« C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. » † Camille & Elliana †
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Alexandre L. Leroy Admin Bloody; La plus méchante (a)
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Sujet: « C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. » † Camille & Elliana † Mar 25 Déc 2012 - 0:12
‘‘ C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. ’’
→ Camille.
Je t'ai promis de revenir, et j'ai toujours tenu mes promesses.
Le baraquement était silencieux. Les gars se reposaient. Je profitais d'un pu de calme pour m'asseoir au bureau, sur la chaise dure. Je pris mon stylo, ma belle plume d'argent et de noir, et une feuille, légèrement jaunie. Il fallait que je lui écrive, j'avais besoin de nouvelles. J'étais parti depuis peu, mais il fallait que la demoiselle sache ce qu'il se passait. Oh, rien d'énorme, mais je devais dire qu'écrire avait toujours eu un effet bénéfique pour moi. Je soupirais. Les mots glissèrent alors tous seuls hors de ma tête, agitant ma main pour tracer de fines et élégantes courbes. Ce n'est pas parce qu'un jour je m'étais destiné à devenir médecin que j'avais une écriture de médecin. Non, j'avais toujours eut une écriture agréable et très lisible. Une fierté, lorsque j'étais plus jeune. Une chose dérisoire désormais. J'étais là pour faire la guerre et non pas pour devenir écrivain. Dis comme ça, cela paraissait bizarre, pour moi, non? Si, je vous assure. Soupir, et mon écriture accéléra. Je fis ma relecture, assez content malgré que cette lettre ne soit qu'un ramassis de mes divagations sans ordre. Mais j'avais dis tout ce que j'avais à dire. J'enfermais la lettre dans une enveloppe et l'amenais rapidement à la boîte aux lettres de la caserne. J'espérais avoir une réponse, et vite.
Melle ANDARANIEL Elliana:
Shtoum (c)
Alexandre L. Leroy Admin Bloody; La plus méchante (a)
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Sujet: Re: « C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. » † Camille & Elliana † Lun 7 Jan 2013 - 20:58
‘‘ C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. ’’
→ Camille.
Je t'ai promis de revenir, et j'ai toujours tenu mes promesses.
Les fêtes de fin d'année avaient passées et j'étais en Irak, avec mes nouveaux collègues. Autant dire que je me faisais bien charrier parce que je n'avais rien de semblable avec eux. J'étais plus posé, moins guerrier. Et je recevais du courrier auquel je répondais jusqu'à n'avoir plus de place sur ma feuille, toute recouverte de ma belle écriture souple. Et encore plus avec cette lettre au parfum subtil que j'avais reçue de la belle Elliana, ma meilleure amie, la moitié de moi qui était restée en France. En y songeant, mes doigts effleurèrent par réflexe sa bague pendue à mon cou, lentement, tandis que j'avais le regard dans le vague. J'eus le droit à quelques railleries sous lesquelles je me levais sans me foutre de l'avis des autres pour m'installer à ma table de travail. J'avais le temps, cette fois, d'écrire. D'un revers de la main, j'envoyais promener les feuilles éparpillées sur la table, des ébauches à peine entamées de lettre qui n'aboutiraient pas. Je sortis ensuite mon stylo, une plume argentée que j'avais depuis toujours et où figurait désormais mon grade. Les mots filèrent, plus vite que je ne l'aurais cru. Ce que j'avais eu comme nouvelles m'inquiétait quelques peu, je sentais qu'elle n'allait pas bien et j'aurais tout donné pour être auprès d'elle, pour effacer les douleurs. Je m'étais pour ma part contenté de masquer mes craintes. Plus que jamais, je me rendais compte que j'avais peu de chances de rentrer. Tant d'autres ne rentreront pas...
Et je me relis, simplement, rapidement. Cette lettre était un miroir de mes sentiments, purement et simplement. Pas de fautes – ou elles ne me sautaient pas aux yeux malgré ma relecture, en tous cas – et une plume agréable à lire, tant par la calligraphie que par l'expression dans sa simplicité... Oui, j'allais pouvoir envoyer mon courrier. J'attrapais une photo sur la pile de celles qu'on avait prises la veille et dans la journée. J'adorais celle que je choisis. Bon, on voyait que je ne chômais pas mais d'un autre côté, elle prouverait aussi à ma blondinette favorite que j'allais plutôt bien. J'étais drôlement plus affûté qu'en partant et ça ce n'était pas négligeable comme signe de bonne santé. Je la glissais dans l'enveloppe avec la lettre. La levée passerait dans les chambres dans l'heure, elle partirait directement pour Etretat.
Melle ANDARANIEL Elliana:
Shtoum (c)
Clarissa Charmant Admin Morue; La graphiste de la bande (a)
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Sujet: Re: « C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. » † Camille & Elliana † Mer 9 Jan 2013 - 20:29
Elliana
Le temps passe, encore et toujours, Noel et Nouvel An sont passés aussi et Elli' n'avait pas eu le coeur de remonter chez elle, elle resta donc à Etretat, profita d'une journée de congé après le passage à la nouvelle année et travailla le reste du temps. Ce n'était plus autant du surmenage, mais il y avait aussi l'appas du gain, après tout travailler un jour férié ou un dimanche était toujours mieux payé et elle ne disait pas non pour un peu d'argent. Comme elle n'avait pu remonté, ce sont ses parents qui descendirent pour Noel, amenant avec eux la petite Sav' qui sauta de joie en ouvrant ses cadeaux. Tous entassés dans son petit appartement, Elliana se sentit moins seul, le vide qui l'habitait depuis quelques temps devenait moins grand, elle respirait librement et n'arrivait même pas à s'en vouloir de plaisanter avec Alex et sa soeur. Sauf que voilà, les fêtes ne durent pas et une fois tout le petit monde reparti, elle se retrouva seule, enfin en partie. Elle avait son grand ange gardien qui veillait.
Toujours est-il que l'absence de Camille lui pesait moins, bien sur il lui manquait, beaucoup, elle y pensait chaque jour, mais c'était presque devenu quelque chose de normal. Une seule chose pouvait lui rappeler qu'elle n'avait pas totalement perdu son ami, sa lettre. Cela faisait un moment qu'elle n'en avait pas eu et ça ne rendait pas les choses beaucoup plus simples. Pourtant enfin cette lettre arriva, le facteur entré dans l'académie et alla jusqu'aux boites aux lettres, Elli' y était déjà et lorsqu'il lui tendit l'enveloppe, elle remercia avec chaleur l'homme qui ne comprenait pas trop pourquoi tant d'émotion pour une lettre. D'après les différents tampons elle venait d'Irak, il était donc bien parti, voilà aussi pourquoi ça avait été si long... Une fois chez elle Elli prit le temps d'ouvrir l'enveloppe et quand elle attrapa la lettre à l'intérieur elle fit tomber quelque chose, elle n'en croyait pas ses yeux, une photo de Camille ! Il était magnifique, comme toujours ! Assez vite elle put remarquer la prise de muscle et le visage un peu plus dur, mais qui ne changerait pas ? Avec hâte elle lut la belle écriture du jeune homme.
Elli' sourit tout en parcourant les mots de son regard émeraude, il s'inquiétait pour elle, pourtant il n'avait pas, enfin pas tant que ça, ce n'était pas elle qui était en Irak. Attrapant une feuille et son crayon, elle entreprit de lui répondre lentement les mots glissèrent sur le papier et elle laissa faire son imagination. C'était loin d'être aussi bien que ce que Camille pouvait écrire, mais elle n'avait pas envie de se compliquer la tache, elle voulait juste lui donner des nouvelles. Après avoir signé, elle relut sa lettre et remarqua qu'elle ne répondait pas à la moitié de ce qu'il lui avait dit. Tant pis, de toute façon il fallait encore qu'il se souvienne de ce qu'il avait écrit. Après être allée dans sa chambre, elle glissa deux photos d'elle dans l'enveloppe et la ferma, cet après midi la lettre partirait.
Alexandre L. Leroy Admin Bloody; La plus méchante (a)
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Sujet: Re: « C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. » † Camille & Elliana † Sam 12 Jan 2013 - 21:45
‘‘ C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. ’’
→ Camille.
Je t'ai promis de revenir, et j'ai toujours tenu mes promesses.
J'étais nerveux. Nous étions rentrés de mission tard hier soir, crevés, je dois l'avouer. Nous n'avions pas eu de pertes, du moins pas dans ma petite division, même si un collègue avait été blessé. La balle était littéralement passée à travers l'épaule, brisant - je l'imaginais très bien - tous les petits os et cartilages de l'articulation, mais aussi la clavicule, par la violence de l'impacte. Il avait été transporté et les nouvelles étaient plutôt rassurantes, tout de même; il avait perdu beaucoup de sang et il y avait des dégâts, mais il s'en sortirait et la chirurgie lui permettrait de retrouver quelques capacités. Pour lui, le métier était fini. Voilà ce qui m'avait fais dormir à peine trois heures. Cela et autre chose. Chose exceptionnelle, j'allais pouvoir envoyer un message vidéo à ma petite chérie, j'ai nommé Elliana, ma meilleure amie. Oui, message vidéo parce qu'avec le décalage horaire, elle dormirait parce que je lui en avais fait la surprise. Sait-on jamais que j'aurais pu ne pas être en état de la prendre en ligne... J'allumais donc l'ordinateur et m'installais à la table de travail, mon univers désormais, lorsque je lui écrivais. Je démarrais le message. Je me foutais plutôt pas mal de ne pas être aussi présentable qu'à l'accoutumée, les cheveux - plus courts que dans ses souvenirs - en désordre, la chemise d'uniforme mal ajustée, l'air fatigué. Je voulais juste pouvoir lui dire tout ce que j'avais à lui dire.
« Salut ma belle! J'espère que tu ne te seras pas encore une fois fait un mauvais film en voyant ce petit message vidéo. Comme tu peux le constater toi-même, je vais bien. On est rentré tard hier de missions, j'ai dormi trois heures à tout casser mais je dois t'avouer que ça pourrait être pire. J'espère bien que cette petite surprise te fera plaisir, je t'avais dit que j'en avais une pour toi, non? C'était sûrement la meilleure façon de te prouver qu'une mission n'allait pas me tuer, loin de là. D'ailleurs, on est tous rentrés vivants, c'est te dire! Mère poule, va. Mais je crois que ça, c'est grâce à ta bague. Mon porte-chance. Au fait, je suis super content d'avoir eu tes photos. T'as intérêt à me reprendre au moins deux kilos, par contre, sinon je vais râler pour de vrai. Ah, et penses à la vitamine D... Je parie que vous manquez de soleil. J'en ai tous les jours, moi, tu veux que je t'en envoie un peu? Au fait, tu me parles d'Alex, mais comment il va? Il survit à tes péripéties répétées? Non mais parce que je te jure que c'est un art de te suivre dans tes coups de folie... J'ai l'impression d'être en vacances là. Oui bon d'accord, je rigole petit ange. Tu lui passeras le bonjour, ainsi qu'à tes parents et à Savannah. Si tu remontes dans le nord et que tu croises ma mère - ça devrait pas arriver mais au cas où - tu lui diras que j'ai bien reçu sa lettre mais que, honnêtement, j'estime avoir passé l'âge des réprimandes épistolaires. C'est fou, même quand je pars à l'autre bout du monde et que je fais quelque chose "qui me plait", j'ai la darone sur le dos... De quoi déprimer, je te jure... Enfin j'ai pas le temps ici. J'ai juste le temps de penser beaucoup à toi et de voir que tu me manques. Je pensais que ça passerait un peu, que je m'habituerait. Mais non, c'est toujours pareil, voir pire au fur et à mesure. D'ailleurs, tu vois les deux zouaves à l'arrière plan? Ben ils disent qu'on est pire qu'un couples. S'il savait, n'est-ce pas mon petit cœur? On en a passé des épreuves, à deux, et c'est sûrement pour ça que t'es bien la seule à qui j'ai envie d'envoyer des lettres et des messages. Ma petite moitié me manque. Ouais, petite parce que mine de rien, tu ne changes pas tant que ça. Par contre, qu'est-ce que tu peux arriver à cacher à Alex que je verrais dans des mois en rentrant? De pas grave ou de pas important, mais pour lequel je pourrais crier? Alex râlerait, en le découvrant? Tu m'intrigues, et du coup j'ai trouvé à quoi cogiter quand j'aurais fini mon livre. Une centaine de page, une soirée, tout au plus... Ah, au fait, tu pourras passer à mon appart' et m'envoyer mon carnet? Tu sais, celui où je me suis amusé à refaire les planches d'anatomie..? La médecine commence à me manquer. Dire que j'ai fais une croix dessus avec mon coup de tête à la con... Du coup je vais me relancer dans l'anatomie... C'est le petit carnet rouge, tu vois lequel? Tu serais encore plus un amour si tu savais me le poster. Je vais te devoir une paire de services en rentrant, tiens. M'en fiche, j'ai trop hâte de rentrer, juste pour pouvoir te serrer contre moi. J'ai l'impression que la date est à des années-lumière. Mais, rassure-toi, elle est bel et bien fixée, et elle commence à approcher. Heureusement. Tiens, j'ai eu mon prochain ordre de mission. Je ne peux pas te cacher que je m'inquiète. Je commence à mal dormir, à tressaillir à chaque bruit, à frémir lorsqu'on sait que la zone peut nous happer dans ses pièges... Et je commence à être éreinté physiquement, à cause de cela. Mais ne t'en fais pas, je fais attention à moi. Mes collègues aussi font attention à moi, tout comme je fais attention à eux. Tout comme j'ai toujours fais attention à toi. Je me sens très bien entouré, mais il me manque une personne. Dois-je vraiment te nommer, petit amour? Et je cause, et je cause... Je suis en train de me rendre compte que je tiens plus debout, là, et que mon discours pars dans tous les sens. Je crois que je vais te laisser ma chérie et retourner me coucher. Tu ne m'en veux pas, hein? Parce que je me doute déjà que je vais me faire taper dessus en rentrant pour pas t'avoir dit que je pourrais t'envoyer un message vidéo. T'aurais été capable de pas dormir pour avoir une conversation en face à face, et t'aurais été à côté de la plaque au travail. Ah, par contre, je te préviens d'avance, si tu décides d'essayer de taper... J'ai toujours la tête aussi dur et j'ai pris de partout... Abdos, pectoraux, épaules... Même les cuisses. Je m'étonne moi-même... J'ai perdu ma taille de guêpe En fait, je suis en train de me dire que je déraille, là, mais alors pire que quand on est à deux... Donc c'est pas toi qui déteint sur moi, je déteins tout seul... Bref, sur cette réflexion vachement de notre niveau intellectuel de surdoués dans notre domaine, je te fais des gros poutou espèce de morue sortie de la flotte. Je tiens juste à te rappeler que je suis toujours là pour toi, tu le sais? Bon, OK, je suis loin, mais je suis là. Si t'as un souci avec n'importe qui, dès que je rentre je leur règle leur compte, ok ma belle? Allez, je t'embrasse très très fort mon cœur. Tu me manques et j'ai hâte de rentrer rien que pour toi. »
Un dernier sourire avant de couper le message et de l'envoyer. Suite à cela, comme je l'avais dit, je retournais m'étendre dans mon lit, m'endormant sûrement après, puisque la fatigue prenait le dessus sur la nervosité.
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Sujet: Re: « C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. » † Camille & Elliana † Dim 13 Jan 2013 - 21:05
Elliana
Une journée comme les autres débutée, Elliana se leva bien avant le soleil afin de se préparer pour aller bosser. Elle s'exténuait au boulot et même si au début c'était principalement pour oublier Camille, peu à peu elle avait appris à apprécier ce qu'elle faisait, elle connaissait chaque cheval, savait presque par coeur toutes les rations à distribuer et arrivait même à distinguer quand un cheval n'était pas bien. En se levant donc elle alluma son pc afin de jeter un oeil sur la météo du jour et sur ses mails, en attendant qu'il ne s'allume, elle alla faire du café et fit griller deux tartines. Quand elle revint devant le pc, elle regarda la météo et le temps n'annonçait rien de bon, encore une journée dans le froid et l'humidité. Les mails arrivèrent ensuite et quand elle tomba sur une adresse qu'elle connaissait, son coeur fit un bon dans sa poitrine, toute tremblante elle ouvrit le message et un cri de joie s'échappa de ses lèvres quand elle comprit qu'il s'agissait d'un message vidéo de son meilleur ami. Après avoir allumé le son, elle mit la vidéo en route et observa Camille. Elle était tellement heureuse de le voir ! Et en plus de ça il avait changé le Loulou !
La vidéo terminée, comme d'habitude elle attrapa des feuilles et un crayon et se mit à écrire, elle était toujours en avance le matin alors pour une fois elle pourrait bien avoir 5 min de retard. Son écriture remplit très vite le papier et comme lors de la première fois elle y mit une touche de parfum. Avant de partir travailler elle alla chercher le carnet que Camille lui avait demandé et elle passa un coup de balais et rangea quelques affaires au passage parce que sans jeu de mot, c'était Bagdad son appart'. La lettre partirait en début d'après midi c'était certain !
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Sujet: Re: « C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. » † Camille & Elliana † Dim 20 Jan 2013 - 14:47
‘‘ C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. ’’
→ Camille.
Je t'ai promis de revenir, et j'ai toujours tenu mes promesses.
Lorsque le courrier arrivait, j'étais toujours très content. Mais là, j'avais juste la tête d'un gosse quoi... Ma meilleure amie m'avait envoyé une longue lettre, mais aussi un carnet rouge. Les collègues me l'avaient chipé, persuadés que c'était un album photo. Mais lorsqu'ils virent les planches d'anatomie, les dessins des différentes lésions osseuses comme ligamentaires ainsi que le cours qui allait avec, ils tirèrent une tête tout à fait amusante. Je les regardais distraitement, en lisant les deux feuilles que ma moitié m'avait envoyé. Bizarrement, ils semblaient refroidis par ce que j'étais réellement; un petit génie en matière médicale. Ce n'était pas pour rien que mes quatre premières années étaient en poche et que j'avais entamé la cinquième. Bon, j'aurais du être en cours, mais j'étais là. ils me rendirent mon précieux carnet, écris main et en parti dessiné aussi. Je finis de lire la réponse de ma moitié. Elle était parfaite. Un peu plus et je me ferais déserteur pour la revoir plus vite. Encore trois longues missions, espacées dans le temps. Enfin, une allait sûrement sauter. Et la prochaine était dans trois jours. Il fallait donc que je lui réponde quand j'en aurais le temps. Je le fis dans l'immédiat. En voyant la date, je devinais que le courrier avait tardé un peu. Qu'importe, je m'installais à la table et commençais à écrire. Le bruit du stylo courant sur la feuille était agréable. Je remplis le papier. Me relisant, je soupirais. C'était de pire en pire... Mais je n'avais pas le courage de recommencer. Prenant donc une enveloppe, j'y glissais la lettre. Une photo tomba. J'eus l'idée de la glisser avec et d'ajouter un post-scriptum à ma lettre. Je la déposais pour qu'elle parte le plus vite possible. De retour dans mes quartiers, je pris mon carnet rouge. Mais elle était parfaite, ma moitié. Et j'allais rentrer, bientôt, pour elle...
Melle ANDARANIEL Elliana:
A ton avis, pourquoi je ne t'es pas prévenue? Je te connais trop. Si tu m'avais attendu tu sais aussi bien que moi qu'on aurait parlé au moins trois plombes et qu'on aurait été contre-productifs après, donc j'ai préféré faire ça comme ça. Oui je sais que tu va me râler dessus, je m'en doute un peu figure-toi. Mais l'important c'était que tu me vois et donc je suis content si ça te fait du bien. Ça m'a fait plaisir de parler, même si j'avais pas les réponses tout de suite. Je deviens fou ici, sans toi. Bon ok je l'étais déjà avant mais là c'est presque grave figure-toi. Alors je m'accroche à ma date de retour, comme les collègues.Tu sais que tu t'inquiètes pour rien? On est toujours à effectif complet par ici, et rassure-toi ça ne va pas changer. Le prochain ordre de mission arrive et c'est plutôt easy. Par contre les petits compliment font toujours autant plaisir ma belle. Les copains ont décidé de me tirer le portait un de ces quatre, donc si j'ai des photos potables qui sortent, je te les expédie. En même temps que le soleil, tiens. Juste pour que tu gardes le moral. Je sais pas si tu as entendu parler, mais on commence tranquillement à retirer les troupes françaises. Même si je fais parti d'un des derniers régiments à rentrer, au moins j'y reste pas. Parce que figure-toi que ça fait changer toutes les dates de départs et de retours, ce merdier. Je rentre un peu plus tard, mais je rentre. J'ai ma date. Et je coche les jours. Il en reste tant et si peu à la fois avant de te revoir, ma chérie... J'ai hâte. Il n'y a que grâce à toi que je garde espoir de rentrer. Je ne sais pas si je fais bien de te dévoiler un peu mon enfer, mais crois-moi, j'ai l'impression que plus rien ne m'atteindra. J'ai l'impression de pouvoir m'affranchir de tout et de tous. T'es la seule réalité à laquelle je suis encore capable de m'attacher. Je suis content que tu te fasses un peu à l'éloignement. Je plains ce pauvre Alexandre, c'est pas tous les jours simple de te côtoyer. Alors autant t'étais un peu la seule femme dans ma vie – ça fait drôle de dire ça, n'empêche ! – mais alors si lui il arrête de les courir, il doit être paumé... Mais ne t'en fais pas, je vais venir chambouler de nouveau tes petites habitudes sous peu. Parce que crois-moi, je ne te lâcherais plus d'une semelle. Je vais avoir besoin de toi pour redevenir – mais je suis pas sûr de l'avoir été un jour – normal. La guerre laisse ses traces et l'Irak encore plus. Alors j'espère pouvoir me recycler dans quelque chose. Honnêtement, je ne suis pas né pour faire carrière. Mes nerfs sont sur le point de lâcher. Je pourrais bien avoir deux ou trois jours de permission, mais si c'est pour se poser à Paris, filer à Etretat, te voir à peine trois heures et repartir dans l'autre sens, je préfère gagner trois jours sur ma date de retour. Parce qu'elle sera définitive. Je ne partirais plus. Je n'en serais pas capable. Désolé mais j'ai pas de moyens de la contacter. A part sur papier, mais ça, je te réserve cette faveur. Et puis dis-lui simplement que je suis grand et que je fais ce que je veux de ma vie, j'ai suffisamment souvent dû me démerder sans elle pour ne pas avoir de compte à lui rendre. Si jamais tu as besoin de hurler contre quelqu'un, je t'en pris, profites-en !De toute manière j'ai toujours et j'approuverais toujours tes choix. C'est pire qu'un couple, entre nous. Et je me moque de ce qu'ils pensent, t'es ma mienne. J'aurais du mal à te partager... Tiens, à ce propos, personne en vue ? Ou alors un beau mec qui te tourne autour ? Je te jure, j'ai jamais aimé les ragots mais alors là ça me démange. C'est fou ce que l'on devient quand on nous coupe de notre civilisation... J'avais complètement oublié l'état de l'appartement !! Mais t'es un amour et je suis trop content que tu aies trouvé mon carnet ! Ça me fait plaisir, c'est un truc de dingue. Si jamais tu as le temps, juste me faire une petite liste de tout ce que j'ai cassé avant de partir. Vais devoir faire des achats, je crois... Bref, t'es la meilleure Elli'. Et grâce à toi j'ai l'impression de retrouver un but. Si tu pouvais contacter la fac, tu serais parfaite. J'ai vraiment besoin de la médecine pour m'en sortir, c'est hallucinant. Je suis comme un gosse qui va ouvrir son cadeau de Noël à l'idée des planches d'anatomie et des cours que j'ai sous la main, là. Tu vas faire remonter mon moral en flèche si tu continues à être aux petits soins avec moi, à distance. Je te demande juste de ne pas t'inquiéter pour moi, ma belle. Je fais super gaffe, je te le jure ! Comment tu veux que je paye mes études si j'abîme mon visage de mannequin, sérieusement ? J'ai mangé un clown ce matin... Bref, je fais attention. Et, comme disent les collègues, les femmes de soldats ne font pas, elles subissent. Le pire c'est quand ils ont des enfants. Enfin, te bouffe pas la santé pour moi petit cœur. Je t'ai promis de revenir, et j'ai toujours tenu mes promesses. Je m'accroche trop à ça pour te laisser tomber, crois-moi ! Alors cette date arrive, je te le jure. Et peut-être plus tôt que tu ne l'imagines... Je suis content de savoir que je pourrais toujours compter sur toi. Oh, je le savais déjà, mais ça fait du bien de l'entendre, ou de le lire. C'est rassurant. Cela me permet de continuer de regarder avec assurance devant moi. L'assurance, voilà un truc nouveau. Ou un truc de retour. C'est bizarre de se dire qu'il aura au moins fallu ça pour que je relativise sur les douleurs du passé. Quoi que, en rentrant peut-être feront-elles leur grand retour. Je ne sais pas si je fais bien de te le dire, mais je commence à sérieusement douter de pouvoir me réintégrer dans le monde actuel. Je suis devenu différent. Plus froid, plus distant. Je crois que j'aurais plus de mal à m'attacher à quelqu'un. T'es la seule que je veuille revoir, ça veut tout dire. Aussi, je commence à avoir des réflexes conditionnés assez violents, j'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre dans mon propre corps. Ça me fait peur Elli, tout simplement. Alors merci d'être là, merci d'avance. J'espère juste que tu me supporteras. En me relisant, je me rends compte que mis à part t'inquiéter, je ne fais rien. Alors c'est moi qui vais cesser d'abuser de ton temps, ma petite princesse. Tu as mieux à faire que d'écouter des craintes sûrement infondées, ou du moins qui ne devraient pas encore me bouffer. J'ai hâte de te revoir. Toute cette force que tu m'envoies me permets de tenir debout et d'affronter ce qui m'attend. Merci. Mille mercis, mon cœur. De plus en plus, je sais que c'est toi ma bonne étoile et je sais que ce n'est que pour toi que je crapahute pour m'en sortir. Je t'envoies tout l'amour que je te porte. Je t'embrasse tendrement ; Ton petit soldat dévoué, Camille.
PS : Une petite photo, quand même... Vu que j'en ai eu deux la dernière fois.
Shtoum (c)
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Sujet: Re: « C'est pas comme si t'étais à des milliers de kilomètres... Ah ben si en fait. » † Camille & Elliana † Dim 20 Jan 2013 - 19:51
Elliana
La patience, Elli en avait toujours fait preuve, dans un peu n'importe quelle circonstance, sauf que là elle trouvait le temps long. Le temps sur Etretat était horrible, après le froid et l'humidité venait la neige et encore plus de froid. De quoi rendre la vie dure aux palefreniers. Elliana avait quelques difficultés avec le grand froid et son travail, elle qui passait avant tout son temps dans une salle bien chauffer, ça changeait totalement, mais heureusement elle pouvait toujours compter sur des collègues pour lui donner un coup de main ou juste lui remonter un peu le moral. Non mais vous vous imaginez vous avec votre meilleur ami parti depuis des mois en guerre. Et bien c'était à la limite du supportable, en tout cas ça le devenait. Quand elle reçut la lettre de Camille, ce fut un grand soulagement, elle reconnut tout de suite son écriture et n'attendit même pas pour l'ouvrir. Elle aurait surement du car ce n'était pas le message optimiste auquel elle était habituée, au contraire même. Comme elle le faisait toujours, elle se mit directement à la réponse et rangea ensuite la lettre de Cam' dans la boite, rejoignant les autres. Elle n'avait aucune envie de l'inquiéter dans sa propre lettre et décida de faire cours car elle savait que si elle s’épanchait trop elle risquait de faire ressortir toute la peur qu'elle avait en elle. La lettre terminée elle alla la poster, elle partirait le lendemain.