J'ai demandé à la lune ♫
→ Florent, Céleste & Louis

Au programme : une magnifique journée en amoureux avec ma chérie, rien qu’à nous deux. Les rires seraient bien évidemment au rendez-vous et puis à mon avis, on allait aussi déballer toutes les conneries du monde puisque ça, on le faisait tout le temps ! Comme il faisait beau, on avait décidé de sortir un peu parce que bon, rester enfermé dans un studio, c’était pas ce qu’il y avait de mieux. Et puis comme je commençais à marcher de mieux en mieux – à vrai dire, je n’avais plus besoin de ma béquille sauf quand je restais debout trop longtemps – on pouvait se permettre d’aller se promener un peu à Etretat. Alors mes amis, cette journée s’annonçait vraiment très, très, très bien !

Nous nous retrouvions donc dans les superbes petites ruelles d’Etretat, un endroit que je connaissais maintenant comme ma poche puisque j’y passais beaucoup de temps, au grand dam de ma chérie. Enfin en soi, c’est pas vraiment un problème me direz-vous, le truc c’est que j’y restais la nuit quand je n’étais pas avec Céleste. Sauf que ces derniers temps, j’avais dû me passer de cet endroit à cause de mes blessures suite au braquage et puis bon, il n’y avait pas moyen que je me défende si jamais quelque chose m’arrivait. Donc voilà, pour l’instant, je me contentais de me promener là-bas le jour, en compagnie de ma charmante petite brune. D’ailleurs, celle-ci avait décidé de m’embêter aujourd’hui, comme elle le faisait toujours, en fait. La remarque sur mes vêtements me fît évidemment râler, parce que même si c’était dit avec le plus adorable des grands sourires, elle n’était pas la première à me faire une remarque sur mon style vestimentaire et je commençais vraiment à penser qu’il ne plaisait pas. Enfin bon de toute façon, moi, je n’allais pas changer, donc ils devaient faire avec ! Aujourd’hui, comme d’habitude, j’avais fait dans le simple : un jean bleu foncé et une chemise noire, pas de pull parce que j’avais déjà trop chaud, même si les températures n’étaient pas encore très élevées. Une quinzaine de degrés, quelque chose comme ça. Sauf qu’à Paris, j’avais connu des nuits terriblement froides donc à partir de dix degrés, pour moi, plus besoin de veste. J’vous épate, hein ?

Bref ! Même si je râlais un peu sur ma chérie, un sourire finissait toujours par étirer mes lèvres, tout simplement parce qu’elle était trop choupinoute et que je ne pouvais pas lui faire la gueule, c’était beaucoup trop dur, ça. Autre chose qui nous caractérisait, c’était qu’on n’arrêtait pas de papoter. Elle était un moulin à paroles, mais moi aussi quand je m’y mettais, donc attention, quand on était de bonne humeur tous les deux, fallait pas trop nous approcher au risque de ne pas pouvoir en placer une pendant un bon moment ! Souvent, je l’écoutais parler aussi, d’ailleurs là elle me parlait de ses journées avec le petit Lukas, qu’elle gardait à mi-temps parce qu’il lui fallait encore du temps pour me garder moi, aussi. Bon, c’était différent parce que moi, elle ne me racontait pas d’histoires pour que je m’endorme mais bon elle s’occupait de moi, quoi Même si là, je commençais à faire de plus en plus de choses tout seul : j’arrivais à employer mon bras droit et il s’était fort musclé d’ailleurs, à force de l’avoir sollicité. Brefons ! Sinon la bûche elle va râler parce que je fais un pavé et qu’elle a demandé de ne pas en faire

Après m’avoir taquiné un peu – j’allais prendre ma revanche, vous pouvez en être sûrs ! – elle m’arrêta et passa ses bras autour de ma nuque pour m’embrasser tendrement. Je lui rendis avec plaisir son baiser, tout sourire et là encore, je réalisais à quel point j’avais de la chance d’avoir une copine comme elle. Elle éloigna alors un peu son visage, puis frotta son nez contre le mien, taquine. Je lui dis doucement, presque en chuchotant :

« Je t’aime ! »

Comme pour le lui rappeler. Ben oui, fallait pas qu’elle l’oublie hein, ça, parce que j’avais déjà l’impression que je ne le lui disais pas assez alors, ho On voulut alors se remettre en route, mais je n’eus même pas le temps de mêler mes doigts aux siens qu’un blond approcha à toute allure pour la serrer fort dans ses bras. Quoi ? Comme ma chérie se débattait, je poussai un peu le blond pour qu’il la lâche, mais pas trop fort non plus parce que si je le poussais trop, elle basculerait en même temps que lui. Je fis donc ce geste, tout en gueulant d’une voix sèche :

« Woh, dégage de là toi ! »

Qu’est-ce qu’il lui prenait, à ce type ? Non mais à la limite, si Céleste ne s’était pas débattue et si elle avait accepté qu’il la prenne dans ses bras comme ça, j’aurais rien dit puisque j’avais fait exactement la même chose avec Camilla le jour de son retour en France, mais là, elle ne semblait pas savoir d’où ce blond sortait et ça semblait même lui faire peur, vu comment elle était venue se réfugier dans mes bras. Je passai donc mon bras valide autour d’elle et la serrai contre moi, tout en l’écoutant cracher quelque chose au visage du jeune homme. Celui-ci avait déballé quelque chose à toute allure et je n’avais même pas compris de quoi il parlait. Je lui lançai donc de la même voix sèche, tout en haussant le ton :

« On fait des câlins aux inconnus dans la rue ou comment ça s'passe ? »

Moi, jaloux ? D’habitude non, mais là pour le coup, j’étais colère. Non mais il débarquait comme ça, comme si de rien était et il prenait ma copine dans ses bras, à son aise. Pfiouuuu du calme Flo’, du calme… Le blond finit donc par se présenter, Louis. Il me demanda si Céleste n’avait pas parlé de lui et je lui lançai un regard étonné. Alors comme ça, il connaissait son nom ? Pourtant, ma brune avait l’air de le connaître ni d’Eve ni d’Adam.

« Bon écoute, je sais pas qui t’es, ni d’où tu sors, mais je te laisse deux minutes pour t’expliquer, sinon je sens que j’vais m’énerver. »

Une phrase dite sur un ton légèrement plus calme, mais encore bien énervé quand même. Je comprenais que dalle à la situation là, et d’ailleurs, ma crevette d’amour semblait être dans le même cas que moi. C’était qui, lui ?

J'ai demandé à la lune ♫
→ Florent, Céleste & Louis

Cette journée aurait dû être parfaite. Elle aurait dû être remplie de joie et de bonne humeur, d’amour, de tendresse. Sauf qu’un blond nommé Louis en avait décidé autrement. Ma chérie venait de me dire qu’elle m’aimait encore plus que moi je l’aimais – chose qui, au passage, était impossible – et je m’apprêtais à attraper sa main lorsque ce jeune homme arriva à toute vitesse pour la prendre dans ses bras. Euh… que… quoi ? Par réflexe et pour protéger ma copine qui ne semblait clairement pas contente de voir ce type, je le bousculai en haussant le ton. Evidemment, il n’accepta pas ça et me bouscula en retour pour finalement me balancer quelques phrases à la gueule, à son tour. Sa voix était froide et sèche, tout comme la mienne, et je sentais que je n’allais pas garder mon sang-froid bien longtemps. J’étais pas chiant comme mec, enfin quand même pas dans le sens où je cherchais les problèmes là où il n’y en avait pas. Je n’étais pas du genre à chercher la bagarre, au contraire, mais là, en même pas deux minutes, ce gars avait réussi à m’énerver. Le truc c’est que j’acceptais beaucoup de choses, pas de problèmes. Sauf que quand on touchait à ma copine et qu’elle n’appréciait pas, là, y’avait un gros souci par contre. Je lui répondis donc, froidement :

« Mon problème c’est toi, et j’ai pas vraiment l’impression qu’elle te connaisse, Céleste. Alors si y’a quelqu’un qui doit dégager ici c’est toi, pas moi. »

Comment il avait fait pour autant m’énerver ? Non mais le p’tit Flo’ calme et gentil il s’était envolé hein, là ! Maintenant, fallait pas qu’il me cherche plus, sinon ça allait vraiment mal tourner. Je m’en fichais complètement de mon épaule, s’il le voulait vraiment je lui mettrais mon poing dans la gueule hein, pas de soucis. Finalement, j’insistai pour savoir qui il était parce qu’avec tout ça, on n’en savait toujours pas plus et puis peut-être qu’au fond, ça m’intéressait un peu, oui. Sauf que sur le coup, je n’étais pas assez calme pour réaliser à quel point j’étais curieux de savoir à qui on avait affaire. Heureusement pour lui, le blond ne se fit pas prier. Louis Buenaventura. Un Espagnol, sûrement. Même très certainement. Et là … il ajouta quelque chose qui me cloua le bec. Ami d’enfance de Céleste… Mon regard s’adoucit un tout petit peu et c’est la que je réalisai ce qui était en train de se passer. J’écoutai le reste de ce qu’il avait à dire. Ils avaient été ensemble pendant deux ans et ma brune l’avait plaqué le jour de son accident de voiture. Oui ben pour le coup, je ne disais plus rien quoi … Je me contentai de jeter un petit coup d’œil à ma chérie, qui était encore plus étonnée, voir même choquée que moi. Elle avait pris un peu de distance par rapport à moi et je ne cherchais pas à me rapprocher parce que je ne devais pas exagérer dans ce que je faisais. Louis continua sa tirade avec ses regards mauvais et je me contentai de me taire, bien trop mal à l’aise, pour le coup. Je ne savais pas comment était Céleste avant son accident, je ne connaissais rien de sa vie avant l’accident et le pire, c’était qu’elle non plus n’en savait rien. Peut-être quelques petites choses, mais en tout cas, elle ne se rappelait plus de cet Espagnol. Je la regardai donc discrètement pour ne pas l’oppresser et je vis une larme rouler sur sa joue, une larme qui m’arracha le cœur. Je ne voulais pas la voir pleurer, pas à cause de lui. Je la laissai pourtant, attendant que l’un d’eux bouge, je ne savais vraiment pas quoi dire et maintenant, je ne pensais pas que dire quoi que ce soit nous avancerait. Louis finit par tourner les talons, et c’est là que ma chérie s’énerva. Vraiment. Elle se mit à gueuler de toutes ses forces, sans s’arrêter, elle fit tout un discours sur le comportement du jeune homme et elle avait raison sur tous les points. Je la laissai crier, je la laissai s’énerver parce qu’il fallait que ça sorte, ça lui ferait du bien par la suite, même si là c’était une épreuve très compliquée à passer. Elle s’était dirigée vers lui pour le prendre par le col, sans pitié et les larmes s’étaient mises à couler sans s’arrêter. Ca me faisait juste trop, trop mal de la voir comme ça. Ma moitié, mon amour, mon cœur, ma vie, mon oxygène. Quand elle allait mal, j’allais mal, et ce blond allait payer. Finalement, elle fit demi-tour et je m’avançai vers elle pour la prendre dans mes bras. Je passai ma main dans ses cheveux, doucement tout en lui chuchotant :

« Calme-toi, ça va aller. » je la serrai contre moi, ne prêtant plus attention à l’Espagnol pendant quelques secondes, puis tournai la tête vers lui, ne lâchant pas ma belle. Je lui dis d’une voix étonnement calme, sûrement pour continuer à calmer un peu ma brune. « Je pense qu’il va falloir qu’on discute, tous les trois, parce que là c’est ni l’endroit, ni le moment de parler de ça. T’es venu, maintenant t’assumes et tu restes ici. » Je posai mon index en-dessous du menton de Céleste et le relevai pour l’inciter à me regarder, puis j’essuyai doucement ses larmes à l’aide de mes pouces et lui dis : « Ca va aller, ne t’inquiète pas. »

Je posai un doux baiser sur son front, puis la repris dans mes bras et lançai à Louis : « On va se calmer, tous les trois, et on va parler parce que ça ne sert absolument à rien de se gueuler dessus, surtout qu’aucun de nous est vraiment en tort. C’est juste un gros malentendu. » Je repassai doucement ma main dans les cheveux de Céleste et lui posai un baiser dessus, en tentant de la calmer. Son passé l’avait rattrapée au galop et le choc avait été grand, c’était tout à fait normal qu’elle réagisse comme ça. J’espérais vraiment qu’elle accepterait de discuter un peu pour mettre tout ça au clair, parce que je ne pensais pas vraiment que Louis était quelqu’un de mauvais, au contraire. Sur le coup de l’énervement, j’avais mal réagi, mais là fallait surtout qu’on s’explique, le plus calmement possible.

J'ai demandé à la lune ♫
→ Florent, Céleste & Louis

Non, je n’étais pas gentil, amical, agréable et plein d’humour. Pas léger, comme d’habitude. Là, j’étais vachement sur les nerfs, faut le dire. En même temps, quand on s’en prend à ma copine, impossible que je sois calme, surtout que ce n’était pas une simple petite dispute, ma chérie en pleurait ! Et ça, non, je n’acceptais pas. Quand elle allait mal, j’allais mal, et qu’on la touche, non, je n’acceptais tout simplement pas. Du coup je m’étais énervé sur lui et on n’avait pas pu éviter les bousculades des deux côtés, mais à vrai dire, j’en avais un peu rien à faire de mon épaule, je ne sentais même plus la douleur d’ailleurs. Le ton que je prenais était glacial et pas amical du tout, mais ce gars-là ne méritait pas mieux. Il la faisait souffrir, ma Céleste, et pas qu’un peu. Confrontation avec son passé, et elle n’y avait pas été préparée. C’était venu comme ça, d’un seul coup et elle n’avait rien pu y faire, elle avait encaissé tout ce que Louis lui avait balancé à la tête. Des insultes, des reproches, des choses dont elle ne se souvenait même plus. Finalement, en essayant de calmer ma crevette d’amour, je m’étais calmé moi aussi et j’avais commencé à réfléchir un peu. Louis ne pouvait pas savoir ce qui lui était arrivé, il l’avait cherchée en vain pendant un long moment et là, il venait de la revoir vivante. Oui, c’était peut-être une raison pour laquelle il avait le droit de la prendre dans ses bras. Oui, on avait peut-être mal réagi tous les deux : moi sur mes gardes et elle pareil, mais on ne pouvait pas savoir. Tout était juste un gros, très gros malentendu et j’en fis donc part aux deux devant moi, tout en gardant Céleste dans mes bras. Je lui fis quelques baisers, passai ma main dans ses cheveux et lui parlai d’une voix douce pour qu’elle se calme le plus possible. Je détestais la voir comme ça, j’avais horreur de ça. Je relevai doucement sa tête et essuyai ses larmes, tout en lui parlant encore. Puis je reportai mon attention sur Louis, qui se mit à s’excuser. Ca, par contre, c’était bien, vraiment. Même si on allait sérieusement devoir parler pour réussir à s’entendre, tous les trois, je devenais de plus en plus calme et la pression retomba d’un coup. Pas pour Céleste, par contre. Elle lui répondit sur un ton acide que ce n’était pas à elle qu’il devait s’excuser et que la prochaine fois qu’il me rentrait dedans, il aurait affaire à elle. Tout de suite, je l’arrêtai en posant mon index sur ses lèvres.

« Hey, hey, non. C’est pas grave ça, vraiment. » je souris très légèrement pour l’encourager à sourire un peu elle aussi, puis continuai, d’une voix toujours aussi douce : « Tu sais bien que j’ai déjà vécu bien pire, hein. »

Je l’embrassai tendrement sur les lèvres, puis levai les yeux vers Louis. Non mais vraiment, j’étais content qu’il s’excuse, parce que sinon on y passerait la nuit. Peut-être qu’il n’avait vraiment pas un mauvais fond, ce Louis, qu’il avait juste été beaucoup trop content de revoir ma chérie. Je le comprenais de plus en plus, ce gars, et même s’il avait fait du mal à ma copine, il n’avait pas fait exprès. Et puis son sourire, pourtant sincère et peut-être justement trop sincère qui rendit Céleste vraiment mal… Elle devint toute pâle et s’appuya contre moi, tandis que j’essayais de la soutenir le plus possible, littéralement. Après quelques secondes, elle sortit une petite phrase où elle proposait d’aller au café pour parler. Je souris très légèrement et lorsqu’elle se mit à trembler, je passai ma main sur son bras, posai mon menton sur sa tête, puis posai un baiser dans ses cheveux.

« Bonne idée. » je la lâchai un peu, puis l’invitai à me prendre la main. « Ca va aller ? » lui demandais-je d’un voix douce, un léger sourire aux lèvres pour essayer de la mettre à l’aise le plus possible. Je m’adressai alors à Louis d’une voix presque plus énervée, bien qu’encore un peu tendue : « On va aller au café là-bas un peu plus loin, ça te va ? »

En fait, c’était pas vraiment une question, puisqu’on se mit en route doucement, mes doigts entrelacés à ceux de Céleste. Le café se situait dans le centre d’Etretat, à peine à quelques mètres d’où on était. Quelques passants nous lançaient des regards discrets un peu inquiets, et je me contentai de leur faire un petit sourire pour les rassurer, eux aussi. Ben non, on n’allait pas faire de mal à Céleste ni rien hein, interdiction de penser des choses pareilles Je poussai alors la porte du café et je choisis une table un peu isolée, pour ne pas qu’on nous dérange parce que je sentais que cette discussion allait être très, très importante autant pour elle que pour Louis.

« Cette table-là, ça vous va ? »

Une question un peu bête, sûrement, parce qu’on s’en fichait un peu de la table mais quand même, la politesse avant tout. Une petite minute après, nous étions assis tous les trois, moi à côté de ma chérie, Louis en face de nous. J’avais d’ailleurs tenu la chaise à ma princesse avant qu’elle s’asseye : c’était un petit détail mais il l’aiderait peut-être à se sentir un peu mieux, on sait jamais. Presque en chuchotant, je lui glissai à l’oreille :

« Si tu veux que je parle pour toi je le ferai, si ça peut t’aider. Mais je crois qu’il vaut mieux que tu racontes toi-même ton histoire. Courage. » je lui fis un petit kiss sur la joue et caressai doucement celle-ci avec mon pouce, puis je me concentrai sur la conversation, qui n’allait peut-être pas être facile, mais au moins on pourrait s’expliquer, tous les trois. Je savais que Céleste pourrait le faire, même si ça lui ferait du mal. De toute façon, je serais là pour elle si ça n’allait pas, j’étais juste à côté, je ne la lâcherais pas. Pas question.

J'ai demandé à la lune ♫
→ Florent, Céleste & Louis

Ma chérie était vraiment très, très mal, ça la rendait malade d’entendre tout ce que Louis avait à lui dire et moi, je me contentais de la soutenir le plus possible pour ne pas qu’elle s’effondre totalement. Je ne faisais pourtant pas grand-chose : quelques baisers, quelques caresses et des mots doux, mais si ça la calmait, tant mieux. Je ne voulais que ça moi, qu’elle se sente un peu mieux malgré tout. Même si Louis n’était pas une mauvaise personne en soi, je lui en voulais de la faire souffrir comme ça. Ne voyait-il donc pas qu’elle était pire que mal, qu’elle ne supportait pas de l’entendre dire des choses pareilles ? On avait sérieusement besoin d’une discussion tous les trois, parce que ça ne pouvait plus continuer comme ça.

D’ailleurs, passons directement au moment où nous étions partis vers le café, voulez-vous ? J’avais donc pris ma brune par la main pour la rassurer encore un peu plus. Ben oui, je m’inquiétais pour elle, et pas qu’un peu ! :alala:Son passé, c’était pas quelque chose à prendre à la légère et d’ailleurs, j’y avais déjà souvent réfléchi. Comment ça fait, de ne pas savoir d’où on vient, de ne pas savoir comment on était, qui on était ? Souvent, je m’étais imaginé tout ça et honnêtement, ça me faisait peur. Je n’étais pas du genre à facilement me mettre dans la peau des autres mais là pour le coup, je ne comprenais que trop bien ma petite chérie. Finalement, nous nous étions donc installés à une petite table à l’écart des autres pour être tranquilles et j’avais tenu la chaise à Céleste le temps qu’elle enlève son blouson.  

Une fois assis, je la sentis toujours très, très tendue. Ce qui était normal en soi, puisqu’elle allait raconter ce qui lui était arrivé, repenser à toutes ces choses qu’elle aurait aimé oublier, qu’elle avait d’ailleurs oublié mais qui étaient revenus en un coup, en ce moment-même. Je lui glissai encore une petite phrase pour la rassurer, pour lui faire savoir que si ça n’allait vraiment pas, j’étais là pour elle, que je l’aiderais volontiers. C’était la moindre des choses, je ferais tout pour elle de toute façon. Elle me regarda ensuite, le regard plein d’incertitude et ça me déchirait le cœur de la voir dans un état pareil. Elle me murmura pourtant en retour, très rapidement, que ça irait. Je ne répondis rien par la suite, je ne voulais certainement pas l’oppresser, fallait qu’elle prenne son temps pour bien réfléchir à ce qu’elle dirait à Louis, comment elle lui expliquerait. Le petit kiss que je posai sur sa joue la fit légèrement sourire et ça, par contre, ça me donnait chaud au cœur. Même si ce n’était pas encore tout à fait ça, au moins, elle souriait. Elle se mit à regarder autour d’elle en tordant nerveusement ses mains et j’aurais bien aimé les lui prendre, d’ailleurs, mais je me retins parce que je ne savais pas quel effet ça lui ferait. Je commençais vraiment à connaître ma chérie par cœur, mais dans une situation pareille, ce ne serait sûrement pas la même chose. Finalement, c’est la voix de Louis qui brisa le silence, il s’impatientait,  le gaillard. Ce que j’appréciais, c’est qu’il n’avait pas dit ça sur un ton insistant ni rien, c’était bien ça. Elle tourna tout de suite sa tête vers lui, prit son courage à deux mains et elle commença son histoire d’une petite voix à peine audible, un peu rauque. Pour ma part, je restais silencieux, ce n’étaient pas directement mes affaires, moi je ne servais qu’à la rassurer, c’est tout. Je l’écoutais pourtant parler attentivement, je ne ratais pas une miette de ce qu’elle racontait. Est-ce que je dois vraiment vous dire que j’étais fier d’elle ? Très fier, même ? Je crois que si vous vous mettiez à ma place, vous ne me comprendriez que trop bien. Comme elle l’avait dit au début, elle n’y allait pas par quatre chemins et c’était une bonne chose : elle aurait vite terminé de raconter son histoire, du coup. Une fois sa petite tirade terminée, elle essuya une petite larme qui avait roulé sur sa joue et elle détourna son regard de Louis pour me regarder, moi. Même si ce n’était pas vraiment le moment de sourire, je lui en fis quand même un petit, sincère pour la rassurer. Elle avait été parfaite. Elle avait tout expliqué en à peine quelques phrases et d’ailleurs, je ne savais même pas comment elle avait fait. Je posai ma main sur son épaule et je lui dis doucement :

« C’était parfait. » je lui posai un baiser sur le front et lui chuchotai à l’oreille : « Je suis fier de toi. »

Mon sourire s’agrandit un peu et en m’éloignant de son visage, je lui pris la main, doucement. Je fis une petite pression pour l’encourager, puis posai mon regard sur Louis, j’étais bien curieux de voir sa réaction, tiens. C’est clair que ce n’était pas quelque chose à prendre à la légère et j’espérais vraiment qu’il ne le fasse pas, sinon je vous jure que j’allais me fâcher tout rouge :alala:Maintenant au moins, il comprendrait nos réactions à tous les deux et il comprendrait qu’on ne lui avait pas aboyé dessus pour rien. C’était une mauvaise épreuve à passer, et puis tout irait beauuuucoup mieux. J’en étais persuadé.