Faire une bourde ? Je n'avais pas cette intention du tout. Mais j'avais tenu à présenter Cécilia et Isaure, les deux femmes de ma vie. L'une ma sœur adoptive, l'autre ma chérie. Mais il y avait des fois où je doutais tout de même de leurs sentiments à toutes les deux... L'une semblait se comporter comme une femme amoureuse, et l'autre était souvent distante. Mais je pouvais comprendre, après ce que je lui avais fait.
J'avais passé ma journée à Beautiful, mais le rendez-vous sous le saule pleureur me préoccupait tellement sans que je sache pourquoi. Après avoir failli planter ma fourche dans le pied d'une palefrenière et envoyé un pli de foin dans la figure d'un collègue, je finis par abandonner avant de devenir un danger public ambulant et m'enfermai dans mon studio. Où le bazar qui s'y trouvait me déprima à moitié. J'essayai de ranger, de remplacer cette foutue ampoule qui avait grillé dans l'entrée et récoltai un « SHPAF » au-dessus de ma tête en guise de remerciements. Ce n'était pas mon jour... Et peu motivé à faire un remake de la mort de Cloclo, je mis des gants pour ne pas me faire électrocuter à cause de mes mains moites. Cette mission terminée (je me sentais :héros: vous pouviez pas savoir comment !), je ne sus pas que faire, bien qu'il y ait du boulot en perspective... Cela ne m'empêcha pas de tourner en rond comme un lion en cage, sans me décider pour telle ou telle tâche ménagère. Finalement, je descendis vers le saule pleureur où nous avions rendez-vous tous les trois, pas impatient d'y être mais plutôt stressé par les différents scénarios qui pouvaient avoir lieu. Isaure et Cécilia qui sympathisent, Isaure qui fait une crise de jalousie et qui fasse acte d'impolitesse face à Cécilia, Cécilia qui la provoque en essayant de me garder pour elle (cette chipie que j'adorais en était totalement capable !)... Je redoutais surtout qu'Isaure prenne mal mes liens affectifs envers Cécilia même s'ils n'étaient que fraternels, car elle ne savait pas que Cécilia était ma sœur adoptive et notre affection était si manifeste que le doute était parfois permis. Mais si je lui expliquais clairement, elle allait comprendre, elle n'était quand même pas stupide !
Arrivé sur le lieu en avance, il n'y avait évidemment aucune des deux filles que j'attendais. Normal me direz-vous. J'attendis le moment en faisant le tour de l'arbre jusqu'à en avoir le tournis, en tirant une ou deux branches pendantes sans qu'elles se détachent, en prenant un grosse feuille trouvée par terre et en enlevant tout pour garder les rainures qui la parcouraient après m'être assis... Jusqu'à entendre des pas dans mon dos, sentir deux mains dans mon dos et des cheveux blonds qui entraient dans mon champ de vision. Ma soeurette était lààà *-* Je me relevai pour lui faire face et la pris dans mes bras. time ! Nous commençâmes à nous raconter nos vies, ce que nous avions fait ses derniers temps et elle rit plusieurs fois lorsqu'elle sut les maladresses que j'avais commises ce matin. Évidemment, je ne lui avouai pas qu'elles étaient le résultat du stress du rendez-vous entre les deux femmes... Finalement dans son élan, elle m'embrassa avec enthousiasme sur la joue – même si je me doutais qu'il n'y avait pas que de l'enthousiasme là-dedans -.
Finalement, j'entendis la voix de celle que j'attendais le plus impatiemment. Mais cette voix n'avait pas le ton chaleureux que je lui connaissais souvent... Il était glacial, plein d'une jalousie coléreuse contenue. J'aurais dû me douter qu'elle réagirait comme ça ! Mais maintenant, il était trop tard. Je me tournai vers elle, tout sourire.
- Salut ! On n'attendait plus que toi !
J'avais choisi de ne pas réagir au sarcasme qu'elle avait émis. Pas la peine d'aggraver les choses, même si d'habitude c'était ce que j'avais tendance à faire, chercher les embrouilles.

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