I'm hungry. Very hungry.
→ Kayleigh et Andrew

« Kayleigh, va nourrir les chevaux ! » Oui chef. J’étais assise dans une des chaises au bureau des palefreniers en train de remplir des tonnes de papiers pour l’administration d’Horse Beautiful. Pas besoin de vous dire que je n’aimais pas du tout ça et que je préférais largement aller m’occuper des chevaux. Pourtant, lorsque le chef des palefreniers – qui ne m’aimait pas trop, d’ailleurs – m’annonça que je devais aller nourrir les chevaux, je ne pus retenir un soupir. Mon ventre grommela et me rappela ainsi que j’avais aussi besoin de manger. Je regardai l’horloge accrochée au mur. Midi moins le quart. Normal que j’aie faim. En soupirant à nouveau, je me levai et me dirigeai vers la réserve de grains. J’avais hâte d’avoir un ou deux jours de congé, histoire de me reposer un peu parce que là j’étais vraiment crevée. Je remplis les seaux de chaque cheval en ajoutant des trucs par ci par là, enfin, pas besoin de m’éterniser là-dessus. Je posai le tout sur la charrette et tirai celle-ci hors de la pièce. Je me mis ensuite de l’autre côté et la poussai en direction de la première allée. Treize étalons dont un shetland. Youpi, ça allait être du joli. Tous les treize se mirent à hennir impatiemment et à gigoter dans tous les sens dans leur boxes en me voyant arriver. Bah oui, Kayleigh c’était un synonyme pour bouffe, chez eux. Le plus rapidement possible, je passais avec la charrette devant les boxes des chevaux – enfin, à une distance raisonnable pour pas qu’ils la bouffent complètement – et distribuai le contenu des seaux à chaque cheval. Certains tendirent l’encolure pour quand même essayer de choper le reste de la nourriture sur la charrette mais je les en empêchai en les poussant un peu. Nan mais, et le respect, alors ? C’était exaspérant de voir à quel point ils étaient impatients de recevoir à manger. Moi aussi, j’avais faim ! Et pas qu’un peu, d’ailleurs. Je râlais un peu et entendis mon ventre grommeler à nouveau. Vivement que ça soit fini mais en même temps, il me restait encore quatre allées à faire. Et les autres palefreniers, ils étaient où, là ? J’étais sûre qu’ils se cachaient exprès pour me voir râler. Ouais, ça devait être ça. Je soupirai à nouveau et poussai la charrette en avant. Allée 2. Piazor. Youhou. ♪

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Qu’est-ce que j’étais de mauvaise humeur, alala. C’était rare de me voir dans cet état-là mais sérieusement, j’en pouvais plus, je crevais de faim et ils m’avaient laissée seule, histoire que je m’amuse à faire toutes les allées. Nan mais, c’était pas cool, ça, vraiment ! C’était sûrement encore un coup du chef des palefreniers qui me détestait, j’en étais sûre. Enfin bon, les chevaux avant tout, avais-je juré un jour. Je continuai à pousser la charrette peu à peu, à verser les seaux dans les mangeoires et à repousser les chevaux trop gourmands. Alors que j’avais enfin trouvé un bon rythme, quelqu’un me rentra dedans et je ne pus m’empêcher de m’énerver un peu.

« Nan mais c’pas possible ça alors ! »

Oui bon, me voir m’énerver comme ça c’était quelque chose d’extraordinaire, mais là j’en pouvais vraiment plus. Je me retournai alors pour voir à qui j’avais affaire et je reconnus le jeune homme, c’était un palefrenier. Tout de suite, un petit sourire s’afficha sur mon visage et il se mit à parler. Il me salua et me dit que c’était le chef des palefreniers qui l’avait envoyé m’aider. Il avait aussi balayé les allées après mon passage. Je souris, puis lui dit :

« Oui, moi c’est Kayleigh. Désolée de m’être énervée comme ça, j’en pouvais plus. Mais je serai plus seule à faire tout le boulot maintenant, c’est une bonne chose ! »

Avec plus d’enthousiasme déjà, je me remis à pousser la charrette et à remplir les mangeoires avec l’aide du jeune homme. Voilà qui était déjà beaucoup mieux. Sauf que là, c’était la tâche la plus dure : donner à manger à la terreur qu’était Piazor. Je savais qu’il fallait juste y aller sans hésiter, ne pas réfléchir et éviter de se faire bouffer complètement.

« Bon ben, go ? »

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En poussant doucement la charrette, je me remis à donner à manger aux chevaux avec l’aide de l’autre palefrenier. Je ne connaissais même pas son nom, d’ailleurs, alors qu’il connaissait le mien. Enfin bref. Nous arrivâmes à la hauteur de Piazor, et le jeune homme me demanda si j’avais un plan d’attaque. Ah, lui, il avait clairement pas encore eu affaire à l’étalon ! Sinon, il devrait savoir qu’il n’y avait aucun possible plan avec Piazor.

« Avec lui, faut juste y aller sans réfléchir et tenter de pas se faire bouffer de trop. Les claques, il s’en fout et je pense qu’il y a que Jesse et quelques autres qui arrivent vraiment à lui montrer ses limites. »

Sans vraiment attendre que le jeune homme dise ou fasse quoi que ce soit, je pris le seau avec la nourriture de Piazor et me dirigeai vers son box. Le fou furieux bougeait dans tous les sens, envoyant son sabot dans la porte à plusieurs reprises. A lui seul, il faisait un boucan incroyable, je n’osais même pas imaginer la scène s’ils se mettaient tous à faire ça. J’ouvris la grille du box de l’entier et balançai rapidement le contenu du seau dans sa mangeoire. Il essaya de me chopper au bras, mais je réussis à le retirer à temps. Rapidement, je fermai sa grille et le tour était joué. Je retournai alors près de la charrette et lançai au jeune homme :

« Voilà, faut faire ça matin, midi et soir. Je commence à avoir l’habitude, en fait. »

Je souris, contente que ce soit fini et pris deux autres seaux pour aller les donner aux autres. Mon ventre continua de gargouiller et je proposai au jeune homme :

« Quand on aura fini, ça te dirait d’aller manger un bout ? »

Histoire de faire connaissance, hein. Il m’avait l’air plutôt sympa comme type, bien qu’il ne m’ait adressé que deux ou trois phrases. Enfin, j’étais une fille sociable et c’était pas bien nouveau, ça. Fallait juste que Jesse laisse ce palefrenier tranquille si jamais on allait manger ensemble et qu’il nous verrait, c’est tout. Mais bon, après tout, j’avais aussi le droit d’avoir des amis, nan ?

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Episode Piazor terminé, pour mon plus grand bonheur. Lorsque je proposai à Andrew d’aller manger un bout, celui-ci accepta. Bon ben, en espérant que Jesse reste sage en nous voyant ensemble, sinon ce serait un peu chaud pour Andrew. Enfin, j’avais confiance, surtout que d’habitude, j’arrivais assez bien à le calmer. Je remarquai tout à coup que finalement, Piazor et Jesse avaient exactement le même caractère, c’était assez drôle. Ils étaient tous les deux de grands chieurs, sauf avec quelques personnes en particulier. Enfin bref, petite réflexion super intelligente de Kayleigh. Nous continuâmes à donner à manger aux autres chevaux, assez rapidement et après environ cinq minutes seulement, nous avions enfin terminé. Apparemment, ils avaient déjà nourri les chevaux des autres allées, donc c’était parfait quoi !
Je rangeai alors la charrette, pour enfin retourner chez Andrew et lui dire :

« On va manger, alors ? Je crève de faim, c’est pas possible. »

Sans attendre sa réponse, je me dirigeai vers le club-house, où se trouvaient quelques trucs à manger, dans le réfrigérateur. Tous les jours, on apportait quelques sandwichs pour ceux qui voulaient, c’était bien, ça. En plus, il faisait plutôt chaud dans cette pièce et y’avait des canapés plutôt confortables ! Je poussai donc la porte, avant de me diriger vers le réfrigérateur et y prendre un sandwich jambon-fromage. C’était pas ce qu’il y avait de meilleur comme nourriture mais bon, je crevais de faim, la flemme d’aller en ville pour manger. Je m’installai ensuite à la table, disant à Andrew :

« Merci de m’avoir aidée, l’idée de devoir faire toutes les allées toute seule me dégoûtait un peu, à vrai dire. »

Je regardai ensuite autour de moi, voyant l’armoire à coupes. Tout de suite, un sourire apparut sur mon visage : c’est grâce à cette armoire que j’avais vu rire Jesse pour la première fois. C’était d’ailleurs ici que nous nous étions rencontrés, ça me rappelait des souvenirs magiques, tout ça. Ah, comment j’aurais aimé revivre cette journée… Toujours un petit sourire aux lèvres, je mordis un bout de mon sandwich. Andrew devait se demander pourquoi je souriais comme ça, puisqu’il n’y avait pas vraiment de raison à ça. Nan mais, j’aimais cet endroit, tout simplement. Nostalgie quand tu nous tiens…