Je crois en toi.
→ Kayleigh et Black Dream

Ca faisait maintenant plusieurs mois que Black Dream était arrivé à HB, mais tout le monde se souvenait de son arrivée, comment dire… mouvementée. En effet, il avait effrayé tout le monde en butant un mec qui ne lui plaisait pas trop, et cette histoire, personne ne l’avait oubliée. Il était qualifié de cheval dangereux, caractériel avec un mauvais fond. Mais était-il vraiment comme ça ? N’y avait-il vraiment rien à faire de lui ? Je n’en étais pas si sûre. J’étais même presque certaine que cet entier avait un énorme potentiel, mais qu’il fallait juste qu’il le montre. J’avais pris l’initiative de m’occuper du fameux Black Dream, pour essayer d’en tirer quelque chose de potable. J’avais fait ça surtout parce que ça me bouffait de voir Jesse triste en voyant que Black avait changé, et je voulais tout faire pour qu’un sourire réapparaisse sur son visage. J’avais plutôt confiance parce qu’il m’avait raconté leur histoire à tous les deux, que j’avais trouvée très touchante. Je m’étais donc portée volontaire pour m’occuper de lui avec Jesse, puisque personne n’était prêt à le faire de toute façon.

J’étais sûre d’avoir pris la bonne décision, et j’allais tout faire pour que Black se sente mieux dans sa tête. Ca faisait maintenant quelques mois que je passais un peu de temps avec lui dans son box chaque jour, seulement dix minutes, voir un quart d’heure, pas plus parce que je n’avais pas énormément de temps devant moi. J’avais Vent d’Automne à sortir tous les jours et ça me prenait un temps fou, en plus avec mon boulot de palefrenière, c'était pas génial. Mais dernièrement, ils avaient refait les attributions. Devinez qui m’était confié ? Ouaip’, c’est ça. Black Dream. J’avais vraiment été heureuse de voir ça, de voir que je pourrais passer plus de temps avec lui sans me faire taper sur les doigts. A vrai dire, notre relation était plutôt neutre jusqu’à présent, je ne l’intéressais pas plus que ça, mais il ne me rejetait pas, non plus. Il savait que Jesse me faisait confiance et que donc, lui aussi pouvait le faire, mais ce n’est pas comme s’il était incroyablement heureux en me voyant, non plus. Vous voyez ce que j’essaye de vous dire, n’est-ce pas ?

Vêtue d’un pantalon d’équitation noir et bleu clair, d’un t-shirt simple et d’un pull – il ne faisait plus très froid maintenant – je me dirigeai vers le box de l’entier, le box où j’avais passé un peu de temps chaque jour. Ce cheval m’intriguait, et pas qu’un peu. Je m’approchai de son box et m’arrêtai devant, pour le saluer.

« Black Dream ! »

Je lui caressai doucement le chanfrein et ouvris la porte de son box. Je ne savais pas encore ce que je ferais avec lui aujourd’hui, je n’avais pas eu le temps de me fixer des objectifs, mais je voulais à présent juste être avec lui, peu importe ce qu’on faisait. J’entrai dans le box et fermai la porte derrière moi – il était imprévisible malgré tout – et vérifiai s’il avait bien terminé sa ration. J’allais devoir le motiver, lui montrer que sa vie n’était pas si misérable que ça, et qu’au moins deux personnes croyaient en lui. Ca prendrait le temps que ça prendrait, mais je voulais à tout prix qu’il soit un des chevaux les plus heureux de ce centre équestre.

Je crois en toi.
→ Kayleigh et Black Dream

Je m’étais calmement approchée du box de Black Dream, des idées plein la tête, mais incapable de décider lesquelles je réaliserais, pour le coup. Mon premier objectif, et aussi le plus grand, c’était de le motiver, de faire passer cet ennui qui le hantait chaque jour. Avant de le travailler, je voulais créer au moins un petit lien avec lui, qui grandirait au fur et à mesure. Ce qui était bien, déjà, c’est qu’il m’acceptait : il ne s’amusait pas à me mordre et ne semblait pas vouloir me buter. C’était une très bonne chose, en ces quelques mois, j’avais réussi à gagner sa confiance un tout, tout petit peu.

Sur le chemin vers son box, je vis Black qui sortit sa tête de son box, puis retourna se poser au fond de son box. C’était la réaction qu’il avait à chaque fois, comme s’il attendait Jesse, qu’il espérait le voir mais que finalement, il réalisait que ce n’était que moi, déçu. Sauf que le p’tit Jesse il ne s’était pas remis de son accident, pas encore en tout cas, et les côtes cassées, c’était tout sauf pratique pour monter, tout ça. Enfin bon, une fois devant son box, j’appelai l’étalon par son nom, avant d’entrer dans sa petite chambre à lui et de refermer la porte derrière moi, pour éviter qu’il s’en aille. Malgré le fait qu’une petite confiance se soit installée entre nous, il restait un cheval imprévisible quand même.

Je vérifiai s’il avait bien terminé sa ration, ce qui était le cas. C’était important pour voir s’il n’était pas malade ou trop ennuyé, et je le faisais chaque jour après avoir donné à manger aux chevaux. Il se mit à fouiller dans mes poches et ça me fit légèrement rire, en plus il avait sa petite technique pour ne pas se choper de claque. Non mais de toute façon je ne lui en voulais pas, c’était déjà bien qu’il s’intéresse à moi, même si ce n’était que pour des carottes. Par contre, fallait pas qu’il attrape de mauvaises habitudes quand même hein ! Je l’arrêterais si nécessaire.

« Alors, tu veux faire quoi aujourd’hui ? » je le caressai doucement sur l’encolure, avant de continuer : « une petite séance de broutage, ça te va ? »

Je lui parlais d’une voix douce et calmante, attentionnée aussi. Je pris son licol, accroché à la porte de son box et le lui mis, puis y attachai une corde. J’ouvris la porte du box et l’emmenai brouter sur la petite étendue d’herbe pas très loin de la première allée. Au moins, il sortirait un peu, et l’herbe, chaque cheval aimait ça. Sur le chemin, je fis bien attention à ce qu’il marche à un bon rythme, en le retenant de temps en temps. Une fois arrivée au petit carré d’herbe, je relâchai un peu la longe pour qu’il puisse descendre la tête jusqu’à l’herbe.

« T’aimes ça hein, pas vrai ? »

Je crois en toi.
→ Kayleigh et Black Dream

Voilà que je me retrouvais dans le box de la terreur, le fameux Black Dream, l’entier que tout le monde craignait. Il y avait de quoi, oui, mais c’est dommage que personne ne prenait le temps de vraiment s’en occuper, à part Jesse et moi. Enfin Jesse, il venait moins souvent maintenant à cause de sa chute avec Albatros, mais moi, je faisais de mon mieux pour que ce cheval se sente un peu mieux chaque jour. Je vérifiai s’il avait bien tout mangé et il me regarda faire, pour enfin retourner à la porte de son box, désintéressé. Ben oui, je ne l’impressionnais pas et puis dehors, y’avait des choses beaucoup plus passionnantes qu’une blondinette ennuyante quand même. Je l’observai pendant quelques secondes et soupirai : l’entier jouait à la terreur, les oreilles plaquées en arrière, les dents en avant. Non mais, c’était normal quand même que personne n’ose l’approcher, vu comment il était effrayant. Personnellement, je n’aurais jamais cru approcher un cheval comme ça d’ailleurs, mais c’est grâce à Jesse que je l’avais fait quand même. Et puis voilà, il s’était habitué à moi, moi à lui, et c’était bien comme ça. Je lui parlai doucement en lui caressant l’encolure, et il posa ses yeux sur moi, soufflant par les naseaux. Pourquoi il faisait ça ? Aucune idée, mais c’était sûrement un signe d’ennui. Bon alors, pourquoi ne pas le sortir un peu ? Rester enfermé entre quatre murs n’était pas la chose la plus agréable et puis qui sait, ça lui ferait peut-être du bien. Je lui mis donc son licol et il ne se fit pas prier, pour mon plus grand plaisir.

J’ouvris la porte de son box et l’entier arqua l’encolure pour faire le beau. Ah, j’vous jure, ces étalons ! Une fois dans l’allée, il se mit à panacher sa queue et à piaffer, chose qui m’agaçait pas mal. Rholala, quel caractère ! Comme par hasard, un de mes collègues passa et je n’eus même pas le temps de m’éloigner avec le dada, qu’il se cabra un peu, poussant un hennissement puissant qui effraya le pauvre palefrenier. Evidemment, je le grondai comme il se devait :

« STOP ! C’est quoi ça, qu’est-ce qui te prend encore ? » Le tout dit d’une voix sévère et sèche, sans pitié.

Je m’excusai auprès de mon collègue, avant de continuer ma route, le grand cheval à mes côtés. Heureusement qu’il ne m’impressionnait plus, celui-là, sinon j’aurais été morte de trouille en me trouvant si près de lui. Il continua malheureusement à piaffer, mais au moins, il me suivait et se tenait relativement tranquille. C’était déjà ça ! Je m’arrêtai ensuite au petit carré d’herbe où j’avais prévu de le faire brouter, et lui laissai donc du mou pour qu’il puisse baisser la tête et manger. Il semblait étonné de me voir faire ça, et releva la tête, hennissant encore une fois, humant l’air. N’ayant aucune réponse, il finit donc par baisser la tête et se mettre à brouter bien sagement. Je m’appuyai contre l’arbre qui se trouvait à proximité, l’observant en train de mâchouiller de l’herbe.

« Qu’est-ce qui t’est arrivé ? Pourquoi tu fais ton relou avec tout le monde ? C’est tellement dommage, parce que j’suis sûre que t’es un cheval génial… »

Evidemment, il ne comprendrait pas ce que je lui disais, mais tant pis. Je parlais d’une voix douce, qui servirait à l’apaiser un peu, ou en tout cas, je l’espérais. Ce cheval avait un avenir, ici, un très grand avenir même, mais fallait juste qu’il cesse ses conneries et qu’il se comporte comme un bon cheval docile. Ca prendrait du temps, évidemment, mais j’étais sûre que ça allait se passer comme ça et que finalement, on aurait un dada génialissime.

Je crois en toi.
→ Kayleigh et Black Dream

Ah ben tiens, il acceptait le licol comme si de rien était, l’entier ? C’était assez étonnant ça parce que bon, vu comment il était chiant et limite dangereux avec tout le monde, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit si gentil pour le licol. Ben vous voyez, ça servait à quelque chose de connaître Jesse ! :héhé: Je rigole hein bien sûr, mon blondinet, j’étais juste trop contente de l’avoir rencontré et puis voilà, quand j’étais avec lui, j’étais aux anges ! Enfin bon, on était là pour parler du pie, et pas de mon n’amour de blond. Je l’avais donc sorti de son box sans trop de mal, le seul problème c’est qu’il faisait le beau et qu’il se prenait pour le roi du monde. Bah oui, c’était un entier, que voulez-vous ! Non mais en fait, y’a quelques temps, j’aurais eu trop peur de sortir un étalon pareil, il était pas petit le Black Dream et puis moi, je faisais minuscule à côté ! Et puis avec sa gueule de T-rex enragé, il était plutôt effrayant, quand même. M’enfin bon, j’avais réussi à l’apprivoiser un minimum, surtout avec l’aide de Jesse et pour l’instant, il ne s’en prenait pas à moi donc je gérais.

Je l’avais donc sorti dans le couloir et le fait qu’il fasse le beau me laissait plutôt indifférente, en fait, mais c’est le moment où il s’en prit à un pauvre de mes collègues qui me fit réagir. Je le grondai fermement, d’une voix sèche et sans pitié. Fallait vraiment qu’il arrête là, où il finirait en saucisson dans pas longtemps et malheureusement, je ne pourrais rien y changer. Je m’excusai donc auprès du palefrenier et poursuivis ma route vers le carré d’herbe. Bon en fait, il ne l’avait pas mérité du tout mais j’espérais que ça l’apaiserait un minimum. Et puis mon objectif le plus important était de gagner sa confiance, petit à petit.

Donc voilà, je l’avais emmené au carré d’herbe et je rallongeai donc la longe pour le laisser brouter un peu à son aise. Je lui dis quelque chose et il releva la tête vers moi, comme essayant de comprendre ce que je lui disais. Voilà, son côté mignon refaisait surface. Il s’approcha de moi et fouilla dans mes mains, que j’ouvris un peu, puis je caressai doucement son nez. Je crois que c’est une chose que peu de gens auraient osé faire, de peur de se faire bouffer par l’entier, mais moi, j’étais plutôt en confiance. Bon, il était assez imprévisible donc si ça se trouvait, j’allais finir par ne plus avoir de main, mais je prenais le risque malgré tout. Il soupira, comme ennuyé de ne rien trouver dans mes mains, puis se mit à ébouriffer mes cheveux. Je ris légèrement, avant de lui dire :

« J’me suis lavé les cheveux hier, mais bon apparemment, tu préfères me voir moche, c’est ça ? »

Je parlais dans le vide, bien évidemment, mais tant pis. Il souffla ensuite dans mon cou, un geste qui me fit rire encore une fois, puis il se remit à brouter comme si de rien était. Je le laissai faire, tranquillement, attendant qu’il ait terminé. Après à peine quelques minutes, il se remit devant moi et se tourna, me montrant son dos. Il se mit ensuite à tourner autour de moi dans un tout petit trot et sur le coup, je ne compris pas vraiment. Il avait peut-être besoin de bouger, c’est ça ? Une balade me tentait bien, mais quand même, vu comment ce cheval était dangereux… Et puis je n’étais encore jamais montée sur son dos et honnêtement, j’aurais préféré faire ça en présence de Jesse… Mais après tout, pourquoi ne pas essayer ?

« Je sais pas si c’est ce que tu veux, mais on peut toujours essayer... »

Par contre, je devais un minimum me préparer et le préparer, lui aussi. Parce que sans mors, pas sûre que j’arrive à le retenir si jamais il s’emballait, et puis je n’allais pas le monter sans bombe, pas question. Je l’emmenai donc de nouveau dans les écuries et l’attachai à un anneau, bien loin des autres chevaux et des éventuelles personnes qui pourraient chercher à l’approcher. Je partis dans la sellerie et pris le filet qui se trouvait à son nom, pris ma bombe dans mon casier et retournai voir Black.

« Bon, si c’est pas ce que tu veux, fais-le moi comprendre parce que j’ai pas forcément envie de tomber de là-haut hein. »

Je lui mis son licol en collier, puis lui mis son filet sans trop de problèmes. J’allais essayer de le monter à cru. Après tout, si je tombais, je tombais, mais qui ne tente rien n’a rien. Je mis ensuite ma bombe et passai les rênes au-dessus de son encolure, pour finalement l’emmener dans la cour d’HB. D’un geste agile, je sautai sur son dos pour m’y retrouver en sac à patates – vous voyez le truc, hein ? – et je passai ensuite ma jambe par-dessus la croupe pour me retrouver dans une position normale sur son dos. Est-ce qu’il allait bouger ou pas ?

Je crois en toi.
→ Kayleigh et Black Dream

Voilà que je me retrouvais seule avec l’énorme dada qu’était Black Dream, imposant, terrifiant même. Sauf que moi, j’étais plutôt en confiance. Il n’avait pas de dent contre moi et puis il semblait même m’apprécier un tant soit peu, donc tout allait pour le mieux ! Ben oui, tout le monde le craignait et je trouvais ça vraiment dommage d’ailleurs, parce qu’au fond, c’était un super cheval, incroyablement doué et puis peut-être même gentil au plus profond de lui-même. Ben oui, un jour, il avait été gentil, donc c’était que la gentillesse ne lui était pas étrangère, n’est-ce pas ? Enfin voilà, j’essayais de positiver par rapport à lui et de me convaincre moi-même des qualités de ce cheval. J’avais eu du mal à lui en trouver au début mais là, petit à petit, je commençais à réaliser que ce n’était pas une si grande terreur que ça.

Enfin voilà, je l’avais donc emmené brouter rapidement pour qu’il se détende un peu et même si je n’aurais peut-être pas dû le récompenser après ce qu’il avait fait au palefrenier, je l’avais quand même laisser manger à sa guise. Sauf qu’à un moment, il s’était arrêté et m’avait fait tout un show en trottinant autour de moi, impatient. C’est vrai qu’il n’avait plus eu tellement d’exercice ces derniers temps le gros… Une idée folle me traversa ensuite l’esprit : celle de grimper sur son dos. C’était peut-être très, très risqué, mais qui ne tente rien n’a rien comme on dit et puis curieusement, je lui faisais pas mal confiance, à ce cheval. Je voulais qu’il soit heureux et pour être heureux, un cheval avait besoin de bouger. Donc voilà, je l’amenai dans les écuries et il se mit à penser que je le rentrais au box, donc il ralentit et j’eus du mal à le faire avancer.

« Allez, tête de mule ! Je vais pas te rentrer, t’inquiète pas. »

Une fois passé son box, il se remit à marcher à une vitesse correcte et je soupirai en secouant la tête. Non mais quel imbécile, à toujours vouloir faire sa loi comme ça. Enfin bon, je ne me plaignais pas puisque c’était déjà un très grand pas qu’il me suive sans que je me fasse bouffer ! Donc Kay’, tais-toi et prépare ton cheval. C’est ce que je fis donc sans me faire prier et rapidement, Black Dream avait son filet. Je le monterais à cru, ce qui représentait un risque en plus, mais tant pis, je tentais le tout pour le tout. Au pire je tombais, je me tuais, et Black Dream aurait gagné. Tant pis. Heureusement que Jesse n’était pas là, sinon je me ferais tuer par lui, d’ailleurs ! Enfin bon. J’amenai donc Black Dream dans la cour et rapidement, je m’étais mise sur son dos en sac à patates, histoire de voir quand même ses réactions avant de me mettre en position normale. Il bougea la tête d’un geste vif mais se laissa faire pour le reste, et un sourire s’afficha sur mon visage. Je me mis en position normale, c’est à dire une jambe de chaque côté – je vous jure ! – et je lui dis donc sur un ton amusé :

« Bah hey, tu t’es transformé en mouton Black ? »

Il était tout gentil là, je le reconnaissais à peine ! C’était vraiment Black Dream la terreur, là ? Enfin bon, je n’allais pas crier victoire trop rapidement parce que qui sait ce qu’il allait me faire comme bêtises. D’ailleurs, en voyant que je ne faisais rien sur son dos, il partit au trot et je repris rapidement les rênes pour l’arrêter en lui disant :

« Je t’ai pas demandé d’avancer, tête de mule ! Tu n’avances que quand je te le dis, sinon je boude. Et quand je boude, c’pas cool ! »

Oui, je lui parlais comme à un bébé. Mais tant pis ! D’ailleurs, c’était un peu mon bébé hein, en quelque sorte Je l’avais pris sous mon aile et j’essayais de m’en occuper le plus possible, donc je pouvais le qualifier de « bébé ». Oui bon d’accord, il est tard et la RPG’iste galère à se concentrer, et puis elle nous sort des conneries pas possibles, mais bon, chut hein Une fois Black arrêté, je lui fis une petite pression des mollets pour le faire partir au pas. Je lui parlai, encore et toujours sur un ton un peu nonchalant, mais je restais très concentrée quand même : je m’attendais à tout avec lui.

« Voilà, là tu peux avancer. » je soupirai légèrement, puis souris à nouveau, profitant de la sensation que me procurait cette petite balade. Je me sentais bien sur son dos, vraiment bien. Alors à moins qu’il ne fasse le con, je sentais que j’allais adorer cette promenade !

« Heureusement que Jesse me voit pas sur ton dos, sinon on aurait droit à une engueulade tous les deux… » je levai les yeux au ciel et lui refis une petite pression pour le garder à un bon pas. « Je sais que t’es pas méchant, Black, ou en tout cas pas dans le fond. T’es un bon cheval et j’en suis sûre et certaine, si seulement tu pouvais te montrer un peu plus conciliant avec les autres… » je soupirai légèrement, avant de me concentrer sur la route que je prenais.

Je passerais par la plaine pour faire bien galoper Black, histoire de le fatiguer un peu. Parce que là, je le sentais excité comme pas possible ! Ben oui en même temps, il n’avait plus été monté depuis des mois et des mois donc ça devait lui faire du bien, non ? Je l’espérais, en tout cas. J’espérais que je sois comme une libération pour lui, une personne qui était capable de lui offrir ce dont il avait besoin.