Benvenuti in Francia, Antonio !
→ Antonio & Aleera

Aujourd’hui, nous étions le jour tant redouté, celui que j’attendais mais que j’appréhendais : le jour de mon arrivée en France, à l’académie d’Horse Beautiful. J’avais peur de ce qui allait se passer là-bas, non pas que j’avais peur des Français, non, juste qu’on parlait pas la même langue et ça, ça effrayait beaucoup de gens. Je ne connaissais rien en français, à part quelques mots et bouts de phrases que je prononçais avec un accent Italien pas possible, donc voilà, c’était pas top. Mais j’avais choisi de commencer une sorte de nouvelle vie, dans une autre culture – pas des pâtes tous les jours, attention ! – une nouvelle langue et un autre type de personnes. Donc voilà, novembre, France, Etretat, l’aventure commence.

J’étais donc venu en avion, deux grosses valises à la main et un sac à dos sur le dos. Heureusement, mes valises avaient des roulettes, de sorte que je puisse les tirer, sinon je ne sais pas comment j’aurais fait pour les transporter. J’avais emmené plein de vêtements – étant Italien, j’avais plutôt le sens de la mode – et quelques affaires d’équitation, sans oublier les nombreux souvenirs qui me rappelaient ma famille, photos et compagnie. En arrivant, j’avais rapidement été louer une voiture quelque part à côté de l’aéroport, j’avais donc obtenu une magnifique BMW noire dont je n’étais pas peu fier. J’aurais pu avoir pire, comme bagnole. J’avais donc déposé tous mes bagages dedans et je m’étais dirigé à Horse Beautiful à l’aide du GPS (que j’avais réglé en Italien, en passant). Après une heure de route, j’arrivai enfin à HB et me garai dans la grande cour qui s’offrait à moi. A première vue, il n’y avait personne, je devrais donc attendre avant de pouvoir faire quoi que ce soit. En plus, je ne connaissais pas les lieux et n’avais pas l’autorisation d’explorer tout ça.

J’avais ressorti mes valises, pour les déposer à quelques mètres de la voiture. Je m’étais assis sur l’une d’entre elles, mon sac à dos posé à mes pieds. Bon ben, puisque je devais quand même attendre, autant sortir une petite cigarette, n’est-ce pas ? Je sortis donc la petite boite que j’avais presque tout le temps en poche et allumai la clope avec mon briquet. Tout en inspirant la fumée, je regardai autour de moi. Le bâtiment qui s’offrait à moi était magnifique, et le bruit des chevaux qui hennissaient m’apaisait. J’étais content d’être ici mais j’avais quand même une boule au ventre, ne sachant pas du tout à quoi m’attendre. Commencer une nouvelle vie, c’était tout sauf simple, surtout quand vous avez des changements pareils. Bon, j’espérais que j’arriverais à me faire comprendre malgré tout, sinon j’étais mal barré. J’inspirai encore une fois la fumée de ma cigarette, puis l’évacuai par la bouche, toujours en regardant autour de moi. Benvenuti in Francia, Antonio.

Benvenuti in Francia, Antonio !
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J’étais donc assis sur une de mes deux valises, regardant ce qu’il se passait autour de moi et inspirant la fumée de ma cigarette de temps en temps. Pour un mois de novembre en France, apparemment, il ne faisait pas si froid que ça, mais moi je me les gelais. Ben oui, en Italie, on a l’habitude de températures élevées quasi toute l’année, même en hiver il ne faisait pas si froid, alors voilà, j’osais même pas imaginer ce que ce serait ici de fin décembre jusqu’en février. Déjà maintenant j’avais enfilé une grosse veste et une écharpe, pour me garder au chaud. Alors que j’attendais que quelqu’un vienne me parler, je vis une voiture arriver, sans voir qui était dedans et … et … Elle rentra dans la mienne dans un énorme « boum ». Immédiatement, je me levai et lançai en gueulant :

« Catzata di merda ! Non è possibile ! »

Nan mais c’était vraiment pas possible hein ça, je venais d’arriver et voilà qu’on rentrait dans ma voiture. Tout de suite, je me dirigeai vers le conducteur de la voiture pour lui dire ses quatre vérités. La portière s’ouvrit, et le conducteur semblait être une conductrice, fort jolie en plus. Pourtant, ça ne réussit pas à me calmer, je jurai encore un peu en Italien, avant de réaliser qu’elle ne me comprendrait même pas. Frustré, je levai les yeux au ciel en soupirant. Mais comment est-ce que je me ferais comprendre, moi ?! Là, je passais pour un con qui venait d’arriver et qui commençait déjà à engueuler les gens autour de lui, alors que d’habitude je n’étais pas du tout comme ça ! Je jetai un regard énervé vers la jeune femme avant de lui dire en anglais, avec un accent Italien incroyable :

« Qu’est-ce qui vous a pris ? Vous avez du bol que je ne puisse pas m’exprimer en français, sinon ça aurait été votre fête. »

Ouais, elle était jolie la minette mais fallait pas exagérer, j’allais pas faire comme si de rien était pour ses beaux yeux hein ! J’étais complètement sur les nerfs là, c’est pas possible. Elle avait réussi à me faire m’énerver dès mon premier jour, bravo ! Il était rare de voir un Antonio enragé comme ça mais là honnêtement j’y pouvais rien du tout ! Elle me fit un sourire tout mignon et me sortit quelques trucs, dont je ne comprenais rien du tout. Venir en France n’était finalement peut-être pas une si bonne idée après tout, rha!

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Qu’est-ce que j’étais énervé, bon sang. Pourtant, ce n’était pas avec ça que j’allais pouvoir réparer ma voiture, donc il fallait que je me calme un peu. Ouais, facile à dire, mais quand vous ne savez même pas comment vous faire comprendre, c’est pas gagné ! Je lui avais parlé en anglais avec un accent Italien incroyable, et elle avait semblé me comprendre. Bon, je connaissais déjà un peu plus l’anglais que le français, mais même, je ne savais pas trop m’exprimer dans cette langue non plus. Super, la situation. Lorsqu’elle fixa le sol en se mordant la lèvre, je me sentis tout à coup coupable, après tout elle n’avait pas dû faire exprès … Nan mais là, fallait juste que je me calme et tout irait bien mieux. Elle me répondit en anglais qu’elle était vraiment désolée, qu’elle n’avait pas fait attention et qu’on pouvait faire un … quoi ? J’avais jamais entendu ce mot là de ma vie ! Je soupirai un bon coup, avant de lui répondre d’une voix plus douce et moins forte, toujours en anglais avec l’accent Italien :

« Je n’ai pas tout compris… Je ne suis pas d'ici et je ne parle pas du tout français, et juste un peu d’anglais. Désolé de m’être emporté comme ça, ce n’était pas mon but. »

Voilà, je me sentais déjà moins coupable, du coup. La jeune femme me souriait, et avait d’ailleurs un très beau sourire. Je me calmais peu à peu, essayant de retenir ma colère. Elle n’y était pour rien, elle avait pu faire attention, certes, mais elle ne l’avait pas fait exprès. Tout ça allait rentrer dans l’ordre, au pire je payerais la réparation de la voiture, enfin, on verrait bien. Elle me dit ensuite une phrase que je compris très bien, elle voulait m’inviter à déjeuner. Bon, ça ne réparerait pas la voiture mais c’était gentil de sa part. Je soupirai à nouveau, un minuscule sourire aux lèvres, à peine perceptible.

« D’accord. »

Je n’avais pas dit plus que ça, de un parce que je ne savais pas quoi lui dire, et de deux parce que je ne savais pas comment m’exprimer. Je voulais lui expliquer certaines choses, mais ça pouvait attendre, après tout j’étais un peu trop énervé pour réussir à formuler de longues phrases compréhensibles. Avant de partir avec elle, je me présentai rapidement, cette fois-ci en Italien. C’était une phrase courte qu’elle comprendrait certainement et en plus, elle connaitrait ma nationalité, vu mon nom de famille, si elle ne l’avait déjà pas devinée à cause de mon accent.

« Je m’appelle Antonio Amore. »

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Alors que je m’étais présenté, elle fit de même. Elle s’appelait Aleera et me dit que pour son nom de famille, on attendrait puisque c’était compliqué. Bon ben, d’accord. Mais fallait pas qu’elle me prenne pour un con non plus hein, c’était juste que j’étais pas super doué en langues, voilà tout. Elle me dit aussi qu’elle aimait beaucoup mon nom à moi, et me demanda si j’étais Italien. Toujours en anglais, je lui dis :

« Oui, je viens de Navelli. »

J’avais prononcé le mot Navelli à l’Italienne, vraiment avec le bel accent et tout. J’avais entendu des gens prononcer ce mot avec leur accent à eux et j’avais trouvé ça affreux, j’vous dis pas. Enfin bon, bref ! Elle me proposa ensuite d’aller déjeuner quelque part, chose que j’acceptai. Au moins, ça nous permettrait de faire un peu plus connaissance parce qu’il fallait avouer que notre rencontre était assez catastrophique. Aleera me demanda comment on allait faire pour faire connaissance, puisque je ne parlais pas français ni anglais. Eh, mais non ! Je savais m’exprimer en anglais, c’est juste que je ne savais pas faire des phrases longues et complexes, c’est tout.

« Ca ira, du moment que tu ne me demandes pas de choses trop difficiles. »

Je lui fis un petit sourire, à présent presque tout à fait calme. J’avais réalisé que m’énerver ne servait strictement à rien, après tout. Elle m’expliqua ensuite qu’il valait mieux appeler le garagiste pour qu’il répare nos voitures – enfin, c’est ce que j’avais cru comprendre – et elle prit ensuite son portable. Elle discuta pendant à peine deux minutes en français – je ne comprenais que dalle, décidément – et s’appuya ensuite contre le capot de sa voiture. Doucement, je me mis à côté d’elle, regardant la belle cour de Horse Beautiful. Bon ben, en attendant le garagiste, pourquoi ne pas essayer de se taper la discut’ ? On avait rien d’autre à faire, de toute façon, et fallait absolument que je me change un peu les idées. Toujours en anglais, je lui dis d’une voix douce :

« Tu viens d’arriver ici, aussi ? »

C’était vraiment banal comme question mais je ne trouvais pas grand-chose d’autre à lui dire. Juste après, j’ajoutai, en français avec un accent encore pire qu’en anglais mais super mignon quand même :

« Désolé pour me fâcher. »

Ca y est, j’avais dit mes premiers mots en français depuis mon arrivée en France. C’était à peu près les seuls que je connaissais et ma phrase était sûrement bourrée de fautes, mais j’avais voulu lui faire comprendre que j’étais vraiment désolé. Oui, je culpabilisais. Mais c’était pas de ma faute si elle était juste trop mignonne.

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En pleine conversation, la dépanneuse arriva et la jeune femme partit pour signer les papiers. Je restai attentif, si jamais je devais signer quelque chose aussi mais apparemment, c’était bon. Je devrais peut-être faire ça à la fin, alors, je ne sais pas. Je ne connaissais pas le fonctionnement de tout ça en France, alors bon. Enfin bref, elle revint vers moi et me dit que du coup, elle ne savait pas comment on allait faire pour se rendre en ville pour manger quelque chose, qu’il faudrait trouver un autre moyen de locomotion. Je grimaçai, avant de lui demander si elle venait d’arriver ici elle aussi. Juste pour savoir si elle connaissait un peu les environs, hein. Je ne savais pas du tout si la ville était loin d’ici, sinon on pourrait peut-être y aller à pied, ou alors en bus, si c’était un peu trop loin. Elle me répondit que oui, elle venait de finir sa route lorsque… elle n’acheva pas sa phrase. Je savais très bien ce qu’elle voulait dire, elle ne savait juste pas comment s’exprimer. Je secouai la tête, levant les yeux au ciel et en soupirant, malgré tout un tout petit sourire aux lèvres.

« J’ai compris ce que tu veux me dire. »

Juste après, je m’excusai de m’être fâché en français, dans une phrase sûrement bourrée de fautes et avec un accent incroyablement prononcé, mais j’avais parlé français quand même. Ben oui, en fin de compte, j’étais assez fier de moi en fait. C’étaient mes premiers mots de français dans ce pays et je ne m’étais pas trop mal démerdé apparemment, puisque Aleera sembla comprendre. Elle me fit un signe qui indiquait que ce n’était pas grave, puis me demanda comment on ferait. Je me remis en mode anglais, avant de lui répondre :

« On pourrait aller en bus, mais faut d’abord que je dépose mes valises quelque part. Attends-moi ici, je vais aller m’informer. »

Ouais parce qu’en fin de compte, personne n’était venu m’aider, malgré que mes deux grosses valises tapaient dans l’œil. J’abandonnai donc la jeune fille pour aller prendre mes deux valises et de me diriger vers un des bâtiments. J’avais la chance de tomber sur un palefrenier qui comprenait immédiatement ce que je lui voulais, sans que je n’aie à dire quoi que ce soit. C’était plutôt une bonne chose ça, parce que pour lui expliquer que je voulais déposer ma valise quelque part, ça aurait été un peu dur. Il me proposa de les déposer dans le bureau des palefreniers, qu’il fermerait à clé le temps que je revienne. Apparemment, j’avais un studio mais je n’aurais de toute façon pas le temps ni l’envie d’aller y déposer mes affaires. Je ne pouvais pas faire patienter la jeune fille trop longtemps, quand même. Après m’être débarrassé de mes valises, je me redirigeai vers Aleera et m’approchai d’elle, avant de lui lancer :

« On peut y aller ! J’ai cru voir un arrêt de bus pas trop loin, mais je suis pas sûr. »

Je me mis donc en route vers l’endroit où j’avais cru voir l’arrêt de bus, à environ cinq-cents mètres de Horse Beautiful. En cours de route, je demandai à la jeune fille :

« Par contre, pour commander la nourriture, c’est toi qui parles, j’ai aucune idée de comment on fait. »

J’avais souvent entendu des gens qui se préparaient à leurs voyages, qui apprenaient quelques mots et phrases par cœur, mais j’avais toujours trouvé ça pathétique. Après tout, sur le coup, la situation était différente et ça n’aidait pas beaucoup. Je n’avais donc rien étudié du tout, j’étais parti sans m’informer de quoi que ce soit. Oui, c’est osé, mais après tout, tout ce que je voulais c’était de l’aventure et une sorte de nouvelle vie. En effet, après avoir un peu marché, nous arrivâmes à un arrêt de bus. Je me dirigeai vers les horaires et regardai la destination de chacun des bus. Toujours avec mon accent Italien incroyable, je lus le nom de la ville – enfin, du village, plutôt – qui me disait quelque chose.

« Etre…Étretat ? »

Eh bah, drôlement chaud à prononcer, ce mot-là ! M’enfin, je pensais l’avoir fait convenablement. Sinon, elle me corrigerait hein, comme elle semblait être française. Je m’assis sur le petit banc à côté de l’arrêt, regardant les alentours. C’était un beau coin, en fait ! Je n’avais pas fait attention en arrivant, trop pressé d’être arrivé, mais finalement, je réalisai que c’était vraiment joli.

Benvenuti in Francia, Antonio !
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Lorsque je dis à la jeune fille que j’allais devoir poser mes bagages quelque part, elle me répondit quelques mots en français que je ne comprenais pas du tout, mais ça ne devait pas être très positif vu le ton sur lequel elle parlait. Enfin bon, je ne répondis rien et portai mes valises – super lourdes, au passage, je peinais un peu mais je ne voulais pas le montrer – et les déposai dans le bureau des palefreniers après en avoir eu l’autorisation.

Je revins rapidement, disant à la jeune femme qu’on pouvait partir et je me mis donc immédiatement en route. Je marchais les mains dans les poches, encore toujours un peu préoccupé par la voiture mais déjà beaucoup plus serein qu’avant. J’enfouis la moitié de mon visage dans mon écharpe, vu qu’il faisait quand même vachement froid comparé à l’Italie, et dégageai mon visage pour parler à la jeune fille. Ben oui, pour commander la nourriture, fallait qu’elle parle sinon je me taperais la honte internationale. Enfin, elle n’eut pas le temps de répondre, voilà qu’on était déjà arrivés à l’arrêt de bus. Je regardai immédiatement les horaires et prononçai le nom d’Etretat avec un super accent Italien. Heureusement qu’elle ne se moquait pas de moi, sinon je me serais tut depuis très longtemps, j’vous dis pas. J’allai donc m’asseoir sur le banc près de l’arrêt de bus, et Aleera m’observa. Elle me demanda ensuite si je ne connaissais vraiment rien en français, et si elle voulait que je lui donne des cours. Je lui répondis donc avec une tête plutôt étonnée :

« Des cours ? Mama ! Je vais finir par retourner à l’école ! Mais oui, je veux bien, si c’est toi qui me les donnes. »

Oui oui, je draguais, mais bon, j’suis Sicilien hein … J’aimais essayer d’impressionner les filles, c’était quelque chose que je faisais souvent. Sauf que là, c’était un peu différent. Là, je me sentais vraiment attiré par cette fille, bien que je ne le montrais pas vraiment. Je n’étais pas du genre à montrer que j’aimais quelqu’un, plutôt à camoufler ça avec l’excuse « c’est normal, je suis Italien ». Enfin. Peut-être que je ferais une exception, pour elle … Après quelques minutes, le bus arriva et nous montâmes tous les deux. Je laissai Aleera payer les places – je la rembourserais après – et choisir les places. Elle s’assit sur un des sièges et je me mis à côté d’elle, posant mon bras derrière elle, sur le siège. Je sais pas si vous voyez vraiment ce que je veux dire, mais voilà, je me comprends ! Je me tournai donc un peu vers elle avant de poser mes yeux bleus sur elle. Mode anglais toujours on :

« Alors, j’vais te montrer ce que je sais faire en français. »

Antonio, ton jour de gloire est arrivé. Mode français on. Accent Italien on également.

« Bonjour, je m’appelle Antonio Amore et je viens de Navelli. »

Voilà, c’est à peu près la seule phrase que je savais dire sans faire aucune erreur. Et bien sûr, mon nom et le nom de la ville prononcés à l’Italienne, évidemment hein. J’avais aussi compris que la lettre R était différente ici, et honnêtement, je trouvais ça super dur de la prononcer à la française. J’avais essayé en face de mes parents et honnêtement, le résultat avait été catastrophique.

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Lorsque je dis à la jeune femme que je voulais bien prendre des cours de français si c’était elle qui me les donnait, un sourire s’afficha sur son visage et elle me répondit que ce serait avec joie. Je lui fis donc un sourire craquant qui montrait clairement que j’étais content. Ca nous permettrait de se voir plus souvent, et honnêtement, j’avais vraiment hâte qu’elle m’apprenne le français ! Autant juste avant je l’avais détestée, autant là cette jeune femme m’attirait vraiment. Après nous nous être assis, je lui montrai ce que je savais faire en français. Ma phrase lui décrocha un rire amusé, auquel je répondis avec un petit sourire. Elle n’avait pas intérêt à se moquer de moi, non mais ! Pourtant, je souriais quand même, après tout je me sentais bien en sa compagnie. Elle précisa ensuite que oui, c’était court et me demanda ce que j’aurais fait sans elle. En anglais, cette fois-ci, je lui répondis avec humour :

« Je me serais tapé la honte ! »

C’était vrai, en fait. C’est bien parce que je me sentais bien avec Aleera que je lui parlais en français, sinon je n’aurais prononcé aucun mot, ça vous pouvez en être sûrs. Je me serais contenté de communiquer en anglais avec ceux qui parlaient anglais, et de ne pas communiquer du tout avec les autres. Langage des signes, à la limite. Elle me lança un sourire sublime avant de me répondre qu’elle non plus ne connaissait rien en Italien, sauf une petite phrase. Bon, l’accent français en italien, c’était vraiment affreux mais venant d’elle je trouvais ça juste super mignon. Je lui répondis donc, toujours un sourire craquant aux lèvres :

« Eh, mais c’est bien ! Je t’apprendrai aussi l’italien si tu veux, ce sera avec plaisir. »

Et dire qu’il y a même pas une demi-heure, je la détestais à mort, celle-là, pour avoir embouti ma voiture. Au final, c’était peut-être bien la meilleure rencontre que j’aurais pu faire, croyez-moi ! Jeune fille magnifique, pleine de vie, souriante et vraiment trop mignonne. Je la vis se mordiller la lèvre inférieure. Ca, ça signifiait quelque chose. Mais je ne me faisais pas trop d’idées, après tout on ne se connaissait pas vraiment et puis … enfin, vous voyez quoi ! Nous passâmes le reste du trajet en silence, un silence léger, pas oppressant. En même temps, il ne restait plus que quelques minutes avant d’arriver à Etretat. Nous descendîmes du bus et je me mis à regarder les environs. Beau petit village, dis donc ! Je sentis ensuite sa main prendre la mienne, et je la regardai, étonné. En Italie, ce n’était pas spécialement quelque chose qu’on faisait comme ça, naturellement, mais encore une fois, ça devait être différent en France. Rapidement, comme pour éviter que je me fasse des idées, elle m’expliqua qu’elle n’avait pas envie de se perdre, parce qu’elle ne connaissait rien et personne ici. Moi non plus, cela dit, donc je ne lâchai pas sa main, préférant la serrer un peu plus, un sourire aux lèvres.

« D’accord. » lui répondis-je d’une voix douce.

Le contact de sa main dans la mienne n’était pas désagréable, au contraire. Doucement, je me mis à marcher dans la direction du centre du village – enfin, vu l’église, ça devait être le centre – et dis donc à Aleera :

« Je ne connais rien ici non plus, on verra bien sur quoi on tombe. »

Après tout, ça ne me dérangeait pas plus que ça de ne pas savoir où on allait. L’aventure, c’est ce que je voulais depuis l’idée de mon départ pour la France, et l’aventure avec une jolie fille à mes côtés, c’était encore mieux ! Je ne dis plus rien ensuite, ne voulant pas parler de trop, pour ne pas oppresser la jeune femme. Je posai de temps en temps un regard bleu clair sur elle, un petit sourire aux lèvres, à peine perceptible mais un sourire quand même. Elle était adorable.

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J’aimais l’entendre rire, ça me mettait de bonne humeur et m’apaisait complètement. En plus, ce sourire éclatant me faisait vraiment craquer, mais ce n’est pas pour ça que je le montrai. Je le lui montrerais en temps venu, lorsqu’une occasion se présenterait mais là, je préférais attendre un peu. A ma grande surprise, lorsque nous descendîmes du bus, elle me prit la main. Je l’avais regardée d’un air étonné, avant de sourire malgré tout et de lui serrer un peu plus la main. Nous marchâmes comme ça, sans dire un mot avant qu’elle ne s’arrête et me montre un centre commercial du doigt. Elle me dit qu’on trouverait notre bonheur ici, avant de me sourire et entrer dans le centre. Je me mis à regarder autour de moi, et elle me demanda ensuite ce que je voulais manger. Mon visage s’éclaira lorsque je vis un restaurant italien, et un magnifique sourire s’afficha sur mon visage. Je regardai la jeune fille d’un air malicieux avant de lui dire :

« Viens, on va manger de bonnes choses ! »

Toujours en tenant sa main, je l’emmenai dans ce restaurant. L’odeur de la nourriture était juste super agréable et me rappelait mon pays. Je remarquai tout de suite l’accent Italien du serveur, et dis donc, tout sourire :

« Un tavolo per due, per favore. » (Une table pour deux, s'il vous plaît.)

Bon ben finalement, elle n’allait pas devoir m’aider pour commander ! Un grand sourire s’afficha sur le visage du serveur en voyant que j’étais Italien, et il nous guida vers une petite table dans un coin assez calme. Je m’assis, lâchant cette fois-ci la main de ma nouvelle amie – à contre cœur, je vous l’avoue – et me mis donc à regarder la carte. Pâtes, pâtes, pâtes et pizzas. Voilà la définition du mot « Italie » ! Mon regard azur glissait sur la carte, et mon instinct me poussa à lire la description des plats en Italien. La traduction française était marquée en-dessous, mais je préférais largement lire ma propre langue. Mon choix fut vite fait en voyant qu’ils avaient des spaghettis vongole, sans aucun doute mon plat préféré. Lorsque le serveur revint, je lui dis donc :

« Prendo le spaghetti vongole e una bottiglia di vino rosso. » (Je vais prendre le spaghetti vongole et une bouteille de vin rouge.)

Je laissai Aleera faire son choix – en français – et lui dis ensuite, amusé :

« J’ai commandé une bouteille de vin rouge avec, et on ne discute pas, c’est moi qui paye ! »

Ben oui, gentleman un jour, gentleman toujours hein ! Lorsque le serveur repartit, je jetai un coup d’œil à Aleera. Son visage était juste magnifique, en fait. Et ses chevaux soigneusement brossés étaient parfaits, eux aussi. Je craquais définitivement.

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Bon, déjà, elle m’avait suivi sans hésiter vers le restaurant Italien, ça voulait dire qu’elle aimait ce qu’on y mangeait. Tant mieux ! En même temps, difficile de ne pas aimer ça, aussi. Enfin bref, je parlai en italien au serveur et lui demandai une table pour deux. Je passai ma commande et commandai également une bouteille de vin rouge en plus. Ben oui, on allait pas boire un simple coca, quand même ! En plus, je voulais faire bonne impression auprès de la jeune fille, même si ça, ça semblait en bonne voie. Elle me fit un sourire juste trop craquant – fallait faire attention que je fonde pas – et passa sa commande. Tagliatelles carbonara, c’était plutôt basique comme plat mais bon, si elle aimait ça, tant mieux. Mais fallait absolument qu’elle goute le spaghetti vongole ! Je lui passerais quelques bouchées, si elle le voulait. C’était mon plat préféré et ce n’était pas pour rien. J’avais toujours adoré ça, ne me demandez pas pourquoi. Après que le serveur soit parti, Aleera se reconcentra sur moi, et moi sur elle. Son petit sourire craquant aux lèvres, elle me fit remarquer que normalement, c’était elle qui m’invitait. Hm, vrai ça ! Mais tant pis. Je lui rendis un magnifique sourire et lui répondis :

« En Italie, c’est toujours les hommes qui payent. Et comme on est dans un resto italien, ça s'applique ! Et puis c’est aussi parce que je refuse que tu payes. »

Mon côté gentlemen reprit le dessus, encore une fois. Elle avait beau avoir embouti ma voiture, je ne pouvais tout simplement pas lui en vouloir pour ça, malgré le fait que je l’aie limite insultée. Mais bon, je ne la connaissais pas encore, à ce moment-là. Encore un petit sourire craquant de sa part, avant qu’elle ne me demande si j’avais des frères ou sœurs. Un petit sourire mignon aux lèvres je lui répondis donc :

« Non, je suis enfant unique. C’est rare en Italie, d’habitude y’a beaucoup d’enfants, mais là non. »

Bah oui, d’habitude dans les familles italiennes, y’avait au moins trois enfants, et encore y’en avait plus, la plupart du temps. Je n’ai jamais spécialement voulu de frères et sœurs, certains me disaient que ça devait être ennuyant d’être tout seul mais non, en fait. Enfin bref. Je retournai donc la question à la jeune femme :

« Et toi ? »

Ben oui, fallait qu’on fasse connaissance parce que là j’avais flashé sur elle, mais je ne la connaissais pas, après tout. Bon, réfléchissons à une autre question. Allez hop, la première qui me passait par la tête !

« T’as déjà été en Italie ? »

Comme elle, je n’arrivais pas à m’arrêter de sourire, c’était vraiment étrange. Je me sentais vraiment bien en sa compagnie, malgré tout ce qui s’était passé juste avant. J’appréciais cette jeune fille, et pas qu’un peu d’ailleurs. Je faisais même plus que l’apprécier. Fallait que je lui montre. Mais comment ? Pour l’instant, aucune occasion ne se présentait… Dur dur tout ça. Mais je ne tarderais pas à tout lui montrer, ça c’est sûr. Entretemps, je reposai mon regard azur sur elle, un tout petit sourire heureux aux lèvres. Lei è carina, la choupinette.

Benvenuti in Francia, Antonio !
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Bon ben, elle avait raison, normalement c’était elle qui était censée payer, puisqu’elle était rentrée dans ma voiture, mais si elle payait, je me sentirais coupable comme pas possible. Ben oui, en Italie, c’était la tradition que ce soient les hommes qui payent, et si je brisais cette tradition, même en France, ça me dérangerait beaucoup. Et puis je ne voulais pas que la jeune femme paye, ça ne ferait pas gentlemen du tout. Donc, oublions l’idée qu’elle paye. Elle me lança donc un regard étonné en me disant qu’elle aurait toujours une dette envers moi, sauf si j’avais prévu autre chose pour lui. Hm, sous-entendu bonjour ! Je ne savais pas du tout ce qu’elle voulait dire par là, même si j’avais ma petite idée. Mais bon, je pouvais me tromper, hein ! Bon, puisqu’elle aimait les sous-entendus, en voilà un, tiens :

« Oh tu sais, j’ai prévu tellement de choses pour toi… »

Je lui fis un regard mystérieux, accompagné d’un petit sourire. Bon, elle croirait ce qu’elle voudrait ! Tout à coup, elle se leva, et pendant à peine une seconde j’eus un regard étonné. L’avais-je fait fuir ? Heureusement pour moi, elle se pencha pour me poser un bisou sur la joue. Oula, si ça c’était une tradition en France, j’allais aimer ce pays ! Mais ce n’était sûrement pas habituel, ça, ça ne pouvait presque pas l’être. Je fis donc un super sourire, réalisant qu’elle ressentait sûrement la même chose que moi. Ce bisou avait juste été trop agréable, le sentiment que j’avais eu lorsque ses lèvres avaient effleuré ma joue est indescriptible. Mais juste parfait. Elle se rassit, paraissant un peu émoustillée – sa petite tête adorable me décrocha encore un sourire tout mignon – et je lui posai donc une question, histoire de la remettre un peu à l’aise. Je lui demandai si elle avait des frères et sœurs et elle me répondit qu’elle avait juste une sœur. Je hochai la tête un petit moment, toujours un petit sourire aux lèvres, ne sachant pas trop quoi répondre d’autre. Je lui demandai ensuite si elle avait déjà été en Italie. Elle me répondit rapidement – peut-être trop rapidement – et me sortit qu’elle n’y avait pas encore été et qu’elle … m’attendait pour y aller ? J’eus un regard un peu étonné, avant de partir sur un rire amusé. Oh, mais qu’elle était mignonne ! Là, j’étais presque sur de ses sentiments, et ça me donnait vraiment confiance en moi. Avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, le serveur arriva et posa deux magnifiques plats sur la table. L’odeur qui se dégageait de mon spaghetti vongole me donnait l’eau à la bouche, c’était juste … miam miam !

« Grazie. » répondis-je rapidement.

Le serveur nous servit du vin et repartit aussitôt. Avant d’entamer mon plat, je pris mon verre de vin et le levai, regardai la jeune fille et annonçai :

« A nous ! Et à nos vacances en Italie. »

J’avais dit tout ça sur un ton joyeux et amusé, et ma phrase accompagnée, évidemment, d’un sublime sourire. Oui, je comptais vraiment partir en vacances avec elle, je n’avais pas dit cette phrase simplement pour rire. Non non, bientôt, je lui montrerais mon village natal. J’étais sûr de moi, oui, mais après ce qu’elle venait de dire, j’avais totalement repris confiance. Juste après, j’attaquai mon plat, après avoir souhaité bon appétit à la jeune femme. Elle me demanda si c’était bon. Comment est-ce que ça pouvait être mauvais, ça, sérieusement ? Ce plat, c’était juste ce qu’il y avait de meilleur au monde *-* Toujours joyeux, je lui dis :

« C’est super bon ! Tiens, goute. »

En prononçant ma phrase, j’avais enroulé le spaghetti autour de ma fourchette comme un pro, avec la cuillère et tout, sans foirer le truc. Ben oui, un Italien qui ne sait pas manger des spaghettis correctement, c’est pas un Italien hein. x) J’approchai donc ma fourchette de sa bouche et attendis qu’elle ait gouté.

« Alors ? » lui demandais-je, plutôt impatient.

Elle avait le droit de ne pas aimer, mais ça m’aurait vachement étonné, quand même. Mais bon, c’était une Française, on pouvait s’attendre à tout. Rapidement, je repris une autre bouchée – destinée cette fois à ma propre bouche – et me mis à déguster mon plat. C’était juste le paradis, ça ! *-* Je mangeai le reste de mon plat en buvant une petite gorgée de vin de temps en temps. Je repris ensuite un air plus sérieux, toujours souriant légèrement mais déjà moins amusé, et dis ensuite à Aleera :

« Pour ce que je t’ai dit tout à l’heure, que je t’emmènerais en Italie. C’était pas pour rire hein. »

Je voulais juste qu’elle sache que je comptais vraiment le faire, et que j’étais d’ailleurs prêt à tout pour l’y emmener. Cette fille, en si peu de temps, comptait énormément à mes yeux et m’avait juste fait craquer complètement. J’étais différent, avec elle. Je n’étais pas le macho qui voulait à tout prix impressionner chaque fille qui passait, là j’avais envie de n’être comme ça qu’avec elle, je ne voyais qu’elle, la seule qui comptait à mes yeux c’était elle … Bref, je l’aimais. Oui, je venais de réaliser que je ressentais tellement de choses pour cette jeune femme. Je lui dis donc doucement, presque en chuchotant :

« Tu sei prezosio ai miei occhi. » (Tu comptes beaucoup à mes yeux.)

Elle n’avait pas besoin de savoir ce que ça voulait dire. Pas encore. J’attendrais le bon pour le lui expliquer. Je voulais que le moment où tout commençait officiellement soit parfait, magique pour elle et pour moi. Je regardai par la fenêtre, et remarquai tout à coup qu’il avait commencé à neiger. Mes yeux pétillèrent de joie, tout à coup, puisqu’en Italie, il n’y avait pas beaucoup de neige.

« Regarde ! Il neige ! »

Un sourire éblouissant s’afficha sur mon visage. Immédiatement, je savais ce qu’on ferait après. Prépare-toi à t’amuser, mia bella !