Oh, excuse-moi !
→ Florent et Amrita

Voilà, je venais de passer ma première nuit à Horse Beautiful, la première nuit dans mon nouveau chez moi, dans mon petit studio qui me plaisait beaucoup, malgré sa petite taille. Deux heures et demie de route, ce n’était pas énorme et pourtant, Etretat était un nouvel environnement, complètement différent qui ne ressemblait en rien à la grande ville qu'était Paris. J’allais devoir découvrir ce petit village, qui semblait pourtant avoir beaucoup à offrir, par moi-même et j’avais hâte de pouvoir partir à l’aventure. Et puis après, j’allais aller à la recherche d’Alexandre et de Camilla, deux personnes qui m’avaient énormément manqué.

Il était dans les environs de dix heures lorsque je marchai dans la rue, les mains dans les poches et ma tête fourrée dans mon écharpe. J’avais dormi assez longtemps car j’étais complètement crevé et puis pour une fois que je pouvais me reposer, j’en avais profité. Enfin bref, j’étais quand même sorti de chez moi pour aller faire une petite balade matinale, et puis pour prendre un petit déjeuner en ville, je n’avais pas encore eu le temps d’aller faire les courses. Le froid me mordait les joues et le vent était plutôt désagréable, mais je n’en avais pas grand-chose à faire : j’avais l’habitude de traîner dehors par tous les temps. Je regardai autour de moi, observant tout ce qu’il y avait dans ce village si petit, et pourtant si animé, même à dix heures du matin. Le soleil brillait faiblement dans le ciel et fit étinceler les quelques restants de neige sur les toits des maisons d’Etretat. Lorsque je tombai enfin sur quelque chose qui ressemblait à un café, je poussai la porte et me mis à regarder autour de moi. Le café était à moitié plein et il y faisait bien chaud, ce qui me fit me sentir bien immédiatement. Il y avait pas mal de décoration, que j’observai avec intérêt. Oui, j’aimais regarder ce qui se trouvait autour de moi, vous l’aurez compris. Je me retournai et me mis à marcher très doucement à reculons, tout en continuant d’observer ce que je pouvais trouver dans le café. Lorsque je prévus de me retourner, je fonçai dans quelque chose, ou plutôt, quelqu’un, en lâchant un petit :

« Oh ! »

Je me retournai donc pour de bon cette fois-ci et découvris que la personne dans laquelle j’avais foncé était une magnifique jeune femme, sûrement étrangère qui prenait son petit déjeuner. Non mais ça commençait bien, sérieusement ! Fallait vraiment que je fasse attention où je marchais parce que là, Flo’, tu crains. Je posai ma main sur l’épaule de la jeune femme et m’excusai, un petit sourire mal à l’aise aux lèvres :

« Je suis désolé, je ne faisais pas attention où j’allais. » Je retirai ma main de son épaule et lui dis : « Je t’ai pas fait mal j’espère ? Faut vraiment que je fasse attention où je mets les pieds. »

Oui je me sentais coupable, j’avais vraiment été maladroit sur le coup et puis voilà, je venais d’arriver et il fallait que je fasse bonne impression. J’ajoutai rapidement : « Je m’appelle Florent. Bon appétit ! » avec un grand sourire.

Non je n’étais pas timide, et j’espérais que je n’allais pas oppresser la jeune femme avec tout ce que je venais de dire. Surtout qu’elle était vraiment jolie hein, et puis… voilà quoi

Oh, excuse-moi !
→ Florent et Amrita

Eh bien, doué comme j’étais, j’avais déjà réussi à foncer dans quelqu’un dès mon arrivée ! Non mais j’étais vraiment maladroit moi, c’est pas possible. En plus c’était une jolie jeune fille, ce qui me fit me sentir encore plus stupide. Je posai une main sur son épaule, et je fis toute une tirade pour m’excuser. A la fin de mes excuses, elle me dit seulement que tout allait bien. Je lui fis un sourire beaucoup plus assuré du coup, accompagné d’un petit clin d’œil rapide.

« Cool ! Ca me rassure. »

Je me présentai donc rapidement, avant de souhaiter bon appétit à la jeune femme. Elle sembla hésiter un petit peu, mais vraiment un tout, tout petit peu hein, puis elle se présenta à son tour. Amrita. Je n’avais encore jamais entendu ce prénom, honnêtement ! Mais il était fort joli malgré tout. Elle m’invita aussi à prendre mon petit déjeuner à sa table. Non mais, elle était sérieuse ? Je venais de lui rentrer dedans plutôt brusquement, je l’oppressais avec mes paroles et elle m’invitait. Bon ben tant mieux, j’ai envie de dire ! Au moins j’étais vachement rassuré, j’avais peur qu’elle m’insulte ou qu’elle me rejette. Je lui refis un grand sourire et lui dis :

« Merci ! Je reviens tout de suite. »

Je me dirigeai donc vers le comptoir et commandai un croissant, un jus d’orange, un œuf, deux tranches de pain et de la confiture à mettre dessus. Oui je sais, ça fait beaucoup, mais je mange plein de choses le matin, sinon je ne tiens pas toute la journée. Je partis rejoindre Amrita et m’assis sur la chaise en face d’elle. Joyeusement, j’engageai à nouveau la conversation.

« C’est sympa de me laisser m’asseoir ici alors que je t’ai foncé dedans tout à l’heure. A croire qu’il y a vraiment encore des gens généreux dans ce monde! » Je ris légèrement, avant de continuer : « Tu as encore besoin de quelque chose ? Parce que je t’en dois une hein. Un café ? Un thé ? »

Oui, j’étais un moulin à paroles quand je m’y mettais, mais comme ça ne semblait pas déranger la jeune femme, je ne m’en privais pas. Lorsque le serveur arriva, je pris une mouillette entre mon pouce et mon index et la trempai dans l’œuf à la coque. Je la croquai et souris, satisfait. Ca me goûtait vraiment, je crevais de faim et puis c’était super bon aussi !

« Tu viens souvent prendre ton petit déjeuner ici ? »

Ben oui, j’avais envie de parler à quelqu’un, et Amrita était ma victime ! :héhé:

Oh, excuse-moi !
→ Florent et Amrita

Maintenant que je savais qu’Amrita ne m’en voulait pas de l’avoir bousculée un peu plus tôt, je me sentais beaucoup plus à l’aise et je m’étais mis à parler non-stop. Parfois j’étais un moulin à paroles, parfois non, ça dépendait des gens en fait. Enfin bref, elle venait de m’inviter à prendre mon petit déjeuner à sa table, chose qui m’avait vraiment surpris quand même. Bon ben au moins, je ne serais pas seul et j’aurais quelqu’un à qui parler ! En plus la jeune femme avait vraiment l’air d’être quelqu’un de bien et je sentais que j’allais l’apprécier. Je passai donc rapidement ma commande – plutôt grande, en fait – et retournai m’asseoir à sa table. Je lui proposai de lui payer quelque chose pour m’excuser, parce que je trouvais que je lui en devais une. La jeune femme refusa gentiment et je répondis :

« Bon d’accord, comme tu veux… Mais si jamais t’as besoin de quelque chose, tu me fais signe hein ! »

Je reposai rapidement une autre question, puis m’arrêtai, réalisant en fait qu’elle n’avait pas eu le temps d’en placer une. Je décidai de me calmer un peu point-de-vue paroles, parce que là, c’est pas que j’abusais mais c’était tout comme hein. Je croquai une mouillette pour enfin l’avaler complètement, dégustant mon petit déjeuner. J’étais mort de faim et c’est clair que c’était succulent comme truc ! Elle prit la parole à son tour et m’expliqua qu’elle était déjà venue ici plusieurs fois, pour être tranquille et en attendant d’aller au travail. Je souris, et lui dis :

« Ah, d’accord ! Et tu fais quoi comme métier ? Si ce n’est pas trop indiscret, bien sûr. »

Je me tus à nouveau, lui laissant le temps de s’expliquer. Elle, elle ne parlait pas énormément mais ça ne me dérangeait pas, les filles discrètes, j’aimais bien ça. Parce que les grandes gueules voilà, très peu pour moi. A toujours faire leurs malignes et tout, je trouvais ça pathétique. Je finis tranquillement mon œuf avec appétit, avant de le mettre sur le côté et d’entamer mon croissant. J’avalai une bouchée, puis lui reposai une autre question.

« Tu es depuis longtemps ici ? Ca a l’air d’être un beau coin, j’étais en train de découvrir la ville lorsque je suis tombé sur ce café. C’est pas très grand, mais ça a l’air plutôt mignon. »

Et hop, encore une autre bouchée de mon croissant, tout en écoutant Amrita parler. J’étais vraiment tombé sur la bonne personne, elle était très agréable et comme première rencontre à Etretat, c’était plutôt pas mal en fait !

Oh, excuse-moi !
→ Florent et Amrita

Bah oui, je me sentais coupable de lui avoir foncé dedans comme ça. Oui, je lui en devais une et oui, je lui avais proposé de lui payer quelque chose. Sauf qu’elle avait gentiment refusé, et l’idée ne me plaisait pas trop mais si elle avait vraiment besoin de rien, tant pis. Elle me dit qu’elle me ferait signe si jamais elle avait besoin de quoi que ce soit, tout en me faisant un sourire. Ah, son sourire ! Il me fit chaud au cœur, surtout qu’elle ne m’en avait encore jamais fait avant. Je lui posai ensuite la question ce qu’elle faisait comme métier, tout en prenant bien soin de m’arrêter de parler à temps et de continuer à manger mon œuf, le temps qu’elle réponde à ma question. Ethologue à Horse Beautiful ? Ouah ! Un sourire satisfait aux lèvres, je lui répondis :

« Oui, je connais ! J’habite à HB depuis hier, je m’y plais pas mal. Ethologue ! Eh bien, j’adorerais te voir à l’œuvre, alors ! Faudra que tu me montres ça un jour. »

Ouf. Je repris mon souffle, avant de prendre une bouchée de mon croissant. Je n’avais encore jamais vu d’éthologue à l’œuvre, mais ce métier m’avait vraiment l’air fascinant, en fait. Observer le comportement des chevaux dans leur pré, comment ils agissaient entre eux. Eh bien ma foi, si jamais elle allait s’asseoir derrière un arbre pour les observer en cachette, j’irais avec elle ! Oui je sais, c’est un peu stupide ce que je viens de vous dire et finalement, je ne m’y connais pas en éthologie, mais bon, c’est à peu près ça qu’elle devait faire, non ? Après avoir attendu un petit moment, je lui posai une question sur Etretat. Elle y était depuis quelques mois seulement, mais elle avait quand même pu constater qu’il y avait de quoi s’amuser dans ce trou perdu. Les activités qu’elle nomma me semblaient vachement amusantes, n’empêche ! Je sentais vraiment que j’allais finir par trouver mon bonheur ici.

« Ah oui, je vois ! Eh bien moi qui croyais qu’il n’allait rien y avoir à faire ici, je vais être servi. Là ce que j’adorerais faire, c’est monter à cheval, mais je ne sais pas quel cheval prendre. Ils nous l’attribuent, j’imagine ? Et puis je n’ai pas un si bon niveau finalement, j’ai pratiqué pendant à peu près deux ans mais pas plus, alors voilà, je ne m’y connais pas vraiment. »

Moulin à paroles bonjour ♫ J’allais vraiment devoir me calmer un peu là, parce que j’exagérais. Sauf que voilà, c’était dans ma nature et puis Amrita ne parlait pas beaucoup, ce qui me fit me sentir obligé de parler pour qu’il n’y ait pas de blancs. Enfin, je me comprends ! Je finis mon croissant avec appétit, puis me mis à mettre la confiture sur une de mes deux tranches de pain. Le jus d’orange serait pour la fin, pour faire passer le tout (Oui je sais, on s’en fout complètement.) Je croquai un bout de ma tartine et lançai à Amrita, un petit sourire mignon aux lèvres :

« T’es sûre que t’as VRAIMENT besoin de rien ? Parce que je suis prêt à t’acheter tout ce que tu veux hein ! »

Je lui fis un petit clin d’œil, avant de prendre une autre bouchée de ma tartine. Oui, j’étais joyeux aujourd’hui, je semblais avoir retrouvé la joie de vivre que j’avais perdue à Paris. J’avais un bon petit déjeuner, de la bonne compagnie et en plus, je ne semblais pas trop agacer la jeune femme. La seule chose qui me manquait, ou plutôt les seules personnes, c’étaient Alex et Cam’, que je voulais à tout prix revoir mais que je n’avais pas encore eu l’occasion de croiser. Peut-être dans les ruelles, qui sait ?

Oh, excuse-moi !
→ Florent et Amrita

La jeune femme venait de me dire qu’elle pratiquait le métier d’éthologue, et ça me semblait vraiment tentant, ça ! Je connaissais la définition de l’éthologie, mais je n’avais encore jamais pratiqué et puis voilà, j’aurais bien voulu la voir à l’œuvre, si c’était possible. Elle ne me répondit cependant pas, l’air dans les nuages. Bon, tant pis ! Je repris donc la parole pour la sortir de ses rêveries, en lui expliquant que j’adorerais monter à cheval, et en lui demandant aussi, en passant, s’ils nous les attribuaient. C’est ce que j’avais cru comprendre en arrivant, mais je pouvais me tromper. Je n’étais pas encore habitué du tout au fonctionnement du centre équestre alors voilà, je préférais me renseigner. Le tout en continuant à manger mon petit déjeuner, bien évidemment. Elle m’expliqua donc que oui, ils nous attribuaient les chevaux mais qu’ils allaient tout reprendre à zéro, vu qu’il y avait beaucoup de nouveaux arrivants. Je hochai légèrement la tête pendant qu’elle parlait, et elle poursuivit son petit discours. Parce que oui, attention ! Elle s’était enfin mise à beaucoup parler, et à vrai dire, c’était une très bonne chose. Parce que bon jusque là, j’avais eu l’impression d’être un vrai moulin à paroles et je pensais même parler un peu trop, en fait.

« D’accord, merci pour les infos ! Je ne connais pas du tout les chevaux de l’académie, donc va falloir que je fasse un peu connaissance avec eux. Ils sont comment, en général, les dadas ? »

Je continuai à croquer des bouts de tartine, les avalant avec appétit. Je n’aurais certainement un petit déjeuner pareil chaque matin, alors fallait que j’en profite. Surtout que j’étais très, très mauvais cuisinier alors j’allais devoir me débrouiller le matin. Je demandai ensuite à Amrita si elle voulait vraiment rien – oui, j’insistais, mais je lui en devais une – et j’ajoutai un petit clin d’œil. Elle roula des yeux et me demanda si je voulais me ruiner rien que pour elle. Elle ajouta aussi que ce serait une mauvaise idée, et je répondis à son sourire par un rire léger.

« Ben, pourquoi pas ? Je vais plus trop insister, donc c’est maintenant ou jamais ! »

Je souris, avant de terminer mes tartines et de boire mon jus d’orange en quelques gorgées seulement. Ca passait mieux que de l’alcool, dites-moi ! Mon p’tit déj étant maintenant tout à fait mangé, je partis déposer mon plateau au bon endroit et je retournai ensuite chez Amrita.

« Tu avais prévu de faire quelque chose ? Parce que sinon je vais plus te déranger trop longtemps hein. »

Secrètement, j’espérais qu’elle n’avait d’autre rien à faire, parce qu’après tout, je ne connaissais qu’elle ici, et si elle partait, je n’aurais plus personne à qui parler. Surtout qu’elle était fort agréable cette petite, alors voilà, pourvu qu’elle reste !