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Ulrick et Piazadora → J'y crois pas ! C'est vraiment toi ?

Faire les boxe n'était pas l'activité la plus passionnante, mais l'une des plus prenantes, ça oui ! Elle ne m'empêcha pas cependant de voir le petit van entrer dans la cour. Personne n'était au courant – ou ne semblait au courant – de l'arrivée d'un nouveau cheval, ce qui m'étonnait. Un clandestin ? Un oubli ? Toujours est-il que je sortis de l'écurie en laissant le boulot aux autres (autant en profiter tant qu'on le pouvait Retour aux sources 337664734

) pour aller voir et placer le cheval. On avait toujours de la place pour les nouveaux venus, même les imprévus ! C'était un petit cheval foncé qui était sorti, à moitié brutalisé par les lads. Quatre ? Pour un petit cheval comme ça ? Il devait être terrible alors... Un Danger nous suffisait bien, pas la peine d'un – d'une, en fait – deuxième !
Elle ne devait pas être si sauvage, parce qu'elle finit par s'immobiliser, mais son corps se tendit lorsqu'elle lança un appel, un vrai cri qui ne tenait pas tant que ça du hennissement tellement il était déchirant. Là, les lads eurent l'air de s'angoisser, pour un simple hennissement, et il dégainèrent, à ma grande colère, une chambrière. Et visiblement, la jument avait l'air de bien la connaître parce qu'elle se laissa facilement acculer contre le mur du van. Je m'approchai ensuite pour les écarter tous, un peu trop tard cependant pour épargner une claque à la pauvre belle. La raison de ma fureur ? Qu'ils maltraitent ainsi cette jument... Ma jument. Je la considérais comme telle depuis longtemps, même si j'avais perdu sa trace depuis si longtemps. Mon grand-père avait trop bien fait les choses à cause de cet accident... Il avait voulu me faire perdre de vue cette jument qui, je le savais après l'avoir entendu aussi involontairement, ne sautait plus depuis. Je dégageai celui qui avait une claque vraiment retentissante sur le nez de la pauvre Piazadora, qui faisait une tête de méchante que je ne lui avais jamais vue, mais qui ne n'osait pas se rebiffer pour autant. Je pris la chambrière des mains du gars, et la jetai à l'intérieur du vent. J'aurais pu aussi la casser en deux. J'attrapai la longe qui traînait désormais à terre, en faisant comme un bouclier en me mettant devant la petite, en lui tournant le dos. C'était pas un entier que je sache, mais la vue de ce geste me fit recevoir des regards d'avertissement qui se transformèrent en une sorte d'ébahissement. Parce qu'elle ne bougea pas d'un crin, et moi non plus. Mais mes yeux et mes poings serrés exprimaient tout ce qui aurait pu avoir lieu par gestes. Celui qui avait frappée reçut un regard encore plus noir, et une parole menaçante qui aurait pu aussi être une baffe ou un poing dans sa face.
-Toi, tu l'approches encore et c'est simple, t'es un homme mort. Vous reprenez votre van et vous dégagez avant que je le fasse moi-même à coups de pied au cul !
Ils ne s'attardèrent pas, juste pour me donner ses papiers et le justificatif d'acquisition. Apparemment, ils avaient pris la menace au sérieux, et mon mètre quatre-vingt-neuf appuyait pas mal mes propos. Le van et la voiture disparurent dans un nuage de poussière – il n'avait pas plu depuis des jours et il faisait chaud, bref on s'en fout –. Je sentis qu'elle avait posé son nez sur mon épaule, et peut-être depuis un moment parce que ça commençait à être un peu humide. Je souris et me retournai vers elle. Si elle avait pu, elle aurait gardé la pose un moment, la coquine Retour aux sources 337664734

- T'as pas l'impression de m'avoir mouillé, par hasard ? Une chemise encore à peu près propre en plus !
Mensonge ! Elle était pleine de tâches de fumier et de transpiration, mais c'était habituel quoi :clac:Je pinçai gentiment la peau qu'elle avait entre les naseaux, là où c'était tout doux. Je savais qu'elle n'appréciait pas trop mais sa réaction me faisait toujours rire ! Le boxe où elle était avant était resté libre, occupé autrefois mais pas longtemps par un autre cheval après elle, mais qui était parti. Il allait falloir le repailler, parce qu'il était vide faute de pensionnaire. Mais où est-ce que j'allais la mettre en attendant, vu qu'elle semblait contente de me retrouver ? Le rond de longe allait peut-être lui rappeler le saut en liberté et elle ne connaissait pas les chevaux du paddock, du coup ça allait peut-être pas le faire :/:Sinon je pouvais toujours la mettre à l'attache le temps de lui pailler et la mettre ensuite dans son box, pourvu d'une fenêtre, et avec l'animation ça allait peut-être l'occuper, le temps de finir la corvée et de m'occuper d'elle ensuite ? Cette solution-là me plaisait plus que les deux autres...Et d'après mes souvenirs elle ne tirait pas au renard, ça allait pouvoir le faire.
Avec tout ça je n'avais même pas remarqué que les autres palefreniers me regardaient avec des yeux ronds. Parce que je m'étais emporté sur les lads ? Il devait y avoir de ça. Eh bien quoi, on n'avait plus le droit de défendre un cas de maltraitance sur un cheval ? Qu'on connaît depuis longtemps, qui plus est. Le spectacle était terminé, les enfants pouvaient sortir du cirque. Moi, j'allais emmener la vedette à l'attache devant son box pour qu'elle puisse se reposer. Elle l'avait bien mérité, non ?

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ft Ulrick & Piazadora

Ulrick m'avait récupéré mais cela ne m'avait pas évité le coup de chambrière. Et cela sembla énerver le jeune homme. Il avait toujours été sanguin mais je l'aimais ainsi. Les humains finirent par retourner dans le camion, me laissant seule avec mon ancien propriétaire. Ils disparurent dans un nuage de poussière, me permettant de décompresser et de redevenir la jument que j'étais habituellement, c'est à dire une jument énergique et calme, loin de l'image de jument apeurée que j'avais donné, acculée sur le coin du van et menacée par une chambrière. J'émis un petit soupir de bien être: la maltraitance était enfin terminée. Les oreilles en avant, j'attendais de savoir ce qu'Ulrick avait prévu pour la fin de mon périple. J'espérais juste qu'il allait me mettre dans un super box pour que je puisse me rouler bien comme il faut et me foutre de la paille partout, comme j'en avais l'habitude. J'étais de ses chevaux qui, de retour dans leur box, devait vite être déharnaché car sinon, ils se roulaient dans la paille avec la selle et risquait de se blesser. Mais mon box n'était pas prêt alors je fis attaché devant le temps qui soit entièrement fait par mon petit Ulrick préféré. Pendant que le jeune homme paillait mon box, je fis la rencontre de mes deux voisins. Ils était relativement sympas et j'allais certainement me sentir bien à Horse Beautiful.

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