♪ I'm singing in the rain ♫
→ Kayleigh et Amrita

Rapidement, je jetai un coup d'oeil sur le panneau où étaient affichés les corvées à faire. Faire les boxes, donner à manger et sortir quelques chevaux. Fallait entre autres sortir Brume Eternelle, ma ponette, et je décidai de m'atteler à cette tâche-là. Cette ponette, je l'adorais, elle était tellement marrante et insouciante, ça me mettait de bonne humeur. Rapidement, je la mis donc au paddock. En revenant, je lâchais un :

« C’est quoi ce temps de merde là encore ?! »

Ouais, la pluie, j'aimais pas ça, et je n'étais pas la seule. Tout le personnel de HB était de mauvais poil, et ça n'avait pas de bonne influence sur l'ambiance générale. Alors que je me dirigeai vers les écuries pour continuer à travailler, je surpris une jeune fille en train de danser dans la cour. C'était curieux, jamais encore je n'avais vu qui que ce soit danser ici, surtout avec un temps pareil. Elle semblait heureuse, mais pourtant, elle était mouillée de la tête aux pieds. Je m'appuyais contre un mur, refis ma queue de cheval et la regardais pendant quelques instants. Je remarquais également la gouttière au-dessus d'un des boxes qui était bouchée. Fallait songer à la réparer, celle-là. Je l'observais, amusée, et lorsqu'elle vint vers moi en me demandant si je l'avais regardée pendant tout ce temps, j'éclatais de rire.

« Tu danses très bien, ne t’inquiète pas ! »

Je remis en place le licol que j'avais utilisé pour mettre Brume au pré, avant de regarder le ciel en grimaçant. Vive la Normandie, franchement. Enfin, j'étais de nature joyeuse, et je voulais faire bonne impression sur la jeune fille. Je la regardais rapidement, elle semblait étrangère, et avait une expression un peu inquiète sur son visage. Etait-elle si gênée que ça? Ce que j'avais dit était vrai, elle dansait vraiment très bien. Amusée, je lui lançais :

« Moi, c’est Kayleigh Winters. Mais on m’appelle Kay’. »

Ouais, j'avais un nom compliqué, difficile à retenir, et lorsque j'annonçais aux gens qu'ils pouvaient m'appeler Kay', tout simplement, ils semblaient souvent soulagés.

« Vive la Normandie, hein ? Ca fait longtemps que tu es ici ? »

Qu'est-ce que j'étais bavarde, aujourd'hui ! Mais je voulais absolument que les gens soient de meilleure humeur, avec un temps pareil. Ma bonne humeur communicative avait même réussi à faire rire Jesse, alors avec cette jeune fille, ça devait être plutôt facile.

♪ I'm singing in the rain ♫
→ Kayleigh et Amrita

Bon ben, moi j’étais pleine d’enthousiasme mais la jeune fille en face de moi, pas du tout ! Bon d’accord, j’étais peut-être super bavarde et super joyeuse mais bon, quand tout le monde râle dans l’écurie, on essaye de tout faire pour qu’ils rient un peu hein. Je lui fis un compliment sur sa façon de danser et elle me répondit sur un ton gêné qu’elle avait arrêté depuis longtemps et que si elle osait, elle reprendrait. Je ne voyais pas ce qui l’en empêchait mais bon, comme elle paraissait gênée, je ne le lui demandais pas. Je me contentais de lui lancer un sourire compréhensif. C’est alors que je me présentais et le regard de la jeune femme, ainsi que sa réponse, m’avaient bien fait rire. Oui, je n’avais pas un prénom facile, au contraire. Je lui répondis donc avec enthousiasme :

« Kayleigh. Mais peu importe, appelle-moi Kay’, c’est plus simple. Enchantée, Amrita. »

Je lui fis un sourire et je remarquais alors qu’elle tremblait et qu’elle éternua assez violemment. Elle me demanda si elle pouvait entrer. Bah, pourquoi elle ne pourrait pas ? Elle faisait partie des membres de Horse Beautiful, alors elle avait le droit d’aller où bon lui semblait. Je lui fis donc signe que oui, elle pouvait entrer et je la suivis à l’intérieur. Je lui demandais depuis combien de temps elle était là et elle me répondit qu’elle n’était pas là depuis très longtemps. Elle me parla ensuite de Pamina et de Raven et me demanda si je les connaissais.

« Bien sûr que je les connais, je suis palefrenière ici. J’ai affaire à ces chevaux tous les jours. »

Je réfléchis un instant, puis proposais à Amrita :

« Tu veux boire un café ? Y’a une machine dans le bureau des palefreniers. Je crois que ça te ferait du bien. »

Et à moi aussi, d’ailleurs. Je ne le montrais peut-être pas puisque j’étais habituée, mais je me les gelais, ici. Ben oui, en Amérique, il faisait vachement plus chaud et y’avait beaucoup plus de soleil, aussi. Sans attendre sa réponse, je me dirigeais vers le bureau, ouvris la porte avec ma clé et allumais la lumière. Rapidement, je me dirigeais vers le chauffage et tournais la poignée pour qu’il fasse plus chaud. J’allumais également la machine Nespresso et attendis qu’elle soit assez chaude pour faire le café.

« Tu peux t’asseoir hein. » lançais-je à la jeune femme en désignant une des chaises devant le bureau.

« Alors, un café ? » dis-je en prenant deux tasses. « Y’a aussi du chocolat chaud, si tu préfères. » Ben oui, tout le monde n’aimait pas le café.

Je commençais déjà par remplir ma propre tasse avec du café fumant. Voilà qui allait faire du bien. J’ajoutais un nuage de lait et posais la tasse à côté de la machine, attendant la réponse de la jeune femme.

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→ Kayleigh et Amrita

Je m’étais donc mise à discuter avec la jeune femme qui semblait d’ailleurs déjà beaucoup plus à l’aise qu’au début. J’vous l’avais dit que ma bonne humeur était communicative ! Nous entrions toutes les deux dans une des écuries et la jeune femme enleva son manteau, qui était tout à fait trempé. Moi, je m’étais acheté un beau K-way super utile dont j’étais super fière, au moins, il me protégeait de la pluie. Aucune goutte ne passait à travers et ça, c’était bien pratique en Normandie. Amrita me fit alors tout un discours sur Pamina et Raven, ce qui m’amusa. Où était passée la jeune femme gênée du début ? Et moi qui pensais que je parlais trop ! Avant de lui répondre, je lui proposai d’aller boire un café dans mon bureau, histoire de nous réchauffer toutes les deux. La jeune femme tremblait et éternuait sans cesse, alors je pensais que ça lui ferait du bien. Comme prévu, elle accepta et nous nous mîmes donc en route pour le bureau. Pendant ce temps-là, je lui répondis :

« C’est clair que ce ne sont pas des anges. Mais ils sont malins, ces chevaux. Ils ont trouvé le truc pour faire chier leur cavalier. »

Un sourire s’afficha sur mon visage et j’ouvris donc la porte du bureau avec mes clés, allumai la lumière et courus augmenter la température du chauffage. Je jetai ensuite les clefs sur mon bureau, sans prendre soin de les poser correctement. Ouais, l’ordre c’était pas trop mon truc et puis merde hein, c’était mon bureau Je partis allumer la machine à café et lui proposai de s’asseoir. Je souris en entendant sa réponse, jetant en même temps un coup d’œil à la chaise en face de mon bureau.

« Tu peux tout mettre ailleurs, peu importe où, de toute façon c’est déjà le bordel, ça peut pas être pire. »

Je ris légèrement et fis couler le café dans deux tasses. J’ajoutai du lait dans la mienne et apportai à Amrita sa tasse, un paquet de sucre et le lait. Je m’assis en face d’elle, dans la chaise super confortable que je m’étais achetée et je la vis regarder les photos accrochées au mur. Alors que je buvais une gorgée de mon café elle me demanda qui c’était, sur les photos. Je souris et lui dis avec enthousiasme :

« C’est mon grand frère, Liam. Je suis Américaine, je viens de Los Angeles. Il est resté là-bas et je dois avouer qu’il me manque terriblement. »

Je jetai également un coup d’œil aux photos en soupirant, un petit sourire triste aux lèvres. Ben oui, Liam comptait énormément pour moi et j’aurais tellement voulu qu’il soit près de moi…

« En plus, c’est assez dur de l’appeler puisqu’il vit aux States et avec le décalage horaire, tout ça … »

Je repris une gorgée de mon café brulant et regardai les autres photos, un petit sourire aux lèvres. La seule chose qui manquait était une photo de Jesse mais je savais qu’il ne serait pas d’accord, de toute façon. Enfin, ce qu’il ne savait pas c’est que j’avais une magnifique photo de nous deux comme fond d’écran sur mon portable ! Et ça, il pouvait râler autant qu'il le voulait, je ne changerais pas !

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→ Kayleigh et Amrita

Lorsque j’apportai sa tasse à ma nouvelle amie, celle-ci me dit qu’elle travaillait en tant que bénévole ici, mais qu’elle ne m’avait jamais croisée. Pourtant, moi, son visage ne m’était pas inconnu. J’avais dû la croiser de temps en temps mais sans qu’elle le voie, ou qu’elle s'en rende compte. Et puis, HB était tellement grand, impossible de connaître tout le monde, ici. Avec toutes les installations qu’il y avait, pas dur de jouer à cache-cache.

« Je pense t’avoir croisée quelques fois, pourtant. Mais tu n’as pas dû t’en rendre compte ! »

Je lui souris, avant de prendre une gorgée de mon café et d’aller m’asseoir dans la chaise en face d’elle. Elle me demanda ensuite quel était le gars sur les photos accrochées au mur, et je lui expliquai qu’il s’agissait de Liam, mon frère. Je lui dis également que j’étais Américaine et qu’il était assez dur de se parler, vu le décalage horaire. Amrita m’expliqua ensuite qu’elle aussi avait un frère, mais que leur relation était assez compliquée. Qu’il faisait beaucoup de conneries, dans sa vie et que ça l’énervait beaucoup. Ils se disputaient souvent, apparemment. Je fis une tête désolée avant de lui répondre :

« Tu peux m’en parler, si tu veux. Ca fait du bien d’en parler aux autres, tu sais. Je suis là pour t’écouter. »

Oui, j’aimais jouer la mère poule mais bon, je m’intéressais aux problèmes des gens et adorait les aider à les résoudre. Ca m’apprenait des choses sur ma propre vie, aussi. J’avais toujours eu beaucoup de facilité à me mettre à la place des gens, à ressentir ce qu’ils ressentaient et à partager leurs sentiments. Le nombre de fois que j’avais pleuré à cause de quelqu’un qui me racontait ses problèmes … Alala. Enfin bref. La jeune fille me dit ensuite que je parlais très bien français et qu’elle n’aurait jamais deviné que j’étais Américaine. Je ris légèrement, avant de lui dire :

« Oh, si ! J’ai un léger accent. Mais quand on ne fait pas attention, on ne l’entend pas vraiment. »

J’étais plutôt douée en langues et même si j’arrivais à bien cacher mon accent américain, il était toujours là et on pouvait l’entendre si on faisait bien attention. La prononciation en français était tout à fait différente et j’avais parfois du mal avec ça. Mais bon, j’essayais de le cacher le plus possible. Finalement, elle me demanda quels étaient les chevaux qui m’étaient attribués.

« Pour l’instant, il n’y a que Brume Eternelle, la petite jument appaloosa. Mais j’ai affaire à tous les chevaux tous les jours, alors c’est comme s’ils m’étaient tous attribués, en quelque sorte. En tant que palefrenière, j’apprends à connaître tous les chevaux, leurs habitudes, tout ça. Ca me plaît beaucoup, d’ailleurs ! »

J’étais vraiment contente d’avoir trouvée une copine à qui parler, aujourd’hui. Vu qu’il faisait vraiment un temps de chien, la plupart des gens étaient occupés à ronchonner et j’étais contente d’avoir trouvé quelqu’un de positif comme Amrita. Soudainement, je pensai à quelque chose. Je voulais tester si la rumeur à propos de Jesse et moi avait vraiment fait tout le tour de l’académie et était vraiment parvenue jusqu’aux oreilles des plus timides. Un peu hésitante et un peu mystérieuse, je lui demandai :

« Dis… tu connais Jesse Tylker ? »

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Je lui avais proposé de parler des problèmes avec son frère, ça la soulagerait et j’étais là pour l’écouter. Je savais que ça faisait du bien de savoir que vous avez quelqu’un qui vous écoute et qui ne vous interrompra pas, vous vous sentez aimé, dans la plupart des cas. J’avais moi-même eu besoin de me confier plusieurs fois et le fait d’avoir quelqu’un à qui parler m’avait vraiment bien aidée. En soi, les problèmes ne sont pas résolus avec ça, mais au moins, on sent qu’on a la force de les résoudre. Amrita me fit donc toute une histoire, expliquant tout dans les détails. Moi, je ne l’interrompis pas, prenant juste une gorgée de mon café de temps en temps. J’avais le regard fixé sur elle, mais ce regard n’était pas oppressant. Je me sentais mal pour elle, la pauvre ne voulait que faire du bien pour son frère et celui-ci foutait complètement sa vie en l’air. Lorsqu’elle eut terminé, je lui dis donc sur un ton rassurant :

« Même si je ne suis pas dans le même cas que toi, je comprends très bien ce que tu ressens. Tu veux aider ton frère, mais il fout sa vie en l’air. Il ne veut pas comprendre que tu fais ça pour son bien, il continue à faire les pires conneries du monde. Je vois ce que ça te fait, t’as la haine, tu l’engueules mais il ne veut pas comprendre. Je pense qu’il vaudrait mieux en parler avec tes parents plutôt que garder tout ça pour toi, peut-être qu’eux pourront lui faire voir que ça ne sert à rien, tout ça. »

J’avais fait un roman à mon tour, mais je trouvais qu’Amrita méritait qu’on la soutienne, je voulais lui faire comprendre qu’elle n’était pas seule dans tout ça. Parce que ça, c’était le problème d’habitude : on se sent seul, on n’a personne à qui parler et au bout d’un moment, à force de tout garder pour soi, on explose. Je voulais aider la jeune femme, vraiment. Je ressentais le besoin de l’écouter, de la conseiller. Enfin. Juste après, je lui dis que j’étais américaine, que souvent je peinais avec l’accent mais que ça allait quand même. Je ne vais pas m’éterniser là-dessus, vous avez des yeux et vous avez lu hein Je lui parlai ensuite de Brume Eternelle, la jument qui m’était confiée. Un sourire aux lèvres, je lui répondis :

« Ah mais, tu peux t’en occuper quand tu veux hein ! Elle m’est confiée mais pour ma part, tu peux la monter quand tu veux. Et oui, elle me fait bien rire ! Elle est jeune et insouciante. Faut souvent lui montrer ses limites et ça me fait un peu de la peine, puisqu’elle ne fait que s’amuser et qu’après, je dois la gronder, mais bon. C’est comme ça, les chevaux, faut les éduquer. »

Juste après, je lui demandai en hésitant et sur un ton mystérieux si elle connaissait Jesse Tylker. En même temps, qui ne le connaissait pas ? Pas grand monde, en tout cas. Elle me répondit qu’elle savait juste qu’il avait la réputation de ne pas être super aimable dans les écuries. Ahah, oui, ça, je voulais bien le croire ! Elle ajouta aussi qu’elle ne savait pas si elle devait s’y fier, puisque les rumeurs étaient souvent fausses. Amusée, je lui répondis :

« Je te demande ça parce que … parce que je suis en couple avec Jesse, et que je voulais savoir si vraiment tout le monde était au courant. Et je le confirme, il est pas le plus sympa des mecs, au contraire, mais avec moi il est juste adorable. »

Je me surpris à sourire bêtement en pensant à ça. J’étais assez fière qu’il soit comme ça avec moi, je me sentais comme … la dompteuse du grand méchant tigre, si vous voyez ce que je veux dire x) Enfin bon, voilà. J’ajoutai encore :

« Gnih, je l’aime tellement tu peux pas t’imaginer. » mes yeux pétillèrent de joie, à ce moment-là. « Et toi, un mec en vue ? »

Je lui fis un petit clin d’œil ,avant de reprendre une gorgée de mon café.

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→ Kayleigh et Amrita

La jeune femme me remercia de l’avoir écoutée, parce que d’habitude les gens ne le faisaient pas lorsqu’elle se confiait à eux. Ca me faisait de la peine d’entendre ça, tout le monde avait besoin de quelqu’un qui les écoute et à qui il puisse faire confiance… Qu’elle n’ait personne à qui parler me rendait vraiment triste, voire même furieuse. Le comportement de certaines personnes était juste à pleurer. Je lui fis donc un sourire un peu triste avant de lui répondre :

« Mais c’est normal tu sais. Tout le monde a besoin de quelqu’un à qui parler, garder tout pour soi n’est pas du tout la bonne option. Et si tu veux parler, n’hésite pas surtout, je t’écouterai. »

J’espérais que la jeune femme se sentirait mieux après en avoir parlé. D’habitude, c’était le cas, on se sentait soulagé. Enfin, c’est ce que moi, je ressentais dans ces cas-là. J’avais ensuite parlé de Brume Eternelle et j’avais dit à Amrita qu’elle pouvait s’en occuper autant qu’elle voulait. Cette idée semblait la mettre de bonne humeur, et je ne pouvais que sourire en voyant ça. Elle me demanda ensuite si j’avais déjà monté Raven. Un grand sourire s’afficha sur mon visage. Là, je me sentais obligée de lui raconter toute l’histoire.

« Oui, je l’ai monté ! C'est le premier cheval que j’ai monté ici, c’était avec Jesse. Le jour de notre rencontre, il m’a emmenée en balade, et il m’a montré un endroit juste magnifique. Un vrai coin de paradis. C’est là que tout à commencé… Et à chaque fois que je vois Raven, je me rappelle cette fameuse journée. »

Rien que d’y penser, mon regard pétilla et je ne pus m’empêcher de sourire. Oui, cette journée avait sûrement été la plus belle de ma vie et j’étais ravie de l’avoir vécue. Gosh, qu’est-ce que j’aime Jesse, vous ne pouvez pas vous imaginer. Enfin ! Amrita s’était levée pour aller baisser la température du radiateur. Avec toute mon histoire, je n’avais même pas remarqué qu’il faisait vraiment beaucoup trop chaud, là. J’enlevai donc mon manteau, histoire de me retrouver en pull, un pull bleu marine. Je lui posai ensuite la question si elle avait un mec en vue, et elle semblait tout à fait étonnée. Oups, je n’aurais peut-être pas dû lui demander ça, finalement. Je lui fis un petit sourire pour m’excuser, mais elle me répondit quand même. Elle ne savait pas ? Oh, et bien d’accord. Je souris à nouveau, avant de lui répondre :

« Désolée de t’avoir demandé ça, je n’aurais pas dû. Mais j’étais tellement lancée dans mon histoire avec Jesse que voilà, j’ai pas réfléchi. »

Je repris quelques gorgées de mon café, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une goutte. Je me levai pour aller mettre ma tasse dans l’évier : je la laverais après. Je retournai me poser dans mon fauteuil et m’adressai à nouveau à Amrita :

« Tu avais prévu de faire quelque chose ? Parce que si oui, je ne veux pas te retenir plus longtemps. »

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J’étais ravie d’avoir pu soulager Amrita, parce que le fait que personne ne l’écoute me rendait triste et vraiment en colère. Tout le monde avait besoin de quelqu’un pour l’écouter, et j’étais vraiment contente d’être cette personne pour la jeune fille. Elle me remercia donc et me dit qu’elle ne voulait pas me mettre tout ça dans la tête. Je secouai la tête, puis lui dit :

« Non non, tu peux m’en parler ! C’est vraiment pas grave, et c’est nécessaire pour que tu te sentes bien. Ne t’en fais pas pour moi, je t’écouterai. »

Ensuite vint le sujet Raven. Oui, ce cheval me rappelait de très bons souvenirs, et y repenser me faisait sourire à chaque fois. C’était le premier cheval que j’avais monté ici et ce moment-là avait été juste parfait. M’enfin bon, pas besoin de vous répéter tout ça hein, vous connaissez l’histoire !

« Oui, j’adore ce cheval. » lui répondis-je donc tout simplement, un sourire aux lèvres.

J’étais perdue dans mes pensées, réfléchissant à tout ce que Jesse et moi avions bien pu vivre jusque là et j’étais juste plus qu’heureuse que ça n’était pas prêt d’arrêter. La jeune femme se leva et je la regardai, un peu étonnée. Ah, elle voulait juste baisser le chauffage de quelques degrés, et j’avoue qu’il faisait vraiment beaucoup trop chaud ! J’enlevai donc ma veste et soupirai un bon coup. J’étais tellement perdue dans mes pensées que je n’avais même pas remarqué à quel point on cuisait. La température baissa quelques minutes après et je lui posai ensuite la question comment ça se passait chez elle point de vue amour. Ah, c’était pas la bonne question à poser, apparemment. Son expression du visage changea et elle semblait beaucoup plus mal à l’aise. Un sourire désolé aux lèvres, je m’excusai, et elle me dit qu’elle n’aurait pas dû réagir comme ça non plus. Je me contentai de sourire en guise de réponse, un sourire qui voulait tout dire et rien dire à la fois. Je finis mon café et allai poser ma tasse dans l’évier, pour enfin me rasseoir dans ma chaise de bureau. Elle regarda sa montre et fut étonnée en voyant l’heure. Elle me dit qu’il était l’heure d’aller nourrir les chevaux, et me remercia à nouveau.

« Oh mais de rien, c’est avec plaisir ! »

Elle prit ensuite un post-it et y griffonna un numéro – sans doute le sien – et me le donna, posant rapidement un baiser sur ma joue. Elle précisa que si je voulais qu’on se revoie, je devais l’appeler. C’était donc bien son numéro. Je souris, avant de lui répondre :

« D’accord, je t’appellerai rapidement ! »

Elle disparut ensuite dans les écuries et je retournai à mon bureau, prenant rapidement ma veste, éteignant complètement le radiateur au passage. J’éteignis la lumière et refermai la porte à clé, avant de me diriger à mon tour dans les écuries. Je me mordis la lèvre en sentant le froid, mais me mis quand même à marcher à la recherche de Jesse.